L'Invention du Vide
Avec L'Invention du vide, Nicolas Debon signe une histoire complète qui, entre fiction et réalité, met en scène les débuts de l'alpinisme. S'inspirant des écrits d'Albert Frederick Mummery (1855-1895), Nicolas Debon raconte avec brio ces exploits inutiles et beaux à la fois. À la manière du Tour des géants, qui mettait en scène les cyclistes au début du siècle dernier, il raconte, de façon documentée et profondément humaine, cette épopée.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Biographies Escalade et alpinisme La Montagne Les Alpes Sport
L'Invention du vide, c'est ce défi vain et pourtant magnifique lancé au vide par ces hommes qui, de tout temps, ont rêvé de gravir les plus hautes montagnes. Il faut dire que la montagne a ce don de rendre belles les tentatives des hommes à vouloir aller toujours plus haut. Parfois, elle ose se refuser à leur vanité, se faisant douleur et souffrance. Les Alpes ont ainsi été le théâtre régulier des assauts de ces hommes, au point d'être à l'origine du mot « alpinisme » ! Durant les années 1880, ces conquêtes furent l'objet d'une formidable compétition symbolisée par les aiguilles de Chamonix. S'inspirant des écrits d'Albert Frederick Mummery (1855-1895), Nicolas Debon raconte avec brio ces exploits inutiles et beaux à la fois. À la manière du Tour des géants, qui mettait en scène les cyclistes au début du siècle dernier, il raconte, de façon documentée et profondément humaine, cette épopée. À la fois grave et savoureux, cet ouvrage – qui reste d'abord une fiction – est aussi un sublime hommage à la montagne. L'Invention du vide est une aventure documentaire, mais aussi une bande dessinée servie par un graphisme original avec des couleurs directes parfaitement appropriées aux décors majestueux.
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Date de parution | 01 Juin 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
13/06/2012
| Mac Arthur
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Les avis
Haaaa en voilà une bd rafraichissante ! Il faut quelques cases pour rentrer dans les dessins mais une fois qu'on y est on n'en ressort plus ! Cette bd m'a fait du bien. Ca fait plaisir quand on tombe sur une bd ou il y a un vrai travail qui a été fait (et qui fonctionne) mais qu'on ne le ressente que par le plaisir de la lecture. L'émotion est encore plus forte quand on aime se ballader en montagne, ce qui est mon cas, car dans cette bd on sent bien la force d'attraction que la montagne peut exercer. Je recommande vivement cette bd qui offre un peu de rêve du ciel, et c'est pas si courant. PS : en plus le titre est très bien trouvé.
Pour moi, « L’Invention du vide » est la meilleure bande dessinée ayant pour cadre la montagne que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Il suffit de contempler la page 52 du livre pour être convaincu de la beauté des planches réalisées par Nicolas Debon et surtout être saisi artificiellement et malgré tout par le vertige ! Et ça, c’est très fort de la part de l’auteur d’avoir réussi à me faire ressenti cette sensation du vide comme si j’étais en train de regarder un paysage montagneux au bord d’un immense ravin ! Chapeau l’artiste ! Bon, bien entendu, cet album nous présente de magnifiques dessins sur la montagne mais surtout il nous propose de partager la vie de trois alpinistes étrangers issus du club alpin britannique en quête d’exploits dans le massif de Chamonix au début des années 1880. Et c’est ainsi que le lecteur suivra les péripéties rocambolesques et à la limite de la folie de ces trois hommes. Ces alpinistes ? Ce sont Albert Frederick Mummery, Alexander Burgener et Benedikt Venetz qui vont entreprendre l’ascension de la célèbre et infernale « Aiguille du Grépon », une paroi de granite jusqu’ici réputée infranchissable. Et c’est ainsi que le bédéphile découvrira les nombreuses techniques d’escalade, il y verra aussi comment la vie quotidienne s’articulait dans Chamonix à cette époque où énormément de touristes anglo-saxons y venaient en masse contempler avec gourmandise la magnifique mer de glaces ou encore emprunter le train pour rejoindre cette vallée. Indéniablement, les fans d’histoire seront comblés en suivant les aventures de ces trois déjantés de l’alpinisme ! Et c’est ainsi que lecteur sera convaincu de la nécessité d’une bonne amitié et solidarité entre les membres d’une équipe pour affronter les pires difficultés. Dans « L’Invention du vide », nous assisterons à la préparation de cette expédition mais aussi, nous découvrirons les habitudes et autres maniaqueries de ces hommes ; le tout dans la bonne humeur puisque l’album comporte des séquences assez marrantes qui s’intègrent très bien au milieu des scènes de haute tension. Et que dire de la narration de cette bd ? En un mot : parfaite ! Je n’ai pas pu me décrocher de cette lecture avant la fin de la fin ! D’ailleurs, je n’ai eu aucun problème de compréhension dans l’enchaînement des séquences. Et puis, vraiment, je le répète : le coup de patte et la mise en couleurs sont particulièrement bien appropriés à ce scénario. Et en bonus : nous avons droit en fin d’album à un mini dossier sur ces trois alpinistes. Un gros coup de cœur !
Cet album a réussi à me donner le vertige ! Page 52 pour être précis. Une pleine page montrant nos valeureux alpinistes dressés sur un sommet. J’ai failli en tomber dans l’album… mais j’y étais déjà immergé jusqu’au cou, ce qui m’a probablement sauvé. Notez cependant que ce sentiment de vertige n’est pas venu d’une seule planche. Non, progressivement, insidieusement, il m’avait envahi, encore en latence, certes mais bien présent, grâce à ce trait singulier d’un artiste unique : Nicolas Debon. Artiste unique car son style ne ressemble à aucun autre mais aussi parce qu’il parvient grâce à celui-ci, pourtant caricatural voire épuré, à restituer une réalité tangible, à immerger le lecteur que je suis dans cette réalité… quitte à lui donner le vertige. Et tout cela avec un trait à plat… Ensuite vient la colorisation. L’auteur joue de la lumière, multipliant zones d’ombre et plages ensoleillées dans cet univers montagneux. Un coucher de soleil devient émerveillement devant le temps qui passe. Un lever de soleil devient promesse de nouvelles conquêtes. Versants ensoleillés ou obscures crevasses, Nicolas Debon pare ses montagnes de reflets merveilleux autant que dangereux. Puis vient la narration. S’inspirant de l’autobiographie d’un alpiniste anglais, l’auteur use d’un langage désuet des plus charmants. Non content de nous plonger au cœur des Alpes, il se complait encore à nous baigner dans un autre siècle… Et c’est un régal. Cette narration datée, désuète, pleine de fraicheur et non dénuée d’humour permet de restituer l’état d’esprit de ces alpinistes. Guides rudes à la tâche ou dandy alpiniste et intrépide, tous s’unissent devant un même objectif : poser le pied là ou aucun ne l’a encore fait. Par-delà le duo central, ce seront mille anecdotes sur les ascensions de l’époque qui nous sont contées. Avec rigueur mais non sans humour, comme cette mésaventure survenue à une équipe anglaise qui après moult difficultés parvient au sommet d’un pic… pour se rendre compte qu’ils se sont trompés de sommet. Et pourtant, la dangerosité de la montagne n’est jamais occultée. Tout le long de ma lecture, j’ai senti combien un pas mal assuré pouvait s’avérer mortel. Loin de tout dilettantisme, ces alpinistes se montrent avant tout humbles devant la montagne mais aussi heureux de la côtoyer, voire de la défier. J’aurais pu mettre « culte » si je n’avais senti une petite baisse de régime en milieu d’album et si le tracé de certaines ascensions m’avait été mieux présenté. Ce sont là des détails de moindre importance mais ils coutent la cinquième étoile à l’album… Les quatre autres sont quant à elles amplement méritées ! Cette invention du vide est tout simplement un des plus grands albums consacrés à l’alpinisme et à la montagne que j’ai pu lire.
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