Aâma
Angoulême 2013 : Prix de la série pour le tome 2 Dans un futur lointain… Verloc Nim se réveille amnésique au milieu de nulle part.
Amnésie Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs suisses Frederik Peeters Les meilleures séries terminées en 2014
Dans un futur lointain… Verloc Nim se réveille amnésique au milieu de nulle part. Grâce à son journal, qu'un singe-robot nommé Churchill lui remet, il se plonge dans son passé. Verloc y apprend qu'il mène une vie misérable, qu'il a perdu travail, famille et amis depuis qu'il a décidé de vivre en marge d'un monde hypertechnologique. Jusqu'à ce que son frère Conrad l'emmène sur une autre planète pour y récupérer une mystérieuse substance nommée aâma…
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Date de parution | 27 Octobre 2011 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Autant j'ai beaucoup aimé la première partie de cette série, autant j'ai été dérouté et déçu par sa seconde moitié. Immanquablement, je croyais lire avec Aama une bande dessinée proche de Lupus du même auteur, à savoir un récit ayant un cadre de science-fiction mais nettement plus tournée vers une histoire intime, un roman graphique avec les étoiles pour décor. Mais Aama est une véritable histoire de science-fiction même si, comme toujours avec Frederik Peeters, la vie privée, familiale et amoureuse des héros a une très grosse importance. Aama, c'est l'histoire d'un homme, Verloc, dont la vie est en train de tourner au fiasco total, ayant perdu sa femme, sa fille et son argent, qui est retrouvé par son frère, Conrad, qui, lui, a réussi. Ce dernier est devenu agent spécial pour une firme ultra-puissante qui l'envoie en missions plus ou moins claires de planètes en planètes. Pour aérer l'esprit de son frère paumé et peut-être pour d'autres raisons, Conrad l'emmène alors avec lui dans sa nouvelle mission, à l'autre bout de la galaxie. Sauf que cette mission est nettement plus difficile qu'il l'imaginait et qu'elle va avoir un impact affectif très fort sur Verloc. L'intrigue mêle deux trames narratives. D'une part, il y a le "présent", avec l'aventure de science-fiction et d'action que mènent les deux héros, leur garde du corps robotique et ceux qui les accompagnent. D'autre part, il y a le "passé", avec le récit des problèmes intimes et familiaux de Verloc, sa jeunesse avec son frère, son histoire amoureuse, les problèmes avec sa fille. Et tout cela se recoupe peu à peu pour donner davantage de corps au récit du "présent". Le tout se déroule dans un décor futuriste entre anticipation catastrophiste et planet-fantasy. C'est réaliste, un peu sombre mais crédible et bien foutu. C'est un décor intéressant, réfléchi, qui là aussi donne encore plus d'intérêt aux évènements relatés dans cette série. Le graphisme est celui d'un Frederik Peeters de plus en plus exercé à représenter des personnages aux traits très personnels, atypiques. Je ressens un certain aspect organique à ce dessin même quand il représente de simples décors et paysages. Je le trouve un peu dérangeant et je n'y accroche pas tellement. Notamment, je n'arrive pas à me sentir proche des personnages masculins car je les trouve un peu... pas laids mais faits de telle sorte qu'ils me rebutent un peu. C'est difficile à exprimer. Mais cela ne retire en rien à la virtuosité manifeste du trait de cet auteur dont j'apprécie malgré tout l'univers graphique et la personnalité. Malgré ce trouble que m'apporte le dessin, j'ai beaucoup aimé le scénario et la forte densité des deux premiers tomes. Mais la suite m'a fait déchanté car Peeters y part dans une obsession nettement plus intimiste, charnelle même devrais-je dire, qui part en délire métaphysique complet qui ne se contente malheureusement pas de jouer la carte déjà pénible d'un certain onirisme mais l'intègre ici à la réalité de l'intrigue. Ca part en n'importe quoi et j'ai complètement décroché. C'est bien dommage car avec les éléments des deux premiers tomes, il y avait matière à faire quelque chose d'excellent, mais la choix pris par l'auteur n'a malheureusement pas su me convaincre.
« Aâma » est la première série (en 4 tomes) de Frédérik Peeters qui me déçoit… Pourtant, ça partait plutôt bien, les deux premiers tomes sont vraiment très plaisants à lire. J’avais l’impression de me retrouver face une aventure de type « Aldébaran » où un groupe de personnes débarque sur une nouvelle planète et découvre sa flore et sa faune. Du coup, c’était vraiment dépaysant de lire cette première moitié de série d’autant plus que les paysages, les créatures et le design des véhicules sont très recherchés ; d’autant plus que le coup de patte et la narration de Frédérik Peeters sont impressionnants. Les personnages me sont apparus énigmatiques, la curiosité me titillait sur la relation entre le héros et sa fille... Et puis, vinrent les deux derniers tomes où le scénario part en cacahuètes avec des séquences dignes d’une série comme « Akira » où le héros est métamorphosé en être surpuissant capable de chambouler son environnement au gré de ses humeurs. J’ai horreur de ça ! En plus, si l’auteur y met des réflexions métaphysiques et sur le sens de la vie (ou plutôt sur la création) … Frédérik Peeters m’achève complétement ! Il m’a fallu vraiment me faire violence pour finir de lire cette bande dessinée. Je sais qu’il y a des amateurs pour ce type d’ouvrage surtout si vous aimez des séries comme « Akira ». Quant à moi, je préfère me plonger dans les autres albums plus terre à terre de Frédérik Peeters… Vraiment, je ne comprends pas du tout le prix de la meilleure série au festival de la bande dessinée d’Angoulême pour « Aâma » en 2013. Si je ne mets pas la note la plus basse pour cette série, c’est en souvenirs des deux premiers tomes vraiment très plaisants à feuilleter et pour le magnifique coup de patte (et l’excellente narration) de Frédérik Peeters.
L'intégrale de cette série, trouvée un peu par hasard en librairie, m'a assez immédiatement séduit : superbe couverture très agréable au toucher, très beau papier agréablement épais, l'objet est vraiment séduisant. La thématique science-fiction m'a attiré également, avec un début prometteur. Et le dessin / les couleurs me plaisaient plutôt (sans non plus me toucher beaucoup plus que ça), mais les quelques scènes aperçues en feuilletant cette intégrale avaient l'air assez prometteuses. Mais, car oui, il y a un mais, et de taille. Mais l'histoire part en cacahuète. D'abord un peu, puis complètement. La réalité commence à perdre de sa substance, à se confondre avec le délire, puis tout cela devient un franc délire hallucinatoire et psychédélique. Encore un peu plus avant, le héros (qui est en train de fusionner) est devenu surpuissant, et est le théâtre de transformations corporelles qui ne peuvent que rappeler Akira. La science-fiction a laissé la place à une bouillie métaphysique new-age ou transhumaniste. Le tout sur fond de plan machiavélique ourdi dès le départ par un génie fou qui se retrouve dépassé par sa création... Alors oui, graphiquement on peut trouver ça très beau. Oui, on peut sans doute se laisser prendre par cette histoire. Mais non, je n'adhère pas du tout. Dans les délires où la réalité objective se perd dans la réalité subjective, Philip K. Dick a fait des choses qui marquent encore aujourd'hui (Total Recall, Ubik, et bien sûr Blade Runner, entre autres). Leur lecture ou leur visionnage ne m'a pas transporté plus que ça sur le moment, mais ces oeuvres sont profondément marquantes. Ici, face à ce gloubi-boulga, j'éprouve juste de la déception et de l'ennui.
Frédérik Peeters est un auteur original, très éclectique – et qui réussit à surprendre dans à peu près tous les genres auxquels il touche. Pour ce qui est de la Science-Fiction (puisque c’est le cas avec cette série), il avait déjà à son actif le très beau Lupus, assez planant. Avec « aâma », on est dans une veine SF peut-être plus classique, mais là aussi c’est vraiment très bon – et très beau ! Avec quelques détours vers la chronique sentimentale (pas gnangnan, et qui vers la fin en plus se rattache à l’intrigue quasi thriller qui va envahir le côté purement SF), Peeters bâtit ici une histoire à la fois dense et aérée, voire aérienne. On est accroché petit à petit, puis vissé à cette intrigue (qui va nous questionner sur la relation entre homme et robot, sur la naissance de la vie, etc.), mais aussi et surtout à son traitement. En effet, j’ai trouvé superbe le travail graphique de Peeters, que ce soit le dessin ou la colorisation. On y retrouve des tons (dégradés de violets par exemple) déjà dominants dans Pachyderme, mais aussi très présents dans son dernier album, Saccage. Ces couleurs habillent un dessin parfois psychédélique, avec quelques planches qui m’ont fait penser à certains tableaux de Salvador Dali, voire aux paysages minéraux d’Yves Tanguy, dans une veine très surréaliste donc. Un dessin souvent épuré, mais qui fait la part belle à l’imagination, créant un bestiaire proche de celui imaginé par Léo dans ces séries SF, mais en plus poétique. Un monde beau et dangereux, une planète mêlant rêves et cauchemars. Les 4 albums, pourtant relativement épais (près de 90 pages chacun !) se laissent lire rapidement, et très agréablement. C’est une série pleine de poésie, d’une richesse graphique et scénaristique telle qu’il serait vraiment dommage de passer à côté.
Ma déception de l’année… Pourtant j’avais adoré Lupus, du même auteur. J’ai beaucoup aimé les 2 premiers tomes, cette planète dépaysante, ces créatures bizarroïdes, et ces personnages intéressants aux personnalités bien campées. Un genre de Aldébaran pour les grands, si je peux me permettre (je ne crache pas sur les BDs de Léo, j’aime beaucoup aussi, voir mes avis). Et puis page 29 du tome 3, patatras. L’histoire « part en vrille » et change soudainement de genre. On passe à la science-fiction métaphysique psychédélique, les grand discours, le héros devenu quasi dieu, bref, pas du tout ma tasse de thé. Ce renversement soudain m’a un peu rappelé celui de La Saison de la Couloeuvre. A ce titre je me retrouve beaucoup dans l’avis de Canarde (je ne comprends d’ailleurs pas trop son 4/5). Alors certes, la mise en image est des plus réussies, et représente parfaitement les différentes transformations et autres délires psychédéliques. Mais ce n’est pas assez pour sauver cette série à mes yeux. Je me suis forcé à la finir. Je mets quand même 2/5 parce que j’ai beaucoup aimé les 2 premiers tomes.
Après lecture du dernier tome, je ne peux mettre que la note maximale pour cette œuvre hors-norme, pas forcément des plus accessibles (avec un premier tome un rien fastidieux), mais qui quelque part peut être qualifiée d’ultime dans le genre. ------------------------------------------------- C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’univers unique de cet auteur que j’avais découvert avec Lupus, mélange de récit introspectif et de SF poétique. Mais cette fois, Frederik Peeters est passé à la couleur, et ça ne lui va pas si mal, même si la tonalité littéraire de l’histoire pouvait supporter largement le noir et blanc. Le trait a gagné en précision, mais se fait en même temps plus conventionnel. Un peu comme une version grand public de « Lupus », avec les mêmes obsessions de l’auteur mais davantage en mode aventure : la perte de l’être aimé, la maladie silencieuse (le personnage principal Verloc est victime d’une maladie de peau, le lupus en est une également), la marginalité au sein d’un monde normatif et étouffant, les paradis artificiels, l’incommunicabilité, l’étrangeté du monde et la difficulté à trouver sa place dans l’univers. L’histoire bénéficie d’un scénario assez complexe, avec moult flashbacks, où il faut parfois faire preuve d’attention, mais reste cohérent. Les personnages sont bien campés, et la relation entre Verloc et Myo évoque immanquablement celle entre Lupus et Saana. Pour les textes, l’auteur s’est basé sur le carnet de bord du personnage principal, conférant ainsi une couleur littéraire et une profondeur au récit. Avec cette série atypique, l’auteur nous donne à voir toute sa puissance créatrice. On en prend alors plein les yeux, pénétrant un monde entièrement inconnu, un monde où grouillent plantes et autres créatures mi-organiques mi-synthétiques, aussi bizarroïdes que monstrueuses. On est littéralement subjugué par ce déferlement visuel prodigieux. A l’état plus ou moins latent dans « Lupus », cette obsession de Peeters pour les formes de vie invisibles, mystérieuses et grouillantes, explose à pleine puissance ici. On est à la fois saisi d’effroi et émerveillé, alors que de multiples questions assaillent l’esprit, sous l’effet d’un vertige métaphysique. Cette BD unique en son genre, mélange d’aventure et de science-fiction aux accents très « psy », pose donc beaucoup de questions et appartient de par sa créativité aux œuvres supportant aisément plusieurs lectures, tant en nombre qu’en grilles… A l’heure où les apprentis sorciers de la Silicon Valley se prennent pour des démiurges et rêvent d’inventer une nouvelle humanité guidée par la technoscience, Peeters prouve avec cette série son talent de visionnaire, avec cette question en toile de fond : quel sera le seuil de progrès à partir duquel nous perdrons définitivement notre humanité, celle qui fait de nous des êtres en proie au doute, avec leurs faiblesses et leur imperfections ? L’histoire se révèle être aussi une touchante déclaration d’amour d’un père à sa fille. Et au-delà des réflexions sur la technoscience et l’avenir de l’humanité que peut susciter cette histoire, l’auteur nous invite parallèlement à embrasser la vie, à l’aimer, à en vivre chaque instant intensément. A condition d’être réceptif, son jeu de piste nous guidera vers la fusion, l’UNI-versel, nous amènera à revivre notre état originel d’Adam végétal où nous tous, foules individualistes, ne faisions qu’un. « Aâma » s’impose ainsi comme une rencontre au sommet du 9ème art entre philosophie et science-fiction. Et dans ces hauteurs, les questionnements métaphysiques effectuent une folle sarabande avec les délirants songes graphiques de Frédérik Peeters, un auteur qui, avec cette série, renforce décidément sa présence au panthéon des auteurs de BD. T1 – L'odeur de la poussière chaude T2 – La multitude invisible T3 – Le désert des miroirs T4 – Tu seras merveilleuse, ma fille
Lupus devait autant à Star Wars que David Guetta à Mozart dans un tout autre registre et après avoir grandement apprécié cette œuvre (celle de Peeters et pas du maître de la clé USB !), j’ai enchaîné directement mes lectures avec Aâma dont le début m’a déconcerté avec une couleur et des lignes de dialogue soutenus soit tout l’inverse de l’œuvre précédente. A première vue, l’histoire aurait pu se passer dans le même univers que Lupus mais Peeters brouille rapidement les cartes par un premier tome d’exposition assez surprenant, voire même déstabilisant en usant de flashbacks et sans donner une ligne directrice bien définie. Pourtant à l’issue du quatrième tome et après avoir refermé la dernière page, je ne peux que m’incliner devant une telle narration qui aurait rendu en son temps Moebius fou de jalousie… Verloc Nim est un loser, un marginal refusant toute forme de « progrès » technologique. Après avoir perdu son commerce (une librairie remplie de vieux livres désuets) et sa famille (la mère de son unique enfant s’est barrée pour un autre et l’interdit de voir sa fille), c’est par le plus grand des hasards que son frère et Churchill, singe robot fumant le cigare, vont l’entrainer pour le distraire sur la planète Ona(ji) pour une mission sans grande envergure. La planète va se révéler inhospitalière et offrir des rebondissements plutôt inattendus pour Verloc qui n’en reviendra pas indemne. Frederik Peeters est un magicien, si la science-fiction l’intéresse moins que les personnages haut en couleurs qu’il met en scène avec leurs états d’âme, il n’en oublie pas pour autant l’aventure et le rêve. Chaque tome est complètement différent du précédent et les dessins gagnent en détails, en mouvements jusqu’au feu d’artifice final renvoyant tout autant à 2001, l’Odyssée de l’Espace qu’à Akira dans une conclusion surprenante. À la fois terriblement éloigné de Lupus comme finalement très proche, Aâma est unique en son genre. Il s’agit de la dernière preuve en date que Frederik Peeters est surement un des meilleurs auteurs de sa génération quelque soit le sujet abordé. Tout simplement incontournable.
Eh bien, je mettrais carrément culte pour le premier tome, et juste pas mal pour l'ensemble. Le héros est vraiment très séduisant, technophobe dans un monde hyper technologique, libraire dans un monde virtuel, myope et sensible aux odeurs, assez beau, mais dans le genre mal rasé. La situation de départ avec ce héros amnésique qui lit son passé dans un carnet qu'il a lui-même écrit et qui est conduit par un orang-outang/robot appelé Churchill qui fume le cigare... vraiment tout m'a enthousiasmé au plus haut point. Je suis passée par dessus un dessin et des couleurs un peu plates (ni habiles ni maladroites mais légèrement trop fixes) à pieds joints, sans barguigner. Mais les tomes suivants passent dans le domaine de la science-fiction métaphysique, et ça a tendance à me gonfler, l'Homme nouveau et patati et patata, non merci, très peu pour moi. Les modifications génétiques auto-inventées par des organismes mi-robots, mi-organiques, en symbiose, dans des formes et des couleurs inspirées des papiers peints psychédéliques, ça ne m'excite pas du tout. Mais achetez le premier tome, il a de quoi faire rêver à lui tout seul!
Aâma fait partie de ces séries dont je reconnais la qualité et je comprends que plusieurs adorent, mais je ne peux pas mettre plus que 3 étoiles. Il manque quelque chose pour que je trouve le scénario passionnant. Tout le long de la série je passais mon temps à penser que telle idée était géniale et telle scène était bien faite, mais je n'avais pas une envie folle de lire la suite et je pouvais sans problème arrêter la lecture d'un tome pendant quelques minutes. Et puis je dois dire que je trouve le premier tome un peu moyen. Je préfère ce qui va suivre. Malgré mon manque d'enthousiasme par rapport aux autres posteurs, je trouve tout de même que c'est une bonne série de science-fiction délirante avec des passages philosophiques intéressants. C'est juste que je ne trouve pas que c'est un immanquable à lire absolument. Le dessin de Peeters est toujours aussi bon. J'aime ses couleurs.
Voici peut-être la série la plus délirante dans le genre sf philosophique et à laquelle j’ai adhéré. Comprenons-nous bien : il y a certainement plus délirant comme série (celle-ci est même très cohérente quand j’y repense) et c’est loin d’être la seule série de science-fiction que j’ai appréciée, MAIS c’est celle qui a le plus flirté avec mes limites d’acceptation. Avec « Le Cycle de Cyann », elle représente ce que, pour moi, doit être un récit de science-fiction : elle soulève des questions, divertit et emmène dans un autre univers. J’ai beaucoup apprécié le profil du personnage principal, anti-héros dans toute sa splendeur, avançant dans le récit tel un boxeur groggy, ne tenant plus sur ses quilles que pour emmerder ceux qui veulent le voir tomber. Les nombreux autres personnages sont dans l’ensemble eux aussi intéressants. Aucun ne présente qu’une face, chacun a ses failles et ses forces. Tous font montre d’humanité (même s’ils ne sont pas tous humains, ni même organiques). L’univers visité est dépaysant. J’ai apprécié la forme des véhicules, qui nous sort de nos habitudes, mais aussi la faune et la flore très riches qui servent de cadre au récit. De plus, ce retour aux origines de l’évolution est représenté d’une manière que je trouve intelligente. A certains moments, j’ai pensé à « Alpha... directions » pour la manière dont Frédéric Peeters nous présente cet univers à l’aube d’un développement anarchique, semblable à la Terre des premiers temps et à l’évolution incontrôlable, reflet de nos sociétés dans lesquels tout se démode de plus en plus vite, où tout devient obsolète avant d’avoir été. Le thème même du récit, cette intrigue aux multiples fils qui finissent par s’unir, cette expérience d’apprentis sorciers, lève des questions philosophiques auxquelles l’auteur se garde bien de répondre. Il nous emmène en voyage, nous invite à nous questionner mais nous laisse juger par nous-mêmes. Son véhicule, c’est le personnage central, auquel je me suis facilement attaché. Ses faiblesses et son ignorance (devenu amnésique, il découvre son propre passé grâce à un livre écrit de sa main) en font un personnage vierge de repères, idéal pour nous présenter et l’univers et l’intrigue. Petit bémol sur la cohérence du « piège » dans lequel tombe notre anti-héros. Un piège qui m’est quand même apparu très tordu, voire visionnaire par certains aspects. Il n’empêche que nous avons là un récit de sf qui se lit avec passion. J’ai enchainé les quatre tomes pour une relecture globale en une après-midi, sans ressentir la moindre lassitude (mais en devant m’accrocher à certains moments). Je ne peux que vous le recommander. Peut-être que « franchement bien » est un peu flatteur mais un simple « pas mal » me semblerait a contrario réducteur.
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