Elektra - Le Retour (Elektra Lives Again)
Will Eisner Award 1991 : Best Graphic Album: New On la croyait morte... Mais son souvenir est si fort dans l'esprit de l'homme qui l'a aimé qu'Elektra va revenir à la vie...
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Matt Murdock alias DareDevil est tourmenté par un cauchemar qu'il fait toutes les nuits et dans lequel la femme de sa vie, Elektra, est toujours vivante, mais poursuivie par les tueurs de la Main... Dans son cauchemar, Matt entend les chefs de la Main parler d'utiliser l'assassin originel d'Elektra pour l'envoyer traquer la belle tueuse que l'on croyait déjà morte. Pour cela, ils doivent d'abord tuer l'homme en question, pour ensuite le ressusciter en l'investissant de nouveaux pouvoirs. Quand Matt apprend que Bullseye, le premier homme a avoir tué Elektra, vient d'être assassiné en prison, il comprend que ce qu'il a vu en rêve est en train de se réaliser, et que sa bien-aimée Elektra est toujours en vie... Créée par Frank Miller pour la série "DareDevil", où elle devient la petite amie puis l'ennemie de Matt Murdock/DareDevil, Elektra est la fille d'un diplomate grec abattu par la police, que la Main (une société secrète qui forme des tueurs à gages) a transformée en redoutable assassin ninja. Après avoir trahi la Main, Elektra sera traquée par ses anciens maîtres et abattue... Miller, qui avait tué son personnage avec la promesse que l'éditeur ne l'utiliserait plus, a évidemment été roulé par Marvel, qui a ressuscité Elektra et l'a confiée à d'autres scénaristes. En 1990, Miller a repris son personnage pour cet "Elektra Lives Again", dans lequel il ressuscite à son tour la belle meurtrière, avant de lui offrir une nouvelle mort qu'il espérait sans doute définitive. Raté : aujourd'hui, Elektra est bien vivante et a sa série bien à elle. Inédite en France évidemment, comme 99% des comics publiés aux États-Unis.
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Date de parution | Janvier 1991 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La lettre d'adieu de Frank Miller à Elektra - Ce tome est une histoire complète publiée initialement par Epic Comics (la branche adulte de Marvel à l'époque) en 1990. Elle se déroule peu de temps après l'épisode 181 de Daredevil paru en avril 1982. Il vaut mieux connaître l'histoire commune de Daredevil et Elektra selon Frank Miller, avant de lire ce tome. L'histoire commence un lundi premier avril. Matt Murdock est en phase de dépression et n'arrive pas à faire son deuil d'Elektra, morte peu de temps auparavant. Il se rend dans une église pour être entendu en confession. En marchant dans la rue, ses sens surdéveloppés sélectionnent des impressions fugaces qui trahissent ses préoccupations. Murdock confie au prêtre qu'il rêve de cette femme morte : elle est sommet d'une montagne enneigé, elle se retrouve avec ses armes à ses pieds, puis devant une mare ensanglantée. Murdock a de plus en plus de mal à dormir ; à chaque fois ses rêves sont habités par Elektra. Cette fois ci, elle court dans la neige pour échapper à ses poursuivants qui ne sont autres que les cadavres de tous les gens qu'elle a assassinés. Ailleurs le clan de ninjas The Hand travaille ses incantations pour essayer de ressusciter Elektra. Et Bullseye est en prison. En 1990, Frank Miller a déjà terminé ses œuvres majeures pour DC Comics (The Dark Knight Returns et Batman Year One) ; il est déjà en partance pour Dark Horse Comics pour réaliser ses propres histoires dont il gardera les droits d'auteur. Cette histoire est donc une coda pour récits consacrés à Daredevil pour Marvel. Pour l'occasion, Archie Goodwin (l'éditeur) lui accorde tout ce qu'il souhaite : un album au format européen (format plus grand que les comics et couverture rigide, très rare aux États-Unis à l'époque), une histoire plus ou moins rattachée à la continuité, un ton adulte (avec nudité frontale, assez discrète tout de même) et une liberté totale avec les personnages propriétés de Marvel. Frank Miller rassemble autour de lui une équipe réduite : il assure le scénario et les illustrations, Lynn Varley effectue la mise en couleurs, le lettrage est assuré par Jim Novak, et Geoff Darrow figure dans les remerciements (on peut supposer qu'il a aidé pour plusieurs décors). Le format plus grand rend vraiment justice aux illustrations de Miller et au travail complémentaire de Lynn Varley. La séquence dans l'église comporte plusieurs vitraux, visiblement l'œuvre de Varley, ils sont magnifiques. La scène onirique dans laquelle Elektra est agressée par des cadavres mêle la pureté de la neige, avec les chaînes (représentant le fardeau de ses crimes, image récurrente dans le récit) et les mutilations des victimes. Et puis en page 10, le lecteur commence à percevoir un graphisme qui préfigure les contrastes sans concession des noirs et blancs de la série Sin city. Page 12, Lynn Varley réalise un tapis somptueux. Page 22, Miller utilise toute la place que lui offre ce grand format pour 2 cases opposant le volume de la chambre de Matt à la vue dégagée sur la baie. Page 23, le lecteur retrouve la composition en drapeau chère à Miller : une grande case verticale et plusieurs cases horizontales superposées à coté. Page 54, un ninja est sur le toit de l'appartement de Murdock à coté de la baie vitrée de la toiture ; il ne manque pas une tuile (merci Darrow). Frank Miller se fait plaisir en dessinant plein de ninjas partout, en incluant des scènes dans une église exceptionnelle, en détaillant l'aménagement de l'appartement de Murdock, en mettant en valeur les formes et les armes d'Elektra, en réalisant de très grandes cases (plusieurs pleines pages). Il s'amuse également pour le plus grand plaisir du lecteur. Il y a une scène déconcertante dans laquelle Murdock se promène en slip dans un cimetière et se bat dans cette tenue contre un groupe de ninjas. Il y a quelques clins d'œil : un figurant ressemblant trait pour trait à Clark Kent dans un commissariat (page 40), un homme avec la carrure et la coiffure de John Garrett (en provenance directe de Elektra : assassin, page 41), et, plus inattendue, la Carmen Cru de Jean-Marc Lelong (page 18). Pour ce qui est du scénario, Frank Miller commence de manière originale en revenant sur le deuil impossible de Matt Murdock et en incluant des scènes oniriques qui prennent le lecteur à contrepied et le font s'interroger sur le sens de ce qu'il voit (rêve ou réalité ?). Et puis les stéréotypes de Miller s'immiscent dans le récit : la foi de pacotille de Murdock, les ninjas anonymes n'existant que pour se faire massacrer par les héros, l'ultraviolence, les acrobaties de Murdock au dessus des toits newyorkais (splendides). Mais au fur et à mesure de la lecture, il apparaît que Frank Miller a une vision précise et très personnelle, inimitable, de ces personnages, de leurs relations, de leurs émotions, de leur cadre de vie. Miller emmène le lecteur dans ce monde tragique et un peu théâtral. J'ai été charmé par cette histoire qui est du 100% Frank Miller, pour un rajout dans la continuité de Daredevil que Marvel Comics s'empressera de modifier. Le format original est grandiose et Miller et Varley en ont tiré le meilleur parti possible.
C'est un peu le surf sur la vague du succès, cet album-là. On ne peut pas lui en vouloir, en même temps : il devait absolument vouloir dire encore plein de trucs sur ce personnage emblématique de sa carrière. Il y a un véritable effort de découpage -rien que cette montée d'escaliers, sans interruptions de cases, alors qu'effectivement les personnages avancent ! Pas mal du tout. L'ajout des couleurs peintes de Lynn Varley donne aussi quelques jolis résultats : la glace qui se brise en soulignant la courbe du câble sur lequel virevolte Daredevil, par exemple. Alors oui : c'est un peu facile de nous refourguer cette pauvre Elektra, même pas tranquille dans l'au-delà ! Le concept original était déjà bien excitant mais, évidemment, après la refonte extraordinaire du personnage dans "Elektra Assassin", qui faisait tout soudain de la "simple" Ninja une sorte de X-Woman parée de tout un tas de capacités para-normales, son élimination dans la série qui l'avait vue naitre devait lui sembler un beau gâchis tant ces "nouvelles" dispositions auraient pu nourrir des pages et des pages d'intrigues passionnantes. Ce sursaut créatif sous forme d'album n'est cependant pas du temps perdu, puisqu'il permet à Frank Miller de libérer un peu Matt Murdock du poids du manque et, si on y est sensible, de se permettre une expérimentation un poil différente dans son éternelle recherche graphique, plus axée ambiance -ça bouge moins que d'habitude. C'est peut-être un caprice de la part de l'auteur, mais pas mal réussi et honnêtement justifié par la conclusion du mythe.
2.5 Je ne vois pas trop l’intérêt de faire un remake des épisodes de Daredevil où Elektra revient à la vie. En tout cas, le résultat est moyen. J'aime bien le dessin de Miller, il donne une bonne ambiance au récit. En revanche, le scénario est tellement confus que mon intérêt variait selon les scènes. Je trouve que le coté psychologique de Daredevil est bien exploité et cela donne droit à de bons dialogues, mais d'un autre coté je n'avais aucune idée de ce qui était vrai ou non et en plus certaines scènes sont ridicules (par exemple, lorsque Elektra combat dans l'au-delà....ou un truc comme ça). Au final, une oeuvre avec des défauts qui s'adresse uniquement aux fans absolus de Frank Miller.
Cette super-héroïne qui apparaît en 1980 dans les aventures de Daredevil, créée par Frank Miller pour Marvel, n'a pas eu la chance d'être bien servie graphiquement et même parfois scénaristiquement, je n'ai pas réussi à être satisfait à chaque lecture d'une quelconque version de ce personnage, excepté le style chorégraphique insufflé par Miller qui lui confère une originalité ; dans ce comics, pas manqué, je n'aime pas du tout ce traitement, et encore moins quand Miller s'entête à dessiner lui-même ses propres scénarios. Il faut dire qu'avec son dessin, j'ai du mal, mais étrangement il peut être assez bon sur certaines séries comme Sin City, et franchement laid sur d'autres, c'est le cas ici, et encore ce n'est pas la pire des versions sur Elektra que j'ai lue. Le goût des récits tourmentés se retrouve dans ce scénario de Miller totalement imparfait et confus, et pas du tout mis en valeur par son dessin et ses cadrages étranges ; décidément, cet auteur ne me réussit pas, et je n'approuve pas sa façon de renouveler le comics de super-héros en général, car Elektra n'est pas le seul couac qu'il ait commis, ce qu'il a fait sur Batman n'est pas mieux.
Une mise en page impressionnante, des pleines pages hallucinantes, un univers glauque rarement rendu en BD, une vraie dimension humaine dans l'exploration des failles du personnage principal. La mise en scène d'une obsession qui frise le masochisme prévaut sur la construction d'une intrigue traditionnelle et aboutit à un scénario manquant de clarté, mais laissant toute liberté à l'interprétation du lecteur. On est loin des sentiers bien balisés habituellement de mise en BD, bien loin de ce qui se fait habituellement en comics. Une oeuvre réellement ambitieuse dans laquelle on sent que l'auteur met beaucoup de lui même. Sans oublier les magnifiques couleurs de Lynn Varley. Peut-être ma BD préférée de Franck Miller.
Cette BD de Miller vaut surtout par son dessin à mes yeux : couleurs excellentes, dessins typés et pleins de personnalité, mises en page originales et réussies. Beaucoup de planches de cet album sont véritablement esthétiques, certaines sont superbes. L'ennui, à côté de ça, c'est que le scénario n'est pas terrible. Pas terrible pour moi qui, pour le moment, n'ait pas lu la moindre histoire de Daredevil et encore moins d'Elektra qui me plaise, donc je partais sur un à-priori assez médiocre. Mais pas terrible objectivement non plus car cette histoire, à la narration difficile, manque vraiment de clarté et de consistance. Elektra est-elle vraiment ressuscitée ? Qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Où tout cela nous mène-t-il ? Eh bien cette histoire à elle seule ne suffit pas à y répondre et on reste complètement sur sa fin, avec l'impression d'avoir été baladé sans but affirmé, ou que le message nous est passé à côté. Dommage...
Sous un belvédère Deux amoureux enlacés Fleurs de cerisiers... Quand l'amour devient obsession peut-on encore dormir ? Quand on sait que l'être aimé ne reviendra plus, peut-on encore vivre ? Quand on sait qu'on ne pourra plus lui parler, la toucher, comment peut-on encore avancer ? Bref quand on perd un être cher, comment peut-on faire pour oublier ? C'est un peu la question que se pose Frank Miller au sujet de Matthew Murdock... L'avocat du diable n'aura jamais paru si fragile, si déboussolé, si hanté par des rêves sanglants depuis la mort de sa chère Elektra... Et il a beau essayer de la gommer de son esprit, par toutes sortes d'activités physiques (et quand je dis toute sorte), mais il n'y arrive pas, et entre dans une espèce de délire profond (avec Bullseye et la Main comme guests) à la recherche d'une improbable réponse à ses doutes... qui pourtant viendra : "Ce n'est pas elle qui me hantait... C'est moi qui la hantait. La relâcher, lâcher prise... Le feu même de l'autre côté de la rue est violent. Mais elle est froide dans un endroit froid." Miller a bien raison : la passion brûle mais la mort est froide... Le propos fait corps avec le dessin et la couleur... Lynn Varley nous propose toute une gamme de nuances froides, ternes, grises... Miller place l'action dans des décors froids, aseptisés, frugaux, sobres comme une église, un cimetière, une morgue, une salle de bain, il multiplie les cadrages les plus déséquilibrés, les plus fous, pour nous faire sentir toute la solitude, tout le malaise, toute la claustrophobie qui semblent s'être emparés de Matthew Murdock. Une tête brûlée, un casse-cou qui n'aura peut-être jamais été aussi humain, tellement d'ailleurs qu'il renonce à endosser le costume de super héros... Oui le masque est tombé, reste l'homme nu... Mais c'est peut-être là dans sa vulnérabilité que l'on mesure toute la grandeur d'âme de Mister M.M.
Comme l'autre "grand" du comic, Alan Moore, Frank Miller alterne œuvres géniales (le premier Dark Knight, le premier Sin City, 300...) et BD moyennes, voire médiocres (Martha Washington, certains épisodes de Sin City...). Personnellement, je classerais "Elektra - Le Retour" dans cette seconde catégorie. Le dessin est pas mal (à condition d'aimer le style de Miller qui, il est vrai, ne plaît pas à tout le monde), mais le scénario est bien loin de casser des briques ; il tient la route, certes, mais l'histoire est trop courte et n'a pas le temps de devenir véritablement intéressante. Miller n'arrive pas a développer suffisamment l'idée forte de son histoire, à savoir (si toutefois j'ai bien tout compris), que la malheureuse Elektra est condamnée à rester en vie tant que l'homme qui l'aime n'aura pas réussi à la chasser de son esprit ; du coup, on reste vraiment sur sa faim... Un titre à réserver aux inconditionnels de Miller, qui veulent à tout prix posséder toute son œuvre...
Je suis d'accord avec Cassidy (pour une fois!), cet album n'est pas une réussite et déçoit, surtout venant d'un auteur de la trempe de Miller. S'il est graphiquement réussi, l'histoire est un peu trop confuse (s'agirait-il d'un problème de traduction?) et on a un peu de mal à comprendre l'interêt du retour de l'héroïne. Préférez la mini-série "Elektra Assassin" scénarisée par Miller et magnifiquement dessinée par Bill Sienkewicz (paru en intégrale chez Delcourt).
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