Suicide Island (Jisatsutou)
Pour éviter leur coûteuse réinsertion sociale le gouvernement japonais a décidé d'envoyer tous ces suicidaires récidivistes sur une île,où leur survie dépendra de leur entente et de leur volonté.
Hakusensha Les petits éditeurs indépendants Seinen Suicide Survival
Hospitalisé après une tentative de suicide, Sei se réveille sur une île apparemment désertée. Mais il découvre vite qu'il n'est pas seul du tout, et que cet endroit est en fait utilisé par la société japonaise pour se débarrasser des individus suicidaires dont elle ne souhaite plus assumer le coût. Dans cet environnement oppressant, certains mettent définitivement fin à leurs jours, tandis que d'autres choisissent de recommencer à zéro. Mais tous ont en commun une grande fragilité psychologique, et vivre ensemble, survivre ensemble, deviendra vite une lutte permanente.
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Date de parution | 16 Novembre 2011 |
Statut histoire | Série terminée 17 tomes parus |
Les avis
Suicide Island évoquera, par la situation de ses personnages, livrés à eux-mêmes sur une île déserte, beaucoup d'autres récits dans la même veine, mais il y a ce petit plus qui fait la différence. Tous les protagonistes étant à la base de suicidaires récidivistes, ils sont tous un peu "dérangés" et une situation de crise de base prend vite une tournure beaucoup plus dramatique. J'aurais bien donné cinq étoiles à ce seinen si je ne l'avais pas trouvé par moments un peu trop psychologisant. Mais il est tout simplement passionnant. Le dessin est très clair, d'une lisibilité exemplaire malgré de petites raideurs ici et là et l'intérêt du récit ne faiblit jamais, il s'intensifie même au fil des tomes. La publication française s'est ralentie, et pour cause, on rattrape peu à peu le rythme japonais (10 tomes, série en cours). L'attente entre chaque tome va être rude...
Vous ! Vous avez une tête à vouloir construire un marais salant ! Non ?!? Tudju, dommage, car ce livre vous explique justement comment en réaliser un, entre autres choses. Ceci dit, imaginons-nous une seconde dans la situation des personnages de la série. Abandonnés sur une île déserte, devant lutter pour se procurer de quoi survivre, leur troisième réalisation (après la récolte de bananes et la pèche en communauté) sera la réalisation d’un marais salant, histoire de pouvoir saler leurs poissons. Ahhhhh, on a le sens des priorités, chez les neurasthéniques. Ah, oui, j’oubliais de mentionner que tous les personnages de la série sont des suicidaires récidivistes et maladroits (entendez par là qu’ils sont encore vivants). Abandonnés sur une île déserte, devant lutter pour survivre, retrouveront-ils le goût de vivre ? Telle est la question posée par l’auteur. Et si la question n’est pas idiote, devoir lire à longueur de planches les mêmes réflexions philosophiques de bazar est déjà plus pénible. Heureusement, la narration est peu présente. Il n’est d’ailleurs pas rare de n’avoir qu’une phrase par planche. Ceci explique pourquoi cela se lit si vite. Le bémol, c’est qu’après un tome et demi, et malgré les mois qui défilent, il ne se passe pas grand-chose. Pour exemple, nos Robinsons du Prozac ne se sont pas encore spécialement inquiétés de se trouver ou de se construire un logement décent. Au niveau des péripéties, les heureux hasards ne sont pas rares, permettant à ce peu entreprenant groupe de survivre. Au niveau didactique, on est loin d’arriver à la cheville de romans tels que Robinson Crusoë ou l’île mystérieuse. Les « trucs et astuces » qui nous sont délivrés sont souvent loin d’être prioritaires (les marins salants en est un bel exemple) même dans pareille situation. En fait, j’ai un peu le sentiment que l’auteur a essayé de caser quelques trucs appris à gauche ou à droite mais sans se soucier de l’intérêt dudit truc dans la situation évoquée. En résumé, vous l’aurez compris, je trouve le scénario, malgré une idée de départ intéressante, des plus ennuyants. Le côté « ado en pleine crise » est très emphatique et verse dans la psychologie de bazar tandis que le côté « naufragés sur une île déserte » se développe en dépit du bon sens. Le dessin quant à lui, ben, c’est du manga plutôt réaliste. On n’échappe pas aux yeux de chat des personnages féminins, ni au physique androgyne de plus d’un personnage masculin, ni aux nombreuses et volumineuses gouttes de sueur mais les planches sont relativement soignées et les faciès ne sont pas déformés. Bon, je finirai le deuxième tome si je n’ai rien d’autre à lire mais je doute de continuer cette série (même via la bibliothèque). Ҫa a beau se lire vite, j’ai quand même l’impression de perdre mon temps. Point positif : il y a très peu de fautes d’orthographe. Je n’en ai relevé que deux sur le total des planches lues, ce qui, en comparaison, est bien inférieur à la moyenne actuelle des productions européennes. Un beau boulot de ce côté-là qu’il me plait de mentionner tant la chose est devenue rare.
Suicide Island est l’une de ces séries comme Ikigami - Préavis de mort qui nous font découvrir une vision très noire et déprimante de la société japonaise d’un futur proche. On suit toujours un même mode opératoire : une analyse des possibles. L’impossibilité d’une île aurait pu être un autre titre choisi. Le Japon se place en tête des pays avec le plus fort taux de suicidés au monde. Près de 30.000 personnes par an choisissent leur mort volontairement. C’est triste d’en arriver là car il s’agit de milliers d’hommes et de femmes qui décident d’en finir avec la vie. Les commentateurs diront que ce sont les effets ravageurs d’une société devenue très rigide et qui a perdu progressivement les valeurs traditionnelles du passé. Les nouvelles générations sont totalement désorientées. Le manga en question traite surtout du suicide chez les jeunes ce qui est généralement un sujet tabou car cela renvoit à notre propre désaveu de ne pas avoir su bâtir une société suffisamment solidaire. Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est un problème typiquement asiatique. Le monde occidental n’est pas en reste. A l’heure où des politiques affirment que les civilisations ne se valent pas, il faut rétablir le sens de la vérité ! Suicide Island présente les choses d’une manière très choquante certainement pour marquer les esprits. La société japonaise expérimente un programme d’un nouveau genre : il s’agit de mettre tous les récidivistes sur une île déserte où ils sont abandonnés à leur sort comme une sorte de purgatoire. Par ailleurs, on efface toute trace de leur existence dans les documents officiels. On leur dénie le droit d’avoir existé car ils ont bafoué la valeur suprême qu’est la vie en choisissant d’y mettre un terme. Bref, on inflige une punition d’ordre légal. C’est le retour à la peine infligée aux suicidés comme cela existait autrefois au Moyen-âge où l’on les pendait pour les bannir à tout jamais. La comparaison de cette nouvelle série avec Ikigami - Préavis de mort est évidente. En effet, dans cette dernière, il s’agissait d’infliger un vaccin de la mort sur 1.000 naissances afin de créer une prise de conscience sur la valeur de la vie. Là encore, c’est la société qui prend l’initiative. Ce qui est monstrueux, c’est qu’elle dénie le droit d’exister à celui qui soi-disant ne respecte pas sa vie. On ne regarde pas les raisons qui ont poussé ces êtres à commettre l’acte du désespoir. Une évacuation des problèmes bien pratique alors qu’il s’agirait de rendre la société bien meilleure pour éviter cette somme de drames humains qui touchent généralement les plus faibles. Il y a un côté « Lost » dans ce manga car tous ces jeunes se trouvent sur une île bien mystérieuse. Il va falloir tenter de survivre, ce qui paraît un paradoxe. On va les priver de leur mort en les condamnant à vivre. Bref, c’est une série qui pose des questions très intéressantes et qui aborde le problème d’une manière fort originale. Il est dommage de voir tout le côté naïf ressurgir comme l’attirance du héros envers une belle suicidée comme une sorte de réponse à une sortie de crise dans l’amour. Trop beau pour être vrai. En tout cas, le lecteur réfléchira face à ses propres peurs à comment il aurait réagi dans une même mise en situation. En conclusion, l’impression laissée sera globalement positive car le concept de base est très intéressant. On jugera par la suite car cette série a du potentiel car l’œuvre peut être plus complexe qu’il n’y paraît. Il faut juste pousser plus loin l’analyse psychologique des différents personnages. On attend par conséquent une montée en puissance.
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