Lorna
Un type en costard-cravate se transforme de temps en temps en créature de l’enfer et massacre tous ceux qui croisent son chemin. Ce monstre, mi-homme mi-araignée, est le résultat du projet Monstrula, super OGM de combat téléguidé.
Les petits éditeurs indépendants Treize Etrange
Ça tombe bien, il va pouvoir servir à l’armée contre la femme géante à poil qui sème la panique en ville, et qui n’est autre qu’un vaisseau spatial commandé par un pingouin extraterrestre. Et ça, c’est sans vous parler du reste… Brüno se fait plaisir et nous avec, dans cet histoire délirante et jouissive qui passe au rouleau-compresseur les références pulp de la contre-culture américaine… Un OVNI irrévérencieux !
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Date de parution | 29 Mai 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ouksébon !!! J'adore ! Merci M'sieur Brüno ! Moi qui n'avais jamais réussi à me lancer dans Commando colonial, qui m'étais plongé dans Junk sans trop de conviction, pour finalement beaucoup apprécier ce diptyque, j'ai commencé à apprécier le talent du bougre quand il s'est allié avec Fabien Nury pour Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle... Et voilà, que je tombe sur sa dernière production en solo en passant chez mon libraire préféré : "Lorna". Faut dire qu'avec une couverture pareille, c'est le genre d'album qui vous fait facilement de l’œil quand vous êtes un mec. Et le meilleur est à l'intérieur ! Amateur d'histoire bien déjantée, voici mon Graal de la rentrée ! Du grand n'importe nawak distillé avec intelligence, sans jamais se prendre au sérieux, et sans non plus tirer sur la bride. Brüno se lâche et on en prend plein les mirettes ! En allant chercher les meilleurs ingrédients dans des registres hétéroclites, passant du savant fou, à la SF la plus délirante, le tout pimenté de scène de sexe bien explicites, on plonge littéralement dans ce petit pavé jaune avec délectation. Les personnages sont truculents à souhait et le délire monte en puissance de façon crescendo pour un bouquet final digne d'un mythique film Série B mâtiné de Cronenberg et/ou de Tarantino. Et le dessin n'est pas en reste ! Car graphiquement, Brüno trouve ici son rythme de croisière. Son album composé tout en bichromie jaune/blanc en impose. Son trait est lâché, fluide, mais toujours aussi minimaliste. Il en profite pour jouer avec les compositions et les cadrages pour rendre son délire très riche et dynamique. La narration coule tout comme les répliques fusent, le tout s’entremêlant et renforçant chacun pour un album qui tient plus que la route ! Une lecture jubilatoire qui montre que le petit grain de folie qui pointe son nez de temps en temps n'a pas encore disparu. Comme j'aime à le dire, "Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière"
Cet album est une petite merveille. C’est à ce jour le meilleur de Bruno, qui en plus des dessins signe également le scénario. Il nous livre un bon gros délire déjanté en 150 pages. Son dessin au style inimitable est un vrai régal. L’histoire est loufoque à souhait et lui permet de se lâcher et de se faire plaisir dans les illustrations. Et pour ça il est très fort. On trouve de tout : des personnages hauts en couleur, comme une star du porno ou des scientifiques en blouse de recherche, mais aussi des monstres, des bagnoles, des parodies d’affiches de films de cul. Bref tout et n’importe quoi. Mais l’essentiel est que ce bon gros délire se tient. Car voilà le tour de force, offrir au lecteur une histoire improbable, mais dans laquelle on plonge pleinement et qui séduit le lecteur dès les premières pages. Voire même dès la couverture, car la jaquette autour de l’album cache un poster de Big Boobs Hospital, un film pour adulte … Bien sûr, tout le monde n’accrochera pas à ce délire. C’est assez trash, parfois grossier, parfois sexuellement explicite, parfois tout ça en même temps. Mais moi je me suis régalé. C’est décalé, c’est drôle, c’est un truc qu’on a jamais lu et qui surprend régulièrement tout au long de la lecture. L’auteur nous embarque avec lui dans son délire. Il pourrait se passer n’importe quoi, on y croirait. Si par exemple une femme robot extraterrestre de 40 mètres de haut débarquait au milieu de l’histoire ça ne choquerait même pas. Bref un album qui ne se lit pas, mais un album qui se déguste page après page. Chaudement recommandé. J’attends de le relire pour voir s’il ne mérite pas 5 étoiles.
Sacré Brüno, je dis sacré Brüno car ce type est en passe de devenir l’un de mes auteurs français les plus recherchés au même titre qu’un Jodorowsky (Jetjet des années 90, bon ok il n’est pas frenchy mais collabore avec beaucoup d’artistes francophones) ou d’un Trondheim (Jetjet des années 2000). Il faut dire que son graphisme ne m’a jamais laissé indifférent. Peut-être avais-je mal commencé son œuvre car Inner City Blues m’avait autant enchanté que frustré par sa fin trop ouverte. Ici c’est définitif : Brüno est un artiste fou qui a lancé ce projet insensé de 150 pages qui aurait mérité d’être publié dans la collection Doggybags lancée par Run. Les enjeux en sont les mêmes : big boobs, gore, vulgarité et absurdité sont au programme. Car comment mesurer efficacement une histoire avec une bimbo robotique extra-terrestre géante, une actrice de films de boules avec plans explicites, un poulpe géant tout droit sorti de Nemo du même auteur, un monstre arachnéen tout droit sorti des fantasmes de David Cronenberg et un super viagra qui n’augmente plus les compétences sexuelles mais le kiki lui-même ? Brüno abandonne les couleurs jazzys de Laurence Croix pour adopter une bichromie jaune et blanche des plus réussies qui rappelle un peu le rouge et blanc de Michel Swing mais surtout les pages jaunies de lectures volées de bouquins de gare explicites. Le résultat est tout à fait à la hauteur dans ce joli bouquin à ne pas mettre entre les mains de nos chères têtes blondes pour quelques pleines pages d’accouplement hautement démonstratives (l’auteur nous avait caché cela !!!!! Oh my gode ;) ) mais plutôt pour les amateurs de séries outrancièrement Z dont on se délecte à repérer moult classiques détournés dans le meilleur gout des plus jouissifs. Brüno ne s’en cache pas, reprend à son compte tout ce gloubi boulga improbable et se joue de tous les codes manichéens (trouver un personnage sympathique est une gageure) pour le conclure en une sorte d’acte définitif qui va réunir tous les protagonistes pour un bordel sans nom dont je me délecte encore !!! Ajoutez à cela une édition parfaite dans un format comics pourvu d’une couverture faisant office de poster et vous aurez effectivement une petite idée de ce que le paradis peut être sur terre, Heaven is here, oh oui tout à fait ! :)
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