Les Folies Bergère

Note: 3.31/5
(3.31/5 pour 13 avis)

La guerre 14-18. Les tranchées. Des soldats sont confrontés à la souffrance et à la mort. Considérés comme de la chair à canon par leurs chefs, ils tentent de survivre.


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Auteurs espagnols Première Guerre mondiale

La guerre 14-18. Pour défier la mort, les soldats appellent leur compagnie "Les Folies Bergère" et se donnent à chacun un surnom. Dans les tranchées, ils se serrent les coudes. Plaisantent. Dessinent. Gardent espoir. Et se battent. Meurent dans d'atroces souffrances. Se suicident ou perdent la raison. L'un d'eux est condamné au peloton d'exécution et... en réchappe. C'est un miracle. Jusqu'à ce qu'on lui amène sa fillette égarée sur les terres de personne. Le propos est désespéré et les personnages sont tragiques, attachants. Les dialogues vont à l'os et le dessin, réaliste, est très éloquent.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Septembre 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Folies Bergère © Dargaud 2012
Les notes
Note: 3.31/5
(3.31/5 pour 13 avis)
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28/09/2012 | pol
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Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Assez refroidi ou plutôt lassé par les BD de Tardi sur la période de la guerre 14/18, c'est avec un peu de méfiance mais en même temps l'espoir d'être surpris que je me suis lancé dans cette lecture. D'entrée de jeu,je me suis dit qu'il allait falloir que je prennes tout mon temps pour bien apprécier l'ensemble. Je n'ai pas été déçu. D'autres avis l'ont dit avant moi, mais ce noir et blanc est franchement fabuleux, s'y ajoute quelques teintes sépia et des taches de couleurs qui renforcent le propos. La couverture n'est pas forcément de celles que l'on voudrait mettre dans son salon mais quelle accroche! Passé la beauté du dessin il y a une histoire très forte qui s'aventure vers le fantastique et l'onirisme mais sans jamais partir en sucette. L'histoire est forte avec son lot de drames, d'absurdité et même d'humour. C'est bien sur une approche différente de ce que propose Tardi mais le propos n'est en rien atténué dans la dénonciation de la bêtise humaine et la propension de l'homme à se foutre sur la tronche. Je conseille vivement la lecture de cette bande et l'achat si vous y trouvez votre compte, ce qui ne saurais manquer d'être !

14/07/2015 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
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Moi qui n'aime pas trop Tardi, quand il s'écarte de la comédie (Adèle Blanc-sec, ou La débauche), je n'avais pas vraiment apprécié sa vision de la guerre, sur le mode célinien, extrêmement cynique. Son cynisme y tuait tout, y compris notre envie de comprendre, ou d'être touché. Ici, Porcel et Zidrou nous montrent la première guerre mondiale dans ses absurdités, et sa cruauté, pourtant, le cynisme n'est que latent. La poésie, la bonté, le rire, l'espoir, sont d'autres cordes qui nous fouettent aussi dans ce chat à neuf queues qu'est la guerre. Toutes les stratégies individuelles pour résister à cette tuerie absurde nous laissent la possibilité de nous identifier aux personnages. Le dessin à l'encre noire, baigné de lavis brun, et de quelques pointes de couleur bienvenues, et très bien torché. Réaliste et vif, avec juste ce qu'il faut de traits. Les tranchées sont là, les odeurs de mort, la crasse, les bruits, les repas infects, la promiscuité... Et chaque troufion cherche, par un instinct de survie inespéré, à s'échapper de la taupinière où il est enfermé, par le dessin, les lettres, les blagues, les marionnettes, le souvenir et l'espoir des folies Bergère... C'est une des meilleures BD que j'ai lues sur la guerre de 14-18.

30/09/2014 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Malgré une couverture assez mauvaise et ratée (à mon goût), cet album de Zidrou et Porcel se révèle au final très bon et surprenant. N'attendez pas ici de folles parties de jambes élancées bien haut sur une scène parisienne, mais plutôt les bas fonds des tranchées de notre bonne vieille mère, la première guerre mondiale. C'est sombre, tragique, mais Zidrou sait distiller au fil du récit quelques touches d'humour (noir), de fantastique et de rebondissements qui nous font accrocher au récit, comme toute bonne boue putride qui se respecte aux godillot de la chair à canon. Sorti de quelques touches colorées qui viennent jouer les trouble-fêtes pour donner quelques rayons de soleil à cet album, le trait réaliste, épais et contrasté de Porcel joue pleinement son rôle et nous immerge dans le tragique quotidien de ces sinistres tranchées. Bref, une BD très efficace et surprenante par certains aspects de son scénario, mais qui hormis une couverture repoussante nous prouve, si nécessaire, le talent de ses deux auteurs.

24/05/2013 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
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C’est le nom de Zidrou en couverture et sa sélection à Angoulème qui m’ont donné l’envie de feuilleter « Les folies bergère ». Pour être franc, je ne pensais pas lire un récit sur la guerre 14-18 mais une histoire ayant pour cadre le célèbre cabaret parisien. A propos de ce cabaret, oui, l’album en parle. Oui, on peut en apercevoir quelques planches où des danseuses se mettent à balancer leurs jambes au rythme du « French Cancan » mais ce n’est franchement pas le thème de cette bande dessinée. En fait, l’allusion aux folies Bergère vient du désir des soldats d’y aller lorsque la guerre sera terminée ou quand ils ont quelques jours de permission. En attendant, ces malheureux restent terrés dans leurs tranchées et c’est leur quotidien que l’on assiste entre le silence avant l’enfer, la crasse, les punitions parfois adéquats et très souvent injustes, la peur, le désespoir, les rêves tantôt cauchemardesques et tantôt érotiques, les fortes envies de revoir leurs familles, les rancoeurs liées au fait de ne pas assister à la naissance de leur enfant, et ce putain d’espoir de sortir intact de cette boucherie. Et on partage les journées avec le miraculé aux balles et un prêtre qui prône qu’on ira tous au paradis quel que soit la mort promise à chacun. Ce que je vous dévoile là n’est rien tant l’album est riche en évènements, riche en personnages, riche en sens aussi, on ne peut pas ressortir indifférent de cette lecture. Le bédéphile ne replongera pas avec grand plaisir dans le feuilletage de cette bande dessinée parce que le propos n’est franchement pas optimiste et… bref, c’est noir de chez noir quoi d’autant plus que le coup de patte de Porcel retransmet bien la noirceur de ce scénario de Zidrou. Mais, il y a une telle richesse de sentiment et là, encore, de sens dans cette histoire que je ne peux que vous conseiller cette lecture. Après, on peut se poser des questions sur l’intérêt que les auteurs ont eu à insérer dans ce récit des scènes entre le peintre Monet et un jeune jardinier. On peut se poser aussi des questions sur l’insertion du fantastique dans de nombreuses séquences… ça peut déplaire à beaucoup de lecteurs mais pas à moi parce que je trouve que ces allusions ont un sens, qu’elles ne sont pas du tout inutiles. Beaucoup de lecteurs m’ont conseillé le feuilletage de « C’était la guerre des tranchées » de Tardi, rien à faire car je n’aime pas le style de cet auteur ce qui n’est pas du tout le cas avec « Les folies Bergère » où je trouve le dessin de Porcel magnifique. En conclusion, malgré la noirceur du propos, « Les folies Bergère » est une bande dessinée, que dis-je ? Une « bd d’auteurs », oui, une vraie bd d'auteurs pleine de sens, à lire impérativement !

05/03/2013 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
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J'aurais pu rédiger une énième chronique sur Tintin ou Thorgal en affublant la série du qualificatif "culte". Ca n'aurait pas apporté grand chose, et j'ai eu la curieuse idée de rédiger une critique sur un de ces albums parus au cours de l'année écoulée et qui s'est noyé dans le flot des plus de 5000 parutions. Alors pourquoi cet album ? D'abord parce qu'il a été sélectionné à Angoulême, ensuite parce qu'il m'a été conseillé par un galeriste Parisien ne serait-ce que pour le graphisme de l'album. Jusque là Tardi avait un quasi monopole sur la description des absurdités des deux guerres mondiales qui secouèrent le vieux continent. Puis il y a eu Notre Mère la Guerre qui s'est frottée à cet exercice avec un certain succès. Zidrou et Porcel s'y essaient également dans ce One shot, et avec bonheur. L'histoire est celle d'un contingent envoyé sur le front qui ne peut que constater l'absurdité d'un conflit auquel ils ont pris part bien malgré eux. Tous ont laissé une famille, des enfants dans le beau pays de France. Peu les reverront. Dans ce bal des anonymes soldats apparaissent également des figures historiques et artistiques, le Président Clémenceau, le peintre Monet qui sur son Aventin continue de distiller un peu de beauté dans ce monde de brutes. On croise également la figure de l'ecclésiastique qui, un peu comme Maître Pangloss dans le "Candide" de Voltaire, prétend que tout va pour le mieux dans ce bas monde, ne serait-ce que parce que la promesse de l'accès au paradis nous a été offerte. Mais la candeur de l'ecclésiastique est ici très relative, et on s'apercevra que ce curé ne restera pas insensible aux plaisirs de la beauté féminine, dans un ultime hommage à ces soldats disparus, qui tous rêvaient d'aller se divertir aux "Folie bergères". Et puis il y a aussi cet exercice de style graphique qui laisse apparaître des couleurs dans le gris, le noir et le blanc de la guerre. Cette couverture réussie, ce titre trompeur sur la nature véritable du récit, cette entrée en matière annonciatrice des horreurs à venir. C'est donc un véritable exercice de style que nous proposent les deux auteurs. Je laisse le soin à chacun de découvrir cette histoire, innovante sur le plan graphique et scénaristique, et qui fait passer Tintin et Thorgal pour l'enfance de l'art en matière de BD.

24/02/2013 (modifier)