Ma vie d'adulte
Vendeuse en librairie, Lisa n’en finit pas d’enchainer les « jobs » précaires. Il n’y a pas si longtemps, ça lui plaisait, cette absence d’engagement professionnel, cette liberté de changer en profitant parfois du chômage. De même avec les hommes, auxquels elle préférait sa précieuse liberté. Mais depuis quelques temps, Lisa a comme une envie de tourner la page…
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Serait-ce le besoin de bénéficier de revenus plus réguliers ? La crise de la trentaine qui la titille ? Ou tout simplement l’envie de s’accomplir plus avant ? Il faut dire que côté cœur, Elisa vit depuis quelques mois (un record !) avec Paul, un garçon posé et bien dans sa peau de tous points de vue… Reste à savoir quelle orientation prendre quand on est diplômé de Lettres classiques et que les conseils manquent cruellement quand notre parcours sort des sentiers battus… Idéaliste, refusant d’entrer dans un moule, de singer une intégration factice, Lisa essaye de se frayer un chemin sur le marché du travail, entre découragement et culot. Après bien des difficultés, elle décroche un travail d’attachée de presse. Presque le rêve ! Mais pour Lisa, toujours en quête de vraies valeurs, le plus dur reste peut-être à venir : affronter une nouvelle réalité et en accepter les limites… face au regard et aux attentes de ses collègues, de sa famille qui se félicitent de la voir ainsi « devenir raisonnable ».
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Date de parution | 05 Avril 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ouais un peu déçu de cet album, ça se laisse lire tranquille mais j’ai pas eu l’impression que l’héroïne allait jusqu’au bout de son parcours. En fait, je ne peux m’empêcher de penser que la scénariste a mis énormément d’elle dans son héroïne, une sorte d’autobiographie déguisée, leur trajectoire me parait assez similaire. C’est un récit du quotidien où nous suivrons une jeune trentenaire qui va arrêter les jobs alimentaires pour faire ce qu’elle aime (nota : écrire). Une remise en question qui justifiera le titre. Honnêtement ça se laisse lire, le choix de l’héroïne est courageux, une manière pour elle de s’accomplir, ça peut même donner des idées ou créer des vocations. Malheureusement Lisa n’est pas spécialement attachante et surtout c’est pas bien palpitant, je n’y ai pas vu de grandes réflexions juste des scènes de couple, famille et boulot qui ne vous feront que peu rêver. Dommage, j’ai de la sympathie pour l’auteure mais je ne vois pas trop où elle veut nous emmener avec son final. Je n’ai pas eu le sentiment d’accomplissement pour l’héroïne (contrairement à la scénariste) comme si son chemin s’était arrêté à mi-parcours, ou alors il y a une critique sur le bonheur relatif en filigrane que je n’ai pas saisi. Je découvre le dessinateur avec ce tome, je suis pas fan de ses yeux vitreux, mais la partie graphique reste agréable à suivre. 2,5
J'ai bien aimé ce roman graphique car il aborde certains points qui ne m'ont pas laissé indifférent. Nous avons une trentenaire Lisa qui aborde assez difficilement le monde du travail. Elle a eu pourtant un bac+4 mais elle végète dans des petits boulots qu'elle enchaîne. Le gros point fort est son couple avec un homme assez extraordinaire car il la soutient réellement. J'ai également été frappé du même syndrome que Liz à savoir faire rapidement et bien son travail puis s'ennuyer ferme. Ce faisant, par rapport aux autres collègues, se crée une différentiation car ils mettent 8 heures à faire un travail qu'on peut faire en 2. Du coup, on peut être entraîné également par une responsable qui te fournira du travail pour 4. C'est difficile de jouer la lenteur pour leur faire plaisir. Un peu de dynamisme, que diable ! Je te les fouetterais ! J'ai également connu les collègues très à cheval sur les horaires quand cela les arrange. Ou ceux qui n'expriment aucune personnalité pour se protéger et ne pas se révéler t'obligeant à le faire sans cesse pour masquer le vide de l'absence de dialogue. Bref, j'ai eu l'impression d'être en phase à ce que pouvait exprimer notre héroïne anticonformiste dans des situations de la vie de tous les jours mais pas forcément abordées dans les bandes dessinées sous cet angle. J'ai juste un peu regretté la fin qui tombe alors qu'on attendait certainement plus. Est-ce que Liz va rester dans ce travail qui ne la satisfait pas pleinement ? J'aurais aimé le savoir. Quant au thème central, le passage à l'âge adulte, je dirais qu'il vaut mieux garder quelque fois son âme d'enfant et avoir un peu d'excentricité dans une vie qui ne fait pas de cadeau.
Là, on est dans le roman graphique pur jus ! Je dirais même qu’il était difficile de faire plus « récit du quotidien » que ça. De fait, nous allons suivre Elisa, jeune trentenaire, dans sa crise identitaire. Le temps passe et elle a le sentiment de passer à côté de sa vie. Tentatives de réorientation, doutes, changements de boulot… la trentaine, quoi. L’héroïne n’est pas parfaite (elle est même quelque peu prétentieuse sur les bords) ; ce qui la rend plus humaine, plus vraie. Le récit, lui, est bien mené, sans surprise. C’est juste une partie d’un parcours de vie, très réaliste et qui devrait faire écho chez plus d’un lecteur. Le dessin de Michel-Yves Schmitt convient parfaitement à ce genre de récit. Simple, expressif, allant à l’essentiel mais sans négliger les décors, il cerne bien le sujet. L’auteur a gardé cette petite particularité stylistique qui consiste à dessiner deux petits ronds blancs en guise d’yeux. En fait, j’aime vraiment bien ce style pour ce type de récit. Et si la colorisation de « Dérives » m’avait déplu autant que l’absence de colorisation de « Ainsi danse » (deux autres romans graphiques du dessinateur), le choix de confier cette colorisation à une tierce personne s’avère payant. Virginie Blancher propose des teintes harmonieuses et sans tape-à-l’œil. C’est simplement juste. Bien illustré, bien raconté mais sans réelle surprise et en n’apportant rien de neuf au genre, cette vie d’adulte plaira à tous les amateurs du genre mais ne possède pas ce petit truc en plus qui en ferait une œuvre majeure. Pas mal du tout, et un achat que je ne regrette pas.
Malgré les qualités narratives et l’approche graphique plutôt séduisante, je n’ai pas trop accroché à ce récit. La faute sans doute à Elisa, protagoniste principale, qui a un caractère hautement immature et au tempérament impulsif. Anticonformiste dans l’âme, elle profite d’un système qu’elle n’hésite pas à dénigrer par ailleurs. Elle agit aussi à l’instinct, sans penser aux conséquences. Quant à ses principes d’honnêteté, c’est juste une façade pour se donner bonne conscience. Bref, ce personnage m’est tout simplement insupportable. Niveau dessin, le trait est moderne et plutôt sympa en somme. Je déplore juste le manque d’expressivité des personnages avec des billes blanches à la place des yeux. Ca leur donne un regard vitreux.
Je suis pourtant amateur de romans graphiques, de quotidien et de petits soucis, mais quitte à passer pour un gros misogyne, j’ai toujours plus de mal avec les histoires du genre dont le personnage principal est une femme. Lisa nous parle de tenues vestimentaires, de petits soucis au boulot, de collègues qui parlent dans son dos, de doute quant à son orientation professionnelle etc… Des thèmes assez courants dans le contexte d’un couple, certes, mais de là à en faire un album BD… Pourtant techniquement l’album est maitrisé : la narration est fluide, le dessin de Schmitt parfaitement adapté… bref, un bel album, que j’ai lu sans me forcer, mais qui n’a pas provoqué en moi de réflexion, qui ne m’a pas ému du tout, et qui ne me marquera sans doute pas… Un lectorat féminin l’appréciera peut-être plus à sa juste valeur ?
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