Un peu de bois et d'acier
L'histoire d'un banc, un simple banc public qui voit défiler les gens à travers les heures, les jours, les saisons, les années... Ceux qui passent, qui s'arrêtent, d'autres qui reviennent, certains qui attendent...
BD muette Chabouté Les prix lecteurs BDTheque 2012
Le banc devient un havre, un îlot, un refuge, une scène... Un ballet d'anonymes et d'habitués évoluant dans une chorégraphie savamment orchestrée ou les petites futilités, les situations rocambolesques et les rencontres surprenantes donnent naissance à un récit drôle et singulier. Chabouté tisse avec brio une histoire où plane la magie d'un Tati, agrémentée d'un soupçon de Chaplin, quelques miettes du mime Marceau et d'une pincée de Keaton ... 330 pages d'une aventure dont le héros est un banc, un simple banc public... Juste un peu de bois et d'acier...
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 12 Septembre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Chabouté me semble un auteur aimant l'exercice de style. J'avais déjà lu cette BD il y a quelques temps mais c'est en en faisant enfin l'acquisition que je me suis rendu compte que je connaissais l'histoire (si tant est qu'on puisse parler d'histoire). Et je ne regrette pas du tout mon achat ! C'est une BD au concept clé : voir toute la vie d'un banc, les petits moments échangés et les humains qui passent par lui. Ca commence par des enfants qui inscrivent leurs initiales, puis on passe sur les années successives, que l'on comprend par certains personnages qui vieillissent. C'est une très belle BD sur le temps qui passe, sur les départs et les changements. Plusieurs histoires sont touchantes et un peu triste, certaines sont drôles et quelques moments m'ont fait éclater de rire. Mais c'est surtout une longue suite de rencontres : le banc est le lieu de sociabilité par excellence, cet endroit où l'on peut s'asseoir et rencontrer du monde. Je trouve qu'au cœur du récit se trouve ces rencontres et ces échanges qui passent par le regard, l'attitude. Ces petites histoires de personnages qui se retrouvent successivement pour des dénouements sympathiques. Je suis franchement conquis par ce récit, certes trop vite lu à mon gout (les planches muettes s'enchainent bien vite) mais qui raconte quelque chose de simple et de touchant. C'est un exercice de style réussi, à mon gout. On peut trouver l'ensemble trop mou ou trop gentil, mais je trouve que l'idée est menée d'une main de maitre et je retiens cette sensation d'humanité qui prédomine, ces rencontres heureuses et ces petites histoires touchantes. Une vraie réussite !
Chabouté réussit l’exploit de développer sur plus de 300 pages une histoire muette autour d’un simple banc, montré en plan fixe (seules les dernières pages changent de « point de vue », alors que notre banc a lui aussi changé d’emplacement et de propriétaire). Présenté comme ça cela pourrait paraître chiant, mais non en fait. Nous voyons le banc, et devant lui défile une multitude de personnages, durant plusieurs mois. Personnages récurrents, qui passent et repassent en introduisant ainsi des saynètes teintées parfois d’humour, de poésie. Un peu comme pouvait le faire le Cirque Plume. Car le banc est à la fois décor et scène, voire personnage principal ! Quasi absence de décor et de réelle intrigue (même si la fin éclaire joliment les premières cases), mais le dessin de Chabouté (un Noir et Blanc classique et pur) est vraiment chouette, très fluide et agréable, comme cet album, qui se feuillette rapidement, mais avec plaisir. Note réelle 3,5/5.
Chabouté raconte l'histoire muette d'un banc public. Oui, mais pas que. Narrativement, on découvre aussi l'histoire des individus qui le croise, qui s'en approche, qui l'entretient et qui l'utilise. Je trouve assez fascinant de découvrir ces vies sans aucune écriture et (seulement) à travers le quotidien de chaque personnage, que je me suis plu à suivre et surtout à deviner leurs personnalité profonde ou enfouie. Le découpage des scènes est très bien exploité pour donner malgré tout du mouvement au seul et unique environnement que l'auteur a décidé de nous montrer. Ce sont comme des photographies prises en rafale, 1 cliché par 2 secondes. Cet objet, mort par définition, attise malgré lui beaucoup de vies autour de lui et c'est ce qui donne tout le caractère poétique au récit. Certaines scènes narratives sont vraiment bien trouvées, quand d'autres sont un peu plus attendus. Normal, le récit se veut tous sauf pompeux, il est bien question de mettre en avant le quotidien de tous à travers une observation simple et humble. C'est du brut. Le trait de Chabouté me convainc toujours autant. Je me suis moins attardé dessus à cause de la forme graphique et je dois avouer que les différents personnages ne sont pas extrêmement différents entre eux, physiquement (et quel que soit le genre). Je ne sais pas s'il y a une raison à cela, mais ça m'a semblé un petit peu dommage. Un travail audacieux vraiment réussi, à nouveau l'auteur réussit pour moi à démarrer et finir une histoire avec poésie (et optimisme ici). Je conseille la lecture, cela devrait plaire facilement aux aficionados, on reconnaît la patte de l'auteur sur tous les plans. 3,5/5
Le graphisme de Chabouté se reconnaît immédiatement avec, comme Comès ou Marc-Antoine Mathieu, que du Noir, ou que du blanc ; ce n'est donc pas du Noir & Blanc, mais du Noir ou Blanc. Jamais de gris ! L'impact visuel de ce tout blanc ou tout noir est comme à son habitude chez cet auteur, très réussi, et percute efficacement. Une des histoires le plus optimistes de l'auteur, avec la vue pendant toute le livre épais, de ce qui se passa autour d'un même banc depuis sa création jusqu'à sa fin de carrière. C'est osé d'en faire un sujet de BD, et la mayonnaise prend. Avec les choses les plus simples de la terre, le quotidien de tout un chacun. Ici, pas besoin de vampires, de sorcelleries, d'extra-terrestres, de super-Héros, de presque super héros, de délires spatio-temporels, de trolls, et que sais-je encore, de tout l'arsenal du mauvais scénariste qui ne sait plus rien pondre comme scénario, sans ces artifices à deux balles. Ici, c'est du talent brut ! Le talent du vrai alchimiste qui vous fait de l'or avec trois fois rien ! Le seul reproche qui empêche un bon 5 * ; on a peine, en tant que lecteur, à s'attacher au personnage principal de l'histoire ... un banc public ! Bravo encore une nouvelle fois, Mr Chabouté ! Vous êtes un courant d'air frais dans l'univers de la BD !
L'exercice était un peu difficile à savoir faire une bd de 328 pages sur un banc communal en bois. On va voir défiler des dizaines de personnages qui vont vivre leur instant assis sur ce banc à moins que cela ne soit le chien qui passe faire ses besoins. Les plans seront fixes avec pour consigne l'apparition de ce banc qui sert d'abri ou de refuge le temps d'une pause. J'ai bien aimé le début et la fin qui marquent une petite histoire assez gentillette sur le fait que des objets bien anodins peuvent être chargés de valeur sentimentale. Pour autant, c'est long comme un exercice et il faut bien passer le temps. La vie de ce banc ne sera guère trépidante par moment. Bref, cela devient un peu lassant voire bancale sans mauvais jeux de mots... Le graphisme est toujours aussi sublime chez cet auteur que j'affectionne. Pour autant, cela ne sera pas mon oeuvre préférée. Cela se rapproche d'un îlot de bonheur avec toujours la même poésie d'âme.
2.5 Une chose est sûre : cet album de Chabouté détient un concept original, la vie de tous les jours vue par un banc de parc. On croise plusieurs personnages dont certains reviennent plusieurs fois au cours de l'album. Le récit a un côté sympathique et certains passages m'ont touché, mais la plupart du temps j'étais plutôt indifférent par ce que je voyais et vers le milieu de l'album je ressentais un certain ennui et j'étais bien content lorsque c'était fini. Cela reste tout de même une idée intéressante et je me demande si j'aurais aimé s'il y avait de la parole. Le dessin de Chabouté est toujours bon et ses visages représentent très bien les émotions des personnages.
On n'a plus besoin de présenter Christophe Chabouté , tous les amateurs de bande dessinée ont sans doute lu au moins une de ses œuvres ou ils ont évidement entendu parler de lui et d'une manière positive, bien entendu. Cet imposant one shot est une réussite. D'abord je vais parler du dessin qui est toujours aussi beau. Il est tellement réaliste qu'on ne peut que l'apprécier. Le noir et blanc est toujours aussi bien maîtrisé par l'auteur. Mais peut-on dire quelque chose de négatif en ce qui concerne l'utilisation du noir et blanc par Chabouté ? Je ne pense pas et personne ne dira le contraire (en tout cas pas ceux qui connaissent son superbe travail dans ce domaine). Maintenant si on en venait au scénario de cet album. C'est sans doute l'adjectif "original" qui vient tout suite à l'esprit quand on veut parler de l'histoire de ce one shot . Il est sûr que raconter l'histoire d'un banc n'est pas chose courante. J'étais un peu sceptique en commençant ce récit , car le résumé de l'histoire ne m'avait guère emballé . Mais Christophe Chabouté réussit toujours à me surprendre et finalement cet album m'a envouté . L'auteur nous permet de suivre les histoires de plusieurs personnages qui se succèdent sur le même banc public, durant plusieurs années et sans le moindre texte . Alors là je dis "bravo" Monsieur Chabouté. On finit par s'attacher à toutes ces personnes même si elles n'ont pas des vies trépidantes , mais il y a au moins un de ces personnages dans lequel chaque lecteur peut se retrouver . L'auteur arrive à nous tenir en haleine avec des événements "banals" mais qui peuvent arriver à la plupart d'entre nous. Chabouté a même réussi à me surprendre avec la chute de cet album qui à mon goût est loin d'être inintéressante. C'est sans doute pour cela que j'ai beaucoup apprécié ce one shot et que je recommande sa lecture et même son achat.
Je ressors une nouvelle fois déçu de la lecture d’une Bd de cet auteur. J’adore Chabouté, j’ai lu et possède toutes ses productions. Pour moi, cet auteur a atteint son apogée avec « Tout seul », après avoir scénarisé et écrit de très bonnes BD comme Sorcières, La Bête… Mais depuis « Tout seul », je trouve que Chabouté décline dangereusement. « Fables amères » était gentillet. Je suis resté relativement indifférent devant l’univers de « Terre Neuvas », j’ai trouvé « les Princesses aussi vont au petit coin » raté et là, même si je dois avouer que ma lecture (rapide) n’a pas été déplaisante, je n’ai pas non plus été transcendé. En fait, je pense que je suis lassé de cet auteur. Je commence à bien connaître son style, son découpage, son cadrage, son encrage… Je ne suis plus surpris. D’habitude, ça ne me gêne pas qu’il ne se passe pas grand-chose dans une BD mais là, j’ai l’impression que Chabouté fait du remplissage pour nous amener à cette chute finale qui n’a rien de bien émouvant. Personnellement, je ne me suis attaché à aucun de ses personnages, qui ont les mêmes têtes que dans ses précédentes productions : une tête pour chaque personnalité si bien que le salaud a toujours la même tête…. D’ailleurs à ce sujet, un point me gêne : je ne sais pas si c’est un parti pris ou pas mais Chabouté ne sait pas dessiner de jolies femmes et encore plus que les hommes, les dessine toutes pareilles. Bref, déçu par Chabouté depuis quelques temps.
Note : 3.5/5 A la base, je n'étais pas trop convaincu par l'idée de cette BD. Je savais que Chabouté était capable de raconter des histoires assez fortes avec une narration muette comme Construire un feu et Tout seul. Mais à titre personnel, je tombe difficilement sous le charme d'une bande dessinée dont je tourne les pages à toute vitesse. Et les histoires muettes, aussi travaillées soient-elles, ont souvent tendance à m'ennuyer. Aussi est-ce avec circonspection que j'ai entamé cette lecture, passant assez rapidement les premières pages sans être touché par ces images récurrentes d'un banc vide, de passants qui passent, de gens qui s'arrêtent et repartent... Passionnante la vie d'un banc... Mais malgré mes appréhensions, j'ai fini par tomber sous le charme et l'émotion de cet ouvrage. Au travers de ce banc et de ceux qui s'y assoient, on va découvrir des moments touchants, heureux ou tristes, des moments d'un humour assez fin, des histoires qui s'étirent sur des mois ou des années. La narration muette ne m'a pas toujours permis de tout comprendre en détails, mais l'essentiel passe et présente plusieurs moments vraiment forts. Quelques-uns sont assez prévisibles mais passent bien quand même. Bref, un très bel exercice narratif sur une idée pourtant pas si facile au départ.
Beau pavé. Il n’est pas aisé de disserter sur l’histoire d’un banc public durant plus de 300 pages et sans paroles en plus ! On a l’impression d’être un spectateur privilégié enfermé dans une bulle. On suit les allées et venues d’anonymes et, petit à petit, c’est leur vie qu’on devine. Chabouté fait encore une fois montre de sa maîtrise du noir et blanc. L’absence de parole oblige d’avoir un dessin des plus expressifs pour laisser le soin au lecteur d’imaginer ce qui se dit. De plus, les angles de vue doivent être diversifiés, histoire de ne pas lasser le lecteur avec un plan fixe identique. Tous ces détails n’ont pas été négligés par l’auteur qui propose un récit bien construit et agréable à suivre. Enfin, le final permet de boucler la boucle de belle manière.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site