En silence
Au fil d’une journée de vacances apparemment ordinaire, les interrogations d’une jeune femme d’aujourd’hui sur son couple.
La BD au féminin
Quelque part dans le sud, en été, un petit groupe d’amis – deux couples, deux enfants et un moniteur – part en expédition en pleine nature, pour une grande journée de canyoning. L’isolement, le dépaysement et le frisson du danger vont servir de révélateur. Chacun, au fil de cette longue journée pleine d’imprévus, va se retrouver seul, confronté en silence à ses interrogations les plus intimes. Ainsi Juliette, la narratrice, qui perçoit bientôt cette journée particulière comme une sorte d’épreuve du feu pour le couple qu’elle forme avec Luis. Comment dépasser le sentiment d’immobilisme et d’attente qui imprègne leur relation, et qui lui est devenu presque insupportable ? Cette belle journée d’été n’est-elle pas, finalement, l’épilogue de leur histoire d’amour ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 13 Juin 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce n'était rien. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2012, réédité en 2023. Il a été réalisé par Audrey Spiry pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il compte cent-cinquante pages de bande dessinée. Juliette, vingt-quatre ans, sort d'une eau transparente, pour regagner la plage de sable blanc. Ses pieds ressentent le flux et le reflux des douces vagues. Elle rejoint sa serviette, avec un coup d'oeil en arrière pour voir son compagnon Luis, trente-trois ans, nager vers le large. Elle éprouve la sensation d'être au bout du monde, et lui de l'autre côté. Quelque temps plus tard, elle termine de stocker ses affaires dans un bidon étanche et elle s'apprête à le refermer. Luis lui demande si elle pourrait prendre sa serviette, parce que son bidon est plein à cause du pique-nique. Elle le fait, il la remercie. Derrière son bureau, Yann, le moniteur de canyoning, constate que la petite famille vient d'arriver, la maman Erika, le papa Gilles, leur grande fille Margot d'une dizaine d'années, et leur petite Léna, cinq ou six ans. Juliette pose son genou sur le couvercle de son bidon pour tasser la serviette et pouvoir le visser, sans s'apercevoir que la petite Léna la regarde faire avec curiosité. La famille sort à l'extérieur ainsi que Yann, Luis et Juliette sortent à leur tour dans la vive lumière. Il s'excuse de s'être emporté la veille. La petite famille est partie de son côté ; ils attendent sur le trottoir que Yann vienne les chercher. Yann arrive dans un van bariolé, et fort encombré. Juliette et Luis monte à l'arrière, mettant par terre ce qui se trouvait sur la banquette. Yann met ses lunettes de soleil en indiquant qu'avec ce soleil le canyon va être magnifique. À sa question, le couple répond que c'est la première fois qu'ils font du canyoning. Yann continue : ça fait quatre ans qu'il est moniteur de canyoning, et l'hiver il est professeur de ski. Ça ne plaît pas beaucoup à sa copine : il part six mois de l'année alors pour construire quelque chose… C'est vrai, c'est pas facile. Il demande à Luis dans quoi il bosse. Celui-ci répond : dans le cinéma. Il ajoute que Juliette vient de terminer ses études, et elle cherche du boulot. C'est l'époque des grandes décisions. Pendant le trajet, elle regarde par la fenêtre pour admirer le paysage. Allongée, elle compte les poteaux électriques qui défilent. Luis continue : c'est ses premières vacances depuis trois ans. le cinéma, c'est tout sa vie. On bosse, on vit ensemble, on ne peut pas lâcher le train en marche. Ça le prend soir et week-ends, le temps n'existe plus, c'est hyper grisant ! C'est comme une famille. Ce n'est pas facile tous les jours, mais le jeu en vaut la chandelle. Ils arrivent à destination, la voiture de la famille arrive juste derrière eux. Tout le monde sort : le vent souffle fort. Ils prennent le temps d'admirer le paysage. Ils enlèvent leurs habits pour ne garder que leur maillot de bain, et ils prennent leur bidon. C'est parti pour une demi-heure de descente à pied jusqu'à l'entrée du canyon. le paysage est magnifique. Première page : il nage, elle retourne à sa serviette. Pages deux et trois : entièrement rouge sans aucun dessin, et uniquement une courte phrase sibylline au milieu de la page de droite. Puis le récit passe à la boutique, point de départ pour la journée de canyoning, et premier contact entre tous les personnages. Ils sont au nombre de sept, le couple, la famille de quatre et le moniteur, il n'y en aura pas d'autre au cours du récit. le lecteur montre aux côtés du couple pour faire le voyage de l'aller dans le van de Yann, avec quelques cases s'attachant aux sensations, le paysage qui défile, l'impression des cahots, des virages de la route de montagne, de l'abandon de la somnolence, de la discussion sans conséquence à bâton rompu. Arrivée au lieu de stationnement : le vent fort, le paysage à couper le souffle, les gestes banals pour se changer et prendre les affaires. Cinq pages de marche jusqu'au point de départ de la descente dans la rivière. Il est temps d'enfiler les combinaisons, de mettre son casque d'en boucler l'attache, de se mettre à l'eau assez froide. de faire quelques pas dans l'eau, quelques mouvements de nage, d'éprouver la résistance et la texture du sol. Sans effort, le lecteur est ainsi déjà arrivé à la page quarante, sur un rythme calme, presque indolent, en toute tranquillité. Cette approche naturaliste se trouve également présente dans les dialogues. Les personnages parlent normalement, avec des phrases courtes, en omettant parfois la négation. Yann se montre enjoué comme ses clients l'attendent d'un moniteur, doté d'une assure certaine sans être condescendante, en tant que qu'habitué de cette descente, de ses caractéristiques. Juliette & Luis échangent des propos affectueux, basés parfois sur des sous-entendus, sur des expériences vécues ensemble, des émotions partagées, sans pour autant que leurs propos soient excluants pour les autres. En tant que petite fille, Léna fait des phrases plus courtes, avec plus de ressenti direct et non filtré, un enthousiasme intense et irrépressible, une façon très naturelle de voir le monde uniquement à partir de son point de vue. Progressivement, le lecteur se rend compte que les autres personnages jouent un rôle moins important, avec des dialogues moins fournis. Situations et dialogues finissent par apparaître banals de personnes normales se livrant à une activité concrète, favorisant la contemplation et une forme d'isolement par rapport aux autres. Dans le même temps, la narration visuelle présente des caractéristiques graphiques et esthétiques uniques. Pourtant, la couverture ne ressort pas particulièrement : une jeune femme en combinaison de plongée descendant l'eau, avec l'air peut-être surpris ou juste les yeux sciemment écarquillés pour voir dans l'élément liquide. En découvrant les pages intérieures, le lecteur se dit que l'image de couverture a perdu en intensité à être imprimée sur une couverture mat. Ensuite, il se dit que le choix même de cette illustration, sa composition gomme la plus grande singularité des dessins. L'artiste n'utilise pas les traits de contour, optant pour un rendu de type couleur directe. Son usage de l'outil informatique aboutit à une sensation de peinture à l'huile, et de dessins presque malléables, comme si chaque zone de couleur se déformait pour s'adapter aux formes qui l'entourent, comme si chaque frontière entre deux zones colorées présentait un degré de plasticité. Comme si l'artiste peignait chaque élément avec un pinceau à la pointe molle, permettant des arrondis à chaque contour, une sorte de fluidité des formes. Ces caractéristiques graphiques rendent à merveille les sensations aquatiques : le courant, la mer d'huile, les bulles d'air, l'effet déformant de la surface, la diffraction, l'onde, les zones où se rencontrent différents courants, les chutes d'eau, etc. le lecteur peut ressentir la caresse de l'eau, l'effet de flottement des individus, la viscosité de la mousse sur les rochers, les remous, les effets de luminescence, les nuances de la couleur de l'eau en fonction de l'intensité du soleil, de l'angle de ses rayons en fonction du moment de la journée, etc. Ce mode de représentation fait des merveilles également pour les effets de végétation et pour l'expressivité des visages. Le lecteur prend autant de plaisir que Juliette à voir le paysage défiler par la vitre du van, à regarder avec les marcheurs autour d'eux alors qu'ils descendent vers l'accès au canyon, et bien sûr tout du long de la descente de la rivière à l'air libre comme dans des cavernes souterraines. Il sourit en voyant les quelques passages où l'artiste passe en mode expressionniste jouant avec les formes pour représenter un personnage par son ressenti plutôt que par son apparence physique. Ainsi se déroule cette descente, avec quelques passages un peu plus délicats : un saut de sept mètres dans un bassin en contrebas, un passage trop étroit, des remous, une exploration imposée d'une caverne où se sont fourvoyées Juliette et Léna, rien de grave… Enfin… Dans cette succession de petits riens, il plane comme une forme d'inquiétude. le lecteur ne saurait la définir car il n'y a pas à proprement parler d'angoisse, de moment de confrontation, d'éclats, mais de minuscules décalages, une phrase qui semble bizarrement formulée, une réaction légèrement différente de celle attendue. Cette vague sensation finit par agir sur l'état d'esprit du lecteur qui se dit qu'un accident va survenir pendant la descente du canyon, alors même que chaque moment déconcerte par sa banalité, son caractère ordinaire. Il peut même finir par trouver que la séduction de l'esthétique visuelle ne suffit pas toujours à retenir son attention. Que ses attentes ne sont que trop partiellement comblées. Finit par venir un moment où il prend conscience de l'accumulation de ces petits riens, de ces petits décalages. Il comprend le changement qui est survenu en profondeur dans l'un des personnages, alors même qu'il n'a pas eu accès à ses pensées, qu'il n'y a pas eu de dialogue d'exposition ou d'explication, que le processus s'est effectué en profondeur. Une couverture un peu cryptique, avec une image assez sobre. Si sa curiosité le pousse à feuilleter cette bande dessinée, le lecteur note tout de suite l'agencement inusuel des couleurs, ce rendu un peu huileux très agréable à l'oeil, ce qui peut suffire à attiser sa curiosité. À la lecture, la narration ressort comme posée, naturaliste et tranquille. Pas désagréable, tout en semblant s'écouler paresseusement, sans tension. Puis vient un moment dans l'esprit du lecteur où il s'interroge sur le malaise indéfinissable qu'il ressent. Il se rend compte qu'il interprète de manière orientée des petits riens que certains personnages ne ressentent même pas. Avec le dénouement, il reconsidère le chemin qu'il vient de parcourir en canyoning, comment les interactions banales et normales entre deux personnages ont fait se cristalliser de vagues impressions en une prise de conscience qui s'impose naturellement comme une évidence organique. Un cheminement inéluctable tout en douceur.
S'il ne fallait noter que le dessin, je donnerais facilement 4 à la BD. Quelle beauté, quelles couleurs, quelle émotion l'on ressent à cette descente de l'eau progressive ! C'est fluide, souple, comme une onde qui traverse le récit et porte les personnages. Ca joue sur les couleurs et la luminosité, ça donne envie de se plonger avec eux dans le courant. Non, véritablement, une pépite pour les yeux que cette BD. Un régal, un suprême de technique démontrée ! Par contre, le scénario … Ca coince sacrément plus. En somme, rien de plus qu'une jeune femme se posant des questions sur son couple. Et malheureusement ça ne vole pas beaucoup au dessus de ce postulat de base que j'avais senti venir dès les premières pages. D'autant que je ne comprends pas exactement le rôle de la famille et des gamines dans cette réflexion, représentent ils ce qu'elle ne veut pas atteindre ? Ou ce qu'elle aimerait vivre comme relation ? Pourquoi la mère devient si badass d'un seul coup ? Beaucoup de questions et peu de réponses, et surtout j'ai trouvé l'ensemble assez peu intéressant au final. C'est une grosse métaphore de l'ensemble du récit, se laisser porter par un courant, résister, arriver là où l'on ne devait pas, apprécier la beauté de ce qu'on voit etc … Je comprends mais je dois dire que je m'en fiche un peu. J'avais trop peu d'empathie pour les personnages et je n'ai pas spécialement apprécié le déroulé. C'est donc assez déçu que je referme la BD, ébloui par les dessins mais insatisfait de l'histoire.
En silence est une bd que j'ai depuis longtemps dans ma modeste bdthèque. Je la relis régulièrement car je trouve que c'est vraiment une très très grande réussite. L'auteure a réussi à rendre graphiques et facilement compréhensibles des sensations et des ressentis. Le rendu est très beau. Enfin, la narration, le propos et l'histoire coulent parfaitement, au rythme de l'eau du canyon !
Je suis désolé pour l'auteur mais je n'ai pas trop apprécié ce one shot. Malheureusement ni l'histoire, ni le dessin n'ont réussi à me faire accrocher à cet album. Le scénario pouvait paraître original au début, puis j'ai fini par m'ennuyer car franchement cette histoire d'une jeune fille qui a des doutes sur ses sentiments pour son compagnon en plein milieu d'une journée de canyoning ne m'a pas du tout emballé. J'ai trouvé cette histoire très banale finalement et trop peu intéressante, mais bon c'est ma faute je n'aurais pas dû emprunter cet album car je connaissais le résumé de celui-ci et j'aurais dû me douter que cela ne me plairait pas. De plus je n'ai pas du tout accroché avec ce dessin. Pourtant ce style n'est pas commun et en feuilletant cette BD dans les rayons de ma médiathèque, j'espérais avoir le coup de foudre avec cet étrange graphisme mais en fin de compte ce ne fut pas le cas. Alors vous l'aurez compris je ne conseille pas l'achat ni la lecture de ce one shot si ce n'est aux lecteurs en quête d'œuvres sortant des sentiers battus.
Cet album est assez remarquable. Ses qualités sont presque toutes relatives à son dessin : un dessin sans encrage la plupart du temps, composé de touches de couleurs, mais aussi et surtout par un découpage de l'image impressionnant de dynamisme et d'audace. Rarement en effet j'ai pu voir une telle fluidité (c'est le cas de le dire), un rendu du mouvement aussi maîtrisé qu'ici. Les mouvements d'eau, les corps et la vitesse acquise, c'est vraiment très très bien foutu. L'histoire ? Elle ne semble être qu'un prétexte pour nous montrer ces images, d'une diversité de mise en scène assez bluffante. J'avoue, le sous-texte m'a laissé assez froid, je n'y ai pas vraiment prêté d'attention, préférant me concentrer sur les magnifiques images que j'avais sous les yeux. Une belle découverte.
En silence nous plonge directement dans un flot de couleur où les personnages se conjuguent avec les décors. Le lieu n’est pas précisé mais cela ressemble fort à l’île de la réunion. Il est question d’une randonnée ou plutôt d’un canyoning entre amis. On va se focaliser sur la vie d’une jeune femme qui semble vivre une histoire d’amour compliquée avec son jeune compagnon globe-trotter. Cependant, le propos de l’auteur ne sera pas de s’appesantir sur celle-ci mais de démontrer un contact avec la nature notamment lorsqu’elle fait la descente d’un torrent de montagne. Il y a d’ailleurs de belles images contemplatives. L’ennui dans la lecture semble proche mais il y aura une petite péripétie finale va relancer un peu l’intérêt. Au final, c’est une bd introspective par l’image. Cela se lit en silence et cela s'oublie très rapidement.
Cette bande dessinée est assez étrange. Je trouve qu'elle a une vraie personnalité et une âme tant graphique que sur le fond du récit. Mais elle est aussi très difficile à capter et se termine sans m'avoir permis de comprendre où elle voulait aller et ce qu'elle voulait dire au final. Bref, elle est un peu incompréhensible mais elle dégage une certaine émotion. J'ai apprécié son graphisme très coloré. Tout se joue sur le mélange de couleurs fortes et souvent chaudes, mais aussi sur des courbes très aquatiques, très vivantes. C'est un dessin qui dégage du sentiment, un style un peu impressioniste dans le sens où la rigueur du trait et des anatomies passe au second plan par rapport à un certain ressenti que l'auteur cherche à faire passer. Du coup, ce n'est pas toujours très beau, mais c'est un style chaleureux et accrocheur et parfait adéquation avec l'introspection dans les sentiments et sensations humaines qu'est ce récit. Car le récit est un peu bizarre comme dit plus haut. C'est l'histoire d'une descente en canyoning dans un endroit qui pourrait être la Corse mais on s'en fiche. Mais c'est une aventure sportive et familiale qui prend très vite des allures oniriques avec la nature et l'eau qui semble prendre vie, un terrain aquatique aux dimensions variables, prenant régulièrement la forme d'un labyrinthe de cours d'eau et de grottes où il est facile de se perdre. Et c'est dans ce dédale naturel que les protagonistes et surtout une femme vont plonger au coeur d'eux-mêmes à coups d'émotions positives et négatives. Un peu psychanalytique tout cela, et je n'ai pas toujours été convaincu. Je n'ai surtout pas été convaincu par la toute fin parce que je ne l'ai pas comprise. Je ne suis pas sûr du choix fait par l'héroïne ni de la particularité de sa situation des années plus tard. J'ai malheureusement refermé l'album sur un sentiment mitigé de "tout ça pour quoi au final ?". Alors c'est une lecture pleine d'émotions et qui retranscrit bien des sensations d'excitation, d'amusement dans l'eau, de peur ou d'abandon, mais je n'ai pas réussi à être touché par son message qui m'est resté abscons.
Bon déjà faut pas avoir été dans le noir et se retrouver soudain avec ce bouquin sous les yeux, une lumière totale, sinon c'est perte de la vision assurée. Pour être flashy, c’est flashy… Passée cette étrange impression avec la couleur, on se laisse porter par le style, pas déplaisant au final. Au niveau de l’histoire, j’ai un peu plus de mal. Le fil conducteur étant le fil de l’eau autant vous dire que par moment cela se brouille. J’ai souvent eu le sentiment de ne pas savoir où l’auteur allait. Et au vu de la chute (d’eau), je reste sur ce sentiment. La première page pour commencer, je ne l’ai pas bien saisie non plus, on a comme l’impression d’un bout d’histoire esquissé et pas fini. On suit plusieurs personnages mais principalement Juliette. On comprend, après quand même beaucoup de pages, qu’elle remet en question l’avenir de son couple. Mais tout cela reste très sous-jacent, le principal intérêt étant de suivre nos protagonistes lors de leur canyoning. Pas passionnant car on ne s’attache pas aux personnages. On se fout d’ailleurs un peu qu’ils prennent le passage de gauche plutôt que celui de droite… "Leurs aventures" restent très plates et sans véritablement relief, à part lorsque la jeune femme et la plus jeune des enfants sont bloqués dans une grotte plongée dans le noir total. Et les quelques moments de pauses, propices aux développements psychologiques, sont mal amenés, voir totalement absent. Une lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Ma lecture d’ « En silence » s’est faite comme si j’avais partagé une aventure avec l’auteure (je la soupçonne de mettre en scène son propre personnage). En effet, le bédéphile est invité à suivre les péripéties d’un groupe de jeunes gens qui s’initient aux joies du canyoning. Parmi eux figure Juliette, une femme de 25 ans qui partagent cette descente avec Luis, son compagnon. Cette journée sera l’occasion pour Juliette de se questionner sur la relation qu’elle entretient avec son amoureux.. « En silence » m’est apparu comme un récit vraiment dépaysant et agréable à lire. Cette bande dessinée contient des passages où on assiste aux interrogations de Juliette. Certes, je n’en retiens pas de messages particuliers ni de frissons en lisant ces séquences ; néanmoins, je les ai vécus comme des moments de récréations et de pauses bienvenues au milieu des scènes d’action.. Tout ceci pour vous avouer que je n’ai pas ressenti d’ennui en feuilletant ce one shot même si j’aurais apprécié d’être davantage touché par les scènes de réflexion de Juliette. Au niveau du graphisme, j’avoue avoir été happé par la mise en couleurs d’Audrey Spiry. Aux premiers abords, je n’étais pas convaincu par cette débauche de couleurs mais il faut reconnaître que les tons sont en parfait accord avec le récit, qu’ils retransmettent bien le milieu aquatique et végétal dont évoluent les personnages. De plus, le coup de crayon de l’auteure est suffisamment précis pour qu’on reconnaisse facilement les protagonistes au premier coup d’œil. La mise en page m’est apparu elle aussi convaincante au regard de la difficulté de reproduire des scènes d’action dans l’eau ! Agréable à lire et à contempler, dépaysant, « En silence » devrait –à mon avis- contenter les amateurs de romans graphiques. A défaut de découvrir des séquences vraiment touchantes, cette bande dessinée comporte des scènes aventureuses que j’ai hautement appréciées.
En silence, nous plonge au coeur des doutes d'une jeune femme sur son couple. N'est elle pas arrivé au bout de sa relation ? En attend elle encore quelque chose ? C'est en substance les questions qu'elle se pose tout au long de l'album. Pour immerger ces interrogations dans un instant de vie concret, l'auteure a choisi de situer le récit lors d'une journée de vacances. En compagnie d'une famille et d'un guide notre couple part pour une descente de canyoning. Pourquoi cela ? Il y a de long moments de solitude, face à la peur d'un saut, d'un rapide ou d'un passage délicat dans les cailloux. Mais ce seul parallèle parait un peu mince. Si bien qu'ils auraient pu faire de la spéléo ou du golf cela n'aurait pas changé la face de cette histoire. Au fil de la promenade on voit donc défiler les doutes et les questions de la jeune fille. Mais son message ne passe pas vraiment. Il y a tellement de non dits, de silence, et de pages ou il ne se passe pas grand chose que j'ai eu beaucoup de mal à être touché par ses questions. Probablement qu'il y a la volonté de renvoyer le lecteur face à sa propre situation, de lui faire se poser lui aussi des questions intimes. Mais cela n'a pas fonctionné pour moi car il y a trop peu de densité, trop de vide dans cet album.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site