Deux tueurs
Polar, vous avez dit "polar"?
Format carré Gangsters Tueurs à gages
Obligés bien malgré eux de faire équipe, deux tueurs professionnels, un jeune loup et un vieux cheval, s'opposent lors d'un contrat qui tourne mal : de querelles en dérapages, leurs différences les pousseront à commettre l'erreur fatale. Résumé : Delcourt Ce court récit évoque une scène de Pulp Fiction, celle où deux tueurs se rendent au turbin tout en discutant des mac Donald européen. Tarantino lui-même s'inspirait de la scène inaugurale du film noir "Killers" de Siodmak qui excellait dans l'humour à froid. Mezzo et Pirus s'en inspire également et ne sont pas en reste. L'humour très noir de cet album fera grincer plus d'une machoire.
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Date de parution | Août 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dans cet album, on suit l’équipée calamiteuse de deux sicaires mandatés pour régler leurs comptes à des types employés dans un dépôt chimique. A vrai dire, on n’apprendra pas grand-chose sur l’objet de leur mission, et d’ailleurs les deux tueurs s’en moquent, ils sont juste là pour exécuter de basses œuvres. Le récit est axé principalement sur leur relation, extrêmement tendue, et les dialogues consistent principalement en un clash permanent pour savoir qui en a le plus dans le falzar. De vrais gros durs, en somme, et Pirus n’a pas lésiné sur les clichés en référence à un certain cinéma noir à la papa, avec quelques accents « tarantinesques », l’humour en moins. Et puis bien sûr comme on s’en doute, tout cela va se terminer très très mal. Il faut bien l’avouer, on est admiratif des premières prouesses de Mezzo, qui avait déjà un style très affirmé à l’époque où fut publié « Deux tueurs ». Par son trait réaliste à la fois gras et léché, avec une prédominance des à-plats noirs, il parvient à restituer une ambiance poisseuse où la mort, évidemment violente, semble roder au détour de chaque case, où le sang est d’un noir d’encre, élégance oblige. On devine les influences de la BD alternative U.S., notamment un certain Charles Burns, ce qui préfigurait le futur « Roi des mouches », d’une tournure bien plus surréaliste, plus atmosphérique encore. Le bémol est qu’on a parfois du mal à identifier les personnages, et que les transitions entre chaque case manquent parfois de liant pour un récit d’action et qu’il faut fournir un effort pour interpréter des détails noyés dans l’ombre. Quant au scénario, Pirus fournit peu de clés sur la mission des tueurs, ce qui amoindrit quelque peu la tension narrative et l’intérêt que l’on pourrait porter à l’histoire, alors que paradoxalement, l’auteur n’est pas vraiment avare de textes. Un objet plus destiné aux fans qu’aux néophytes, et ces derniers ne seront au mieux convaincus que par le dessin de Mezzo.
Mouais...pas très fin tout cela et limite sans intérêt. Tout d'abord, l'histoire (si il y en a une) est assez maigre : deux tueurs qui savent pas se blairer font équipe ensemble et doivent buter quelqu'un dans une zone désaffectée assez louche. Qui, que, quoi, pourquoi,...? Ne cherchez pas, on ne saura rien de plus. Les auteurs ont préféré s'attarder sur la relation entre ces deux caves et à partir de là, faut s'accrocher car les insultes/vulgarités fusent à foison et appauvrissent à mon humble avis trop la BD qui est déjà fort courte. Elle méritait mieux que ça et avec plus d'approfondissement, ça l'aurait fait...sans compter que la fin est beaucoup trop express! Ah bon? C'est fini? Ok, merci, au revoir, à la prochaine! Un peu trop facile et léger(niveau intrigue), donc... Reste que j'ai quand même, en tout bon fan de Tarantino qui se respecte, passé un très bon moment de lecture. A (éventuellement) découvrir pour les curieux. 2,5/5
C’est vrai qu’il y a du Tarantino dans l’histoire de ces deux tueurs, mal embarqués dans une affaire pas très claire, franchement obscure même, puisqu’on n’en saura au final pas grand-chose. Et en fait on s’en fiche, puisque l’essentiel n’est visiblement pas là. Pourquoi les tueurs sont-ils ici ? Qui les a envoyés ? Qui sont leurs victimes ? Voilà bien des questions qui n’en sont plus. Non pas qu’on ait la réponse, mais plutôt parce qu’elles ne forment qu’un décor autour de ces deux tueurs et des relations quand même très tendues qu’ils nouent entre eux. Le dessin est plutôt bon, et le noir et blanc sied bien à l’intrigue. D’autant plus que le côté sombre, glauque est renforcé par le fait que l’action se déroule quasi intégralement de nuit. Mais ici pas de poisseux, comme les polars noirs d’antan. C’est sec. Les dialogues aussi sont secs, et on attend le moment où les deux complices vont se mettre sur la gueule. Il y a tout un travail sur le cadrage intéressant et on frôle parfois l’exercice de style vue l’économie de moyens pour les décors – et pour l’intrigue aussi, simple prétexte. Sans être inoubliable, c’est donc une lecture agréable – et rapide.
Lorsqu’on me demande en toute impunité si je ne devais citer qu’une seule œuvre m’ayant véritablement marqué, séduit voire foutu une claque alors je répondrais calmement et sans détours qu’il s’agit des deux tomes du Roi des Mouches de Mezzo et Pirus. A bien y réfléchir je crois bien même que je n’ai jamais trouvé d’œuvre si singulière et bien construite. Le Roi des Mouches dont j’attends avec impatience le 3ème tome aura vraiment marqué mes repères et est unique en son genre…. Ce qui n’est pas unique par contre, c’est le travail en commun de Mezzo et du Thionvillois, comme moi héhé, Pirus. Pas facilement trouvables en librairie si l’on exempte une récente réédition des Désarmés, c’est grâce à la gentillesse et l’acharnement de Miranda que j’ai pu enfin tenir entre mes mains ce petit album carré datant déjà d’une bonne quinzaine d’années à une époque où Tarantino émergeait par ses diverses relectures de polars noirs et décalés et dont, à coup sûr, Deux Tueurs est le fils illégitime. Ce qui frappe en premier lieu ce sont ces dessins noirs et blanc, cadrés magnifiques qui exploitent un désert au soleil de plomb qui va se poursuivre jusqu’à une nuit noire sans étoile mais aux contrastes parfaitement déssinés. Je retrouve avec plaisir le trait figé et dynamique à la fois de Mezzo qui abattait déjà à l’époque un travail admirable à peine terni par quelques cases confuses… Mais le meilleur est à venir avec des dialogues ciselés au couteau entre deux tueurs que tout sépare, âge, origines et ambitions. Leur association imposée afin de mettre en œuvre un contrat criminel va vous arracher quelques sourires croustillants avec analyses potache de comptoir à la clé… L’ambiance est donc vite posée et pour peu qu’on adhère à cet univers où la violence et les répliques homophobes sont légion courante. Et on serait presque tenté de dire que ce n’est que du cinéma mais ce n’est pas du cinéma mais ça y ressemble fortement ! Forcément la mission va vite tourner à l’improvisation façon système D étant donné que les deux cloportes n’arrivent jamais à se mettre d’accord sur les diverses façons d’agir et il y a même comme un certain relent de fantastique à la David Lynch et un soupçon de malaise… On n’a de cesse de tourner les pages d’autant plus que ça se laisse très facilement lire, trop facilement pourrais-je même ajouter car la conclusion arrive bien trop vite et de façon brutale. Vue l’issue il aurait été difficile d’aller au-delà mais j’ai comme ressenti un sentiment de frustration qui m’empêche d’attribuer une plus grande note à ce péché de jeunesse, entre une certaine incompréhension de la seconde partie à un découpage toujours aussi bon mais qui s’emballe sans le lecteur, le laissant sur le carreau sur certaines cases et des non explications sur l’histoire elle-même. Mais au final on s’en fout car on a néanmoins passé un très agréable moment dans une ambiance délicieusement effrontée et de toutes façons le meilleur est à venir puisqu’il ne s’agit que d’un charmant petit apéritif littéraire avant le monstrueux et définitif Roi des Mouches !
Le style! Qu'est ce qui différencie une bande dessinée d'une autre, sinon le style? L'histoire des 2 tueurs est simple. Un contrat réunit deux types qui ont tout pour se haïr. Déjà l'âge. L'un est un vieux tonton flingueur, et l'autre, une nouvelle gâchette qui se place sur le marché des faiseurs de veuves. L'un a le goût de l'ancien, des valeurs sures, l'autre essaye d'être à la page. Et question voiture, y'a comme un fossé entre eux impossible à remblayer. Bref, les deux tueurs ne se supportent que le temps d'éliminer un pauvre couillon perdu au milieu du désert. Quelques vacheries plus tard, on s'aperçoit que la cible est tout de même bien protégée, et que nos deux Laurel et Hardy de la sulfateuse vont devoir se remuer les méninges pour arriver à leurs fins. Faudrait ne pas connaître le cinoche pour ne pas voir l'influence de Tarantino. La verve, les costards et les bastos. Mais bon. Et alors ? L'histoire de l'Art n'a été qu'une histoire d'influence, de connaissance empirique. La force de Pirus est de nous embarquer dans un récit dont l'ambiance, la relation entre les deux types sont aussi importants que le récit lui-même. Et tout l'Art de Mezzo est de mettre en scène une tension qui s'accroit de page en page. Si on parle cinéma, on peut souligner le travail admirable du dessinateur qui étonne par ses choix de cadres, toujours au service de cette ambiance suintante, poisseuse, haïssable. Les planches sentent la chaleur, la sueur. On suit, partagé entre le rire et l'horreur, la laborieuse trajectoire de ces deux tueurs qui, à force de se foutre sur la tronche, en deviennent sympathiques. La grande idée de cette bande dessinée est qu'on se demande bien à chaque page si ces deux tueurs vont réussir à atteindre leur but malgré l'antipathie profonde qui les sépare. La lecture en devient jouissive, haletante. Et le bouquet final est à la hauteur de l'ambition des auteurs : mort de rire!!! À lire et à relire !!!
Je suis partagée entre l'humour corrosif et hilarant de cette bd et la légèreté hallucinante de l'histoire qui se résume à un simple contrat de deux tueurs bouclé en quelques planches. Elle laisse un goût de trop peu, l'intrigue n'est pas des plus prenantes et seule la relation qu'entretiennent les deux personnages est intéressante, je dirais même jouissive. Je suis tiraillée entre l'excellence et la frustration d'un scénario que j'aurais voulu bien plus long afin de faire plus ample connaissance avec les personnages. Le noir et blanc est superbe et ajoute à la noirceur du récit et à la situation désespérée de nos deux tueurs. Ça se lit relativement vite mais les dialogues et le visuel valent largement le détour, le plus gros ennui reste le prix excessif de cette bd juste trouvable en occasion.
Cet album qui date un peu ne dérange pourtant pas plus que cela dans la production actuelle. Outre son format inhabituel et étrange - carré, son fond et sa forme pourraient très bien avoir été créés hier tant le sujet abordé est classique et universel : deux tueurs aux caractères différents et sans accroche particulière, sont envoyés en mission sans connaître ni le fond ni la forme de leur contrat. Tant qu'ils sont payés, le reste les importe peu. Les conflits de génération et d'intérêts, les oppositions de style et de méthode sont la base de l'ambiance noire et étrange qui sourd de cette BD. Pour autant, l'intrigue de base en elle-même est plutôt classique ainsi que son développement. La principale qualité de l'histoire vient là encore de l'opposition de ces deux personnages et de l'ambiance que pose le dessin en pur noir et blanc. Pas de dégradé, pas de nuance. Tout est découpé net (sans aucun rapport avec les deux tueurs qui eux préfèrent frapper à coup de barre de fer…). Le trait n'est pas des plus précis, mais il est efficace. Dans cette ambiance de nuit, pas aisé avec un tel style, de faire ressortir des détails et une vraie ambiance. Pourtant, c'est chose faite de belle manière. Voilà, une BD que les purs et durs amateurs de thriller légèrement gore et étrange, un peu à la manière d'un Tarantino pourront vouloir découvrir si l'occasion se présente, les autres auront mieux à lire.
Quand j'ai entamé cette BD, l'avis de Cassidy m'est aussitôt revenu en tête : c'est vrai que voir deux tueurs en costard-cravate discuter de tout et de rien dans une voiture, ça rappelle immédiatement Pulp Fiction. Mais passés les quelques premières pages, cette BD instaure sa propre ambiance, une ambiance qui m'a bien plu. Coin de désert paumé et opération de nuit dans ce qui ressemble à une décharge chimique à ciel ouvert. Le dessin et l'encrage noir et blanc font ressortir de belle manière cette atmosphère et m'ont vraiment très vite fit entrer dans le récit. L'histoire, par la suite, est assez simple et relativement vite lue mais j'ai bien aimé. Une BD sympa, noire mais avec une belle ambiance, violente mais agréable à lire.
Ah, 1995, souvenez-vous, toute une époque, Pulp Fiction était sorti l'année précédente et tout d'un coup, le personnage le plus cool possible devenait celui du tueur à gages, de l'homme de main de gang, du malfrat en costard cravate qui flingue à tout-va tout en dissertant sur les hamburgers ou les massages de pied avec ses collègues. Mezzo et Pirrus surfaient ici sagement sur cette vague, remplissant gentiment le cahier des charges. Costard, cravates, lunettes noires ? Check ! Grossièretés, dialogues à vocation humoristique sur un sujet sans rapport avec l'intrigue ? Check ! Flingues, violence un tantinet gore ? Check ! Eh bien il ne manque plus qu'une intrigue un peu plus consistante et un peu plus d'originalité alors, mais pour ça, on repassera, malheureusement. Ni bon ni mauvais, l'album suit la mode de l'époque sans génie, sans jamais se hisser à plus haut niveau que celui d'une sous-tarantinade de plus comme on en a vues tant à l'époque. Ca se lit vite, sans s'ennuyer mais sans grand enthousiasme, puis ça s'oublie aussi sec.
Efficace ce petit one shot ! J'aime assez ce format carré et la mise en page qui en découle. Maximum 6 cases par planche, ça rend la lecture presque nerveuse, on passe chaque page très rapidement. Le scénario semble au premier abord assez basique, mais il se révèle rapidement plus original que prévu, et tant mieux ! J'aurais volontiers lu quelques pages en plus. Pas pour qu'on m'explique le "où qui quand comment pourquoi" (parce que finalement, on en sait rien de ces deux tueurs et de leur mission) mais plutôt parce qu'ils ont très rapidement un côté assez attachant. Le dessin de Mezzo est très correct, mais même si l'essentiel se déroule de nuit je trouve qu'il force un peu trop les ombrages. Bref, un joli petit one-shot très sympa, un bonne surprise.
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