Shutterbug Follies
A voir aussi la suite : Motel art improvement service Bee, jeune photographe travaille dans un labo de développement express au sud de Manhattan. Un boulot tranquille jusqu'à ce que les photos développées aient pour sujets des cadavres bien sanglants.
Comix Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants Les Roux ! New York Photographie
Bee vient tout juste de terminer ses études secondaires et a pris un travail dans un labo photo express au sud de Manhattan. Elle a pour habitude de dupliquer pour sa collection personnelle les photos qu'elle trouve intéressantes ou originales. Un jour, des clichés de cadavres passent entre ses mains. Elle commence alors à se poser des questions sur certains de ses clients.
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Date de parution | 19 Janvier 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
20/01/2012
| Mac Arthur
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Les avis
Une jeune enquêtrice qui n'a pas froid aux yeux - Ayant découvert Bee (une jeune femme) dans Motel Art Improvement Service (sa deuxième aventure), il était logique que je m'intéresse à sa première aventure qui est l'objet de ce tome paru en 2002. Bee (à peine 18 ans dans cette histoire) travaille comme assistante dans un laboratoire photographique. Elle reçoit les clients, réceptionne leur pellicule et effectue le développement avec sa grosse machine. Ayant décidé d'arrêter ses études, Bee a trouvé un emploi qui lui permet de s'introduire dans la vie privée des clients. Elle visionne chacun des clichés et se fait un double de ceux qui titillent sa curiosité. Elle les met de coté et les fait découvrir à Lyla sa meilleure amie qui est à la fac. Parmi les photos qu'elle sélectionne, il y a les petites amies qui posent en sous-vêtements pour les copains, les spectacles de striptease, et le grand classique de la copine photographiée sur les toilettes. Bee a le sens de la transgression. Et de temps en temps, elle a sous les yeux une perle, tels les corps restaurés par un expert en thanatopraxie (préparation des cadavres pour les funérailles). Et puis un jour, elle visionne une pellicule contenant le corps d'une femme dans une baignoire dont l'eau est saturée de sang. La disposition de la femme et le comportement étrange du propriétaire des photos l'incitent à lâcher la bride à sa curiosité naturelle. Elle retrouve l'adresse du monsieur, l'épie par sa fenêtre, demande à un chauffeur de taxi (Rodney Plaster) de le suivre dans ses déplacements en voiture, etc. Dès cette première histoire, tout le style de Jason Little est en place, et toute la personnalité de Bee rayonne. Si Little n'a jamais exercé l'emploi occupé par Bee, je n'y ai vu que du feu. Il capte immédiatement l'attention du lecteur avec ce voyeurisme simple et plausible qui consiste à contempler les photographies personnelles de parfaits inconnus dans leur intimité. Cet emploi donne tout de suite une étrangeté et un caractère particulier à Bee. Little le montre de façon anodine et magistrale lorsque Bee est assise dans le bus en train de contempler ses choix et que sa voisine jette un coup d'oeil et aperçoit des photographies de ce qui semble être des cadavres. Bee dispose de connaissances qui la place naturellement à part du commun des mortels. Sa nature inquisitrice et optimiste la range dans la catégorie des héroïnes de roman pour jeunesse : une jeune femme courageuse, pleine de ressources, mais sans que Little n'en fasse une experte en arts martiaux, ou une détective intuitive qui ridiculise la police. Il est impossible de résister au charme plein de fraîcheur de cette demoiselle. Attention, elle n'est pas naïve ou fleur bleue pour autant, il ne s'agit pas d'un roman de la Comtesse de Ségur ou de Enid Blyton. Bee se confronte à des manifestations très réelles de la mort naturelle (ou criminelle), à une exposition d'art contemporain peu ragoûtante, au syndrome de Münchhausen par procuration, et à une tentative de séduction de sa part. La bonne humeur de Bee ne doit pas faire croire que cette aventure soit à classer dans le rayon jeunesse. Jason Little expose également la démarche artistique et conceptuelle d'un photographe assez particulier, ce qui éloigne encore Bee des aventures palpitantes et proprettes de Marion Duval. Le style des illustrations pourrait également faire penser à une cousine assez proche de Tintin, avec des dessins simples et des couleurs assez vives. Cette orientation graphique permet de dédramatiser certains visuels tels qu'une photographie prise lors d'un accouchement, un adepte du skate nudiste avec tout le matériel à l'air, un cadavre de chien entièrement dépecé, ou un jeu dangereux avec une seringue. Jason Little choisit d'adoucir ses dessins (il arrondit même les angles des cases), mais il n'affadit pas sa vision. Chaque individu présente des particularités physiques qui évitent au lecteur d'avoir l'impression de voir défiler des mannequins dans une mauvaise sitcom. Il semble également que Little se soit inspiré d'un quartier de New York qu'il connaît bien pour situer son action. Son ouvrage se présente en format paysage ce qui ajoute un petit air décalé à la lecture. Il alterne régulièrement les séquences de dialogues, avec les séquences d'action, parfois muettes. Et il ya toujours un détail ou deux dans chaque case qui viennent enrichir la lecture, personnaliser chaque endroit. Bien sûr, cette histoire présente une ou deux imperfections. Little se complaît à une ou deux reprises à insister sur la question de la nudité du corps humain et la dernière scène occupe à elle seule 50 pages entièrement dédiée à l'action pour un changement de rythme qui semble un peu forcé. Mais au global, cette histoire impressionne par sa vivacité, sa façon d'aborder des questions délicates sans avoir l'air d'y toucher, son utilisation du voyeurisme qui fait penser une ou deux fois au maître Alfred Hitchcock dans Fenêtre sur cour. Jason Little réussit un numéro d'équilibriste entre le récit d'aventure, la candeur de la jeunesse et des thèmes adultes.
Bon, je m'attendais à un comic underground décalé, intéressant, peut-être même un peu trash... Il faut dire qu'avec le pitch, il y avait de quoi être intrigué... Cette nana, employée chez un développeur photo, qui se retrouve à zieuter d'étranges clichés, assistant presque en direct à une tragédie familiale... Mais hélas, le récit ne décolle pas vraiment, se déroulant sur un rythme faussement trépidant, tandis que les personnages sont finalement relativement creux, l'héroïne en particulier. Côté dessin, ce n'est pas mal, sans être véritablement révolutionnaire, même si Jason Little fait de chouettes cadrages. Vraiment bof.
Un format à l'italienne (que j'affectionne particulièrement), des couleurs bien peps' pour un dessin ligne claire très racé : voilà de quoi m'ouvrir l'appétit ! Ajoutez à cela des cadrages et une mise en page des planches très travaillée, tout cela sent bon la perle rare. Mais voilà, passé les premiers émois de la bonne surprise graphique et la bonne idée de départ qui met en branle l'intrigue et l'enquête, la suite de l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard et reste somme toute assez convenu et le suspens assez vite éventé. Du coup, ça traîne un peu en longueur et le rythme voulu perd en intensité. Dommage, car le style de Jason Little m'avait bien accroché la rétine, mais son histoire manque d'endurance et de surprises en cours de route. A lire pour découvrir, mais pas forcément à acheter, donc.
Un récit délibérément naïf… trop naïf pour moi ! Car, franchement, cette enquête policière ne recèle aucune surprise. Le coupable nous est désigné rapidement, ses motivations (à quelques détails de moindre importance près) aussi. Les personnages ne sont pas inintéressants mais manquent de profondeur. Restaient donc la narration et le dessin pour m’accrocher. Et là, je dois pousser un bof de désappointement. La narration issue d’une traduction n’est pas désagréable mais manque de naturel et n’apporte pas grand-chose. Le style est passe-partout, parfois trop bavard, et l’humour y est des plus plats (s’il s’agit bien d’humour). Le dessin, lui, reste dans une veine naïve. Dans le genre, c’est plutôt bien fait, très lisible et relativement expressif… mais c’est loin d’être ma tasse de thé. L’auteur (pour accrocher les regards ?) glisse de temps à autres dans ses cases des femmes en petites tenues ou dans des robes sexy sans que cela ne se justifie d’une quelconque manière par le scénario. C’est pas que ça me dérange mais cela m’a tout de même distrait de ma lecture (bon, fallait pas grand-chose pour m’en distraire non plus, c’est un fait). Au final, je me suis ennuyé durant cette lecture même si je trouve que le personnage principal a « quelque chose ». Pour la cote, j’hésite entre « pas aimé » (ce qui est le cas) et « bof » (qui se justifie par le fait que je suis quand même parvenu à la fin de l’album). Dans un cas comme dans l’autre, j’ai trouvé cette lecture très dispensable…
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