Le Horla
Adaptation du chef-d'oeuvre de Maupassant.
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Le chef-d’œuvre fantastique de Maupassant pour la première fois mis en BD. L’indicible entre par effraction dans le petit monde de la bourgeoisie de province fin de siècle… ou plus exactement fleurit-il sous le crâne schizophrénique d’un honnête homme… à moins qu’il ne s’agisse d’une tragique et fiévreuse descente aux enfers intérieurs, à l’endroit même où folie et raison mènent, l’une envers l’autre, leur éternel combat à mort.
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Date de parution | 07 Juin 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La grosse révélation, pour moi, vient de la qualité du trait d’Eric Puech. Ce style réaliste et crayonné, expressif et précis est pour beaucoup dans mon appréciation de l’album. Par ailleurs, je suis un grand amateur de Maupassant et le Horla fut pour moi, il y a de ça déjà un petit paquet d’années, une vraie porte d’entrée vers la littérature française tant ce court récit avait su me marquer. Son adaptation, pas évidente de prime abord, est réussie grâce à une trouvaille scénaristique de bon goût. L’entourage du héros prend plus d’importance tandis que celui-ci prend les traits de Guy de Maupassant en personne. Ce choix s’avère efficace et dynamise la mise en scène sans occulter le fait que l’histoire nous est contée au travers d’un journal. Entre le "pas mal du tout" et le "franchement bien" !
Le Horla de Maupassant en BD. Curieux que cela n'ai jamais été fait. Une idée sympa et dangereuse pour leurs auteurs. Il fallait oser, car tous les ingrédients sont réunis pour un massacre. Amoureux de Maupassant, et notamment de cette oeuvre, j'étais très intrigué et surtout curieux de voir comment les auteurs ont pu traiter un sujet, sachant qu'il ne se passe rien ou presque, dans la nouvelle de Maupassant. Et là, surprise ! Le scénariste Bertocchini s'en est magnifiquement bien sorti avec beaucoup d'ingéniosité au passage. Le narrateur, jamais nommé dans la nouvelle, est ici Guy de Maupassant lui-même. Les portraits de Puech (dessin) sont frappants et saisissants. L'auteur de Bel-Ami est, dans ce one-shot, entouré de personnages secondaires à peine esquissés dans l'oeuvre originelle, et mis en avant dans la BD. Ainsi, les délires de Maupassant sont observés par la cuisinière, le cocher, le jardinier, sa cousine, etc. Bertocchini parvient donc à prendre le lecteur à contre-pied avec cette pirouette, mettant même en action des personnages inexistants dans l'oeuvre, comme un certain Gustave, ami et confident de Maupassant (sans doute un clin d'oeil à Flaubert). Le scénario est donc bien ficelé. La tension est palpable, grandissante, maîtrisée, et les dialogues sont vraiment crédibles. Il me semble que ceux-ci sont tous originaux, c'est-à-dire qu'ils ne reprennent pas les textes de Maupassant. Du coté du dessin, c'est un régal pour les yeux. Visiblement, Puech a réalisé de la couleur directe sur les planches. Les couleurs sont vives, parfois trop, mais cela rajoute à la tension dramatique et au fantastique du récit. Le découpage est bon, les cadrages dynamiques et quelquefois originaux. Bref, un bon moment de lecture. J'ai franchement hésité à mettre un 5 étoiles.
Je l'attendais cette sortie... Guy de Maupassant a été l'un des premiers écrivains que j'ai lu avec plaisir. Maître de la nouvelle, il a écrit quelques textes mémorables, comme Le Horla, considéré comme un classique du genre fantastique. Pourtant, si on le lit avec attention, il ne s'y passe presque rien, mais la tension monte inexorablement dans ce récit. Le récit est troublant quand on sait qu'il anticipe la folie qui causera la perte de l'auteur. Bertocchini a voulu revenir "aux sources" du récit, ne pas se focaliser sur Maupassant, qui se met lui-même en scène comme personnage principal, mais redonner une vraie place aux personnages secondaires : la cousine, la maîtresse de maison, l'ami Gustave (Flaubert, probablement)... C'est au travers de leur regard que l'on peut mesurer la descente dans la folie de Guy, cette hantise qui ne le lâchera pas. Je me souviens d'avoir fait quelques cauchemars à l'époque de la lecture du bouquin (je devais avoir 12 ans, voire moins), mais une lecture adulte serait sans doute moins impressionnante. Bertocchini et Puech ont fait le pari de ne faire basculer le visuel dans le dérangeant que lorsque notre héros est effectivement en prise avec ce démon intérieur qui le ronge, le plus souvent la nuit. L'obscurité, propice à nombre de tromperies et de fantasmes est habilement utilisée. Ainsi le fameux Horla est-il représenté d'une certaine façon, détournée, assez proche de l'idée que je m'en faisais. Je ne connaissais pas le travail d'Eric Puech, mais je suis assez admiratif. Son style est réaliste sans être hyper appuyé, ses cadrages dynamiques appuyés par des couleurs -directes- franchement magnifiques (même si je trouve son rouge trop intense) rendent la lecture de cette adaptation vraiment marquante. Une adaptation réussie, avec un parti pris narratif intéressant. Mais attention, ne vous attendez pas à de l'action échevelée, le fantastique est ici ténu.
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