Gueule d'amour
1918, la guerre est finie, la paix est signée. Outre les familles des 1.375.800 morts et disparus, la patrie française doit s’occuper des 4.266.000 blessés. Parmi eux se trouvent 10 à 15.000 mutilés de la face. Les « gueules cassées », comme on les appellera. Insensible aux médailles qu’on lui propose, notre héros découvre, jour après jour, les réalités de sa nouvelle « condition ». Mi-homme, mi-curiosité, il tente de survivre à la violence du regard d’autrui. (texte de l'éditeur)
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1918, la guerre est finie, la paix est signée. Outre les familles des 1.375.800 morts et disparus, la patrie française doit s’occuper des 4.266.000 blessés. Parmi eux se trouvent 10 à 15.000 mutilés de la face. Les « gueules cassées », comme on les appellera. Insensible aux médailles qu’on lui propose, notre héros découvre, jour après jour, les réalités de sa nouvelle « condition ». Mi-homme, mi-curiosité, il tente de survivre à la violence du regard d’autrui. Un beau jour, il rencontre Sembene, un colosse d’origine Africaine. Une drôle de « gueule », lui aussi, avec ses dents taillées en pointe. Entre les 2 compères, c’est un partage d’expériences en tous genres qui démarre… (texte de l'éditeur)
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Date de parution | 03 Mai 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Décidément la première guerre mondiale a suscité de nombreuses publications ! En voilà donc une qui s’ajoute à la longue liste. Mais qui le fait via un sujet original, et sur un traitement qui lui aussi sort de l’ordinaire. Comme le titre ne l’indique pas trop – ou alors de façon ironique, cette histoire nous parle des gueules cassées, ces soldats revenus des tranchées défigurés, rafistolés ensuite par une chirurgie qui expérimentait, et qui surtout avait à refaire le portrait de milliers de « patients ». Qui durent faire face au dégoût dans les yeux des autres, même si les honneurs leur étaient rendus – l’album commence d’ailleurs par le défilé du 14 juillet 1919. Nous suivons donc quelques-unes de ces nouvelles bêtes de foire, avec leur souffrance, leurs désirs. L’histoire se laisse lire (j’ai bien aimé la relation tissée dans la deuxième partie de l'album entre l’un de ces bonhommes avec une autre authentique bête de foire, un colosse noir, ainsi que la vision parfois crue donnée de l’exploitation que certains ont fait de ces gueules cassées : fantasmes sexuels de certains, arnaques aux aides publiques, etc). Le dessin est assez surprenant, et difficile d’accès, avec une utilisation de dégradés de gris, d’un crayonné un peu flou. Mais son côté naïf a du charme, et distille un peu de poésie dans cet univers très glauque. L’abondant dossier de fin d’album sur les gueules cassées est bien fichu et apporte un plus. Pas le plus réjouissant des sujets, mais les auteurs ont su trouver le ton juste pour le traiter de façon intéressante.
Le sujet est intéressant même si c'est dépressif. Ne lisez pas cet album si vous être dans une période où vous ne ressentez que des émotions négatives, ne lisez pas ça. Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'album. Pourtant, je trouve que c'est un bon sujet et d'ailleurs je trouve le dossier à la fin intéressant. Le problème vient de la narration. Je n'ai aucun problème à mettre de l'humour dans un sujet sombre, ce n'est pas le problème que j'ai avec cet album. Le problème que j'ai, c'est que j'ai eu l'impression que l'histoire partait un peu dans tous les sens. C'est un peu décousu. De plus si le dessin est bon pour montrer des gueules cassées, je n'ai pas réussi à vraiment aimer ce style. Bref, j'ai eu l'impression de lire un brouillon et non un album.
Voilà une BD qui ne fait pas plaisir à lire. Non pas qu'elle soit mauvaise, non, juste que son sujet est cruel et réaliste et qu'on ne peut pas y faire grand chose. Les "gueules cassées" ont existé, parfois avec des séquelles de la guerre tellement aberrantes que ça en devient grotesque vu avec des yeux modernes. Il est difficile d'imaginer le calvaire de ces hommes et dans beaucoup de ces cas, je pense que j'aurais préféré mourir que de survivre avec de telles blessures et endurer cela. Rappeler ces faits et les présenter de manière intelligente comme le fait cette BD est louable et relativement intéressant. Par contre, c'est aussi glauque que l'horreur de ces situations. Ça plombe un peu le moral malgré quelques tentatives de rappeler l'humanité de ces hommes et les quelques rares plaisirs qu'ils pouvaient encore éprouver de la vie. Quant à l'aspect graphique de l'ouvrage, il ne m'a qu'à moitié convaincu. Je ne suis pas trop séduit par son style légèrement naïf et ses visages assez changeants et parfois volontairement laids. Je vois en cette bande dessinée une création honnête, juste et intéressante, mais ce n'est pas une lecture qui m'a enthousiasmé.
Voilà un album difficile à commenter et à noter. Difficile car il traite d'un sujet sensible, celui des gueules cassées de la Première guerre mondiale. Le ton est humoristique, presque burlesque, on a l'impression de voir une version "handicap" de Dumb et Dumber. Ce ton, bien sûr, afin de dédramatiser le calvaire qu'a dû être la vie de ces gueules cassées quand le retour à la vie civile a dû s'amorcer. Un ton que remet en place l'historienne qui signe la postface, laquelle permet de mieux comprendre comment cela a pu se passer pour ces soldats au destin particulier. Un grand bravo tout de même au scénariste pour sa façon de faire, la lecture, bien que douloureuse, fut facilitée par ce ton. Côté dessin, je ne suis pas fans de ce style. Je ne m'y sens pas à l'aise, bien que la dessinatrice semble avoir acquis une certaine maturité. Un ouvrage intéressant, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.
Avant tout, j'ai été attiré par les superbes dessins au crayon qui adoucissent la dureté du propos sans jamais l'effacer. Les regards des personnages sont plus émouvants que les meurtrissures aux visages de ces gueules cassées au lendemain de la grande guerre - avantage du dessin quand il est stylisé comme celui de la talentueuse Delphine Priet Mahéo. Et ça tombe bien : du regard il s'agit beaucoup de cela. Ce sera d'ailleurs le regard d'une jeune africaine qui concluera cette histoire aux multiples péripéties. Je ne me suis jamais ennuyé. Je suis d'accord avec l'avis de Mac Arthur pour souligner l'importance du personnage de Sembene qui surgit au milieu du récit : il apporte l'inattendu et l'espoir. Ce livre aux dimensions humaines m'a enjoué littéralement. Un des meilleurs que j'ai pu lire cette année. Pour finir : un bon point pour la très belle facture concernant l'impression du livre en cartonné toilé. Un livre, tant qu'il n'est pas dématérialisé sur un écran, ça reste agréable au toucher :)
Je crois que c’est la première fois que je mets la note de 4/5 avec achat déconseillé. « Gueule d'amour » est un album remarquable. Le sujet abordé est intéressant et original en BD. Sa réalisation est exemplaire, la narration est fluide, l’auteur n’en fait pas trop, pas de scènes larmoyantes, pas de voyeurisme… le ton est juste. Le dessin au crayon est esthétique et maitrisé. Mais alors quelle déprime. J’ai commencé cet album dans le train en allant au boulot ce matin. Il faisait beau et chaud, les oiseaux chantaient, j’étais zen au possible… après une 20aine de pages j’avais envie de me jeter sous le train ! C’est dur, très dur, et le sort de ces malheureux m’a beaucoup perturbé. Pourtant comme je le dis ci-dessus, l’auteur n’en fait pas trop, et les protagonistes font même preuve d’un certain optimisme. Mais cette lecture m’a miné le moral, tout simplement. Voila, un superbe album, que je conseille vivement si les sujets difficiles ne vous font pas peur… Par contre si pour vous la BD est avant tout un divertissement, passez votre chemin.
Je ne suis pas un amateur du dessin à la mine de crayon et ici encore cette technique bien que totalement maîtrisée m’a posé problème. Ceci dit, je pense que les amateurs du genre vont se régaler. Par ailleurs, j’avais grandement apprécié « Championzé, une histoire de Battling Siki », signé du même Aurélien Ducoudray, scénariste du présent album. Et c’est la narration, ainsi que le sujet traité qui m’ont permis d’entrer dans cet album… pour n’en sortir que la dernière page tournée. De plus, le récit gagne en intensité, en profondeur et en humour au fil des planches. A ce sujet, l’arrivée d’un nouveau comparse aux côtés de notre gueule cassée vers le milieu de l’album fut déterminante pour mon appréciation globale. Ce personnage apporte un recul et une autodérision autant salvateurs pour le personnage central du récit que pour le lecteur. Au final, voici un album qui a su me toucher malgré la technique picturale employée. 3/5 seulement car, justement, il me manque un dessin auquel j’aurais été sensible pour encore augmenter ma cote, mais un album à lire et même à posséder.
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