Le Singe de Hartlepool

Note: 3.89/5
(3.89/5 pour 44 avis)

2013 : Prix Canal BD Une anecdote historique où la bêtise part gagnante.


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Angleterre BD à offrir Gobelins, l'École de l'Image Iles Britanniques Les prix lecteurs BDTheque 2012 Les Singes Mirages One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée Procès

En pleine guerre napoléonienne, un navire français fait naufrage au large de Hartlepool. Parmi les débris, un seul survivant : un chimpanzé, mascotte de l'équipage portant l'uniforme tricolore. Mais, dans ce petit village d'Angleterre, où personne n'a jamais vu de Français, l'animal correspond assez bien à l'idée qu'on se fait de l'ennemi. Aussitôt, le singe est traîné en justice, accusé d'espionnage...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Septembre 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Singe de Hartlepool © Delcourt 2012
Les notes
Note: 3.89/5
(3.89/5 pour 44 avis)
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06/09/2012 | Miranda
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Par Titanick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Quelle horrible histoire ! Dites-moi que ce n’est qu’une légende locale et qu’elle n’a pas le moindre fond de vérité. J’aurais aimé croire, mais malheureusement sans conviction, qu’il n’est pas possible de trouver tant de bêtise chez l’être humain. Notre pauvre singe fait donc les frais d’une ignorance crasse et d’une xénophobie sans limite. Et si l’intrigue se passe à l’époque napoléonienne où l’ennemi du Français est l’Anglais, et vice-versa, la xénophobie ambiante se retrouve partout et toujours et surtout aujourd’hui, l’ennemi est à adapter suivant les circonstances. Histoire horrible donc, mais histoire drôlement bien racontée. On sent bien l’animosité des villageois qui s’exacerbe avec l’effet de meute. Et tous les efforts des quelques personnes sensées n’ont plus aucune prise sur leurs esprits enflammés par la haine. Bravo aux auteurs d’avoir réussi à raconter tout ça avec beaucoup d’humour et autant de fluidité. En ouvrant la bd, je n’étais pas fan du dessin. Et finalement, je n’en imagine plus un autre, il colle trop bien à l’histoire. Ces trognes sont vraiment trop expressives, c’est de la belle ouvrage. À lire et à faire lire.

21/10/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Publié il y a maintenant huit ans, « Le Singe de Hartlepool » est l’album qui a révélé Jérémie Moreau, un peu sans doute grâce à la participation de Wilfrid Lupano au scénario. Et on le comprend aisément à la lecture ! En effet, force est de constater que l’alchimie entre les deux auteurs a parfaitement bien fonctionné. Lupano a construit un récit captivant et fluide en se basant sur un fait réel terrible et édifiant, où la réalité dépasse la fiction. De nos jours, on a un peu de mal à comprendre comment, il y a 200 ans, les habitants d’une petite ville ont pu se mettre d’accord pour condamner un singe à mort en le prenant pour un humain… Il n’en reste pas moins que depuis, l’événement est entré dans la légende de Hartlepool et fait la fierté de la ville, allez comprendre… Moreau quant à lui a su retranscrire le propos à l’aide d’un trait original, vigoureux et expressif, dans un esprit très « cartoon », avec des personnages haut en couleurs, des « gueules » souvent effrayantes où semblent macérer la bêtise et l’ignorance, plus simiesques que le protagoniste principal, le fameux singe du titre. Et l’on se surprend à penser que si l’évolution de Jérémie Moreau vers un graphisme plus pictural – l’auteur aime manier la couleur, et ça se voit —, avec La Saga de Grimr et Penss et les plis du monde, est une démarche digne de respect, on aimerait aussi le voir opérer une sorte de « retour aux sources ». Dans ses deux dernières œuvres, l’auteur fait la part belle aux paysages et à une nature omniprésente et toute puissante, et c’est plutôt réussi, au détriment des personnages qui semblent moins aboutis, ce que l’on peut légitimement regretter à la lumière du « Singe de Hartlepool ». La réussite de cette œuvre réside dans le fait d’avoir actualisé une « légende » locale en apparence anodine et amusante pour les enfants et les touristes, en la transformant en farce grotesque assez peu reluisante pour le genre humain dans son ensemble. Fable puissante sur l’effet de meute et la cruauté qui en résulte, « Le Singe de Hartlepool » devrait faire réfléchir chacun d’entre nous, à l’heure des réseaux sociaux où un simple mauvais buzz non vérifié peut se révéler psychologiquement destructeur pour celui ou celle qui en est la victime. Une thématique par ailleurs chère à Jérémie Moreau et qui traverse ses deux derniers albums.

03/10/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cette BD devrait être inscrit au patrimoine mondial qui dénonce la connerie humaine, il devrait être obligatoire de le lire au cours des années de collège ou de lycée. Sur la masse on peut espérer que certains en sortiraient un peu moins cons, mais comme disait l'autre:" Je rêve!" Nonobstant ce petit agacement, que dire chers collègues que vous n'ayez déjà dit dans ces colonnes? Magnifique pamphlet contre la connerie humaine avec un dessin pas si approximatif qu'il n'y paraît, je découvre à l'occasion J. Moreau qui m'a donné envie de suivre ses travaux futurs. Quand à Lupano il sait de manière très subtile vous scotchez à son histoire par des petits détails mais qui mine de rien s'enchainent comme une mécanique d'horlogerie. Bon! ben excellent, y a rien à jeter, Achetez, Offrez, faites connaitre.

15/05/2015 (modifier)
Par dut
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Une vraie belle surprise cet album ! J'ai découvert cette BD grâce au prix des libraires Canal BD, et je ne suis pas déçu d'avoir écouté le conseil de mon libraire ! J'avoue aussi ne pas connaitre les œuvres de Wilfrid Lupano, mais à force d'en entendre parler, je vais m'y pencher plus sérieusement... Parlons de l'histoire, c'est tiré d'une légende et même si la moitié des faits est véridique, ça reste limite incroyable, mais ça rend l'histoire plus forte ! Ça montre bien la bêtise humaine, la cruauté qu'engendrent le nationalisme en temps de guerre et, aussi, le manque d'instruction (faut bien le dire : ce sont des bouseux :)). Certains passages sont assez savoureux (le procès en autres), les dialogues sont excellents, les dessins un peu déroutants au départ, mais finalement agréables et servant bien l'ambiance de ce bled paumé et les personnages. Vraiment une chouette lecture que je conseillerais à tous !

12/06/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J'avais ouvert brièvement cet album dans une librairie à sa sortie, et l'avais rapidement refermé, pas attiré par le dessin. Et j'y suis revenu, en passant outre: bien m'en a pris ! En effet, une fois dedans, j'avoue avoir été plus que convaincu par le dessin de Jérémie Moreau, par ses qualités propres, mais aussi parce qu'il est parfaitement adapté au scénario. Le scénario de Lupano, justement, est bien bâti. Qu'il se soit inspiré d'un fait réel importe peu. Sorti de l'histoire ou de son imagination, il est fluide et plein de fraicheur. L'album traite de la bétise humaine, et de certaines de ses manifestations les plus absurdes et méchantes, le racisme, la xénophobie. Que ce soient l'officier français au début, puis les habitants de Hartlepool ensuite, les péroraisons des forts en gueule, assénant leurs sentences avec la force et l'assurance des abrutis, tous sont bien campés, et l'ensemble est jubilatoire ! Pas ou peu d'incohérence, on veut bien croire à la confusion entre un singe et un Français. Quant au procès du singe, il est crédible ! Au Moyen-Âge, plusieurs animaux ont été jugés en tant que tels (dont une truie, qui aurait avoué ses péchés !). Au final, c'est une histoire intemporelle, et une lecture très plaisante: un excellent one shot à lire absolument !

02/02/2013 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Tiens ? Je me rends compte qu'à part cet album (maintenant lu), je ne connaissais pas l’œuvre du très célèbre Lupano. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça donne envie de s'y plonger plus en profondeur. En effet, cet album est une véritable réussite, tant au niveau du graphisme que du scénario. L'histoire, adaptée d'une légende anglaise datant de l'époque napoléonienne est formidablement bien travaillée pour nous donner un conte cruel, rempli de dialogues bien sentis, de situations cocasses et de très bons moments, le tout mâtiné d'humour noir, très noir. J'ai beaucoup aimé, cette histoire qui reflète la bêtise et l'absurdité de l'homme. En plus, grâce à la chute magnifiquement bien trouvée, l'album arrive à bien retomber sur ses pattes (le cadre spatio-temporel du récit est vraiment bien réfléchi ; quel plaisir à lire). Le dessin, quant à lui, résolument moderne, me plait beaucoup. Dans un style proche de celui de Rabaté, c'est le genre de dessin, soigné et lâché en même temps, qui, même si je trouve est un peu brouillon, est extrêmement esthétique (les visages sont très drôles, l'encrage très sympa et les couleurs magnifiques). Un one-shot récent à lire.

24/01/2013 (modifier)
Par moreau
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

C'est un one-shot, (agréable en cette époque de séries !) dont le sujet à la fois drôle et sérieux détonne dans les projets actuels. Pendant les guerres napoléoniennes, les habitants d'un petit port anglais trouvent sur la plage les débris d'un navire français qui a coulé et... un être vivant : un singe habillé en soldat, la mascotte de l'équipage. Comme ils n'ont jamais vu de Français et que ce singe correspond tout à fait à l'idée qu'ils en ont, ils vont l'arrêter, le juger.... Le scénariste a su donner vie à cette histoire en l'enrichissant avec style ! Vocabulaire truculent ! Et en pointant en même temps l'absurdité des hommes en général. Quant au dessin, crayonné, hachuré, il accompagne le scénario avec classe, lui donnant vie, faisant des personnages des caricatures grotesques. Le dessinateur, 25 ans, est un fan de dessin. C'est sa première BD.

15/01/2013 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Excellent ! J'avais lu plein d'avis positifs sur cette histoire et j'avais donc décidé de la mettre sur ma liste de BD à offrir à Noël et comme je suis quelqu'un de consciencieux, je contrôle la qualité avant de faire les paquets cadeaux... Je n'ai pas été déçue, loin de là. Le dessin n'est pas vraiment ma tasse de thé (ah ah ah) mais l'histoire est un petit bijou. Basée sur une légende datant de l'époque des guerres napoléoniennes, elle nous raconte comment un singe, mascotte d'un navire français ayant échoué au large des côtes de ce petit village anglais, a été pris pour et jugé comme un français simplement parce qu'il portait un uniforme français et parce que les villageois ignoraient complètement à quoi pouvait ressembler cet ennemi juré. J'ai eu deux coups de cœur dans cette BD. Le premier est pour le vieil ancien combattant, cul-de-jatte depuis des années, qui est blessé lors de son attaque au canon de la prison du singe et qui, quand on lui demande comment ça va, répond "je ne sens plus mes jambes" (mouarf). Le second est pour le "clin d’œil" de la page 91, même s'il est certainement fantaisiste, il est très sympathique et clôt admirablement bien l'histoire. A offrir ou à se faire offrir sans hésiter.

02/12/2012 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Ce sont les différents avis très positifs postés sur ce présent site qui m’ont donné l’envie de découvrir « Le Singe de Hartlepool ». Après lecture, je confirme tout le bien que les autres bédéphiles ont relevé sur cette bande dessinée. « Le Singe de Hartlepool » est une histoire extrêmement loufoque qui s’est réellement déroulée au début du XIXème siècle pendant le règne de Napoléon 1er. Je ne vous raconterai pas davantage la trame de cette aventure. Sachez toutefois que ce récit nous conte la bêtise humaine dans toute sa splendeur ! A la décharge des protagonistes qui ont participé à cette anecdote, l’époque à laquelle se déroulait cette histoire n’était pas du tout propice à une belle information et par conséquent, la population n’était pas aussi instruite que nous le sommes de nos jours mais… quand même ! Je tombe des nues ! Vu son thème, cette histoire aurait pu être racontée d’une manière dramatique mais le scénariste nous la présente finalement avec des moments assez comiques grâce à la présence de personnages enfantins. Ce choix de la part de Wilfrid Lupano est assez justifié car ça dédramatise le récit sans pour autant que ça soit hilarant et ça nous permet de suivre les péripéties des principaux protagonistes avec intérêt et avec plaisirs malgré tout. Au final, le lecteur se retrouvera face à une histoire dynamique et très intéressante à suivre, bien aidée par le bon coup de crayon de Jérémie Moreau. Je trouve que le style de ce dessinateur se rapproche énormément de David François, auteur de « De Briques & de Sang ». C’est un coup de patte qui j’apprécie beaucoup parce qu’il m’apparaît personnel et très expressif, ces qualités vont –à mon avis- très bien avec ce récit riche en scènes muettes. En plus, la narration m’est apparue irréprochable : je n’y ai ressenti aucun ennui de lecture et aucune incompréhension à son feuilletage. La mise en couleurs ne souffre d’aucun défaut, elle s’accroche avec efficacité à l’intensité dramatique de chaque scène. « Le Singe de Hartlepool » est une anecdote historique telle que je les aime : intéressante historiquement et reflet des mœurs de l’époque. C’est le genre de récit qui peut être mis en avant dans un programme scolaire afin de nous faire comprendre à quel point l’homme peut en arriver à se ridiculiser et peut nous permettre à travers son exemple de mieux nous « comporter » si nous nous retrouvons devant ce même genre de situation à l’avenir. Cette bande dessinée s’inscrit dans la même veine que le one shot « Malet » de Nicolas Juncker qui utilise une anecdote pour nous plonger dans un passage de notre histoire avec gravité, humour et intérêt. Bref, une réussite !

18/10/2012 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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« Un groupe de loups, c'est une horde. Un groupe de vaches, c'est un troupeau. Un groupe d'hommes, c'est souvent une bande de cons. ». Cette phrase tirée du chat de Geluck résume bien la tragique histoire magistralement mise en scène par Wilfried Lupano et en image par Jérémie Moreau. Petit bijou en un tome, adapté d'une légende trainant de-ci de-là le long des côtes anglaises, qui verra un pauvre singe faire office de paratonnerre à la haine et la folie des hommes. Cette consternante réalité due à la bêtise, l'ignorance et la peur de l'autre nous rappelle que cette violence latente n'est pas née d'hier, et l'actualité de ces derniers jours à propos d'un navet américain sur l'islam ne peut que me conforter dans cet opinion... Et c'est le talent de Lupano qui fait la différence. Loin de tomber dans le conte philosophique à 2 balles, il sait de par ses personnages et la structuration de son récit éviter une déroute à la Trafalgar. Ajoutez une petite surprise finale qui remets cette tragédie dans une nouvelle perspective, et le tour de force est joué ! Et puis, y'a le dessin de Jérémie Moreau. Auteur inconnu au bataillon pour ce qui me concerne, mais quelle énergie et expressivité dans son coup de patte ! On sent déjà le caractère et la singularité du trait qui devrait le mener bien loin s'il continue comme ça ! Il joue merveilleusement des cadrages et de la lumière de sa couleur pour intensifier le récit et la dramaturgie de certaines scènes. Ses personnages sont tout aussi plein de vie que de connerie et ça déborde dans tous les sens, jusqu'au non-retour... Bref, une BD surprenante et pleine de force doublé d'un pamphlet contre la connerie humaine. A découvrir sans tarder !

14/09/2012 (modifier)