Joe - L'Aventure intérieure (Joe the Barbarian)
Joe est un jeune garçon diabétique qui vient de perdre son père. Il doit déménager sous peu de la maison qu'il occupait avec sa mère.
D'un monde à l'autre DC Comics Maladies et épidémies Vertigo
Mais lors d'une crise d'hypoglycémie, joe va se retrouver projeté dans un monde d'heroic fantasy et partir dans une quête intime et fantastique pour assurer sa survie.
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Date de parution | 05 Octobre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Scénario intelligent, illustrations intelligentes, mais difficulté d'implication - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Elle a été prépubliée en 8 épisodes en 2010/2011. le scénario est de Grant Morrison, les illustrations de Sean Murphy et la mise en couleurs de Dave Stewart. La mère de Joe le conduit en voiture vers le cimetière des vétérans pour une sortie de son lycée. Sur place, il se recueille sur la tombe de son père, un soldat. Il se fait chahuter par des gros lourds de son bahut. À l'issue de la sortie, le car scolaire le dépose devant chez lui. Il rentre, monte dans sa chambre, en attendant que sa mère revienne, s'allonge sur son lit, alors qu'il commence à pleuvoir. Il contemple son rat dans sa cage et commence à avoir des hallucinations dans lesquelles il se retrouve dans un monde imaginaire peuplé de créatures fantastiques. Dans ce monde il apparaît qu'il est le Garçon Mourant annoncé par une prophétie, celui qui libèrera ce monde d'une terrible menace. De temps à autre, Grant Morrison s'offre le plaisir de raconter une histoire qui lui tient à cœur et qui ne rentre ni dans une série personnelle au long cours de type les Invisibles, ou dans une histoire de superhéros (par exemple sa série de Batman). Ce fut déjà le cas avec The mystery play ou Vimanarama (en anglais), c'est à nouveau le cas avec "Joe, l'aventure intérieure". Dès le début du récit, Joe a conscience qu'il vit sur 2 plans différents (la maison où il se trouve seul, et le monde imaginaire). Il perçoit le fait que les actes accomplis dans l'une des 2 réalités ont leur pendant dans l'autre. En fonction de l'expérience du lecteur, il percevra immédiatement le lien de cause à effet, ou il lui faudra patienter jusqu'au sixième épisode pour que Joe l'énonce clairement. Morrison n'a pas fait un mystère de ce lien, le fond du récit est donc à rechercher ailleurs que dans ce dispositif narratif. Rapidement le lecteur constate que le monde imaginaire dans lequel évolue Joe est très riche, complètement réalisé. Il constate également que Morrison met en avant la transposition des objets de la chambre de Joe dans ce monde. Il indique clairement par le biais des noms qu'il a choisi qu'une partie des troupes du méchant oppresseur correspond au portemanteau de la chambre de Joe, et que le géant qui l'accompagne n'est autre que son rat familier. Grant Morrison montre donc au vu et au su du lecteur ses trucs de prestidigitateurs. Il explique comment son imagination de scénariste (au travers de celle de Joe) transforme les objets du quotidien et la situation de Joe pour en faire la quête d'un rebelle dans un pays fantastique. Il y a là une leçon impressionnante d'explication de la fonction du mythe, de la construction d'un récit imaginaire, du symbolisme du rite de passage et de la quête initiatique. de temps à autre (en moyenne une fois par épisode), le lecteur adulte peut même identifier la morale ou la pensée philosophique que Morrison souhaite mettre sous forme de conte. Par exemple, dans le flot du récit au cours de l'épisode 4, un personnage explique à Joe que la vie n'est qu'une suite d'illusions brisées. le conte a pour fonction d'imager pour les plus jeunes une pensée philosophique ou une morale. Au fil des chapitres, le lecteur est également fortement impressionné par la rigueur narrative de Morrison. La linéarité du récit permet en effet de mieux distinguer la construction narrative. C'est ainsi que les éléments de la scène introductive du premier épisode (jusqu'à la première apparition du pays imaginaire) se retrouvent dans plusieurs séquences par la suite. L'inconscient de Joe a assimilé ces moments avant son retour chez lui et les relace dans le cadre du pays imaginaire. Morrison utilise un outil psychanalytique sur la nature des rêves pour mieux charger en émotion son récit. Ce dispositif fonctionne d'autant mieux que Sean Murphy effectue un remarquable travail d'illustration. La maison de Joe dispose d'une personnalité impressionnante de par son architecture et son aménagement intérieur. le pays imaginaire regorge de trouvailles graphiques magnifiques, que ce soit la première fois où Joe a la vision de son comité d'accueil, ou les séquences d'action (vol dans les airs, voyage périlleux dans des chutes d'eau, découverte d'une cité souterraine, etc.). Sean Murphy soigne chaque décor, chaque mise en scène pour que le lecteur puisse plonger dans chacun des 2 mondes. Il a passé du temps pour concevoir les éléments de la chambre de Joe, ainsi que la manière dont ils s'incorporent dans le pays imaginaire, pour que le lecteur puisse les identifier facilement, tout en faisant en sorte qu'ils s'intègrent sans solution de continuité. Il y a de quoi être admiratif devant un travail de conception permettant une double cohérence. Malgré les grandes qualités du récit, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. le savoir faire du scénariste et de l'illustrateur est évident. L'intelligence de Morrison est ici bonifiée par ce personnage à double facette qui provoque une grande empathie avec lui. Les illustrations imbriquent à la perfection les 2 réalités sans rien perdre des détails du scénario. Mais le dispositif narratif sur 2 niveaux m'a paru désamorcer tout suspense et tout enjeu. À aucun moment je ne me suis senti impliqué par les péripéties de Joe, dans l'une ou l'autre de ces formes. Je ne retiendrai de cette lecture qu'un exercice virtuose de déconstruction du fonctionnement d'un conte, ainsi qu'une illustration du fonctionnement de l'imagination.
Comme le dit l'avis précédent : ça c'est du pavé! Alors s'il y a un sans faute en ce qui concerne le dessin et la colorisation, quelques perspectives vraiment hallucinantes, j'ai tout de même trouvé que l'ensemble était un peu longuet. De plus ça foisonne de personnages et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Il n'en reste pas moins qu'à condition de faire un effort l'ensemble se lit plutôt bien et le monde imaginaire, hallucinatoire de Joe est d'une part très bien rendu, d'autre part d'une très grande richesse. Une série pour lecteurs courageux, mais à l'arrivée un bon moment de plaisir.
Note 3,5/5. « Joe, l’Aventure intérieure » est un gros pavé de 220 pages assez original, intelligent et magistralement dessiné par Sean Murphy, il n’y a pas la moindre fausse note, c’est juste parfait. Les détails fourmillent, les perspectives sont d’une grande justesse, les visages expressifs et variés. La colorisation de Dave Stewart est en parfaite symbiose avec le dessin. C’est d’ailleurs ce visuel de rêve qui m’a décidée à lire ce comics, ça et le rat géant que j’ai entraperçu au feuilletage, j’adore les rats et les souris. Sans ça je n’aurais peut-être pas fourré mon nez là-dedans car le protagoniste, Joe, est un gamin de dix/douze ans et j’ai toujours peur avec ce genre de personnage que ce soit trop naïf. Mais en fait non, ce n’est pas du tout puéril, même si certaines scènes sont vécues à hauteur d’un enfant de cet âge, avec ses frayeurs mais sans les geignardises d’un gosse un peu débile. Le scénario est très intelligent, basant son histoire sur une maladie bien connue de nos jours et très fréquente, le diabète. On rentre de plain-pied dans un délire de diabétique en hypoglycémie et un monde fantastique qui semble exister bien au-delà des hallucinations de Joe, notre petit malade. Sa maison, ses jouets et son univers feront prendre vie à une aventure extraordinaire et à un tas de personnages connus et mois connus, c’est surtout là que ça m’a plu, car on y voit Batman, Superman et autres « super » mais qui ont des rôles de figurants, Grant Morrison n’ayant pas donné le beau rôle encore une fois aux mêmes. Par contre je trouve que sur 220 pages il aurait pu encore plus développer son histoire car après une bonne moitié j’ai eu la sensation de faire un peu du sur place, même si l’attachement aux personnages et le magnifique graphisme ont fait que j’ai continué sans m’ennuyer. Peut-être que quelques pages de moins n’aurait pas été une mauvaise chose, d’où ma note de 3/5 au lieu de 4/5, c’est beau, c’est intéressant mais c’est une moustache de rat un peu long.
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