Les Innommables

Note: 3.53/5
(3.53/5 pour 19 avis)

Les personnages inventés par Yann et Conrad en 1980 ont pour nom Tim (l'amant incomparable), Ching Soao (la femme pirate cruelle), Mac (le gros au coeur d'artichaut), Tony (le pleutre), Jardine (les terribles jumeaux), Alix (la "fiancée" de Mac), le colonel Lychee (le tueur sadique) etc... Tout ce "joli" monde se croise et se recroise dans la mer de Chine au gré des hasards et des fourberies... Une série parfaitement iconoclaste...et fière de l'être !


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Chine Hong Kong Journal Spirou La BD au féminin Maisons closes et prostitution Yann

C'est dur à décrire... Les trois personnages principaux, anti-héros par excellence, vivent des aventures en mer de Chine dans les années 50... Ils croisent des tueurs sadiques, des femmes pirate, des maisons closes... Et ça se termine pas toujours bien !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1983
Statut histoire Série terminée (Plusieurs cycles) 12 tomes parus

Couverture de la série Les Innommables © Dargaud 1983
Les notes
Note: 3.53/5
(3.53/5 pour 19 avis)
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17/07/2002 | Nicoco
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L'avatar du posteur bamiléké

Sur la foi du nom des auteurs ( surtout Conrad) et un peu des avis élogieux, je me suis offert les intégrales des cinq cycles , tout beau tout neuf ! Hélas j'ai vraiment été dérouté et déçu par ma lecture du cycle zéro. Outre le fait que le dessin de Conrad est encore en gestation avec un trait hésitant et imprécis, c'est surtout la construction scénaristique qui m'a désorienté. J'ai trouvé cela vieillot, décousu avec un humour de gamin usé jusqu'à la corde. Iconoclaste et novateur à l'époque me répondront les afficionados de la série. Mouais peut être dans le monde de la BD franco belge mais MASH avait déjà dix ans d'âge et la moquerie de l'armée US en 1980 ressemble plus à un tir facile sur une ambulance qu'un vrai défi éditorial. Ensuite les gags et les dialogues partent dans tous les sens sans réelle cohérence dans l'humour. On a vraiment l'impression d'un brainstorming recopié. Iconoclaste ? Pour l'utilisation abusive du nu féminin ? J'ai ensuite essayé le cycle coréen sans plus de succès. On se retrouve avec des super modèles asiatiques T34 (un fantasme ?) sur presque toutes les planches. C'est du niveau du moindre vendeur de pubs automobiles. Une recette vieille comme le monde. Bien sûr plus tard, le trait de Conrad s'affermit et devient ce que j'aime beaucoup mais le mal est fait je trouve cette série complétement "has been". Pas à mon goût.

08/09/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est une série que j’attendais de lire depuis longtemps, et dont j’attendais pas mal. Au final, j’en ressors avec un avis mitigé. Disons que j’ai apprécié globalement ma lecture, mais que je suis resté un peu sur ma faim (j’en espérais davantage). C’est de l’aventure pour de rire, Yann a souhaité bâtir une histoire pleine d’irrévérence, avec quelques petites pointes vaguement trash. Certains passages, certains dialogues, sont franchement jouissifs, avec des personnages à trognes (Conrad est un bon complice pour les scénarios de Yann). Le problème, c’est qu’il y a des longueurs, et l’ensemble est inégal. Des hauts et des bas, même si les 5 albums que j’ai lus – les 5 premiers – se laissent lire. Mac et son gros cigare, Tim (personnage improbable), et quelques autres, il y a clairement du potentiel pour partir dans le loufoque et attirer des dialogues parfois drôles et surprenants. Sans doute aurait-il fallu resserrer l’intrigue pour éviter les baisses de rythme et faire perdre la percussion de certains dialogues et situations. Moins satisfait que je ne l’espérais certes, mais c’est quand même une série où l’on peut piocher des moments sympathiques.

08/06/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 2/5
L'avatar du posteur sloane

Vraiment pas ce à quoi je m'attendais. Tout démarre par ce qui semble être une série d'aventure au parfum d'exotisme avec des personnages qui décoiffent et puis au fur et à mesure de ma lecture j'ai trouvé que l'on s'enfonçait dans une sorte de grand n'importe quoi. Ca part dans tous les sens et je trouve que le récit n'a plus ni queue ni tête. Soit, je veux bien entendre qu'au moment de sa parution cette BD ait fait en quelque sorte sensation mais j'ai envie de dire qu'aujourd'hui cela a finalement un petit côté défraîchit qui ne lui rend pas honneur. Trop confus et un brin vieillot pour que je conseille l'achat ou la lecture.

01/05/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je donne mon avis sur cette bd que je ne connaissais pas bien qu'elle existe depuis le début des années 80. Elle a certainement joué un rôle majeur dans l'histoire de la bd franco-belge puisqu'elle est issue du Journal de Spirou. La série fut jugée provocatrice en son temps. Elle a apporté beaucoup de fraîcheur à la bd en la libérant de certains carcans. Par ailleurs, l'humour y est très décapant. Un vrai bol d'air frais pour cette série qui sort des sentiers battus! J'apprécie beaucoup également les planches sur fond noir. Cela fait un effet très classe. Les couleurs ressortent à merveille. Bon, l'inconvénient avec un fond noir sur du papier glacé, c'est que cela garde facilement les traces de doigt sur le bord. Pas pratique... Bien qu'il y ait des choses tout à fait remarquables, je trouve que cette série est particulièrement décousue au niveau de son scénario presque absurde. Cela part dans tous les sens. J'aime bien l'auteur Yann mais ce n'est pas une raison. Je vois qu'il s'est nettement amélioré par la suite dans la construction logique de ses scénarios.

25/02/2009 (modifier)
Par hevydevy
Note: 3/5

Ma première rencontre avec les Innommables date de 1987, avec l’album "Shukumeï" sorti chez Glénat que possédait jalousement un bon ami à moi. Pour quelqu’un qui était à fond dans les comics de super héros et qui avait tendance à mépriser la BD franco belge contemporaine (Bilal, Tardi etc..), ce fut très troublant de découvrir cette BD iconoclaste d’autant plus qu’elle était liée à Spirou et avait déjà une réputation sulfureuse. Cette aura mythique s’est amplifiée dans ma mémoire car pendant les 20 ans qui ont suivi, je ne suis jamais tombé sur un autre album des Innommables dans quelque librairie que ce soit. Jusqu’à que j'aperçoive le recueil du cycle de Honk Kong à la bibliothèque municipale de ma ville. Je m’en empare, et avale les 5 chapitres en 2 jours. Et je suis fortement déçu. J’ai une impression de scénario très décousu (ne pas relire les tomes précédents avant d’enchaîner le nouveau devait être rédhibitoire pour les lecteurs qui suivaient régulièrement la série), comme par exemple le sort réservé à la sous intrigue des "urnes" (qui est pourtant le fil rouge de tout le cycle) ou l’attitude d’Alix, s’enfuyant du bateau de Mac de son plein gré, et qui un tome ou deux plus tard se met à crier « Mac, pourquoi m’as-tu abandonnée ? ». Mais je sens aussi que j’ai été bousculé dans mes habitudes de lectures et inconsciemment je suis quand même séduit par le souffle évident de liberté de la narration (à rapprocher de Claudia, Chevalier Vampire de Mills et Tacito, c'est dire combien ça digresse sec et souvent). Cette impression diffuse m’a été confirmée par le troisième tome de la série parallèle de Spirou "Le Tombeau des Champignac" et par une interview de Conrad qui déclare à propos de Yann : « Une idée l’amuse et hop ! Il va faire des efforts surhumains pour la placer dans l’histoire en cours, Que cela nuise à l’album ou l’améliore n’offre aucune espèce d’intérêt à ses yeux ». Je suis aussi surpris d’apprendre au gré des interview que je lis, que beaucoup de personnages ou de situations décrites sont tirés de faits réels (le père Zé, Ching Soao, la famille Jardine). Je suis donc finalement assez intrigué pour enchaîner avec le cycle de Corée qui a la bonne idée d’avoir ses 3 tomes disponibles toujours à la même bibliothèque. Je trouve le premier chapitre ("Cloaques") toujours aussi chaotique et parfois même pénible à suivre (je n’ai pas compris la pyramide humaine de soldats par exemple, ni qui est qui ou qui fait quoi pour beaucoup de personnages lors de la destruction finale du camp). On ne sait finalement pas trop quel est le moteur/la finalité de cette nouvelle intrigue. Heureusement, les 2 tomes suivants, beaucoup plus linéaires dans leur progression et beaucoup plus limpides quand aux motivations des personnages, m’ont énormément accrochés. Et j’ai aussi beaucoup plus ri (et en ce moment je découvre les hauts de pages de Spirou qui sont à se tordre*). "Pas de Mâchoire" est d’ailleurs pour l’instant mon album préféré. Après un troisième passage par la bibliothèque, je m’empare des 3 derniers tomes et entame la lecture du cycle américain avec beaucoup de plaisir car j’y retrouve la même fluidité que dans les 2 chapitres précédents (peut être aussi que je m’habitue), et un humour toujours communicatif (comme ce personnage semi réel nommé Mickey Rumsfeld). Je n’ai pas encore parlé du dessin, mais bon, Conrad est vraiment quelqu’un de très doué (surtout pour les filles dévêtues). Il est à noté que son style a tendance à effectivement évoluer vers une ligne plus claire, et des mâchoires à la Morris. Et les fonds de pages noirs sont vraiment une excellente idée. Quoiqu’il en soit, un OVNI dans le paysage de la bande dessinée qui même s’il ne mérite pas 5 étoiles, a entièrement gagné son statut d’oeuvre culte à mes yeux (mais à feuilleter attentivement avant l'achat). 3,5/5 en attendant que j'arrive à mettre la main sur "Shukumeï" et "Matricule triple zéro" et que je relise l'ensemble. * Un exemple : au dessus d’une bande dessinée du Scrameustache qui est un galaxien (voir galerie de cette série), le haut de page titre « Hilarant ! (Les merveilles de la nature) : les galaxiens n’ont qu’une c.-main d’un Spirou affolé qui cache le reste du mot- et ils l’ont sur la tête », et ce, illustré par la photo d’un galaxien qui dit « oui ! ».

07/05/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

J'aime beaucoup cette série qui était innovatrice pour l'époque. C'est rempli de personnages minables, de sang, de sexe, de drogue... J'adore ! Yann et Conrad font exploser les tabous dans cette bd hilarante qui tire sur tout ce qui bouge. Je vous conseille surtout les 5 albums qui composent la saga en Chine. La psychologie des personnages est bien emmenée. On voit tout de suite que les personnages sont sans scrupules et feront tous pour arriver à leurs fins. Le scénario est composé d'histoires qui se croisent et se décroisent au rythme des albums. Le dessin de Conrad, excellent au début, rend bien l'atmosphère que veut mettre Yann dans la série.

29/09/2007 (modifier)
Par klod
Note: 4/5
L'avatar du posteur klod

J'ai lu Matricule triple zéro, Aventures en jaune et shukumei lors de leur parution dans le journal de Spirou. J'avais de suite adoré, et encore aujourd'hui, cet humour provocateur et jubilatoire qui était à l'époque tout à fait neuf. Les caractères des 3 "héros" aussi étaient très novateurs, comparés aux stéréotypes habituels, et qui sévissent toujours aujourd'hui. Lorsque enfin ces albums ont été édités, je me suis jeté dessus. Mais j'ai été un peu déçu par les remaniements de dessins et de couleurs. Ca fait plus "lisse", les originaux y ont perdu de leur force et de leur atmosphère (notamment sur shukumei). Ensuite j'ai acheté le crâne du père Zé dès sa sortie, et là, l'état de grâce était terminé. La belle Alix prend le premier rôle et l'humour ravageur s'émousse, devient plus standard. Bref, je n'ai pas poursuivi la collection, préférant rester sur l'excellente impression des 3 premiers albums. Quant au dessin, pour moi, Conrad n'a jamais été aussi bon que dans cette série. J'ai même envie de dire que son dessin était meilleur au début que maintenant, où il est plus lisse, plus ligne claire. En fait, c'est très dur à noter, Je mettrais culte pour les premiers albums et seulement pas mal à partir du "père Zé". Quoi que je n'ai pas lu les suivants, alors...?

04/05/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Les "innommables" ?... trois réservistes américains vraiment infréquentables ! Ils font leur apparition dans l'hebdo Spirou n° 218à du 24 Janvier 1980. Série à la gloire des "GI's" made in USA ?... Que nenni !...Le trio est composé de gars sans scrupules, antimilitaristes... rien à voir avec les héros "sages" (dans la tête) de Spirou de cette époque. Trop fort ?... trop provocateur ?... Malgré l'attirance des lecteurs -dont moi- pour ce style nouveau, les "pontes-décideurs" de Spirou, en Avril 1982, décident de censurer en pleine parution "Aventures en jaune". Tout ça me fait penser que ça fait déjà un sacré bout de temps qu'on se moque du lectorat ! Heureusement pour les auteurs... et cette série... les éditions Temps Futurs sont intéressées. Chic ! L'histoire sera éditée dans son intégralité... malgré un grand nombre de planches au préalable remaniées. Pas de chance OU malédiction : cet éditeur dépose bientôt le bilan. C'est alors Bédéscope et Glénat qui se bagarrent pour obtenir la publication. Et... et... et... une brouille s'installe entre Yann et Conrad, ce qui mettra un terme aux parutions. Qu'en dire ?... Scénarios pétaradants, exotiques, iconoclastes, bien mis en scène par un graphisme nerveux accentué par un découpage des planches fort dynamique. Nos deux créateurs, et j'ai apprécié, ont ici renouvelé -dans une sorte de dérision, d'esprit parodique même- les "bellâtres musclés" qui sévissaient en grande partie à cette époque. Décapant par moments... mais pour fans uniquement.

08/11/2006 (modifier)
Par JJJ
Note: 3/5

Cette BD est plus sulfureuse par sa réputation et le remous qu'elle a provoqué au temps de sa publication originelle que par son contenu formel. Evidemment dans le journal Spirou des très classiques Editions Dupuis à cette époque, "Les Innommables" détonnaient comparés au reste de la production, mais ailleurs, pas mal d'auteurs avaient déjà ouvert le bal des provocations et de l'irrévérence. Le départ est très bon, à mes yeux "Matricule triple 0" est l'un des tous meilleurs albums de la série. Les personnages y apparaissent décalés, l'humour est direct et efficace. Mais cet album, si plaisant soit-il, fait office de mise en bouche. On entre véritablement dans le vif du sujet avec "Aventures en Jaune", cet album aussi fait partie des meilleurs, les personnages y gagnent en profondeur, l'esprit de la série quitte son cadre classique et se fait un peu plus frondeur, un peu plus méchant. De nombreux personnages y font leurs apparitions autour du trio principal. Les aventures à suivre, compte tenu de l'intrigue qui s'annonce fournie, laissent augurer du meilleur. J'ai lu les deux (s’il y en a plus je l'ignore...) versions des "Aventures en Jaune", les modifications ne sont pas fondamentales et l'ajout des planches supplémentaires offre un peu de violence et d'érotisme, sans pour autant être indispensables. Le vrai "plus" de l'édition augmentée, est d'offrir une qualité générale largement supérieure. Jusque-là et pour le reste des aventures "chinoises", cette série est de très bonne qualité, ensuite un essoufflement se fait fortement et rapidement sentir. L'état d'esprit des "Innommables" demeure, mais la thématique s'use fortement à force de tourner sur elle-même sans parvenir à se renouveler. Le jeu de l'escalade n'est pas forcément une solution idéale... Le dernier tome que j'ai lu est "Poupée de bronze", et je n'ai pas vraiment envie de terminer la série qui n'a, à mon avis, jamais su retrouver la force de ses débuts. Dommage car les personnages sont attachants et farfelus à souhait, Mac et Raoul (le cochon qui en fait est une truie !) étant les plus sensés, si l'on peut dire, de la bande. Pour les dessins, il n'y a rien à redire, Conrad a vraiment fait un beau travail sur "Les Innommables". Le résultat est vraiment beau, les décors varient, les personnages sont affublés de vraies "tronches" qui collent parfaitement à la douce folie ambiante. "Les Innommables". Une oeuvre appétissante qui se révèle finalement indigeste ? En un sens oui. Certaines ficelles ont été utilisées jusqu'à la rupture. Pourtant il serait réducteur de définir ainsi ce monument que l'on peut considérer comme un classique de la BD. Les tous premiers tomes sont bons, la suite déçoit... il m'est difficile d'en conseiller la lecture. JJJ

17/10/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Hum... J'ai été un peu déconcerté par cette série, vu que j'ai commencé par les tomes 3 et 4, avant de me rendre compte qu'il y en avait eu deux auparavant... La faute aux 4èmes de couverture de la première édition, qui ne comportent pas les deux premiers... Du coup ma lecture était quelque peu chaotique... Mais cela ne m'empêche pas d'apprécier une bonne partie de cette BD. Drôle, politiquement incorrecte, irrévérencieuse, iconoclaste, elle fait preuve d'une étrange modernité dans son époque première (les années 1980). Une BD adulte sous une bannière "enfants", ça surprend, quand même ! Les personnages sont attachants (moi j'aime bien Tim !), et l'on ne s'ennuie jamais. Cependant, la série s'essouffle dans le second cycle, et perd presque complètement sa vitalité par la suite. Dommage, car le dessin de Conrad (éloigné de Donito) était pas mal la plupart du temps...

27/02/2006 (modifier)