Au pays des mollahs

Au pays des mollahs, il ne fait pas bon vivre: c'est ce qu'on pourrait retenir de cette lecture à première vue. Cependant, l'auteur va plus loin en nous dévoilant une histoire totalement méconnue aussi bien en Occident qu'en Iran. On apprend par exemple comment un réalisateur a tourné sa veste après avoir trop fréquenté les mollahs. C'est surtout l'occasion de bien disséquer ce régime qui a privé de libertés des millions de personnes au nom de la religion. On se rend compte à quel point c'est dangereux quand il existe une telle connexion entre pouvoir religieux et pouvoir civil. On va également s'intéresser à un extrémiste de ce régime qui se retrouve coincé avec un intellectuel sur une île déserte. Petit à petit, il va comprendre à travers une formidable réflexion sur cette république islamiste. Il faut savoir que l'Iran n'était pas comme cela à l'origine. Elle avait sa propre religion qui a été annihilée par celle des conquérants arabes. Elle a laissé place à l'obscurantisme, à l'absurdité, à la propagande, à l'auto-persuasion et surtout à l'inhumanité. Bref, un ouvrage utile et engagé pour nous donner une autre vision de la situation politique de ce pays.

03/05/2015 (modifier)

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Le hasard des lectures fait que j'ai lu cet album presque tout de suite après Une Métamorphose iranienne, qui traite d'un sujet proche, et se situe dans un immense pays très fermé, l'Iran. Ici, si l'histoire n'est pas réelle, elle est tout de même fortement influencée par des faits réels, et donne une idée de la façon dont fonctionne le pays, en particulier sur les arts, lesquels sont le reflet de la société. Nous avons en fait une suite de récits racontés par deux hommes qui se retrouvent dans une situation compliquée. Je retiendrai en particulier le segment mettant en scène un intellectuel islamiste, au départ très proche des intégristes, puis qui évolue lentement, jusqu'à se rendre compte que les autorités religieuses, et donc l'Etat, étouffent littéralement toute liberté. Aujourd'hui cet intellectuel (qui est en fait un conglomérat de plusieurs scénaristes, auteurs ou réalisateurs iraniens) vit en exil en Occident... Si le sujet est fort, je n'ai pas trouvé le récit réellement prenant, la faute peut-être à un rythme de narration que j'ai trouvé haché. C'est dommage, avec un scénario peut-être un peu plus clair on aurait tenu un excellent docu-fiction sur la vie des intellectuels en Iran. En l'état, il est tout de même pas mal du tout. Le dessin de H.R. Vassaf est vraiment à découvrir, réalisé dans un noir et blanc qui ne manque pas de puissance, il sert à merveille l'atmosphère de lente oppression qui règne sur la Perse. A découvrir !

07/02/2012 (modifier)

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