Juarez
Dans le domaine de l’horreur, la réalité dépasse malheureusement souvent la fiction, et les auteurs se sont inspirés de faits réels pour ce one shot racontant l’enquête d’un personnage, menée au cœur des vérités obscures de cette cité mexicaine gouvernée par le crime et l'impunité.
Consensus sur une BD La BD au féminin Mexique et mexicains
Depuis 1993, dans la petite ville frontière de Ciudad Juárez, près de 400 cadavres de femmes ont été retrouvés, et plus de 2000 sont portées disparues. Sûr que ça crée des vocations. Gael Garcia Morales est venu à Juárez pour y retrouver la trace de sa sœur, dont le visage figure parmi ceux des milliers de disparues pour lesquelles les familles désespérées collent des affichettes. Quelques mois plus tôt, elle avait rejoint l’association Esperanza, qui s’oppose aux trafiquants de drogue, aux policiers complaisants et aux avocats véreux pour faire la lumière sur ces assassinats ignobles. Mais Juárez n’aime pas les fouineurs. Certains ont tenté de mener leur propre enquête, on ne les a jamais revus…
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Date de parution | 22 Août 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ciudad Juarez est tristement célèbre pour la violence qui s'y déploie. Violence des cartels de la drogue et nombreux féminicides impunis. Douze ans après la parution de cet album, la situation ne s'est pas améliorée, les "pouvoirs publics " corrompus ne protégeant pas les victimes, issues des populations pauvres. L'arrière-plan est donc à la base très riche pour y développer ce polar. Mais ça ne reste qu'un arrière-plan hélas, au service d'un polar classique, avec une vengeance comme fil rouge. Tout est très classique ici d'ailleurs. Le dessin, fluide et plutôt agréable. Avec tous les clichés du genre, les femmes sont des bombasses et les hommes sont des barraques au visage carré et burins. C'est rythmé et violent, on est prié d'accepter quelques facilités scénaristiques (autour d'Erika et de sa vengeance personnelle par exemple). Rien de transcendant ou de révolutionnaire. Mais ça se laisse lire, on ne s'ennuie pas. Et le retournement final - un peu gros à avaler - pimente un peu le récit. Une lecture d'emprunt, pour amateurs de polars classiques et violents ne cherchant pas l'originalité. Note réelle 2,5/5.
Ciudad Juárez est tristement connue pour sa criminalité (d'où son surnom par les médias de la capitale mondiale du meurtre) et plus particulièrement pour les nombreux meurtres de femmes dans des conditions atroces (4 000 entre 1993 et 2003) qui ont surtout eu lieu dans les années 1990 et au début des années 2000. Avec de telles statistiques, l’album « Juarez » ne sera pas, vous vous en doutez, une bluette à l’eau de rose mais bien polar violant. La criminalité et la corruption pourrissent cette ville frontalière. On ne vit pas à Ciudad Juárez, on survit tant bien que mal. Gael Moralès est à la recherche de sa sœur disparue. Il va devoir plonger dans les bas-fonds sordides de la ville pour connaitre la vérité. Ce qu’il découvre est épouvantable. Les assassinats et les viols sont monnaie courante. C’est pourtant la banalité d’un quotidien de nombreuses personnes. Avant de découvrir le dénouement de ce récit – un peu prévisible - il va falloir se prendre quelques baffes de cet ordinaire basé sur des faits réels. C’est glauque, oppressant, violant et bien noir. C’est l’horreur sur terre cette ville gangrénée par les narcos. C’est rythmé et on ne s’ennuie pas, même si les ficelles utilisées sont bien grosses. Peu de suspens au final. Ca ressemble à un happy end à la « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » Côté graphique c’est correct. Le dessin est réaliste et maitrisé. Rien de bien original au point de grimper au rideau. Visuellement cela le fait. Voilà donc un polar social qui s’inspire d’une réalité abjecte que l’on découvre au fur et à mesure de l’enquête. A lire si cette atmosphère putride ne vous reboute pas.
J'espérais plus de ce one shot dont le thème était original et basé sur des faits réels. Tout le monde, ou presque, a entendu parler de cette ville mexicaine qu'est Ciudad Juarez, dans laquelle des centaines de femmes ont été retrouvées assassinées depuis 1993. D'ailleurs il me semble que ce "phénomène" (si je peux m'exprimer ainsi) continue, car les meurtres n'ont pas cessé comme on peut le lire à la fin de l'album. Alors pourquoi ce récit m'a déçu ? C'est sans doute que j'aurais préféré que l'histoire des "feminicidios" ne serve pas seulement de toile de fond pour une histoire de vengeance, même si j'ai un faible pour ce genre d'histoire. Par contre j'ai été surpris par le dénouement, je ne m'y attendais pas du tout. Sur ce point le scénariste a parfaitement réussi à maintenir le suspense d'un bout à l'autre de son récit. Je suis d'accord avec les autres posteurs qui auraient préféré que le thème principal ne soit pas seulement survolé, comme c'est finalement le cas. Comme l'a si bien dit Mac Arthur une enquête de type journalistique aurait été la bienvenue. Mais bon j'ai quand même passé un bon moment avec ce one shot dont le dessin est très réussi. Je ne connaissais pas ce dessinateur mais je compte bien lire ses prochains albums car son dessin réaliste a réussi à rendre ma lecture plus agréable encore. Je conseille donc la lecture de ce one shot aux personnes qui n'avaient jamais entendu parler de la capitale du crime. Quant aux autres, ils seront peut-être déçus par ce récit finalement pas si original que cela.
On nous parle souvent de Chicago, de Washington, ou de Marseille comme de villes très dangereuses, moins de Ciudad Juarez. Sous la forme d'un thriller relativement classique, la scénariste Nathalie Sergeef propose donc de nous révéler cette ville... L'ensemble est assez bien raconté, on sent l'envie de faire passer pas mal d'informations sous forme de fiction. Je pense qu'il aurait fallu faire un peu plus de passages d'ambiance, pour montrer ce que celle-ci a de menaçant, surtout pour la gente féminine. Côté dessin je trouve le boulot de Corentin Rouge vraiment bon ; peu de déchets, peut-être encore un peu de boulot sur l'expression des personnages. On sent l'influence de Jean Giraud, et de son père Michel Rouge. Vraiment un plaisir pour les yeux. Un bon thriller, dont le sujet est réel...
J'ai entendu parler de cette ville au Mexique où les disparitions des femmes avoisinent des chiffres si impressionnants que l'on a de la peine à y croire. Et pourtant, il s'agit bien de la ville la plus dangereuse au monde surtout pour les femmes. La corruption a gangrené tous les niveaux de l'administration et de l'appareil d'état offrant une véritable impunité au crime. Une véritable guerre fait rage. C'est dans ce contexte qu'intervient cette histoire inspirée de faits réels. Cette bd nous fait prendre conscience de comment cela se passe au Mexique. La libération récente de Florence Cassez nous a rappelé à cette réalité. Les enlèvements sont fréquents et les meurtres également. L'originalité sera dans la chute finale de ce one-shot. Il est vrai que je me suis posé une question au tout début qui aurait pu me mettre sur la piste. A lire malgré de grosses ficelles.
Une belle surprise que ce bouquin dont je n'attendais rien. Sur la forme déjà, comme évoqué par Mac Arthur, rien à dire sur la qualité. Grand format, nombre de pages important, papier et cartonnage haut de gamme, c'est du tout bon et ça vaut le billet. Le dessin de la couverture est magnifique. C'est un pur chef d'oeuvre. A l'intérieur, on a un trait de très grande qualité mais plus classique et plus tranché. Ca reste malgré tout dans le haut du panier de ce type de graphisme. La mise en couleur est bonne et restitue bien l'environnement même si certains aspects auraient mérité meilleur sort, je pense ici au désert que j'aurais volontiers vu jouer un rôle plus important. C'est sur le scénario que j'ai été le plus chagrin. Je suis assez dubitatif. C'est pas mal, l'histoire se lit bien, la narration est excellente, bref on a droit à un livre bien écrit. Pour autant, au fil des pages, j'en attendais de plus en plus et l'orientation que prend le scénario ne me satisfait qu'à moitié. J'aurais aimé quelque chose de plus ambitieux notamment sur la dénonciation à la fois de la mafia mais sur les politiques sociales etc... Il y avait un terreau pour faire une très belle oeuvre. Au fil des premières pages, on s'y attend et au final on a juste droit à un règlement de compte mafieux et à une vengance froide. Je reste vraiment sur ma faim. D'autant qu'à certains moments on voit le truc partir (l'implication politique, la chirurgie esthétique....) mais ça revient rapidement sur les rails d'une histoire banale. Malgré tout, la qualité de l'ensemble reste là et ça peut s'acheter. Spoiler Le personnage de Gael donne dès la première page la réponse à son enquête ou du moins son implication... dommage. Fin Spoiler
En partant d’une solide base historique toujours d’actualité (une vague de meurtres et d’enlèvements impunis de jeunes femmes mexicaines dans une région frontière entre le Mexique et les Etats-Unis), Nathalie Sergeef nous conte une histoire de vengeance. Si j’ai été surpris, intéressé, révolté par la toile de fond, le mélange de fictif et de documentaire me laisse le cul entre deux chaises. Mais le récit est bien construit, même dans sa partie fictive. Ce n’est guère original mais agréable à lire. Le trait de Corentin Rouge est, lui, bien moins nuancé à l’intérieur de l’album que sur la très belle couverture. Son style est cependant très lisible et s’adapte bien à ce genre de récit policier. Au final, l’album est plus que correct à mes yeux mais il manque un peu d’émotion et/ou d’originalité pour totalement me séduire. Quant à la toile de fond, j’aurais préféré la voir traitée d’une manière plus journalistique. Ceci dit, le simple fait de découvrir cette choquante réalité grâce à cet album est déjà un motif de satisfaction : je mourrai un peu moins con. Enfin, le prix s’explique par le nombre de pages. De ce point de vue, on n’est certainement pas volé.
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