Grumf
Dévolution.
Anticipation Environnement et écologie Format carré La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants
Dans un futur proche, l’économie a continué à dériver sans révolution fondamentale du système en place, l’empreinte culturelle asiatique s’est accentuée, l’écologie s’est structurée de sorte qu’elle est entrée au cœur des entreprises ; l’universalité et la mondialisation sont omniprésentes. C’est ce moment que choisit l’humanité, et nous sommes donc bien dans un conte, pour se mettre d’accord. Tout le monde va alors effectuer un fabuleux retour à la terre dans la joie et la bonne humeur ! Mais en parallèle, des mouvements sont lancés et se poursuivent, la langue universelle arrive, alors même qu’elle n’est plus utile, le protectionnisme de l’humain se poursuit, alors que les dangers environnementaux diminuent, et surtout comme souvent, ceux qui ne suivent pas le mouvement sont marginalisés. (texte : la Boîte à Bulles)
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Date de parution | 01 Mars 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voilà un album à la fois original et intéressant ! Et très dans l’air du temps quand on y pense. Un petit air de décroissance… L’album raconte l’histoire successive de plusieurs générations, mais avec un postulat intéressant – et qui peut faire débat : au fur et à mesure qu’on avance dans le temps, il y a comme une régression technologique (le dessin de couverture résume assez bien cette idée, au niveau architectural). Comme si les Terriens avaient pris conscience de l’impasse vers laquelle ils se dirigeaient et faisaient machine arrière « à temps ». Comme un fil conducteur, un langage universel est inventé, se développe, le GOETHE, sorte d’esperanto assez surprenant, censé faciliter la compréhension universelle. Raconté comme ça cela peut paraître simpliste et niais, mais ça ne l’est pas et la lecture est fluide. A noter que les auteurs ont poussé l’idée jusqu’au bout, puisque le dessin lui-même subit la même transformation régressive, la couleur disparaissant peu à peu et le dessin se simplifiant (et étant presque flou vers la fin) jusqu’à n’être plus qu’un grand noir. Je ne sais si c’est la morale – pas forcément agréable – de l’histoire ? (cette dernière partie n’est d’ailleurs pas seulement floue qu’au niveau du dessin, car je l’ai trouvé moins claire – et aussi moins intéressante). Bon, c’est quand même un album et des auteurs à découvrir, puisqu’ils ont commis d’autres œuvres toutes aussi originales.
Lire une bd d’Enfin libre, c’est l’assurance de se plonger dans un récit qui casse le vernis rigide dans lequel la bd s’est trop longtemps encroûtée. Chaque nouvel album est un chaudron expérimental, tant graphique que narratif. Comme mes prédécesseurs, j’ai trouvé l’idée excellente. Comme certains, j’ai été nettement moins porté par le contenu trop ancré dans un quotidien sans grand relief. Partant du constat simple que le fonctionnement de notre société actuelle va droit dans le mur, l’entité bicéphale d’Enfin Libre a imaginé renverser la vapeur en faisant régresser notre société jusqu’à ses retranchements les plus primitifs. J’ai bien apprécié la régression concomitante des dessins et couleurs qui évoluent, eux aussi, vers davantage de primitivité. Le Fluink reste mon album préféré de ce duo. Toutefois, chacune de leurs nouvelles publications a le mérite de dépoussiérer les préceptes de la bd avec une audace de bon aloi. J’ai beaucoup apprécié le fond. La forme, elle, m’a plus ennuyé. D’où mon conseil de lecture et non d’achat.
Grumf ou la première bande dessinée dévolutive… A nouveau (car c’est une coutume avec ce duo d’auteurs), l’album est construit sur une excellente idée : et si l’humanité, dans sa grande sagesse, faisait marche arrière et dévoluait. Et si on en revenait à des valeurs essentielles, au respect de la nature et de notre mère la terre. Et si, enfin, tous les peuples du monde adoptaient un langage commun. Nous allons donc suivre pas à pas cette dévolution. Idée de génie : la dévolution proposée par le scénario est accompagnée par la dévolution du dessin, celui-ci devenant de plus en plus épuré au fil des chapitres. Cet album donne incontestablement à réfléchir. Les auteurs s’amusent à pousser le concept jusqu’à l’absurde pour en démonter par là même les limites. Les grandes idées écologiques sont mises à mal et c’est plutôt culotté par rapport à la tendance actuelle. Je dois cependant avouer être quelque peu resté sur ma faim. Le début du récit m’a complètement emballé mais, au fil des chapitres, le concept poussé à l’extrême a commencé à m’ennuyer. Je comprends tout à fait la logique des auteurs mais le fait de simplifier dessin, texte et préoccupations des acteurs leur fait perdre à chacun de leur intérêt. Pour l’idée, je mettrais sans hésiter 4 étoiles, tant pour le scénario que pour son prolongement graphique. Pour la pertinence du propos, là aussi, je serais sans hésiter enclin à accorder 4 étoiles. Pour le plaisir de lecture, les premiers chapitres valent 4 étoiles tandis que les derniers tombent pour moi dans le bof ennuyeux. Me v’la bien embêté pour coter cet album dont tant l’intention comme l’idée m’enchantent mais qui a fini par m’ennuyer… Bon 3/5 avec conseil d’achat et coup de cœur… mais j’aurais bien aimé mettre plus.
3ème ouvrage que je lis de ce duo d’auteur, après Le Fluink et La Rumeur. Une fois de plus le concept est original et surprenant, la marque de fabrique d’ « Enfin Libre ». Adepte de la décroissance, cet ouvrage est fait pour vous, quoique l’idée est ici poussée à son paroxysme, peut-être un peu trop d’ailleurs, au détriment du postulat de base. Les auteurs ont en effet choisi de pousser l’idée de la dévolution dans ss derniers retranchements, faisant faire à l’humanité un demi tour complet. Si le concept est excellent, le chemin emprunté par le récit à travers plusieurs générations d’une même famille est parfois un peu confus. Bien sûr, on n’a pas le temps de s’attacher aux personnages, ceux-ci n’étant que de passage pour refléter les changements de leurs époques, mais les transitions entre générations sont parfois un peu brutales. Certaines idées développées sont intéressantes et posent de vraies questions par contre d’autres passages semblent un peu plus superflus, au détriment d’un développement plus poussé de la logique de dévolution. L’aspect visuel est également une excellente trouvaille, au départ un dessin léché, précis et coloré, se simplifiant au fur et à mesure et perdant petit à petit sa finesse et sa couleur, pour finir par un simple crayonné. Le fond et la forme en parfaite symbiose ! Un petit mot sur la couverture que j’aime beaucoup et qui symbolise parfaitement l’histoire humaine à travers son architecture.
Je trouve le principe de « Grumf » dans sa globalité excellent, c’est une vraie bonne idée de scénario. Le graphisme est lui aussi excellent, d’une grande finesse, aux couleurs belles et reposantes comme j’aime, posées avec délicatesse et minutie. Le seul souci c’est que tout « le reste » c’est tout ce que je n’aime pas et mon allergie aux « romans graphiques » a vite refait surface. Ces tranches de vie d’une poignée de personnages, avec leurs préoccupations du quotidien, même si celles-ci vont virer à une certaine forme de survie, m‘ont juste ennuyée. Je n’ai pas non plus été sensible à l’humour, que j’ai trouvé pas assez décapant. Trois étoiles pour le concept original et le visuel.
Miam, quel concept alléchant. Complètement improbable, un rêve d’enfant, certes, mais alléchant quand même : l’humanité décide enfin que trop, c’est trop, que cette course en avant ne nous mènera nulle part, et qu’il est grand temps de « dévoluer ». L’ONU passe donc des tas de lois et réformes drastiques, et les résultats ne se font pas attendre… mais peut-on aller trop loin dans l’autre sens ? Suivre cette évolution « à l’envers » est d’abord rigolo, puis beaucoup moins rigolo quand on considère la gestion de nos déchets nucléaires par des générations n’ayant plus les compétences, ou quand on voit une famille brûler des livres pour se réchauffer. Bon, le ton reste léger, et les enchainements sont simplifiés. Je trouve qu’il y avait moyen d’aller plus loin dans la réflexion, même si je réalise tout à fait que ce n’était sans doute pas le but recherché. L’utilisation d’une langue universelle simplifiée est bien vu, et nous amène à nous poser tout un tas de questions sur l’efficacité, la complexité et les subtilités de nos langues actuelles. Graphiquement, c’est magnifique, avec ce petit truc en plus : la complexité du dessin dévolue elle-aussi au fil des pages : planches hyper-détaillées en couleur au début, pour revenir progressivement à l’état de crayonné… bien vu ! Grumf ! (*) (*) Un album original au possible, à découvrir de toute urgence. Un coup de cœur !
Ah ils sont forts les bestiaux qui se font appeler "Enfin libre"... Spécialistes de la BD conceptuelle, ils proposent depuis plusieurs années des albums à fort quotient intellectuel ajouté, et ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Il est ici question d'une dévolution, c'est à dire d'une évolution à l'envers, décidée par l'humanité dans un futur proche, par le biais de Nations unies. Passons sur l'angélisme du propos, je pense plutôt que la course à l'auto-destruction de l'humanité va s'accélérer dans les décennies à venir, mais cela n'est que mon humble avis, et je le partage. Concentrons-nous donc sur l'histoire, celle des hommes qui choisissent de tout simplifier, pour revenir à la Terre, dans une accélération inversée de l'histoire de l'évolution telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les deux auteurs nous emmènent à des moments-clés de cette anticipation si particulière, chacun marquant une étape décisive. C'est vraiment bien amené, par le biais d'une famille de français (ou pas, mais peu importe) moyens, qui en 7 générations fait le chemin retour. C'est imparable. Le dessin de David Barou est simple, expressif, et... évolue lui aussi d'une certaine façon au fil de l'histoire, étant totalement raccord avec le propos. Là encore, c'est excellent. Enfin libre nous livre ici une belle fable écolo, proposant en quelque sorte l'un des scénarios possibles de notre futur, peut-être pas le pire.
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