Thoreau - La vie sublime
Après Nietzsche, Maximilien Le Roy nous prouve une nouvelle fois combien la philosophie d'un homme est intimement liée à sa biographie. Une plongée dans la vie et la pensée d'un philosophe américain majeur !
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune BDs philosophiques Biographies Esclavage [USA] - Nord Est
Mars 1845. Henri David Thoreau est revenu à Concord, Massachusetts, son village natal. Endeuillé par la mort de son frère, lassé des grandes villes et d'une société trop rigoriste pour le laisser pratiquer l'enseignement tel qu'il l'entendait, le poète philosophe a choisi de revenir à une vie simple, proche de la nature, entre les quatre murs qu'il s'est bâti. C'est dans ce cadre qu'il écrira les essais qui feront de lui une des figures marquantes du XIXe siècle américain, dont les idées trouvent encore un écho, chaque jour plus actuel.
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Date de parution | 31 Août 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Quel album superbe, je commence vraiment à devenir fan du travail de Maximilien Le Roy, qui signe ici une biographie parfaite. Le sujet peut sembler sérieux, on associe souvent la philosophie aux réflexions pompeuses et abstraites... il s’agit pourtant ici d’humanisme, tout simplement. Thoreau pose une question légitime : un citoyen du monde doit il supporter un gouvernement dont les lois lui semblent immorales (ici, l’esclavage)... et surtout, comment y remédier ? Militantisme ? Révolution ? A noter une chouette intro de Maximilien, et une interview de Michel Granger en fin d’album (illustrée de superbes photos), qui apportent une profondeur supplémentaire au récit. La narration est aisée et fluide, grâce aux nombreux passages contemplatifs qui devraient ravir les amoureux de nature. Les dialogues philosophiques sont concis, écrits clairement, simplement. La mise en image est absolument sublime. Le message de Thoreau est très moderne, et sonne tellement juste en 2020. Je me retrouve incapable de faire le moindre reproche à cet album... note maximale, donc.
A lire le résumé, c’est le genre d’album qui peut faire peur. Et pourtant… Et pourtant, moi qui ne suis pas plus qu’un autre féru de philosophie, je n’ai pu abandonner ma lecture avant la dernière page. Je dirais même plus : avant la dernière phrase de l’interview qui clôt l’album. J’ai en effet trouvé en Thoreau (prononcez le « th » à l’anglaise) un personnage étonnant, intéressant et attachant (même si certaines de ses facettes le sont moins). Mais surtout, sa vision de la vie et du rôle de l’individu dans la société est incroyablement moderne ! Lecture terminée, je n’avais plus qu’une envie : en savoir plus sur ce personnage. Et c’est là, je pense, l’objectif à atteindre par ce type de biographie, tant il est clair qu’on ne peut résumer une vie et une manière de l’appréhender en si peu de pages. Chapeau bas, donc, à Maximilien Le Roy pour avoir réussi à structurer une biographie qui fait aussi bien comprendre au lecteur les motivations qui ont influencé la pensée d’un philosophe américain relativement peu connu de ce côté de l’Atlantique ! De plus, jamais je n’ai eu l’impression d’être trop inculte pour pouvoir comprendre cette pensée. Le travail de vulgarisation est donc, lui aussi, d’une indéniable qualité. La mise en scène fait appel à plus d’un passage muet qui font ressortir le côté « contemplatif » du personnage. Jamais, d’ailleurs, les planches ne seront surchargées de textes, même dans les passages les plus « bavards » (chose que je craignais quelque peu, je l’avoue). Tout est clair, net et bien synthétisé. Jamais rébarbatif, toujours matières à réflexion. Le dessin, hormis la couverture, n’est pas de ceux qui m’attirent d’ordinaire. Mais, dans le cas présent, j’ai trouvé qu’il convenait parfaitement au récit. Simple, dépouillé mais soigné dans ses aspects naturalistes, il s’appuie sur une colorisation très tranchée qui accentue encore la lisibilité de l’ensemble. Il est clair ici que le dessin sert l’histoire, et non l’inverse. Une très agréable surprise, donc, qui m’a permis de découvrir un personnage sans doute trop en avance sur son temps (et à plus d’un point de vue, encore en avance sur le nôtre, de temps). Et à lire cet album, je comprends mieux les références qui lui sont faites dans un film tel que « Le cercle des poètes disparus ». A découvrir, vraiment !
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