Moins d'un quart de seconde pour vivre
Exercice de style en cent strips écrits par Lewis Trondheim à partir de huit cases imposées au départ par Menu qui préfigura la création de l'OUBAPO (ouvroir de bande dessinée potentielle).
BD minimaliste BDs philosophiques Les petits éditeurs indépendants Lewis Trondheim OuBaPo Strips
Cent strips pendant lesquels un type s'interroge. Le tout avec huit cases différentes ! Ca fait réfléchir ! L'auteur a dit: "90% des scénarii ont été écrit pendant que je m'emmerdais dans le train."
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Date de parution | Avril 1996 |
Statut histoire | Strips - gags (strips) 1 tome paru |
Les avis
Nous sommes là en plein dans un exercice d’oubapo – c’est même l’un des premiers albums qui s’en réclame officiellement. Comme pour l’oupus 1 de L'OuBaPo, l’album bénéficie d’une longue et intéressante préface de Noël Arnaud, poète surréaliste, pataphysicien, et directeur à l’époque de l’Oulipo (j’adore tout ce qu’a fait et écrit Arnaud !). Le principe est simple : J.C. Menu fournit 8 dessins ou cases à Trondheim, celui-ci les utilise (sans rien pouvoir changer des dessins), en produisant 100 strips, le tout constituant une sorte d’histoire. Le premier strip disserte sur le hasard, comme le dernier : la boucle est bouclée ! Si le départ est quelque peu laborieux, je dois dire que l’ensemble tient la route, avec quelques passages de Trondheim plutôt drôles, l’ensemble ressemblant à une sorte de traité de philosophie. Trondheim finit par donner aux « personnages » (un bonhomme, une grenouille, un rocher et un cabanon) une personnalité attachante, avec leurs tics et leur mauvaise foi parfois. Un exercice intéressant, qui ouvre la voie à d’autres productions de l’oubapo (voir la série du même nom, et/ou une partie de la production de Trondheim).
Ouvrage oubapien par excellence. Menu dessine 8 cases différentes et Trondheim doit utiliser seulement ces 8 cases au choix et de la manière dont il veut pour raconter des histoires sous forme de strips de 4 cases. Ceux-ci se suivent chronologiquement ou pas. L'objectif est fixé à 100 strips. Passons le fait que ces cases sont assez moches, les histoires de Trondheim sont inégales. C'est toute la difficulté de l'exercice avec ce type de contrainte qui produit des résultats parfois réussis et d'autres fois moins biens. Si vous recherchez de l'humour, ce n'est pas l'album de Trondheim qu'il vous faut, c'est globalement pas très drôle. C'est le genre de bande dessinée construite après un dîner arrosé. J'imagine bien la scène : « tiens je te dessine quelques cases là sur ces serviettes en papier et t'essaies de faire un album avec ».
J'ai souvent ri en lisant les strips de cet album. Plusieurs réparties sont très bien trouvées, mais l'intérêt de 'Moins d'un quart de seconde pour vivre' réside surtout dans l'univers que Trondheim a réussi à créer en moins de 100 strips. C'est vraiment intéressant car on voit vraiment cet univers prendre forme. Au début, les personnages sont vides, mais à la fin ils m'ont semblé si familiers que j'étais triste en lisant le dernier strip car je savais qu'il n'y avait plus d'aventures inédites d'eux. C'est vraiment une expérience unique.
Excellent exercice d'OuBaPo de Trondheim. Menu lui a fait 8 petits dessins (ou cases) sur lesquels il doit s'appuyer pour faire 100 strips de 4 cases. Comme on pouvait le prévoir, l'objectif est atteint avec brio. Les strips demandent un peu de persévérance au départ puis l'univers créé prend de la consistance. Les strips se suivent ou se recoupent à merveille. Je regrette l'absence de fin réelle car l'ensemble fini par former un tout. Je reste quand même bluffer par la performance. Trondheim a un imaginaire débridé et un sens de l'humour que j'apprécie.
J'aime bien les exercices de l'Oubapo et je trouve l'idée de celle-ci plutôt bonne : faire 100 strips différents en utilisant uniquement 8 dessins différents, qui plus est des dessins imposés par un autre. Seulement... Je me suis emmerdé en lisant cette BD. A tel point que je ne l'ai pas terminée. Les strips en question tournent tous autour de questions philosophiques que se posent et rabâchent les personnages. Et ça bavarde, et ça bavarde, mais je ne trouve ça ni drôle ni intéressant. Et quant à l'utilisation elle-même des images et leurs divers collages pour former des histoires en strips, je trouve que Trondheim a depuis fait preuve de largement plus d'imagination et de réussite dans ses récits et son humour.
Ouvrage effectivement intéressant de par sa conception (8 cases dessinées par Menu sont les seuls dessins auxquels à droit Trondheim pour inventer des strips de 4 cases), il s'agit là d'un pur exercice de style, mais assez réussi. On retrouve des préoccupations récurrentes dans l'oeuvre de Trondheim, entre autres la métaphysique, l'absurde, la vie et la mort, présentés de façon décalée incitant donc à la réflexion. De plus, ces 100 strips ne sont pas indépendants, sans toutefois former une histoire, comme c'est le cas pour l'excellent Pays des trois sourires. Les personnages restent les mêmes d'un bout à l'autre, et il est intéressant de voir la façon dont (à l'intérieur du cadre contraignant de cet exercice) ils sont mis en scène. Par contre, je dois faire une petite overdose de Trondheim : on retrouve souvent les mêmes préoccupations, et ça commence à me lasser un peu. Ayant lu ce livre après pas mal d'autres du même auteur, il ne m'a ni trop surpris, ni beaucoup fait réfléchir. Intéressant à plus d'un titre cependant, je lui aurais mis 4, n'était cette petite indigestion.
Grand fan de Trondheim devant l'éternel, il n'avait pas choisi la facilité en s'imposant ce challenge. Au final, une BD pas très riche graphiquement (on peut pas dire que les strips soient très beaux), mais j'ai rarement été autant amené à réflechir avec une BD. Chapeau bas !
Une bd de l'Oubapo! (Ouvroir de bande-dessinée potentielle, le pendant de l'Oulipo de Perec et Queneau!) Bonne idée, l'exercice de style est bel et bien possible en bd. Celui-ci est plutôt étrange d'ailleurs mais nous donne l'occasion d'apprécier la grande vivacité scénaristique de sieur Throndheim qui surprend à chaque case (dèjà vue pourtant). A chaque fois, avec les mêmes images, on est prongé dans un autre délire. Un album impressionant.
A l'image d'un Pérec qui s'imposait des exercices de style dans ses écrits, Trondheim et Menu se sont lancés un défi : cent strips avec seulement 8 cases différentes ! Pari réussi ! Ces strips font sérieusement réfléchir à Dieu, à l'homme, à notre existence... Trondheim est décidement très fort !
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