N.
On ne sait pas vraiment quand ni comment tout a commencé... Toujours est-il qu'un jour, par hasard, N. se baladait autour d'Ackerman's Field, un endroit désert dans le Maine. Par hasard toujours, il finit par tomber sur le monument mégalithique qui y trône. Et qui rassemble 7 pierres dressées. Mais à travers l'objectif de son appareil photo, N. croit en compter 8...
Adaptations de romans en BD L'horreur en bande dessinée Marvel Stephen King
On ne sait pas vraiment quand ni comment tout a commencé... Toujours est-il qu'un jour, par hasard, N. se baladait autour d'Ackerman's Field, un endroit désert dans le Maine. Par hasard toujours, il finit par tomber sur le monument mégalithique qui y trône. Et qui rassemble 7 pierres dressées. Mais à travers l'objectif de son appareil photo, N. croit en compter 8... N. compte, recompte, et la panique commence à s'emparer de lui. C'est pourtant bien ça : tantôt 7, tantôt 8. Un abîme d'angoisse s'ouvre devant lui : sa santé mentale vacillerait-elle au point que ses perceptions de la réalité ne soient plus justes ? Ou peut-être en cet endroit précis le voile séparant la réalité rassurante d'un univers parallèle, un cosmos terrible et inconnu, serait-il plus mince, prêt à se déchirer ? N. n'est plus capable de vivre normalement. En proie à la plus indicible des terreurs, il sent qu'il est responsable du maintien de la réalité telle qu'on la connaît. Envahi de TOC (troubles obsessionnels compulsifs), il décide d'aller consulter un psychiatre. La contamination peut commencer...
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Date de parution | 18 Avril 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il s'agit de l'adaptation en une minisérie de quatre épisodes (parus en 2010/2011) d'une des nouvelles de Juste avant le crépuscule de Stephen King. Dans un premier temps, Marc Guggenheim (scénario) et Alex Maleev (illustrations) ont adapté cette nouvelle N. en webisodes sur internet. Dans un deuxième temps ils ont retravaillé ce format pour en faire une bande dessinée. Une coupure de journal apprend au lecteur qu'Andrew Ackerman s'est donné la mort dans son champ le 26 juillet 1916, après avoir abattu sa femme et sa fille. En mai 2008, Sheila écrit à Charlie, un ami d'enfance, pour lui transmettre un dossier trouvé dans les affaires de son frère John Bonsaint qui s'est suicidé peu de temps auparavant. John Bonsaint était un psychologue et il traitait un patient qu'il avait surnommé N. Ce monsieur souffrait de troubles obsessionnels compulsifs (des TOC) assez sévères dont l'intensité augmentait à l'approche des solstices. Il estimait que les premières manifestations de ces TOC coïncidaient avec sa première visite au champ des Ackerman. Avant de mourir Bonsaint avait laissé le dossier de ce patient dans une boîte en carton portant la mention "à brûler". N'ayant pas lu la nouvelle de Stephen King (écrite pour rendre hommage à le grand dieu Pan d'Arthur Machen), il ne me sera pas possible de comparer la bande dessinée à la nouvelle. Outre le nom de Stephen King, j'ai été attiré par le nom du scénariste (scénariste de comics et de séries télé), et surtout par Alex Maleev qui a une vision personnelle et construite des illustrations. Il travaille souvent avec Brian Michael Bendis, par exemple pour Daredevil, Halo, Spider-Woman, Moon knight ou Scarlet. Alex Maleev construit des planches comprenant des 4 à 6 cases chacune. Son style se distingue par 3 composantes majeures. Premièrement il utilise des références photographiques pour élaborer ses dessins ; c'est-à-dire que tout du long le lecteur a l'impression de voir la photographie, sous le dessin. Il indique d'ailleurs dans les pages de fin qu'il a choisi son comptable comme modèle pour jouer le rôle de N. Ces fonds photographiques sont intégrés sans solution de continuité dans les illustrations par le biais d'un travail d'infographie sophistiqué. Maleev retouche à la fois les contours, les ombrages, les couleurs et les décors. Deuxièmement, ce sont les encrages qui attirent l'oeil. En fonction des éléments du dessin, Maleev accentue quelques zones d'ombres pour en faire des aplats de noir qui mangent une partie du dessin, et qui accentuent une texture avec des bords déchiquetés, ou qui donnent plus de poids à un personnage qui capte immédiatement le regard du fait de cette concentration de noir. À l'opposé, il peut adopter des traits très fins pour délimiter de menus détails tels qu'une paire de lunettes posée sur une feuille de papier, les briques d'une façade, le capharnaüm d'une superette, et bien sûr la texture des monolithes du champ d'Ackerman. Troisièmement, Maleev effectue un travail très personnel sur les compositions de couleurs. Il profite de l'infographie pour créer des teintes et des dégradés qui marient des couleurs délavées pour un effet un peu inquiétant et glauque, avec des couleurs plus vives pour accentuer la violence de certaines sensations, ou la vivacité de la lumière. Pour cette histoire, Alex Maleev a apporté sa vision personnelle aux illustrations. Il a créé chaque case avec un peu plus de retenue que celles de Scarlet, moins de recherche d'effets artistiques. le style quasi photographique peut déplaire à certains lecteurs car l'impression de photos retouchées l'emporte sur les autres éléments graphiques. Toutefois, une lecture bienveillante des cases fait apparaître que Maleev ne se contente pas de passer chaque photo par plusieurs filtres prédéfinis, et qu'il effectue un vrai travail de composition. À plusieurs reprises, les illustrations réussissent à faire passer le sentiment diffus de malaise éprouvé par les personnages. Maleev réussit également de belles compositions et quelques images vraiment magnifiques, telle la réflexion du coucher de soleil sur le pare-brise de la voiture que conduit N. en se rendant au champ d'Ackerman (dans le premier épisode). Il y a quelques visuels moins convaincants, tels la double page consacrée à Cthun dans le même épisode. La tâche de Marc Guggenheim n'est pas simple non plus : il doit transposer un texte d'un des maîtres de l'horreur sans le trahir, tout en trouvant les formes exigées par la bande dessinée et en faisant passer l'horreur ressentie par les personnages. Dans l'introduction il explique qu'il a dû abandonner une partie des dispositifs narratifs de Stephen King (histoire racontée au travers de différents supports, tels que lettres, rapports, etc.) pour une narration plus directe. À la lecture, toutes les séquences ne fonctionnent pas, que ce soit du fait d'une narration prosaïque qui n'arrive pas à faire partager l'état d'esprit d'un personnage, ou que ce soit du fait, plus rarement, d'une illustrations trop premier degré (la représentation de Cthun). Il reste cependant une ambiance prenante, un récit immersif et plusieurs passages angoissants. Transcrire une nouvelle de Stephen King dans un autre média est un exercice périlleux, Marc Guggenheim effectue une transposition qui tient la route (il s'agit d'une vraie bande dessinée), malgré quelques scènes n'arrivant pas à transmettre l'effroi voulu. Alex Maleev effectue une mise en images pleine de personnalité, avec des passages saisissants et d'autres trop factuels. Si cette adaptation n'est pas parfaite, elle est réussie à plus de 80%.
L'oeuvre de Stephen King est à nouveau adapté ce qui n'est pas la première fois. La couverture est très belle pour souligner l'effroi de ces pierres alignés comme des dolmens. Le récit fut très prenant avec une mise en scène très bien réalisée. Cependant, j'avoue être resté un peu sur ma faim. Au final, on se rend compte qu'il n'y a que du vent. Nous savons tous qu'il existe des endroits un peu maléfiques en ce monde. Ces endroits sont propices à des événements pas très heureux. Bref, le thème sera celui des lieux maléfiques qui peuvent exercer une certaine fascination morbide.
Etant un gros fan de King, je ne pouvais passer à côté de cette nouvelle adaptation... Je me souviens un peu de la nouvelle, perdue dans un recueil assez récent. Elle ne m'a pas parue réellement terrifiante, juste intéressante et -comme très souvent- bien écrite. Mais au-delà de l'histoire de hantise qui semble en être le sujet, c'est la faculté de l'auteur à utiliser un fait de société, les TOC, pour nous pondre un récit tout de même assez prenant. Marc Guggenheim me semble avoir repris l'essence de l'histoire, en y ajoutant quelques petits éléments pour l'adapter au medium BD. En cela le récit reste assez prenant, dense (c'est du King, hein, ses nouvelles font parfois la taille d'un petit roman), et respectant le propos original. C'est une pointure du comic de super-héros, Alex Maleev, qui s'est accordé une récréation graphique sur ce one shot, avec un style très particulier. Un style photo-réaliste, que je n'apprécie pas des masses. Pour moi les visages manquent d'expression, de présence, c'est curieux non ? De plus la mise en couleur leur donne en permanence un air maladif. Même si la plupart des personnages sont potentiellement malades, infectés par ce qui se tapit dans le champ d'Ackerman, c'est tout de même un peu trop moche. Pour le reste, je suis assez impressionné par son sens des cadrages et de la mise en place. Au final, une lecture intéressante, mais pas aussi "terrifiante" que le proclament les auteurs. A réserver aux amateurs de King, ou plutôt aux complétistes.
Contrairement à Pasukare (voir son avis), je mets 3/5 pour la BD et ce qu'elle apporte visuellement, mais seulement 2/5 à la nouvelle. Je vais donc vous parler non pas d'un roman, mais d'une nouvelle (passable) de Stephen King, publiée dans le recueil Juste avant le crépuscule, et de son adaptation en bande-dessinée par Mark Guggenheim et Alex Maleev qui mérite un peu plus de considération. J'ai donc d'abord lu la BD et ensuite la nouvelle (contrairement à Pasukare). Et le comics relève clairement le niveau d'une nouvelle hyper creuse, redondante, jouant sur la répétition des évènements sans jamais y donner fin et surtout sans jamais donner plus que ça d'explication. Ce qui finalement est logique c'est un procédé ultra classique qui me fait penser que Stephen King commence largement à faiblir. Les allusions à Lovecraft sont évidentes et je dirai que même jusque dans les faiblesses d'écriture de ce dernier, le "maître de l'horreur" a su se fourvoyer. Il faut savoir que King se réclame plus d'Arthur Machen et de son Dieu Pan (1890), grand classique de la littérature fantastique britannique, qui a sûrement aussi influencé par la suite Lovecraft. Par conséquent, lire l'adaptation de N. en BD est presque un soulagement. Le style photographique n'est pas nouveau. En France Jean-Michel Ponzio (Dernier exil) en a fait sa matière première et je ne déteste pas. Je trouve néanmoins quelques visages surchargés de traits gras les rendant souvent austères et plus vieux qu'ils ne le sont vraiment. Mais certaines planches et leurs couleurs sont plutôt réussies. Le scénario gomme assez bien les descriptions longuettes et redondantes de la nouvelle et vous y plonge avec intérêt. Il y a aussi quelques éléments nouveaux qui en disent un peu plus long que le texte original mais bien évidemment la fin, sur laquelle on reste, nous laisse avec cet arrière goût d'inachevé, l'éternel recommencement mille fois exploité en fantastique. La vraie originalité de cette histoire, c'est la mise en avant d'une manifestation psychologique rarement traitée : Les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Le hasard m'a fait regarder quasi en même temps (à quelques jours), un épisode de la deuxième saison de Haven (série TV inspirée du Colorado Kid du même Stephen King), dont l'intrigue tournait aussi autour des TOC (et optionnellement aussi autour de l''éternel recommencement par le biais du style "un jour sans fin"). Je ne souhaite pas que King ait des TOC, néanmoins, il faut croire que ça le travaille. Au moins, c'est ce qui donne le peu d'intérêt que j'ai eu de lire sa nouvelle. Enfin, dernier point qui puisse aussi relever N. c'est sa mise en image, en son et en musique sous forme de série web (on peut voir les épisodes sur ce site internet) qui donne là aussi une dimension nouvelle à ce texte. Finalement à partir de pas grand chose, Marc Guggenheim (le scénariste) et Stephen King lui-même (qui a su identifier les faiblesses de sa nouvelle de base et l'a donc enrichie intelligemment) ont réussi à donner de la matière à ce comics et Alex Maleev (le dessinateur) a fait un travail très acceptable. Le mot de la fin sera celui-ci : je reste juste sidérée de lire en préface et postface que ces deux créateurs puissent dire qu' "ils n'avaient jamais lu une nouvelle aussi TERRIFIANTE !!!". Mon dieu, Stephen King a écrit bien meilleur sans compter tout plein d'autres auteurs.... Vive le marketing ! ;-)
Cette adaptation d'une nouvelle de Stephen King publiée dans le recueil Juste avant le crépuscule est assez bien réussie je trouve. En revanche, je pense qu'elle pourra sembler parfois difficile à suivre ou à apprécier pour qui n'a pas lu la nouvelle car il y a pas mal de choses qui sont éludées (voire même différentes - ou traduites différemment) et cela peut nuire à la fluidité de la lecture pour qui ne connait pas l'histoire originale. J'ai lu la nouvelle, que je ne connaissais pas, avant la BD et je pense que j'ai fait le bon choix. La BD apporte aussi quelques éléments supplémentaires par rapport à la nouvelle, comme les origines de la malédiction dont il est question ici ou le devenir d'un des personnages à la fin. Les deux se complètent donc bien, et le rendu graphique du comics (à base de photos retouchées) et plutôt bon et conforme à ce que je m'étais imaginée en lisant la nouvelle (à part certains éléments de paysage éludés ou oubliés, ce qui donne quelques incohérences avec le texte, mais c'est assez peu gênant). L'histoire, très prenante sous la forme de nouvelle, me semble lorgner sur le Cthulhu de H.P. Lovecraft (vérification faite à la fin du recueil de nouvelles, l'auteur dit qu'il s'est inspiré du dieu Pan). Evidemment, l'imagination du lecteur est bien plus fertile quand elle a besoin de se faire elle-même une image à partir de ce qu'elle lit et une fois de plus, je constate que la BD n'est pas le plus efficace des supports pour tout ce qui concerne l'horreur et le fantastique. Malgré tout il y a quelques illustrations qui valent le coup d'oeil. En conclusion, je dirais que le comics seul pourrait paraitre un peu juste en terme de narration et d'illustration, mais qu'il est un bon complément à la nouvelle. A réserver donc peut-être aux inconditionnels de Stephen King, qui seuls seront assez fous pour lire deux fois le même récit sous deux formes différentes. J'aurais mis 4/5 à la nouvelle, mais je me contente d'un 3/5 pour la BD.
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