Pat Boon
Pour son premier album à l’Association, Winshluss, bien connu des lecteurs de Jade et de Ferraille, a sorti de ses cartons un petit personnage tout rond - souvent comme une queue de pelle - et malheureux comme une pierre : Pat Boon, qui se désole la plupart du temps de n’avoir pas de femme à se mettre sous la dent, évolue dans un univers à la croisée de Donaldville et de Bukowski. Son acolyte alcoolique et pourvoyeur de plans foireux, Fat Slim, est tout aussi raté que lui bien que moins romantique, donc mieux préparé à la vie des laissés pour compte sur terre..
Humour noir Les petits éditeurs indépendants
Pour son premier album à l’Association, Winshluss, bien connu des lecteurs de Jade et de Ferraille, a sorti de ses cartons un petit personnage tout rond - souvent comme une queue de pelle - et malheureux comme une pierre : Pat Boon, qui se désole la plupart du temps de n’avoir pas de femme à se mettre sous la dent, évolue dans un univers à la croisée de Donaldville et de Bukowski. Son acolyte alcoolique et pourvoyeur de plans foireux, Fat Slim, est tout aussi raté que lui bien que moins romantique, donc mieux préparé à la vie des laissés pour compte sur terre.. D’histoires courtes en strips, Winshluss s’amuse avec sa galerie d’actrices potiches et couche-toi-là, de mémés acariâtres, d’ours producteurs de porno, de bluesmen ayant chanté tout l’été et de membres du ku klux klan en vadrouille. Tout cela n’est pas très sérieux et ne pourrait être que de l’humour plus ou moins bien placé, mais le tour de force de Winshluss réside dans son détournement d’univers déja très codifiés. Ses personnages, tout droit sortis de chez Disneyland, ont une ligne suffisamment crade (on pense à Vuillemin ou à Schlingo) pour s’autoriser toutes les exactions. Ça picole, ça bastonne, ça baise, c’est méchant, et ça finit par chier sur la morale en forme de happy end pas que politiquement correct
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Date de parution | Avril 2002 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Qu'il est amusant de lire l'oeuvre de Winshluss à l'envers ! Après avoir reçu la claque Pinocchio (Les Requins Marteaux), il est de bon augure de remonter tous ces petits ouvrages disséminés ici et là. Je pouvais croire que Smart monkey était une ébauche réussie de Pinocchio (Les Requins Marteaux) mais en fait il n'en est rien, tout vient de ce Pat Boon certifié de son indispensable sous titre "Happy End" qui raisonnera de façon ironique le long de ces petits strips qui assemblés, forment une histoire démente d'inventivité, de montage et de politiquement très incorrect ! Dans un monde rappelant autant Charlie Chaplin que Disney, Winshluss se dote d'un malin plaisir à étayer tout ce beau petit monde par des petites histoires de 3 cases, une page ou plusieurs, le tout sans aucun rapport apparent mais le tout sera relié au fur et à mesure par l'habileté narrative de l'auteur. Pat Boon, petit bonhomme au chapeau rond, tombe amoureux de Peggy, belle plante un rien vulgaire qui attend également le prince charmant. Il est aidé par un voisin branleur le fourvoyant dans des bordels ou devant des films pornos et est royalement ignoré de tous, de la grand mère outrée à la principale intéressée. Il y a également Kluk et Klux, deux adeptes de la toge blanche et un artiste de blues dont les talents de musicien seront rapidement balayés par d'autres "prouesses". Et tout ce beau monde ne cesse de se croiser, de se haïr et de se courser derrière dans un univers dessiné toute en finesse en noir et blanc dans un style remarquable, le même qui fait apprécier Winshluss dans Smart monkey et Pinocchio (Les Requins Marteaux) justement pour mon plus grand plaisir mais peut être pas celui de tout le monde car il faut bien reconnaître que cet humour ne plaira pas à tout le monde. Et pourtant c'est tellement noir que ça en devient hilarant ! Mon seul reproche et l'absence d'étoile supplémentaire c'est que l'histoire se lit bien trop vite mais comme les autres oeuvres suscitées, on a envie d'y revenir vite, très vite car cette bouffée d'air frais dans cette bulle pourrie qu'est le monde morose de Winshluss est salutaire !!! Et puis il y a bien un Happy End, pas forcément celui que l'on croit mais bien dans la tradition de l'auteur !!!! Et au prix de ce petit album, on aurait bien tort de s'en priver !!! :) ADDENDUM Nouvelle version : La réédition de Pat Boon dispose d'un format un peu plus grand et d'une histoire supplémentaire de 8 pages. C'est une semi-déception dans le sens où cette histoire n'a rien à voir avec la trame principale et se lit comme une épopée de Pat Boon à "Bali" totalement à part. Dans tous les cas, quelque soit l'édition, aucun risque d'être déçu avec ce petit bouquin !
Je possédais déjà la version Mimolette, mais j’ai craqué pour la réédition plus récente de L’Association, dans un format un peu plus grand (même si ça n’apporte pas forcément grand-chose pour le dessin). La couverture, un peu psychédélique, est plutôt chouette, et Winshluss a ajouté une nouvelle histoire de 8 pages en fin de volume. Toujours est-il que c’est un petit album très sympa, que je vous recommande chaudement. Le dessin de Winshluss est classique pour lui, c’est-à-dire qu’il n’est pas « classique » du tout !, avec un trait underground un peu trash, que j’aime bien de toute façon. L’album regroupe plusieurs histoires plus ou moins longues. Un petit nombre de personnages (dont Pat Boon donc) vivent diverses mésaventures, au départ indépendamment les uns des autres, mais peu à peu tous se retrouvent imbriqués dans une « intrigue » commune. C’est Noir, parfois trash, avec des personnages qui pourraient avoir un look « disneyen » (une sorte de Clarabelle par exemple), mais le traitement s’éloigne carrément des canons de Walt ! L’humour noir distillé par Winshluss dynamise ces petits récits (parfois de simples strips). De toute façon, Winshluss est un auteur original, créatif, qui sait très bien renouveler les classiques, en leur donnant une orientation, de la vie. Si vous ne l’aviez pas déjà remarqué, c’est bien sûr un auteur que j’aime beaucoup (je crois posséder toutes ses publications, et plusieurs sont parmi mes lectures préférées).
J'ai lu la réédition de 2016 qui possède une couverture différente et dont le dernier épisode est inédit. J'ai l'impression d'ailleurs que cette épilogue est plus récent que le reste vu le dessin. Pat Boon contient tout ce qui fait le style de Winshluss (quoique je trouve son dessin un peu moins beau ici comparé à ce qu'il fera par la suite) : de la provocation, de l'humour noir et des personnages animaliers qui auraient pu sortir d'un truc mignon, mais ce qu'ils font est tout sauf mignon. C'est assez sympathique. On retrouve des histoires courtes sur différents personnages qui forment en fait une même histoire mettant en vedette Pat Boon où il croise cette galerie de personnages hauts en couleurs. Il y a des moments où j'ai souri, mais jamais je n'ai eu l'impression de lire une œuvre majeure. C'est un genre de brouillon du Pinocchio du même auteur et qui pour l'instant constitue pour moi le chef d’œuvre de Winshluss. À lire si on aime l'auteur et qu'on est curieux de voir ce qu'il a fait avant d'aboutir à Pinocchio.
Je précise que j'ai lu Pat Boon après les autres bd de Winshluss ( Pinocchio, Monsieur Ferraille et Welcome to the Death Club). On reconnaît bien les traits et l'esprit de l'auteur dans cette courte bd à l'humour toujours grinçant, excessif. Comme dans Pinnochio le récit est découpé en chapitres suivant chacun à leur tour un personnage différent : - le bluesman noir à la dèche, - le timide et chétif Pat Boon un peu vicieux et bien malheureux, - Klux le réactionnaire-gay-refoulé - "Peggy la cochonne", au physique de femme fatale qui ruine son rêve du prince charmant et entre dans le cercle vicieux (c'est le cas de le dire !) de la prostitution. - la fausse gentille vieille dame, le producteur véreux... Peu à peu les histoires s'imbriquent entre elles (avec une certaine subtilité malgré la lourdeur des situations), et finissent mal en général. Car tous oublient leur rêve et se retrouvent à faire se qu'on attend d'eux. Tous se résignent et acceptent leurs malheurs comme quelque chose d'inévitable. Au final, le cynisme et la noirceur de Winshluss permettent d'aborder des thèmes tels que le racisme, la solitude, la manipulation, le renoncement... Le dessin, sombre, excessif et un peu sale, colle bien à l'esprit de la bd. Une lecture pas indispensable mais agréable pour ceux qui n'ont plus d'autres Winshluss à se mettre sous l'oeil. J'en conseille l'achat au vu du prix (6euros).
Voici une lecture au final pas très longue mais qui a contrario est un concentré de qualité. L'histoire va crescendo au fur et à mesure qu'elle avance, au début on se contente de sourire, je me suis même dit que ce n'était pas ce que Winshluss avait fait de meilleur, mais plus on tourne les pages plus le sadisme monte et plus l'humour qui l'accompagne prend de l'ampleur. La chute est magistrale tant et si bien que je ne savais plus si rire ou pleurer. Car on se prend d'une grande tendresse pour ce petit Pat, à qui on souhaiterait plus de chance, sauf qu'égoïstement on veut qu'il souffre et les autres personnages aussi ! Parce que leurs malheurs sont juste jubilatoires ! Un petit mot sur le dessin qui vient renforcer cet insoutenable scénario. Le noir et blanc est très abouti malgré le petit format de la bd et surtout les expressions des personnages sont merveilleusement drôles. C'est abominablement jouissif, à déguster sans modération.
Excellent !!!! Les premiers strips mettent en place les protagonistes. Ensuite tout s'emballe, les histoires se recoupent, interagissent avec une fluidité exemplaire. Que dire du contenu ? C'est du lourd, Winshluss fait dans l’humour décalé, noir, ironique, sans se donner de limites. Pourtant, il ne passe jamais la limite du mauvais goût. Il déconne simplement au dépend de la Connerie. C'est à prendre au second degré voir plus. Les personnages font pitié ou dégoutent mais ils ont de sacré personnalités. Avec un format plus long, j'aurai mis la note maximum sans hésiter. Vivement la lecture de Pinocchio.
Après coup et ne découvrant Pat Boon que maintenant, j'ai le sentiment que ce dernier était l'annonciateur du futur Pinocchio. On y reconnait en effet la majorité des éléments qui vont constituer l'oeuvre majeure à mes yeux de Winshluss, éléments qui ont également été très présents dans le magazine Ferraille. Un dessin parfois simple, parfois esthétique. Un style d'humour trash et plutôt politiquement incorrect. Des anti-héros à la pelle. Un petit personnage pour héros sur qui tombent tous les malheurs du monde jusqu'aux pires crasses. Des amis et des ennemis qui se foutent de lui et lui font subir les pires injustices. Voilà la base de ce qui constitue Pat Boon. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. La première moitié du récit, malgré sa structure en histoires courtes et en gags, ne m'a guère accroché. Elle est plutôt introductive et son humour ne m'a pas fait rire. Ce n'est que sur la fin de l'album que j'ai commencé à trouver des passages amusants et parfois drôles. Ce qui fait que je n'ai pas passé un moment de lecture désagréable mais je ne suis pas fan pour autant.
Je n’ai pas hurlé de rire en lisant "Pat Boon", tout au plus souri de certaines situations. J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire qui est, pour le moins, déconcertante. Au début, on a l’impression d’une succession de strips indépendants alors qu’il s’agit bel et bien d’un seul et même récit, celui de Pat Boon, scindé en chapitres dont chacun représente un chassé-croisé de différents personnages récurrents qui n’ont, à priori, rien à voir avec ce petit être malchanceux et qui viennent interférer avec les avatars que connaît ce dernier (la petite vieille hystérique, le chanteur noir, les Klux,...). Côté dessins, j'apprécie le style graphique de Winshluss qui fait furieusement penser aux cartoons US des années 30-50. Au final, et après une deuxième lecture, j’ai trouvé cette histoire particulière juste sympa à lire. Toutefois, il semble que je n’y ai pas pris le même plaisir que Tout’s, ThePatrick, ArzaK ou encore Marv’. Dommage pour moi ...
Difficile de faire plus pouassard que Pat Boon et ses copains ! Vous êtes déprimés ? Vous n'avez pas le moral ? Avant de jouer le rôle principal d'un remake de Caliméro, lisez Pat Boon. Vous comprendrez qu'il y a toujours pire ... C'est amusant de voir que le malheur des autres fait souvent rire quand il arrive à son paroxysme. Est-ce pour se protéger soi-même qu'on en rit ? Quoi qu'il en soit, on ne peut pas s'empêcher de rigoler des mésaventures de Pat et de son entourage. Certains le méritent comme Kluk et Klux, réellement hilarants, d'autres sont pathétiques de naïveté et de fatalisme (Peggy et Pat par exemple). Tous font rire, chacun dans son style. La BD est un enchaînement de strips courts et d'histoires plus longues, mais le tout forme un ensemble cohérent, très fluide. Le dessin est à l'image de l'humour : un peu crade, un peu gras et plutôt simple. Imaginez le mélange de personnages de cartoons et d'un humour à la Feebles, vous approcherez du style Pat Boon ... Et la couverture l'annonce : vous aurez droit à une happy-end amusante, parfaitement dans le ton de l'humour ravageur de l'album. Amoureux de l'humour noir et des anti-héros qui s'en prennent plein la poire pour pas un sou, c'est par là que ça se passe !
J’ai complètement craqué pour l’humour de Winshluss. C’est assez dévastateur. Au tout début, on croit avoir affaire à des gags séparés mais on se rend vite compte qu’ils forment tous, d’une drôle de manière, une seule et même histoire. C’est un humour capable des pires férocités mais est aussi plein de tendresse pour le personnage principal, le petit Pat Boon qui recherche désespérément l’amour (snif…). Côté dessin Winshluss est plutôt un adepte de la ligne crade que de la ligne claire même s’il cultive un côté « cartoon » faussement innocent (tous les personnages sont des animaux). Un petit bijou d’humour noir à ce prix-là, on ne s’en privera pas !
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