L'Homme qui n'existait pas
Après avoir adapté avec talent le roman de Marcel Aymé, La Belle Image, Cyril Bonin signe seul un récit que n'aurait certainement pas renié l'auteur du Passe-muraille! Mais en situant son récit dans le monde du cinéma, on ne peut s'empêcher de penser à un autre grand génie poétique, Woody Allen.
Cinéma
Pour Léonid Miller, informaticien célibataire, la vie semble souvent n'être qu'un rêve. Les personnages de fiction des comédies américaines qu'il dévore quotidiennement à la cinémathèque, lui apparaissent comme une présence bien plus dense et profonde que celle de la plupart des gens qu'il côtoie. Que la sienne en tout cas. Comme s'il traversait la vie sans que personne ne s’aperçoive de son existence. Mais il découvre bientôt qu’on ne peut se détourner impunément de la réalité.C’est ainsi qu’il se retrouve, comme par magie, dépossédé de sa matérialité physique. Condamné comme un fantôme, à demeurer l’éternel spectateur qu’il était déjà. Alors qu’il s’est réfugié à la cinémathèque, il tombe sous le charme d’une jeune comédienne, Françoise Angelli, venue y présenter La garçonnière de Billy Wilder. Une femme qui n’existe que par ses rôles et qui pourrait être frappée par le même mal que lui… Léonid décide de lui venir en aide. Une fable contemporaine sur la solitude, la cinéphilie et l’univers du cinéma. Texte : Editeur.
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Date de parution | 08 Mars 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le moins qu'on puisse dire est que ça se lit plutôt vite. Alors c'est joli, bien dessiné, les couleurs sont chaudes et cette histoire pose quelques questions existentielles mais qui ne révolutionneront pas le genre humain. J'ai éprouvé un sentiment de superficialité mais émaillé de connotations, comment dire, intello genre Télérama, avec la mise en avant d'un certain type de cinéma. En fait je ne me suis pas régalé, ce n'est rien de dire que je reste sur ma faim. En fait ma note ne prend en compte que le dessin.
Acheté sous le coup d'une impulsion chez mon libraire: couverture sympathique, dessin plaisant, un ton qui semblait prometteur.... Au final, j'ai passé un bon moment, mais avec un sentiment de trop court, presque de superficialité, à la fermeture de la bd. C'est agréable à lire graphiquement, les plans sont bien pensés et travaillés. Les couleurs dans les tons de marrons me rappellent étrangement quelque chose... Côté scénario, l'idée est bonne, une vrai métaphore sur la transparence de l'être qui se marginalise en tachant de comprendre le but de sa présence. Mais ça aurait surement supporté un ouvrage un peu plus développé, avec cette idée de fond un peu plus creusée. Là, ça va vite et bien à l'essentiel, mais le temps de se mettre dedans, ça s'arrête! Frustration... Surtout que je venais de finir Portugal de Pedrosa quand j'ai attaqué l'homme qui n'existait pas.
Après La Belle Image qui conte le changement du visage d'un homme qui remet toute sa vie en question, l'auteur Cyril Bonin poursuit sur ce thème avec l'homme qui n'existait pas. En effet, en l'espèce, l'homme devient invisible aux yeux du monde. Pour l'originalité de l'oeuvre, il faudra repasser. Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié ce nouvel opus qui plonge également dans les vieux films de cinéma comme pour donner une nouvelle dimension. L'homme est informaticien. Il ne réagit pas avec les sentiments mais avec les faits. Il est seul et travaille constamment avec la machine. C'est lui qui va disparaître comme pour nous faire comprendre de la vacuité de l'existence. A force de s'isoler pour se protéger des autres, il finit par disparaître. Il est condamné à hanter les lieux. Or, il va faire une rencontre qui va tout changer et mettre un peu de piment à sa vie. En réalité, c'est sa passion pour le cinéma qui va lui ouvrir certaines portes. J'ai aimé cette fable sur l'identité humaine. Elle est très subtile d'autant que sa conclusion laisse place à l'espoir. Encore une fois, l'auteur arrive à nous subjuguer grâce à une incroyable lisibilité de son récit malgré une approche très intimiste et le peu de dialogue.
Voilà une fable moderne sympathique et bien faite mais un peu courte à mon goût. Amateur de fantastique, j'ai apprécié le début de cette histoire aux accents proches du Passe-muraille ou de La Belle Image du même Marcel Aymé et d'ailleurs adapté lui aussi par Cyril Bonin. Il m'a aussi rappelé le scénario de la bande dessinée Monsieur Khol dans l'idée. J'étais curieux non pas de comprendre ce qui arrivait au héros mais surtout de voir ce qu'il allait faire, s'il allait profiter des quelques avantages amenés par sa situation. Mais au lieu de prendre le chemin d'un récit seulement fantastique, l'auteur choisit une voix plus psychologique, plus philosophique. Il amène son personnage et le lecteur à s'interroger sur ce qui forme la réalité de la vie et la consistance d'une âme humaine. La rencontre du héros avec la jeune actrice prend alors sens et intérêt. Bref, ce fut pour moi une agréable lecture, mais je dois quand même avouer que j'ai trouvé la fin trop abrupte et un peu trop convenue. Je m'attendais à davantage de développements, d'originalité, ou au moins à un épilogue permettant de ne pas s'arrêter aussi net. Du coup, je reste un petit peu sur ma faim même si c'est une plutôt bonne bande dessinée.
Ce one shot est une parabole pas inintéressante qui tente d'apporter des éléments de réponse à la question existentielle suivante : quel sens donner à sa vie lorsqu’on se marginalise de la société? "A force de s’effacer, on finit par disparaitre", c’est ce qui arrive à Léonid Miller qui prend conscience de sa situation un peu tardivement. L’ensemble se suit sans ennui et le final ferme la boucle de manière logique finalement. Je ne sais si on peut parler de morale mais, en tous les cas, ça y ressemble un peu. Côté dessin, le style de Cyril Bonin évolue et c’est en soi une bonne chose. Mais, personnellement, je préférais le style qu’il développait dans Fog. Le trait ici me semble moins précis. Une question de goût, donc forcément subjectif. Un one shot certainement à découvrir mais sans doute pas à garder dans sa bibliothèque.
Certes, le ton est léger, mais qu'on ne s'y trompe pas, le fond est plus conséquent. Car effectivement Cyril Bonin nous propose une fable sur la vacuité de l'existence, ou plutôt ce qui en fait le sel. C'est à dire les sentiments, les doutes, les interrogations. Sinon nous ne sommes que des robots condamnés à jouer des rôles qui nous dépassent... La métaphore est toute trouvée avec la star de cinéma, qui à force de répéter son texte, en finit par perdre toute substance, y compris à ses yeux... C'est bien mené, la conclusion est celle qu'on attend, pas de surprise réelle dans le récit concocté par Bonin. Mais c'est tout de même bien fichu. Et le dessin de l'auteur continue à évoluer, perdant encore un peu certaines de ses caractéristiques pour aller vers plus de maîtrise. Bonin, s'il n'a pas encore pris son envol en tant que scénariste, n'est pas loin de son apogée graphique. Un bon 3,5/5.
Le communiqué de l’éditeur parle de « fable contemporaine sur la solitude sur fond de cinéphilie », et je pense que tout est dit. Vivre dans une grande ville surpeuplée n’est pas forcément synonyme d’abondance sociale, et il est facile de se retirer graduellement de la société, jusqu’à disparaître… concept que l’auteur pousse à l’extrême, puisque son personnage disparaît vraiment, et devient un fantôme déambulant dans son propre quartier, hantant son propre appartement… La métaphore est bien vue, et le ton reste très (trop ?) léger – on évite les grands discours pompeux et philosophiques. Le background cinéphile ajoute un certain cachet, même si je dois avouer que les références me sont un peu passées au dessus de la tête. Voila, un bel album, relativement vite lu, qui ne marquera pas forcément, mais dont la simplicité apparente cache des thèmes intéressants.
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