Le Destin des Algo-Berang
Avec Le Destin des Algo-Berang, Djian (notamment scénariste du Grand Mort) et Claude Pelet, codessinateur du tome 2 de Sasmira, retracent le lien mortel entre deux familles du XIXe siècle. De l’amitié à la haine, en passant l’amour et le crime, sur fond de complot ésotérique.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Esotérisme Jean-Blaise Djian Paris
Paris, 1832. Les Algo-Berang et les Delostange, deux familles bourgeoises, deviennent voisines dans un bel immeuble situé rive gauche. Ils ne tardent pas à devenir très proches : les enfants ont sensiblement le même âge, les épouses s’entendent à ravir, et les maris s’incluent dans leurs cercles d’influence respectifs. Mais lorsque les parents Algo-Berang décèdent coup sur coup suite à un accident et un suicide, leur fille a de graves soupçons sur la cause de leur mort. Se pourrait-il que cette famille qui leur est si proche et si bienveillante soit la cause des drames qui les accable ?
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Date de parution | 29 Août 2012 |
Statut histoire | Série abandonnée 1 tome paru |
Les avis
Pour ce qui est du contexte historique dans lequel se situe le récit, ne cherchez pas : c’est une uchronie. Non, il n’y avait pas de président de la République élu pour sept ans en France en 1832 mais peu importe. L’histoire est intéressante, complexe sans trop. On la suit facilement et les personnages se dévoilent petit à petit. Qui sont les mystérieux voisins des Algo-Berang ? Dans quelles affaires troubles a trempé Edmond Algo-Berang ? Toute la famille Delostange fait-elle partie du complot ? De multiples portes sont entrouvertes pour une suite prometteuse… qui, je viens de le voir, n’arrivera pas. A moins que… Le dessin est beau, les vues de Paris et les intérieurs bourgeois sont bien rendus et l’ambiance est là.
Une série qui démarrait pas trop mal, mais qui n'a pas su trouver son public, et a été abandonnée dès le premier tome. On était dans une Paris un peu fantasmée, probablement uchronique, une sorte de synthèse de ce qu'a pu être la ville, mais aussi le pays au long du XIXème siècle. Au final ce choix de partir dans le fantasme n'avait pas d'importance, car la narration était plutôt linéaire, on comprenait assez facilement les tenants et les aboutissants de la société secrète qui voulait infiltrer les hautes sphères de la finance et du pouvoir. Claude Pelet avait mis sa plume élégante au service du scénario de jean-Blaise Djian, mais le début était un peu poussif, je trouvais son trait moins fin que pour Sasmira. Par la suite on le sent plus à l'aise, même si j'avais encore des réticences au sujet des visages de ses personnages. Un beau gâchis...
Il a fallu que je me renseigne un peu pour réaliser que cette série n'avait pas pour cadre un Paris historiquement correct. En effet, l'action est sensée se dérouler dans les années 1830 dans une république française dont le président s'appellerait Léon Violet et où une société secrète chercherait à restaurer la monarchie. Sauf qu'à l'époque c'était encore le Roi Louis-Philippe 1er qui était au pouvoir et la monarchie n'allait disparaître que quinze ans plus tard. De même, il est fait référence à un scandale financier rappelant celui de Panama alors que ce dernier s'est déroulé dans les années 1890. Du coup il parait un peu étrange que les auteurs aient choisi de présenter leur action dans un Paris imaginaire des années 1830 alors que rien ne paraissait empêcher de le situer sur la fin du 19e siècle. Pourtant ce choix apporte un certain charme car ce Paris à demi-imaginaire est plein d'élégance et intéressant sur le plan des mœurs, de l'habillement, etc. Mélange de mode Restauration et des prémices de la révolution industrielle, il est intéressant et tout à fait crédible. C'est donc dans ce cadre que nous allions suivre une famille de petits bourgeois prise à son insu dans la tourmente des discrètes manipulations d'une société secrète royaliste. Un père banquier obligé de faire un gros emprunt suite à un mauvais investissement, une gentille femme au foyer, un fils et une fille qui tiennent beaucoup l'un à l'autre même si la fille est tombée amoureuse du fils des nouveaux voisins. Et ce sont justement ces nouveaux voisins, à priori respectables et très vite grandement appréciés par cette bonne famille, qui seront au cœur des tourments qui vont les frapper. Le dessin réaliste de Claude Pelet est de très bonne facture. C'est un travail soigné et détaillé. Il est à l'image du scénario qui est réfléchi et réaliste. Outre la plongée réussie dans ce Paris faussement historique, on suit avec curiosité les intrigues de cette société secrète qui manipule le naïf banquier. Et on suit l'évolution des sentiments de la fille de ce dernier. C'est intéressant et bien mené mais les choses prennent un peu trop de temps à se mettre en place. On en reste quand même à se demander où toutes ces manipulations veulent en venir. Pourquoi une telle infiltration qui s'étale sur des années ? Et malheureusement, on ne le saura pas puisqu'il n'y aura pas de suite. Du coup, alors que je l'aurais lue avec curiosité, là je reste frustré et un peu déçu.
Le début de cette lecture m'a paru difficile. Sans crier gare, on entre dans une pure uchronie où la France de 1832 est dirigée par un Président de la République devant faire face à du terrorisme pour un retour à la monarchie. C'est dans ce contexte politique qu'on va suivre le destin de deux familles de bourgeois : les Algo-Berang et les Delostange. L'une des familles va se servir de l'autre pour accomplir une sombre machination sur fond de loge maçonnique. La couverture fait d'ailleurs très ésotérique et donne un aspect un peu trompeur sur l'oeuvre. Au final, on aura une saga familiale plutôt réussie sur un fond historique intéressant. Le scandale de Panama est évoqué indirectement. Il y a plein de détails qui rappelleront la vraie histoire. On suivra avec grand plaisir ce thriller qui nous plonge dans l'ambiance XIXème siècle. Un mélange de force et de délicatesse au niveau du dessin. On attend la revanche de l'une des deux familles. Du fait de l'abandon de la série, je ne conseille bien évidemment plus l'achat.
Un bon premier volume. Malheureusement, on en restera là puisque Glénat a décidé d'abandonner la série. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'en déconseille l'achat. L’histoire est assez classique (une secte secrète aux multiples ramifications tente de bouleverser l’ordre établi) mais bien menée. La narration est fluide, les événements s’enchainent avec une logique dramatique bien dosée et ce tome se clôt sur un moment charnière qui me donne vraiment envie de connaître la suite (qui ne verra jamais le jour). Le dessin de Claude Pelet m’a, par contre, un peu déçu. Je m’étais habitué à l’excellence des planches dont il est l’auteur pour « Sasmira » et j’ai trouvé ici un trait plus simpliste. Ceci dit, c’est toujours très bien dessiné mais plus aussi soigné dans les détails. Voilà ce qui arrive quand on habitue son lectorat à la perfection… Cette série ressemblait donc à un gros blockbuster, efficace à défaut d'originalité, soignée mais sans une recherche maladive de perfection. Les chiffres de vente m'ont malheureusement donné tort...
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