Les Faux visages
Histoire romancée du fameux gang des Postiches.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Bichromie Consensus sur une BD David B. Ecole Duperré Ecole Emile Cohl Gangsters Paris
Les années 80. Les années fric. À chacun, sa façon d’en gagner ! Eux, ils sont huit, sur les hauts de Belleville. Il y a le cerveau, celui qui aime cogner, le taiseux, le mystique, l’ex proxénète, le monte-en-l’air indépendant, l’ancien para, ou encore Rouve, le gitan, dont la marotte est l’histoire des bandits des siècles passés. Ils n’ont aucun lien avec le « milieu », le grand banditisme ou la mafia. C’est « une bande de copains, pas de voyous » !, qui a un jour décidé, pour venger l’un des leurs tué par un flic, de dévaliser des banques, car « pour les bourgeois, piquer du fric, c’est pire que faire couler du sang » ! Et c’est grâce à l’érudition de Rouve, et indirectement à Marcel Schwob (…), que leur vient l’idée géniale de se déguiser. Sus aux cagoules et autres bas nylon ! Il s’agit maintenant de se faire passer au premier abord pour des clients ordinaires. Vive les perruques, postiches, fausses moustaches, chapeaux, turbans et autre habit de curé ! En cinq ans, ils multiplient les casses, n’hésitant pas à attaquer plusieurs banques dans la même journée, n’y restant que le temps de vider un maximum de coffres-forts. La police est totalement impuissante et dépassée. Elle n’arrive pas à comprendre leur logique, leur façon de choisir le lieu de leurs braquages, même ses indics sont paumés... Le mythe se crée. Et devant tant d’argent facile, certains flics pourris s’y mettent ! Les copieurs-plagieurs aussi, brouillant d’autant plus les pistes… (texte : Futuropolis)
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Date de parution | 05 Janvier 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis étonné de voir David B. se lancer dans ce genre de scénario, plutôt éloigné de ce que je connais de lui. Mais après tout pourquoi pas ? Le gang des postiches a défrayé la chronique judiciaire pendant plusieurs années, leurs nombreux faits d’armes attisant l’intérêt des journaux – et des services chargés de lutter contre le banditisme. David B. en a fait ici une histoire intéressante, rythmée, et les ajouts dus à son imagination s’imbriquent très bien dans la trame générale. La lecture est d’autant plus fluide que le dessin de Tanquerelle – et le choix d’une bichromie – sont agréables et efficaces. Reste que, si l’on est rapidement pris par l’intrigue générale jusqu’au bout, on ne s’attache pas à la plupart des protagonistes, leur personnalité s’effaçant derrière la multiplication des braquages (elle s’efface d’autant plus qu’ils sont le plus souvent grimés !). Seules exceptions, sur la fin, les deux ou trois d’entre eux sombrant dans des formes de folie, ce qui donne au dernier tiers de l’ouvrage une noirceur, une amertume (beaucoup de morts aussi) qui fait disparaitre un certain romantisme qui pouvait accompagner l’équipée sauvage de ces braqueurs. Un album intéressant en tout cas.
Je suis d’accord avec les avis précédents. Le trait de Tanquerelle est de grande qualité et la colorisation très froide s’accorde bien avec l’ambiance sombre du récit. Le sujet (le Gang des postiches) est original et le parti pris d’inclure une bonne partie de fiction s’avère audacieux. Le scénario est solide et intéressant mais des choix de narration ont un peu gêné ma lecture. David B. fait succéder trop de braquages et du coup néglige un peu ses personnages qui (je trouve) manquent de densité psychologique. La succession d’attaques de banques se révèle au final un peu répétitive et nuit à l’immersion du lecteur dans le récit. C’est vraiment dommage car on n’était pas loin d’une excellente BD. A découvrir tout de même.
Je rejoins l'avis de Mac Arthur. J'ai trouvé que l'album était intéressant au niveau de la reconstitution des faits (quoique je ne connaissais pas du tout cette bande de criminels donc je ne sais pas ce qui est vrai ou de la fiction) et la lecture est fluide, sauf qu'à aucun moment je ne me suis attaché ou intéressé aux personnages et donc j'ai lu cet album en ne ressentant aucune émotion. De plus, je trouve parfois que les braquages sont répétitifs. J'aime bien le dessin de Tanquerelle en noir et blanc avec un peu de bleu qui crée une bonne atmosphère au récit. Encore un album de David B. que je trouve moyen. Peut-être que ce n'est pas un auteur pour moi.
Ce n'est qu'en fin de lecture que j'ai constaté que je venais de lire une histoire "vraie", ou du moins basée sur de vrais personnages et de vrais évènements. Les dates précises disséminées en cours de lecture m'avaient mis la puce à l'oreille mais je pensais qu'on restait tout de même dans la pure fiction. Et en matière de fiction, je trouvais cette lecture intéressante, plutôt originale et bien menée. De savoir qu'il s'agissait des agissements et des membres du véritable "gang des postiches" ajoute une dimension instructive à l'ensemble, mais tout est raconté de telle manière que cela passe vraiment bien comme un grand récit polar, ambitieux et réaliste, mettant en scène des cambrioleurs pleins de personnalité et leurs casses audacieux. Le récit est bien structuré et bien rythmé. C'est agréable à lire et on se demande ce qu'il va advenir, quels nouveaux coups les voleurs vont imaginer et comment ils vont s'en sortir. C'est aussi intéressant car il retranscrit bien l'époque des années fin 70 et 80 dont les moeurs sont finalement assez différentes de nos jours même si ce n'est pas si lointain. Le dessin est clair et agréable et la narration permet de bien comprendre l'ensemble. Je déplore cependant le fait que, comme les personnages se déguisent en permanence, cela rend difficile la possibilité de bien voir qui est qui. C'est un peu dommage car les personnalités et psychologies de chacun des membres du gang sont tellement mises en valeur que j'aurais aimé à chaque fois bien voir qui réagissait comment lors des casses. Ce fut pour moi une lecture intéressante et assez prenante, et pourtant je ne suis pas amateur de polar et d'histoires de gangsters.
Un duo Tanquerelle/David B., ça ne se refuse pas ! Deux excellents auteurs s'attaquant à l'histoire du "fameux" gang des postiches, je me dis, ça va donner ! Et pourtant... Pourtant, c'est bien scénarisé (David B. se colle cette fois au scénar' ) ; la narration se fait parfaitement ; les (nombreux) personnages sont bien campés et différenciés. Le dessin d'Hervé Tanquerelle est toujours aussi efficace, surtout avec cette colorisation tout en aplat de bleu-gris. Alors ? Alors, je ne sais pas... On se laisse porter par ce récit sans vraiment rentrer dedans. Il manque sans doute ce petit supplément d'âme qui fait qu'on se glisse pleinement dans la peau d'un ou des personnages. Ici, on reste peut-être un peu trop spectateur. Mais bon, cela reste une lecture très sympa qui nous permet de (re)découvrir le parcours grand-guignolesque de cette bande d'anti-sociaux déjantés pour qui la vie est une partie de roulette russe.
Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. J’ai surtout l’impression que cet album aurait dû plus me séduire. Le sujet est, de fait, un de ceux que j’affectionne généralement et son traitement graphique n’était pas fait pour me déplaire. Seulement, voilà : même si la lecture est fluide, il ne s’en dégage pour moi que peu d’émotions. J’ai assisté à une énumération de faits et gestes mais jamais je ne suis rentré dans le récit, jamais je n’ai ressenti d’empathie pour les différents acteurs. Et c’est bien là que le bât blesse : sans cette fameuse empathie, pas moyen pour moi d’être touché par le récit. Restent donc une reconstitution historique plutôt intéressante, un dessin en bichromie et en ligne claire agréable à l’œil et une narration fluide et nerveuse. Le problème posé par le fait qu’il y a beaucoup de personnages et qu’en plus ceux-ci se déguisent est plutôt bien maîtrisé. Seuls deux personnages prêtent à confusion mais sans que cela ne nuise aux propos. De plus, la présentation de chaque protagoniste au début du récit permet de bien se les mettre en mémoire. Vraiment dommage, ce manque d’émotion ressenti durant ma lecture. J’en reste donc à un « pas mal » sans conseil d’achat.
Le gang des Postiches a défrayé la chronique des faits divers et judiciaire dans les années 1970 et 1980. Ses membres ont connu des fortunes diverses, et il reste bien entendu des zones d'ombre, mais David B. s'est proposé de nous donner une version romancée de leur histoire. Cette vue de l'intérieur d'un gang pas comme les autres (refusant par exemple de se frotter au "milieu", et évitant autant que possible de faire des victimes) se révèle assez intéressante, même si probablement fausse en partie. Après tout, seuls trois de ses membres sont encore vivants ; les autres ont emporté leurs secrets dans la tombe, abattus ou suicidés. David B. met en avant les personnalités parfois très différentes de ces truands, chargeant particulièrement deux d'entre eux, et assez vite, en faisant ressortir un ou deux autres comme des leaders. Un parti-pris qui ne plaira peut-être pas à tous les historiens du crime. Aux pinceaux, l'un de ses habituels collaborateurs, Hervé Tanquerelle, propose un récit nerveux, très respectueux des codes vestimentaires et capillaires de l'époque, sans en rajouter non plus. Sa ligne claire très dynamique s'avère particulièrement efficace dans ce polar historique. Une version sympa de ce pan de l'histoire du Crime, à lire à l'occasion.
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