Big K
Avec New York en toile de fond, le portrait cru et violent d'un tueur de la mafia. L'esprit du roman noir transposé en BD
Edition participative Les petits éditeurs indépendants New York Serial killers Tueurs à gages
New York, 1977. En service commandé pour le compte d’une famille mafieuse, Big K vient d’exécuter l’un des nombreux contrats qui font l’ordinaire de sa vie de tueur à gages : liquider Pesci, l’un des membres de l’organisation convaincu d’avoir noué secrètement des contacts avec le FBI. Routine, ou presque, pour ce grand escogriffe efficace et froid, que les truands euxmêmes en sont venus à craindre pour son total manque d’affect ; aucun vice ne semble avoir prise sur lui, aucune faille n’est perceptible dans cette cuirasse d’apparence inhumaine… On apprendra pourtant, à coup de flash back-coups de poing, que Big K est le pur produit de la violence de la rue telle que seule New York peut la secréter, y compris à l’intérieur même des familles : enfant, il a vu son propre père tuer à mains nues son frère aîné Jack, lors d’une effroyable crise de rage éthylique… Naissance d’un nouveau personnage, à la fois tueur à gages et serial killer. La noirceur incarnée.
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Date de parution | 25 Janvier 2012 |
Statut histoire | Série terminée (la fin est seulement disponible en intégrale) 3 tomes parus |
Les avis
Eh bien, voilà une histoire brute de décoffrage ! C’est violent, et le personnage principal, malgré quelques ambiguïtés (ses quelques moments « père de famille », voire papa gâteau – même si cette image idyllique est une fois remise en cause par un accès de violence envers sa femme), est un être froid, sadique, d’une sauvagerie et d’un cynisme plus qu’inquiétants. Des flash-back – distillés dans chacun des trois tomes – nous expliquent la genèse de ce monstre froid, enfant maltraité par son père et peu aimé par sa mère et qui, tôt, se découvre un goût et des aptitudes pour le meurtre et la violence. Un tueur à gage qui est aussi un serial killer psychopathe, voilà pour l’originalité. Pour le reste, nous voyons là quelques clichés sur la mafia et ses trafics (ici la drogue). La narration est rythmée, et le dessin, au trait un peu brouillon et gras, est fluide. Une lecture à recommander aux amateurs de polar sanglant.
Cette histoire dresse un portrait sombre et franc d'un être humain capable de tous les actes cruels avec un flegme sans faille. Pendant qu'Escobar commence à bâtir son royaume de cocaïne, Richard Kuklinski a 20 ans de métier de tueur à gages et une passion entière pour les meurtres en série. Et il aime l'idée de travailler avec l'art et la manière... C'est un environnement et un scénario assez quelconque en soi : on retrouve tout le décor des années 70, les costumes, le ton des mafieux, la coca. Même le personnage est, de facto, quelqu'un croisé dans les films (et que l'on ne souhaite pas croiser dans une rue sombre). Mais comme à chaque fois chez moi pour ce genre, il y a toujours ce petit renouveau qui m'embarque assez facilement. Plaisir coupable ? On est quand même bizarre à aimer ça j'me dis. On nous présente toute la noirceur que dégage cette époque, les victimes innocentes, les meurtres faciles et gratuits, et nous voilà en train de nous divertir devant la théâtralisation de cette mafia, qui agit réellement avec un niveau de violence sans limites. Et puis il y a des séries qui tendent à nous faire presque apprécier Escobar pour l'homme qu'il était... On critique ce monde underground autant qu'on idolâtre ses acteurs. On est quand même bourré de contradiction. Je m'égare, bref! On veut souvent rendre la mafia un peu sexy je disais. Mais! Ce que j'apprécie particulièrement dans cette BD, c'est qu'elle n'excuse (quasiment) pas le tueur à gages. On ne ressent aucune empathie, c'est un malade qui vit dans la mafia et reconnu pour son impassibilité froide et sereine. On fait un p'tit tour sur son éducation, son enfance miséreuse, mais le lecteur doit comprendre que cela ne justifie pas tout le reste! Et c'est ça qui est très intéressant: l'histoire telle qu'elle est écrite vient mettre en lumière le fait qu'il a choisi cette vie. Et c'est d'ailleurs tout ce qui donne du frisson à cette série. Le scénario est à l'image de l'environnement : connu. Kuklinski grimpe un peu dans la hiérarchie, il navigue à vue et gère donc les aléas du métier, etc. Le final est assez bien amené, grâce à un scénario classique cohérent. Cette sécurité scénaristique empêche à ma note d'aller un peu plus haut. Il manque une patte, une audace quelque part pour que je puisse la garder en mémoire. Mais bon, en ce qui me concerne, ça me plaît. Quant au dessin, ce trait charbonneux me plaît assez, trop épais parfois peut-être, mais sinon j'ai aimé parcourir les planches, qui s'agglomère très bien avec l'ambiance générale. Le point de vue proposé est intelligent et ce personnage macabre et sanguinaire ne laisse pas vraiment indifférent. L'histoire se parcoure sans accroc. Je conseille la lecture!
En effet, comme le souligne Pol, on est dans un genre assez balisé, avec ce polar noir des années '70, mais je pense qu'il faudra encore du temps avant que tout soit dit sur cette période. C'est ainsi que Ptoma, après une longue éclipse, revient à la BD, avec un album vraiment pas mal foutu, contenant tous les ingrédients du genre. Le grain de folie du "héros" s'avérant un élément perturbateur et capable de changer la donne. J'aime bien la façon dont le récit est mené, on sent que le gars a bien étudié les films et les bouquins du genre avant de pondre son scénario. Celui-ci est d'ailleurs, comme c'est indiqué dans le second tome, librement inspiré de la vie de Richard Kuklinski, porte-flingue et tueur en série célèbre aux Etats-Unis... Les flashes-backs me semblent assez judicieusement disposés, le second tome continue sur le même tempo, avec une plus large place pour le retour en arrière, qui nous amène aux origines du "problème" de Big K. Le second tome "élargit" l'intrigue, la développe de façon inattendue, je suis curieux de lire la suite... Côté dessin, je trouvais au départ celui de Nicolas Duchêne un peu... mou, manquant de liant, mais à la lecture cette impression s'estompe pour constater qu'il a un style tout particulier, peut-être pas encore mature, mais pas inintéressant. Les couleurs de Tanja Cinna ne me convainquent pas trop, je les trouve trop peu différenciées pour renforcer l'atmosphère de polar par contre. Les couvertures quant à elles ne me semblent pas super "vendeuses" ; même si la deuxième est plus réussie que la première. Un polar à tiroirs, qui se lit assez aisément.
Avec ce polar on plonge dans un terrain connu : New York, les seventies, le tueur implacable de la mafia qui remplit ses contrats sans états d’âmes. On se retrouve ensuite au club de strip tease pour discuter affaires, les gros bras sont habillés en costards, les 3 boutons du haut de leurs chemises sont ouverts... Coté narration, il y a un petit abus de voies off. Si cela convient bien au style froid de l'histoire, cela ne permet hélas pas toujours de savoir quel personnage est en train de parler et c'est dommageable. Le personnage de Big K est énigmatique, ni attachant, ni détestable. Les flashs back sur son passé sont intéressants et bien amenés car on comprend l'homme qu'il est devenu. Si l'album s’arrêtait là, on aurait finalement que du très classique. Mais notre protagoniste ne tue pas que pour la mafia, il se révèle également être un sacré psychopathe à ses heures perdues. Cela apporte une autre dimension à cette histoire et pourrait lui donner plus d’intérêt pas la suite. Cela dit on est en présence d'un polar noir et violent qui aura du mal à trouver un public plus large que les amateurs du genre.
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