L'Ecureuil du Vel d'Hiv
Ou comment le vélo et le handicap peuvent sauver des vies à Paris dans les années 1940...
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Cyclisme Handicap Nazisme et Shoah Paris Rafles pendant la Seconde Guerre mondiale
Paris, mai 1940. Sam et Eddie sont frères. Deux frères, que lie un amour quasi fusionnel que rien n'altérera jamais. Deux frères, qui chacun à sa façon, affrontent avec obstination les années noires de l'Occupation. Sam, l'aîné, est un pistard, un coureur cycliste sur piste, l'un des meilleurs de sa génération, particulièrement apprécié du public populaire du vélodrome d'hiver, le fameux Vel' d'Hiv, qui le surnomme l'écureuil, du fait de son agilité. Eddie, le cadet, souffre d'une hémiplégie inférieure du bras et de la jambe gauches. Adulé par sa mère, Eddie est rejeté par son père, le docteur Ancelin. Serge Ancelin, persuadé en ces temps d'occupation qu'il vaut mieux Hitler que le Front populaire, soigne le jour ses patients, souvent gratuitement, et passe ses nuits à se perdre dans le jeu avec des officiers allemands. Docteur Ancelin et Mister Serge... Pendant que sa femme, Jeanne, s'implique dans un réseau clandestin d'aide aux enfants juifs. Tant bien que mal en ces temps de plus en plus noirs, Sam fait son métier de cycliste au Vel' d'Hiv. Eddie devient journaliste et entre dans la Résistance, signant ses brûlots antinazis : L'écureuil ! Le 16 juillet 1942, dès quatre heures du matin, un drame se déroule au Vel' d'Hiv : c'est plus de 13 000 Juifs, raflés par la police française, qui sont enfermés dans des conditions sanitaires inhumaines. Jeanne s'y précipite et est jetée sans ménagement à l'intérieur du vélodrome. Eddy et Sam y foncent à leur tour... Ils ne reverront jamais leur mère. Même leur père, et ses relations haut placées, ne pourra rien faire... (texte : Futuropolis)
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Date de parution | 27 Septembre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un récit plaisant, bien mis en images par Lax, qui mêle habilement Grande et petite histoire, essentiellement dans le Paris de l’occupation. Une mère discrète – mais qui va risquer sa vie pour sauver des persécutés (Allemands, puis Juifs), un père qui adule son fils aîné champion cycliste mais qui rejette son fils cadet handicapé (même si vers la fin le manichéisme s’atténue), tout côtoyant le gratin des officiers d’occupation, un frère handicapé mais qui est plein de vie, et qui va devenir un journaliste plein de verve et un résistant, et le héros, champion cycliste pour qui le Vel’ d’Hiv est une seconde maison, voilà pour le casting. Les choix, les compromissions qui s’imposent plus ou moins durant l’occupation, avec ce que cela peut révéler chez chacun, tout cela est bien montré par Lax, même s’il le fait un peu rapidement. Car cet album est aussi un hommage au cyclisme de l’époque, aux forçats de la route et surtout des planches, des 6 jours, qui gagnaient à la force des jarrets l’admiration, quelques sous. Le petit dossier final confirme en tout cas que Lax s’est documenté, et qu’il connait et admire ces « sportifs ». Une lecture agréable.
Lax nous propose un bel album avec un scénario qui se décline à trois niveaux de lecture. Une histoire sportive et un récit familial plus intimiste. Ces deux niveaux sont prisonniers de la grande histoire, l'une des plus sombres de notre passé . C'est sam Ancelin pistard de renom dans les années 30/40 qui fait le lien entre ces deux histoires. On sent l'amour de Lax pour le vélo, ses difficultés, ses risques et surtout cet engouement populaire des gradins avec ses codes, son vocabulaire, ses familles d'aficionados. Lax nous fait vibrer pour ces acrobates qui risquaient leur vie pour gagner des cacahuètes quand on compare aux contrats d'aujourd'hui. La piste a disparu du paysage des sports populaires français et c'est avec plaisir que je me suis plongé dans ces ambiances gouailleuses de cette époque. Même si Sam reste dans sa bulle de sportif pour traverser les évènements dramatiques de son époque, Lax l'implique dans le monde qui l'entoure. Résistance active du frère, plus passive de la maman mais aux conséquences qui n'étaient pas forcement liées au degré d'implication, le zèle d'un fonctionnaire plus ou moins bien/malveillant pouvant écrire un destin. En filigrane la tragédie des familles juives d'abord réfugiées d'Allemagne puis françaises qui ont subi l'ignominie des décisions du gouvernement de l'époque. Lax n'insiste pas dans cette voie, il n'insiste même pas sur la déportation de la maman c'est un peu la faiblesse que je trouve au livre. Mais vouloir tout traiter aurait été probablement trop compliqué pour l'unité du récit. Le dessin de Lax est toujours excellent. Il est à son meilleur quand il peint ces visages assez fins ou grossiers empreints des émotions du supporter ou de l'effort des sportifs. Un bel ouvrage qui oppose la lutte sportive tout fait de dépassement et de fraternité dans l'effort où la tricherie doit rester exceptionnelle et marginale, à la guerre tout fait d'inhumanité où la fraternité des ennemis existe de façon exceptionnelle. Lax, comme a son habitude, nous fait passer un bon moment d'humanité.
Je suis « tombé » sur cette BD dans un vide grenier. Quelle Chance ! Une BD de Christian Lax ! Une acquisition ô combien satisfaisante. Cette fois-ci point de choucas à l’horizon mais une immersion dans le monde du cyclisme et en un lieu particulièrement emblématique de la seconde guerre mondiale, le fameux vel d’hiv. Cette fois-ci point de batailles, si ce n’est celles menées sur la piste de cet endroit légendaire. Au-delà de la sinistre rafle des 16 et 17 juillet 1942, Christian Lax nous relate la dimension sportive de ce lieu à travers les exploits de Sam Ancelin. Histoire poignante d’une famille pendant la période de l’occupation allemande et les alternatives choisies par ces membres, sous un angle renouvelé et original. Doit on coopérer avec l’ennemi ou doit on lutter contre l’occupant ? Le graphisme de Lax est particulièrement réussi. Comme d’habitude devrais-je dire. Avant de passer à la couleur, il crayonne ses planches. Pas de passage à l’encre. Les crayonnés sont ensuite photocopiés sur des supports de différentes couleurs, en fonction des ambiances souhaitées. Le rendu est juste magnifique. Il avait utilisé cette technique pour "l’aigle sans orteils". Le rendu est inimitable. Un bel album singulier à découvrir.
Une sorte de conclusion de la trilogie de Lax consacrée au vélo du début du siècle jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale. Ici c'est le Vél d'Hiv qui tient la vedette, haut lieu d'exploits qui ne m'ont jamais passionné mais également haut lieu d'un des épisodes les moins glorieux de l'occupation allemande. Comme l'ont dit les autres posteurs la première partie de ce récit est assez molle et ce n'est que quand les évènements se bousculent qu'enfin l'histoire prend son envol et ne nous lâche plus. Le dessin est toujours aussi précis, c'est du Lax, et ses scènes de courses sont réellement palpitantes au point que l'on pourrait s'y croire. Au final si l'on devait donner un avis sur l'ensemble de ces trois volumes consacrés au cyclisme, je dirais "franchement bien" en regrettant la première moitié de ce dernier tome où l'intensité est moindre. A l'époque ces coureurs étaient de vrais héros populaires, la popularité aujourd'hui ne se mesure hélas pas de la même manière.
Un autre série de cycliste par Lax ! Ce n'est pas son meilleur scénario. Comme d'autres posteurs j'ai trouvé la première partie sans grand intérêt. C'était juste une énième histoire se passant durant l'occupation de la France et les scènes de vélos m'ont laissé indifférent. J'ai plus accroché à la deuxième partie, mais c'est uniquement à cause d'une chose: Serge. C'est un personnage que j'ai trouvé intéressant et qui est loin de la caricature du type qui collabore avec les nazis par pur méchanceté. Il est plus complexe qu'il ne semble au premier coup d'œil et toutes les scènes avec lui m'ont captivé. En revanche, le reste était toujours sans grand intérêt pour moi quoique cela se laisse lire. Le dessin de Lax est toujours bon et sa narration est fluide ce qui fait que même quand je m'ennuyais je n'avais pas trop de problème pour tourner les pages.
Lax n'en finit pas de nous conter des histoires de coureurs cyclistes. Là, il n'échappe pas à la règle. Cependant, la nouveauté provient du fait que le Vel d'Hiv sert de conducteur à une histoire familiale bien tourmentée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il y aura des passages assez bavards qui nous font perdre le fil du récit. La seconde partie sera nettement meilleur avec des moments d'intensité. Il est dommage que la fin ne soit pas plus claire. Je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est réellement passé pour permettre un dénouement heureux. Et puis, on ne verra pas grand chose sur la fameuse rafle du régime de Vichy qui aurait dû être un des points forts de cette oeuvre. Maintenant, j'espère que l'auteur va quitter l'univers des cyclistes pour pouvoir se renouveler. C'est bien de communiquer sa passion pour ce sport. Il est vrai que l'image récente du cyclisme n'est pas très glorieuse avec toute ces affaires de dopage et de champions tricheurs. On se rend compte que dans le passé, le cyclisme avait connu également des moments difficiles. L'écureuil du Vel d'Hiv est là pour nous le rappeler.
Je suis entièrement d’accord avec Spooky : la première moitié de l’album est molle au possible, presque insipide, et j’ai vraiment failli décrocher : énième histoire sur l’occupation allemande, personnages vus et revus, histoire de cyclisme anecdotique pour les non-initiés. Et puis l’histoire décolle dans la 2ème moitié de la BD, et devient beaucoup plus haletante. Je me suis enfin attaché et intéressé aux personnages, le contexte historique se mêle habilement au cyclisme, et je n’ai pas réussi à reposer l’album avant d’en avoir lu la conclusion. Le dénouement est certes un peu convenu, mais satisfaisant et bien amené. La mise en image est exemplaire, ce qui ne surprendra personne, Lax ayant eu le temps de perfectionner son art. J’aurais volontiers mis 4/5 pour cette seconde moitié d’album, mais en ce qui me concerne un démarrage asthmatique plombe l’ensemble. Dommage.
Le début de l'album ne m'a pas vraiment enthousiasmé... Je trouvais le rythme lent, l'histoire assez molle, et les personnages un peu caricaturaux. Je me disais "Lax, il faudrait qu'il arrête avec le vélo, il a épuisé son inspiration."... Et puis tout d'un coup, sans crier gare, comme un pistard qui arrête de faire du surplace pour lancer son offensive, son intrigue s'est envolée, les différents éléments se sont imbriqués pour former une mécanique bien huilée, comme les pignons d'une roue... Et malgré l'entraînement imparable, on suit le récit sans heurt, sans peur d'être distancé... Et comme Lax est finalement un vieux routier, on ne craint plus l'accident de course, on se sent en sécurité. On retrouve dans cet album une bonne partie des thèmes qui sont chers : le vélo bien sûr, le handicap qui amène à s'élever, la vie quotidienne de gens ordinaires confrontés à un évènement extraordinaire... Ici se déroulent en filigrane les différentes rafles qui vont vider Paris de sa population juive pendant l'Occupation. Un évènement diversement vécu par les membres de la famille Ancelin. Certains décident de passer à l'action, d'autres de rester passifs. Mais tous seront durablement marqués. Les personnages de Lax sont loin d'être caricaturaux, ni même primaires. Le plus difficile à cerner est sans doute le père, dont l'amour pour ses fils (même s'il s'en défend pour le plus jeune) est mis en balance avec ses amitiés -toutes relatives- avec l'occupant. des personnages très différents, mais tout très bien traités, et surtout, crédibles. Sa reconstitution du Vel d'Hiv est bluffante ; on a vraiment l'impression d'être dans les gradins, dans la moiteur des populaires, venus là pour passer du bon temps, encourager, se défouler aussi... Il utilise aussi à merveille le fait que la verrière du vélodrome ait été bleutée pour mieux passer au travers des bombardements... Côté dessin, j'avoue que le début me faisait craindre une baisse de qualité, les visages étaient moins soignés que d'habitude, les décors un chouïa laissés de côté ; mais j'imagine qu'il n'avait qu'une hâte, nous faire découvrir le Vel d'Hiv, car dès la première case qui s'y déroule, tout doute sur la forme de Lax est envolé, balayé par le vent de la course et la puissance des coureurs et des couleurs. Tout y est magnifique. Curieusement la scène qui m'a le plus bluffé est celle -courte- mettant en scène deux boxeurs en plein combat, qui est juste extraordinaire. Un Lax de compétition.
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