Histoires de Bretagne

J'ai lu l'intégrale en deux tomes des Histoires de Bretagne et j'en retire un sentiment mitigé… L'ensemble, plus ou moins inspiré des récits du conteur folkloriste Anatole Le Braz, prend place dans la Bretagne de la fin du XIX^e, bien avant le tourisme balnéaire, l'industrie porcine, les voies rapides et l'École publique. La Région est alors peuplée d'une multitude de ploucs confis de bondieuseries et de superstitions, passant le plus clair de leur existence à tirer leur pitance d'une terre ingrate ou d'une mer perfide… C'est dans ce cadre éminemment pittoresque que les différents auteurs situent leurs histoires, en forme de faits divers, d’anecdotes villageoises et de contes morbides. Pas inintéressants, assez bien racontés, pas vraiment inoubliables non plus. Peut-être qu'un conteur habile, au coin du feu, par un soir de tempête, pourrait les rendre vivants. Mais on en est malheureusement rendus depuis fort longtemps à l'ère de la télévision et ces historiettes paraissent finalement bien fades, avec des personnages confondants de naïveté dans leurs rôles respectifs et désespérément dénués de charisme. Quant aux dessins… rien à dire, les auteurs changent mais gardent une certaine unité de ton. On est un peu dans la carte postale : landes désertes, rivages venteux, mer démontée, jolies demeures… La mise en couleur utilise bien les palettes de Photoshop… Propre et net, mais sans âme. Ces Histoires de Bretagne n'ont donc rien de rebutant, loin s'en faut, mais elles ne justifient pas non plus que l'on s'y arrête trop longtemps. Les amoureux du folklore celtico-bretonnant y trouveront peut-être leur compte.

21/08/2017 (modifier)

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Cet avis concerne uniquement le tome 1 "Jusqu'au bout de la terre", puisque la série adopte un titre générique en reprenant Le Sang de la Sirène, Le Gardien du feu et Quand souffle le vent des îles que j'ai déjà avisé indépendamment. Leur lien comme le titre l'indique, est la Bretagne. Ce récit est encore l'adaptation d'une histoire d'Anatole Le Braz, et se situait à Plogoff en Finistère, mais le scénariste F. Debois la situe à Etel en Morbihan, lieu charmant qui se trouve entre Hennebont et Carnac ; la ria d'Etel est un petit golfe aux multiples îlots d'où l'on a une vue sur l'île de Groix, Etel étant un petit port de pêche. Je peux donc comprendre le besoin d'avoir transporté l'action dans ces lieux dont l'attrait est plus poétique que Plogoff, endroit plus sauvage. C'est un récit assez surprenant par sa conclusion et son aspect fantastique. Il y a de belles images bretonnes, très parlantes et typant parfaitement cette Bretagne que j'aime tant : des chaloupes, des costumes bretons, des maisons de granit, des petits ports typiques, des nuées de mouettes, les remparts de Vannes, et la mer toujours recommencée, omniprésente. Mais les auteurs se servent de tout cet environnement pour conter une simple histoire d'adultère et de vengeance, c'est une façon assez singulière de les présenter. Une fois la surprise passée, j'avoue que tout ceci est bien plaisant, assorti d'un dessin au trait assez épais et possédant en même temps un certain velouté ; j'aime ce genre de dessin qui en plus reproduit joliment des lieux connus tels Vannes ou le petit port de Saint-Goustan avec son pont gothique à Auray.

22/05/2016 (modifier)

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Les éditions Soleil ont décidé de recueillir dans cette nouvelle série un récit inédit pour le premier tome mais aussi des BD déjà parues indépendamment en tant que tomes 2 à 8, Le Sang de la Sirène, Le Gardien du feu, Quand souffle le vent des îles et La Légende de la Mort. Ce qui fait le lien entre ces histoires outre leurs auteurs (du moins jusqu'au tome 5), c'est qu'il s'agit d'adaptations de nouvelles ou de récits collectés par l'écrivain Anatole Le Braz ayant toute pour cadre la Bretagne de la fin 19e - début 20e siècle dans une ambiance plus ou moins proche du fantastique. Mon avis ne portera ici que sur le seul premier tome, le seul vraiment inédit. Je n'ai pas lu les séries correspondant aux tomes 2, 6, 7 et 8 et je vous renvoie à la fiche de Le Gardien du feu et Quand souffle le vent des îles pour mon avis sur ces trois albums là. "Jusqu'au bout de la terre" ressemble au départ à un récit de marins bretons. C'est l'histoire d'un écrivain de la ville venue s'imprégner de l'ambiance de la Bretagne et de sa mer. Louant les services d'un marin-pêcheur, il part presque tous les jours avec lui sur son petit voilier. Jusqu'au jour où, un soir de Toussaint, ils trouvent à leur retour un port totalement vide de ses habitants, comme si tout le monde et tous les animaux avaient disparu. L'ambiance bretonne est plutôt bien rendue. Les personnes ne sont pas particulièrement charismatiques et on suit sans déplaisir leur étrange aventure. Comme dans nombre de récits fantastiques similaires, on est avant tout poussé par la curiosité de comprendre ce qu'il peut bien se passer et de voir comment les protagonistes vont réagir. L'ambiance des légendes bretonnes se mêle étrangement à celles de récits post-apocalyptiques plus modernes. Le cocktail fonctionne bien... jusqu'à ce qu'on s'approche de sa conclusion. Et là, je dois dire que j'ai été déçu. J'ai trouvé cette fin trop facile, trop convenue. Je m'attendais franchement à mieux, quelque chose qui irait soit dans la direction de l'envergure imaginaire d'une série comme Seuls, soit vers une conclusion plus proche des légendes bretonnes classiques. En définitive, le graphisme et les deux premiers tiers de l'album m'ont plu, mais le dernier tiers, lui, m'a laissé une impression mi-figue mi-raisin.

12/07/2012 (modifier)

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