La Douce (Schuiten)
À cinquante ans passés, Léon Van Bel, machiniste-mécanicien proche de la retraite, s’accroche passionnément à son métier de cheminot, et à la machine qui l’incarne : la 12.004, somptueuse loco à vapeur de plus de vingt mètres de long, avec laquelle il a déjà fait quatre fois le tour de la terre et qu’il surnomme affectueusement « la Douce ».
Autour du rail BD en réalité augmentée Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Schuiten
Mais au fond, il ne se fait guère d’illusions. Dans ce monde qui pourrait être le nôtre, les transports ferroviaires traditionnels seront très bientôt détrônés par le téléphérique, et Van Bel irrémédiablement mis au rancart, sacrifié comme sa machine aux exigences de la modernité. Pour protéger la loco du dépeçage, le vieux cheminot révolté tente, en vain, de voler la Douce. Persuadé néanmoins qu’elle a pu échapper aux ferrailleurs, et qu’il saura la retrouver, il embarque clandestinement à bord du téléphérique, en compagnie d’une jeune femme mutique dont il a déjà brièvement croisé la route, dans des circonstances dramatiques… (texte de l'éditeur)
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Date de parution | 18 Avril 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
14/05/2012
| Mac Arthur
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Les avis
Malgré une couverture attractive comme un catalogue de modélisme ferroviaire je n'ai pas été convaincu par le scénario proposé par Schuiten. Cette fable nostalgique en hommage aux cheminots de la vapeur a eu du mal à garder mon intérêt vivant. J'ai lu le schéma assez classique d'une contestation contre la marche du progrès avec ses effets pervers (Chômage, dévalorisation sociale, flicage). J'ai eu du mal à comprendre cette aventure un peu vide de sens. Schuiten introduit un personnage féminin ce qui lui permet d'introduire des scènes érotiques assez superflues dans le scénario. Le comble est de proposer une scène de viol comme simple "incident du dépôt" p48. De plus la narration en voix off de Van Bel ou dans un monologue pratiquement sans répartie rend la lecture lourde et hachée sans fluidité. Van bel reste dans les lieux communs assez convenus. La fin arrive sans préavis et sans beaucoup de rapport avec l'ensemble du récit. Le N&B de Schuiten est très attractif mais Van Bel manque de charisme pour porter le récit. Son physique est à l'image de son discours : un vieux grand-père radoteur enfermé dans son "de mon temps". Une lecture qui m'a vite lassé.
Schuiten est un auteur qui me déçoit toujours un peu quand il est à la fois au scénario et au dessin. Dans la lignée graphique des Cités obscures, La Douce est un bel album aux dessins touchants quand l’auteur brosse le portrait d’un vieux chauffeur mécanicien amoureux de sa machine qui ne peut se résoudre à la laisser partir à la ferraille. En filigrane, on retrouve un des thèmes favoris de Schuiten : la modernisation des moyens de transport et des villes. Léon Van Bel au visage marqué par l’âge assiste à la disparition d’un monde, celui auquel il a appartenu et qui s’efface lentement de sa mémoire. Plus que les personnages, c’est la 12.004, la superbe locomotive qui m’a séduit. Elle dégage une émotion particulière comme si le lecteur, non plus, ne voulait pas la laisser partir à la casse.
La Douce est une vieille locomotive à vapeur ayant déjà parcouru plusieurs centaines de milliers de kilomètres qui va finir à la décharge, les trains électriques la rendant obsolète. L'histoire a le mérite de montrer la difficulté des métiers de machiniste et chauffeur (celui qui va au charbon). Pour autant certains comme Léon refusent la modernité. Accompagnée d'une jeune femme muette, on va voir le vieil homme évoluer dans un univers proche graphiquement de la série phare de Schuiten à savoir Les Cités obscures. Au niveau de l'histoire c'est bien sans plus, je reste client sur le plan graphique. Le petit dossier en fin d'album est intéressant et montre la réelle histoire de ces machines de Type 12.
Schuiten est un auteur qui m’intéresse, et qui a la particularité de faire de ses décors (cités fantastiques généralement) les vrais personnages principaux de ses albums. C’est avec un peu plus de circonspection que j’ai lu celui-ci, craignant, après un feuilletage rapide (et à la vue du dossier final), que ce ne soit qu’un album de circonstance, sponsorisé par une quelconque SNCF (en l’occurrence son homologue belge), bref, qu’il ne s’y trouve rien d’intéressant. Au final, c’est un avis ambigu qui pointe. En effet, comme pressenti, ce n’est pas l’histoire de Schuiten qui m’a le plus intéressé. De lui, je préfère largement Les Cités obscures ou ses « Terres creuses ». Mais j’avoue qu’après un départ poussif (une sorte de naturalisme à la Zola et sa « Bête humaine »), un côté fantastique pointe le bout de son nez, la « Douce » ayant là un petit air de "Transperceneige". J’ai donc suivi la quête de ce cheminot amoureux de sa loco, qui ne veut pas voir mourir un monde dont les repères disparaissent, engloutis par les eaux et l’absence de mémoire ou de reconnaissance pour ceux qui l’ont rendu possible. Cela se laisse lire, mais ça reste quand même décevant. Même si le dessin de Schuiten – comme toujours, est vraiment bon.
Quant au dessin de Shuiten, il n'y a rien à dire. Ce monsieur sait tenir une plume et le look de cette vieille locomotive des années 30 ne pouvait que convenir à son style. En ce qui concerne l'histoire c'est juste un peu faible. Alors oui cet ancien chauffeur mécanicien à quelque chose d'un peu pathétique, il se dresse comme un rempart face à la modernité qui signifie abandonner tout ce qui a fait sa vie. Malheureusement j'ai eu beaucoup de mal éprouver de l'empathie pour ce vieux bonhomme; sans doute est ce dû à un aspect un peu paradoxal induit par le dessin, à savoir une certaine froideur. Cet ultime voyage est joli mais ne m'a pas touché.
J'ai bien aimé mais au final, on ne peut s’empêcher de se dire : tout ça pour ça. Je pense tout simplement qu’à travers cette BD, Schuiten a voulu rendre hommage aux cheminots et à cette fameuse locomotive de type 12 (très belle d'ailleurs) qui a fait la gloire des chemins de fers belges durant pas mal d’années comme le témoigne le dossier en fin de tome. On rencontre bien sûr les thèmes chers à l’auteur comme : l’évolution des villes, le progrès, la modernité...et je reste toujours bluffé par son côté visionnaire au goût parfois mélancolique, mystérieux, son interprétation de l’architecture et son trait à l’encre de chine toujours très maîtrisé et vivant. Un artiste que j’apprécie beaucoup. Même si certaines situations ne sont pas toujours crédibles, l’histoire a l’avantage d’être simple, humaine et de se lire rapidement.
J'ai apprécié l'ambiance proche de Cités obscures de ce récit. C'est ici aussi un pays imaginaire qui est mis en scène, avec une part de mystère, un léger sens du fantastique ou du moins de l'irréaliste, une grande influence de l'architecture et de la technologie, et une histoire dont le rythme et la narration rappellent ceux de la série phare de Schuiten et Peeters. J'ai apprécié aussi l'hommage rendu au monde du rail, soutenu par le petit documentaire en fin d'album sur la vraie locomotive 12.004 qui est franchement une très belle machine. Et le tout bénéficie évidemment de l'excellent dessin, toujours aussi soigné, de François Schuiten. Maintenant je dois dire aussi que j'ai été un peu déçu par une fin trop abrupte et sans surprise. Je m'y attendais franchement mais j'aurais aimé plus d'originalité, un développement plus étonnant. Je suis resté sur ma faim et cette conclusion trop plate m'empêche de vraiment apprécier cet ouvrage qui malheureusement ne restera pas fortement ancré dans ma mémoire. J'en conseille quand même l'achat car c'est un bel objet, avec un très beau graphisme et un beau décor sur la thématique du rail.
Schuiten est vraiment un excellent dessinateur, mais je ne suis pas convaincu par ses talents de scénariste. L'histoire n'est pas franchement intéressante et les personnages ne sont pas du tout charismatiques. Bon, c'était déjà le cas avec d'autres séries de Schuiten, mais au moins ses autres albums se lisaient rapidement alors qu'ici j'ai dû prendre au moins une demi-heure pour lire ce one-shot et je me suis ennuyé de plus en plus au fil des pages. J'aurais bien mis une étoile si je n'aimais pas le dessin.
Un album bien dans le ton de la série Les Cités obscures, et qui en reprend tous les ingrédients : un personnage mâle relativement âgé et porté sur son travail, une jeune femme en guise de compagnon et une quête insensée nous faisant voyager dans un monde mystérieux magnifiquement mis en image, tantôt en train, tantôt en téléphérique. Les thèmes abordés sont intéressants et abordés de façon subtile : l’amour obsessionnel que peuvent porter certains à leur carrière, le refus du progrès et les conséquences de l’avancée technologique sur l’environnement et notre société (bureaucratie, disparition de certaines professions). La fin m’a semblé un peu convenue, mais cela ne m’a absolument pas gâché mon plaisir de lecture. Un moment de lecture dépaysant et stimulant !
C’est vrai qu’elle était belle cette locomotive, avec ses lignes rétro-futuristes inspirées du style art déco. Pas étonnant que le passionné d’architecture qu’est Schuiten ait voulu lui rendre cet hommage. Le dessinateur a recouru pour ce one-shot aux hachures à la plume et en noir et blanc, technique avec laquelle il excelle. Pour le reste, je suis plus mitigé. J’ai trouvé que l’histoire se traînait et comportait de nombreux flottements. Le fait que son compère scénariste Peeters n’ait pas conçu le scénario y est sans doute pour quelque chose. Comme pour compenser cette absence, Schuiten a beaucoup emprunté à l’univers des Cités obscures, comme par exemple les anachronismes ou les architectures imposantes, ou encore certaines thématiques telles que la brutalité des froides machines bureaucratiques, avec toujours le corps féminin vu comme un refuge, la matrice soulageant les maux du monde. Pourtant, rien n’y a fait, il apparaît évident que les Cités obscures sans Peeters ne sont plus les Cités obscures. Les personnages sont désincarnés et les dialogues d’une platitude confondante. A aucun moment, je n’ai été vraiment émerveillé par le dessin, si talentueux soit-il, ou happé par le récit. Et malgré toute la poésie qui traverse l’histoire, je n’ai pas ressenti d’émotion. Cette loco ne m’a donc pas embarqué, et nonobstant toute la sincérité et le talent graphique de l’auteur, je trouve cet hommage à moitié raté, ou, si l’on veut rester positif, à moitié réussi. Seuls les amateurs de belles machines pourront peut-être y trouver leur compte, je ne dissuaderai donc pas ceux-là.
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