Kililana Song
2013 : Grand prix RTL de la bande dessinée (tome 2). Après La Ligne de fuite et Mauvais garçons, Benjamin Flao signe seul Kililana Song, un récit inspiré par ses voyages au Kenya, dans un pays qui se prête à l'aventure. Avec son dessin éblouissant il nous plonge au coeur d'une Afrique ancestrale et contemporaine peuplée de personnages inoubliables.
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Dans l’archipel de Lamu, au large du Kenya, Naim, un orphelin de 11 ans habite chez sa tante Maïmounia, qu’il adore. Refusant d’aller à l’école coranique car peu enclin à la discipline, il préfère l’école buissonnière, et malgré son frère Hassan qui le course régulièrement, il passe son temps à flâner, déambuler et traîner dans les faubourgs de la ville, vivant de petites magouilles. D’un naturel curieux, ouvert à la vie et aux autres, chaque moment de ses journées, chaque rencontres qu’il fait, lui donnent matière à réfléchir avec le bon sens qui le caractérise. Il croise ainsi Günter, un capitaine de marine hollandais, échoué sur ces côtes pour cause de trafic illicite de hash, qui se doit de trouver dare-dare 70 000 dollars afin de récupérer et son navire et ses papiers. Texte : Editeur.
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Date de parution | 08 Mars 2012 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Graphiquement, ouvrage le plus abouti de ce qu'à pu sortir Sébastien Flao, avec des recherches sur la lumière très réussies dans sa couleur directe, et quelques magnifiques pages entières et double pages sans texte en pur ravissement visuel. Les personnages sont magnifiquement campés, tous avec une épaisseur psychologique et une justesse rare dans le monde de la BD. Ils transpirent de vérité et d'évidence. L'auteur semble connaître la région et les habitants comme sa poche tant les protagonistes sont bien rendus dans un naturel déconcertant, et au bout des 2 tomes, il me semble avoir réellement voyagé dans un village côtier du Kenya donnant sur l'océan indien avec non loin un archipel de mangroves. L'histoire est bien menée avec rythme, et l'on s'attache directement à tous les personnages bons comme mauvais, signe d'un très grand talent narratif. Un très belle réussite ! Bravo à son auteur !
Les mots me manquent pour décrire cette magnifique bande dessinée traversée par un puissant souffle mystique ! « Kililana Song » est une réussite sur tous les tableaux, tant pour le scénario que le dessin, et on se doute que raconter une histoire de manière fluide avec autant de personnages n’a pas dû être une mince affaire. Parmi ceux-ci, le plus important est peut-être bien cet arbre imposant, mausolée naturel d’un illustre héros du pays gardé par le vieux chamane et menacé par un projet industriel géant. Benjamin Flao semble avoir été littéralement porté par ce récit vibrant d’humanisme et de spiritualité, avec ses somptueuses aquarelles qui jaillissent par moments tels des bouquets chatoyants de lumière exprimant l’indicible. Mais Flao sait rester dans la retenue quand il s’agit d’exprimer le silence d’une mer calme, évitant ainsi à son histoire de tomber dans la grandiloquence par ce graphisme à l’équilibre très subtil, avec un trait alliant à la fois assurance et fragilité. De façon remarquable, l’auteur a su représenter les personnages dans des poses très naturelles et très vivantes, l’aspect inachevé du dessin passant ainsi au second plan. Quant à la narration, son intérêt réside dans la grande variété de protagonistes, ce qui autorise une passionnante diversité de points de vue. Le jeune Naïm joue un peu le rôle de fil rouge, à la fois attachant dans sa soif inextinguible de liberté et son insoumission vis-à-vis de son grand frère, qui s’est donné pour mission d’en faire un bon petit musulman. Celui-ci n’hésite pas à le pourchasser dans les rues pour l’obliger à suivre les cours à la madrass, alors que Naïm refuse de se laisser dresser « comme un petit animal parfaitement idiot »… Ce qui au passage confère à l’histoire une tonalité burlesque assez réjouissante. Et si la bêtise religieuse est pertinemment épinglée ici, le néo-colonialisme occidental n’est pas en reste. La communauté d’expatriés blancs venus pour le business, au mépris de la population locale, est dépeinte de manière peu reluisante, le plus emblématique étant le crétin blond jetsetter et junkie venu au Kenya pour la vie facile. En comparaison, le capitaine à la gouaille « vieille école » apparaîtrait presque sympathique, comme dans cette scène jubilatoire du bar où il fait parfaitement ressortir la lâcheté et la morgue de ses compatriotes, se targuant lui-même d’être un « authentique fils de pute, un animal dangereux, ex-para, ex-légionnaire, ex-mercenaire, ce que l’on fait de pire en la matière ! » Tous les représentants de la bêtise humaine en prennent pour leur grade dans ce diptyque, mélange d’aventure, de critique politique et d’onirisme rageur. En matière de BD, on mesure le chemin parcouru depuis « Tintin au Congo » où l’Afrique était décrite comme un continent peuplé de grands enfants que l’Homme blanc, « dans sa générosité toute désintéressée », s’était donné pour mission d’instruire et d’éduquer. Certes, le colonialisme est toujours là, avec un visage plus lisse et néanmoins plus sournois, mais l’angle descriptif s’est élargi, soucieux de tous les points de vue. Rejoignant les incontournables du neuvième art, « Kililana Song » est une merveilleuse chanson, un conte moderne qui devrait imprimer pour longtemps votre âme par son intelligence et sa beauté poétique.
Watchaw ! Dans la famille "album qui fait briller les yeux" je demande la paire ! A quand la sortie du second albuuumm !!! Rhalala... Bande de feignasse d'auteur à toi tout seul Môssieur Ben Flao !!! C'est ça ! C'est pas humain de nous laisser comme ça, la bave aux lèvres, suspendus au regard si vivant de Naïm comme son frère à ses talons ! On est là comme deux ronds de flan à se remettre de ce qu'on a pris dans les mirettes pendant près de 140 pages... Couleurs chaudes et chatoyantes qui rendent à merveille l'ambiance de cette région d'Afrique si lointaine et inconnue pour ce qui me concerne ; pleines doubles pages vives et élancées quand l'envie lui en prend, cadrages intelligents et mise en page soignée : l'a bouffé du lion le Benjamin Flao ! C'est tellement vivant, le quotidien filtre à travers son trait et ses dialogues : ça sent le vécu ! Et J'en redemande ! Et j'en reveux ! Et j'en re-REVEUX ! Rien que la couverture te donne envie de clouer cet album au mur tellement elle en jette ! Et dire que l'intérieur est du même tenant ! On est là à se balader, à suivre ces destins malicieusement amenés à se croiser, pour quelque chose de plus grand, qui prend racine dans les légendes de la corne africaine et qu'on découvre insidieusement au fil des pages... Alors môsssieur Flao, merci pour ce voyage, merci pour ce bout de rêve partagé ! C'est bien, mais c'est pas le moment de mollir et de nous laisser moisir ! A vos crayons, pinceaux, bout de branche ou tout ce que vous voulez, et que l'esprit de Kililana vous mène à bon port, pour nous sortir de la transe dans laquelle vous nous avez plongé ! ***** Après lecture du second tome ***** (je monte la note à 5/5) Ba voilà, une série de plus qui rentre dans mon petit panthéon des séries cultes ! Franchement, rien à redire à ce second tome qui clôt magnifiquement ce diptyque. Benjamin Flao réussit quand même le tour de force de me surprendre en poussant du côté sombre de son histoire. Les démons de l'Afrique moderne prennent corps de façons multiples (terrorisme, drogue, mondialisation...) et donnent à ce récit force et réalisme, tout en préservant cet aspect si chaleureux et magique de la tradition qu'avait introduit le premier tome. Le seul petit reproche que je ferais concerne certaines planches que j'ai trouvées un brin moins travaillées que l'ensemble que compose le premier opus. Mais vu les planches magnifiques et tout simplement hallucinantes qui viennent donner cet élan tout en couleur au récit, je m'incline. Une série en deux tomes qu'il ne faut surtout pas manquer, tant par la qualité de son graphisme que par la force de son récit.
Album franchement beau et prenant. Dans le début de l'album une double page avec une barque rappelle fortement le dessin d'Hugo Pratt. Pour la comparaison j’arrêterai là car l'auteur a son coup de plume à lui et nous fait voyager dans cet univers avec une facilité étonnante. Sans regards appuyés dictant une pensée trop bien pensante, on se ballade simplement avec cet enfant attachant au possible. Il est même souvent drôle comme tout gamin peut l'être. Une grande réussite.
Un album absolument fantastique, qui nous emporte dès les premières images suivre ce petit orphelin dans sa vie de tous les jours, remplie de personnages hauts en couleurs mais toujours modestes. On vibre avec lui dans les rues de Lamu, on se désespère avec son frère qui tente désespérément de le ramener à la madrassa, et on mange le poisson avec "tantine" comme si on y était. Graphiquement, l'album est vivant, chatoyant, les couleurs sont sublimes, et l'on n'a pas l'impression d'être dans une l'Afrique de Tintin (je vais m'attirer des ennuis je le sens !), mais véritablement au coeur de la communauté dans laquelle évolue Naïm. On rit beaucoup en lisant cet album qui pour ma part m'a laissé de bonne humeur, et impatient de lire la suite. Autre point fort, l'album coute 20€, pour 140 planches de BD (calcul rapide, un Bidule de Troy de 45 pages coute 13.50, pour 140 planche comptez donc 40€, et pour une qualité souvent moindre (ce n'est pas le même genre il faut bien le reconnaitre, mais nous sommes ici en présence d'une véritable œuvre d'art)). Bref, si l'on ajoute à cela le très bel objet qu'est ce livre, c'est un achat indispensable, à conseiller aux grands enfants qui rêvent d'évasion !
Cet album est avant tout pour moi un énorme coup de cœur graphique. Le dessin est magnifique et fourmille de détails, et les couleurs sont somptueuses. J’ai passé énormément de temps à simplement admirer les pages… un délice ! Je vous ai mis quelques belles planches dans la galerie. L’histoire est prenante. Elle se situe dans un archipel au large du Kenya et nous présente une brochette de personnages hauts en couleur. « L’intrigue » elle-même est relativement simpliste, et se concentre surtout sur le quotidien du petit Naim, au travers duquel nous découvrons une ville, ses habitants, ses coutumes etc. L’histoire prend un ton onirique (voire presque fantastique) dans les dernières pages, et je suis impatient de lire son dénouement dans le 2eme tome. Si je devais chipoter je dirais que la police de caractère n’est pas toujours très lisible… Un voyage merveilleux, et un excellent moment de lecture.
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