Elektra - Le Retour (Elektra Lives Again)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

Will Eisner Award 1991 : Best Graphic Album: New On la croyait morte... Mais son souvenir est si fort dans l'esprit de l'homme qui l'a aimé qu'Elektra va revenir à la vie...


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Matt Murdock alias DareDevil est tourmenté par un cauchemar qu'il fait toutes les nuits et dans lequel la femme de sa vie, Elektra, est toujours vivante, mais poursuivie par les tueurs de la Main... Dans son cauchemar, Matt entend les chefs de la Main parler d'utiliser l'assassin originel d'Elektra pour l'envoyer traquer la belle tueuse que l'on croyait déjà morte. Pour cela, ils doivent d'abord tuer l'homme en question, pour ensuite le ressusciter en l'investissant de nouveaux pouvoirs. Quand Matt apprend que Bullseye, le premier homme a avoir tué Elektra, vient d'être assassiné en prison, il comprend que ce qu'il a vu en rêve est en train de se réaliser, et que sa bien-aimée Elektra est toujours en vie... Créée par Frank Miller pour la série "DareDevil", où elle devient la petite amie puis l'ennemie de Matt Murdock/DareDevil, Elektra est la fille d'un diplomate grec abattu par la police, que la Main (une société secrète qui forme des tueurs à gages) a transformée en redoutable assassin ninja. Après avoir trahi la Main, Elektra sera traquée par ses anciens maîtres et abattue... Miller, qui avait tué son personnage avec la promesse que l'éditeur ne l'utiliserait plus, a évidemment été roulé par Marvel, qui a ressuscité Elektra et l'a confiée à d'autres scénaristes. En 1990, Miller a repris son personnage pour cet "Elektra Lives Again", dans lequel il ressuscite à son tour la belle meurtrière, avant de lui offrir une nouvelle mort qu'il espérait sans doute définitive. Raté : aujourd'hui, Elektra est bien vivante et a sa série bien à elle. Inédite en France évidemment, comme 99% des comics publiés aux États-Unis.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1991
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Elektra - Le Retour © Comics USA 1991
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
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12/07/2002 | Cassidy
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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La lettre d'adieu de Frank Miller à Elektra - Ce tome est une histoire complète publiée initialement par Epic Comics (la branche adulte de Marvel à l'époque) en 1990. Elle se déroule peu de temps après l'épisode 181 de Daredevil paru en avril 1982. Il vaut mieux connaître l'histoire commune de Daredevil et Elektra selon Frank Miller, avant de lire ce tome. L'histoire commence un lundi premier avril. Matt Murdock est en phase de dépression et n'arrive pas à faire son deuil d'Elektra, morte peu de temps auparavant. Il se rend dans une église pour être entendu en confession. En marchant dans la rue, ses sens surdéveloppés sélectionnent des impressions fugaces qui trahissent ses préoccupations. Murdock confie au prêtre qu'il rêve de cette femme morte : elle est sommet d'une montagne enneigé, elle se retrouve avec ses armes à ses pieds, puis devant une mare ensanglantée. Murdock a de plus en plus de mal à dormir ; à chaque fois ses rêves sont habités par Elektra. Cette fois ci, elle court dans la neige pour échapper à ses poursuivants qui ne sont autres que les cadavres de tous les gens qu'elle a assassinés. Ailleurs le clan de ninjas The Hand travaille ses incantations pour essayer de ressusciter Elektra. Et Bullseye est en prison. En 1990, Frank Miller a déjà terminé ses œuvres majeures pour DC Comics (The Dark Knight Returns et Batman Year One) ; il est déjà en partance pour Dark Horse Comics pour réaliser ses propres histoires dont il gardera les droits d'auteur. Cette histoire est donc une coda pour récits consacrés à Daredevil pour Marvel. Pour l'occasion, Archie Goodwin (l'éditeur) lui accorde tout ce qu'il souhaite : un album au format européen (format plus grand que les comics et couverture rigide, très rare aux États-Unis à l'époque), une histoire plus ou moins rattachée à la continuité, un ton adulte (avec nudité frontale, assez discrète tout de même) et une liberté totale avec les personnages propriétés de Marvel. Frank Miller rassemble autour de lui une équipe réduite : il assure le scénario et les illustrations, Lynn Varley effectue la mise en couleurs, le lettrage est assuré par Jim Novak, et Geoff Darrow figure dans les remerciements (on peut supposer qu'il a aidé pour plusieurs décors). Le format plus grand rend vraiment justice aux illustrations de Miller et au travail complémentaire de Lynn Varley. La séquence dans l'église comporte plusieurs vitraux, visiblement l'œuvre de Varley, ils sont magnifiques. La scène onirique dans laquelle Elektra est agressée par des cadavres mêle la pureté de la neige, avec les chaînes (représentant le fardeau de ses crimes, image récurrente dans le récit) et les mutilations des victimes. Et puis en page 10, le lecteur commence à percevoir un graphisme qui préfigure les contrastes sans concession des noirs et blancs de la série Sin city. Page 12, Lynn Varley réalise un tapis somptueux. Page 22, Miller utilise toute la place que lui offre ce grand format pour 2 cases opposant le volume de la chambre de Matt à la vue dégagée sur la baie. Page 23, le lecteur retrouve la composition en drapeau chère à Miller : une grande case verticale et plusieurs cases horizontales superposées à coté. Page 54, un ninja est sur le toit de l'appartement de Murdock à coté de la baie vitrée de la toiture ; il ne manque pas une tuile (merci Darrow). Frank Miller se fait plaisir en dessinant plein de ninjas partout, en incluant des scènes dans une église exceptionnelle, en détaillant l'aménagement de l'appartement de Murdock, en mettant en valeur les formes et les armes d'Elektra, en réalisant de très grandes cases (plusieurs pleines pages). Il s'amuse également pour le plus grand plaisir du lecteur. Il y a une scène déconcertante dans laquelle Murdock se promène en slip dans un cimetière et se bat dans cette tenue contre un groupe de ninjas. Il y a quelques clins d'œil : un figurant ressemblant trait pour trait à Clark Kent dans un commissariat (page 40), un homme avec la carrure et la coiffure de John Garrett (en provenance directe de Elektra : assassin, page 41), et, plus inattendue, la Carmen Cru de Jean-Marc Lelong (page 18). Pour ce qui est du scénario, Frank Miller commence de manière originale en revenant sur le deuil impossible de Matt Murdock et en incluant des scènes oniriques qui prennent le lecteur à contrepied et le font s'interroger sur le sens de ce qu'il voit (rêve ou réalité ?). Et puis les stéréotypes de Miller s'immiscent dans le récit : la foi de pacotille de Murdock, les ninjas anonymes n'existant que pour se faire massacrer par les héros, l'ultraviolence, les acrobaties de Murdock au dessus des toits newyorkais (splendides). Mais au fur et à mesure de la lecture, il apparaît que Frank Miller a une vision précise et très personnelle, inimitable, de ces personnages, de leurs relations, de leurs émotions, de leur cadre de vie. Miller emmène le lecteur dans ce monde tragique et un peu théâtral. J'ai été charmé par cette histoire qui est du 100% Frank Miller, pour un rajout dans la continuité de Daredevil que Marvel Comics s'empressera de modifier. Le format original est grandiose et Miller et Varley en ont tiré le meilleur parti possible.

07/06/2024 (modifier)