Chère Patagonie
Parti sur les traces de ses ancêtres, nés dans la lointaine et mystérieuse patagonie, Alejandro va découvrir que l'histoire des hommes est aussi celle du territoire qui les a vus naître, grandir, espérer et mourir. Par touches sensibles qui explorent toute la palette des sentiments, de la noirceur à la lumière, Jorge González nous entraîne avec lui dans le tourbillon de l'histoire argentine.
A travers les âges Aire Libre Argentine Auteurs argentins Patagonie/Terre de Feu
Parti sur les traces de ses ancêtres, nés dans la lointaine et mystérieuse patagonie, Alejandro va découvrir que l'histoire des hommes est aussi celle du territoire qui les a vus naître, grandir, espérer et mourir. Par touches sensibles qui explorent toute la palette des sentiments, de la noirceur à la lumière, Jorge González nous entraîne avec lui dans le tourbillon de l'histoire argentine. Aux côtés de Jorge González, trois fameux auteurs de BD argentins ont collaboré au scénario : Alejandro Aguado, Hernán González et Horacio Altuna.
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Date de parution | 24 Août 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis partagé après ma lecture de cet album. J’ai été franchement séduit par la beauté plastique du dessin de Jorge Gonzalez. Certaines planches sont d’une fulgurance ! Très sombres, on a l’impression de redécouvrir certains peintres abstraits. Je me suis d’ailleurs parfois plu à revenir en arrière pour en admirer à nouveau la force. Quant au dessin des personnages, avec un trait proche de de Crécy ou de Gipi, c’est atypique – mais c’est un dessin que j’apprécie, et qui je trouve se marie très bien avec les planches muettes et très belles déjà évoquées. Qui se marie très bien aussi avec ces paysages évanescents, interminables, évoquant la fin du monde, alors que ce n’est qu’un finistère. Envoûtant donc. C’est cet aspect graphique qui justifie mon coup de cœur. Mais ce n’est pas que dans ces immensités brumeuses que je me suis perdu, mais aussi dans les histoires, que Gonzalez a compilées, avec l’aide de quelques camarades. En effet, le propos était semble-t-il de dresser un portrait amoureux de la région, au travers de quelques personnages, sur une période d’un siècle et demi environ. Mais certaines histoires me sont restées trop obscures (et là le dessin, très sombre et jouant surtout sur l’évocation, n’aide pas). Même si je reconnais que le petit dossier final donne un peu plus de corps à l’ensemble, en replaçant le contexte, en donnant du tangible, des événements réels – et souvent tristes et violents : cela fait davantage sens. Au final, difficile de noter cet album inclassable. Même si j’ai été un peu dérouté et quelque peu déçu par certaines histoires, et ce qui pouvait en partie les lier, je ressors tout de même très satisfait de ma lecture, et arrondis donc à quatre étoiles (note réelle 3,5/5).
Ayant quelques notions de géographie je savais situer la Patagonie sur une carte mais ma connaissance de cette région se limitait à quelques documentaires de Thalassa ou National Géographic Channel. Des paysages a priori sublimes, grandioses et une nature où l'homme n'est pas forcément le bienvenu. C'est donc peu de dire que j'arrivais en terre quasi inconnue. Ce qui frappe de prime abord c'est le dessin, à la limite entre celui-ci et l'illustration il nous offre quelques planches assez superbes, qui doivent effectivement retranscrire au plus près la réalité des paysages existants. Passé ce premier cap il faut s’intéresser aux personnages qui eux sont plus proches de l'esquisse ; cela n'est pas bien grave mais l'on se plait à imaginer ce qu'aurait pu être un dessin plus élaboré. Sur le fond, comme le précisent les autres avis, c'est une longue chronique sur la vie des habitants de ces terres ingrates qui se confond dans celle du pays. C'est âpre, violent (pauvres indiens) et peu lumineux. Le reproche essentiel que je pourrais faire est que cette BD à vouloir trop nous montrer n'évite pas l'écueil, du coup, de se perdre un peu en abordant une multitude de sujets qui mériteraient à eux seuls une histoire complète. C'est foisonnant, pas inintéressant mais du coup un peu indigeste. Pour autant voilà une lecture dépaysante qui permet le voyage.
Des critiques unanimes pour saluer la qualité de l'ouvrage. Une BD dont les 5000 exemplaires ont été rapidement vendus, au point que l'éditeur procède actuellement à la réimpression de 3000 autres volumes ; voilà un ''one shot'' qui méritait que l'on se pencha sur son cas. Il a suffi de feuilleter quelques planches chez mon libraire habituel pour susciter mon enthousiasme qui est demeuré intact tout au long de la lecture de ce titre, œuvre de la valeur montante de la BD argentine, Jorge Gonzalez. Je dois dire que son précédent album Bandonéon avait produit chez moi le même effet. On retrouve d'ailleurs certaines similitudes dans les thèmes et dans la narration. Le sujet ? L'histoire de l'Argentine, étalée sur plusieurs générations au travers de la vie d'une famille d'immigrés allemands arrivés dans le pays à la fin du 19e, et qui doit faire sa place au milieu des indiens dont le sort suivra peu ou prou le même sort que celui des indiens des Etats-Unis. La vie de Julian dont les parents tiennent un commerce en Patagonie pour qui il va acheter de la marchandise à Buenos Aires, où il finira sa vie en tenancier d'Hôtel. "Chère Patagonie" c'est tout ça et bien encore sur plus de 200 pages, où l'on ne cesse de s'arrêter sur un dessin et des couleurs superbes, d'une grande maestria ou les codes traditionnels de la BD franco-belge sont bouleversés à souhait. Ici le texte n'est jamais un luxe, et les silences sont tout aussi parlants que des planches surchargées de texte. Avec Gonzales au dessin, on a l'impression de croiser le Français Crécy, l'italien Fior, l'américain Sienkiewicz. Un vrai bonheur pour les yeux! L'album contient une seconde histoire au code narratif bien différent qui traite de la survivance de la culture des indiens Mapuche en Argentine. Le texte y est plus fourni, le dessin au frontière de la simple esquisse. Le dessinateur argentin nous montre qu'en un album il est capable de raconter deux histoires dont la thématique est similaire mais d'une manière radicalement différente. Une performance ! Alors si d'aventure vous croisez cet album en chemin, n'hésitez pas à en faire l’acquisition. Vous ne devriez pas le regretter.
Avouons-le tout de suite, je ne connais pas l’histoire de la Patagonie, l’auteur, Jorge Gonzales est un parfait inconnu pour moi, et enfin, le style proche de Blutch ou encore de De Crécy n’est pas celui que je préfère. Et pourtant ! J’ai lu ce récit d’une traite, sans faire de pause, tournant les pages avec impatience. L’impatience n’est pourtant pas le fort de ce pavé de plus de 300 pages où il faut deviner les personnages, savourer les paysages déserts et suivre sur plus d’un siècle l’histoire de ces colons ou de ces Yamanas ou Onas, premiers habitants de cette terre aride. Car le style de Jorge Gonzales est particulier. Mélangeant la mise en page dite du « gaufrier » avec des pleines pages d’une beauté à couper le souffle, son style éclate dans le dernier chapitre qui retrace l’histoire de ce livre : croquis, crayonnés, pleines pages en couleurs, du texte à foison, bref un véritable feu d’artifice qui vient clore cette saga presque familiale. Un véritable Ovni que cette bande dessinée qui revisite sans concession l’histoire de l’Argentine (on y croise le génocide des « indigènes », le mouvement anarchiste ou encore le régime dictatorial des années 70) à travers la destinées de deux familles, l’une venant d’Allemagne, l’autre étant le fruit d’un métissage. Jorge Gonzales retrace avec immense talent l’histoire d’un peuple, l’histoire d’un pays mais surtout l’histoire méconnue de la Patagonie. On y sent la solitude des habitants, le vent, la pluie, et surtout le poids du silence, bref une atmosphère particulière, celle que veut vivre l’énigmatique Roth, une atmosphère pesante, étouffante, mais aussi où la liberté souffle sur cette terre, cette liberté que vient retrouver l’un des personnages principaux de cette histoire, après moult aventures, Julian Blumer. Comme un lointain écho au superbe « Portugal », publié chez le même éditeur l’an passé, je ne peux que vous recommander la lecture de, ce qui reste pour moi, la découverte de cette rentrée 2012.
Ce grand album de presque 300 pages suscitait mon intérêt et me faisait peur à la fois. D'une part, non seulement le style graphique très personnel de Jorge González m'attirait irrésistiblement mais en plus l'idée de découvrir avec lui et de l'intérieur une belle part de l'histoire de la Patagonie me faisait vraiment envie. Mais d'autre part, j'étais sorti fortement mitigé de ma lecture de Bandonéon du même auteur et qui partageait à priori les mêmes qualités. J'ai donc pris mon temps pour tenter de vraiment apprécier ce nouvel album fleuve. Mais ça n'a pas collé pour moi, malheureusement... Esthétiquement, c'est souvent superbe. Ce sont de belles planches en couleurs directes, au trait vivant et sans encrage, presque esquissé parfois. Par contre, au niveau de la lisibilité, c'est vraiment difficile. Il faut souvent déchiffrer les situations, tenter de reconnaître tant bien que mal certains personnages, comprendre même parfois péniblement ce que représente telle ou telle image. Associé à une narration décousue, changeant régulièrement de cadre et de protagonistes, et étalée sur près d'un siècle d'Histoire, ce n'est vraiment pas approprié. A cela s'ajoute la représentation de la Patagonie elle-même qui ne m'a pas convaincu du tout. Les images me montraient des décors sombres, mornes, brumeux et étouffants, alors que le texte semblait plutôt décrire de grandes étendues ouvertes et battues par le vent. Tout y a l'air triste et mort, très loin de la fascination et de l'amour que disent ressentir ceux qui ont choisi d'y vivre. Le graphisme change aussi de chapitres en chapitres pour devenir plus proches de véritables croquis préparatoires et essais de couleurs sur les dernières planches. De son côté, le récit se scinde en chapitres qui sont autant de sauts dans le temps et l'espace, du tout début du 20e siècle à nos jours. Cela commence par les exactions des colons blancs envers les indigènes avant de s'attarder sur un petit village perdu en pleine pampa, à plusieurs centaines de kilomètres de Comodoro Rivadavia. On y suit la vie intime de quelques personnages locaux, colons comme descendants d'indiens, chacun avec des problèmes bien particuliers liés à leurs origines ou à leur pays. Et tout cela se termine par une mise en abîme de l'auteur se mettant lui-même en scène au moment où il se prépare à la création de cette bande dessinée. Beaucoup de thèmes intéressants sont abordés. Les relations entre colons et indigènes, les traditions indiennes, différents passages historiquement importants d'Argentine et leurs effets lointains en Patagonie, l'impact qu'a la Patagonie elle-même sur la psychologie de ses habitants même une fois qu'ils l'ont quittée... Mais ces thèmes sont dilués dans des récits décousus et souvent pénibles à lire, avec des personnages peu attachants et parfois difficiles à suivre du fait du dessin peu clair et de la narration floue. Ma lecture fut laborieuse, bien malgré moi et alors que j'étais vraiment intéressé par l'originalité du cadre et l'aspect instructif de cette bande dessinée sincère et pleine d'envergure. J'en suis malheureux et j'espère qu'un jour j'arriverai à accrocher à un récit et à la narration de cet auteur dont je trouve le graphisme vraiment attirant et esthétique.
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