Le Magasin des Suicides
Depuis dix générations, la célèbre maison Tuvache vend des kits suicide pour clients désespérés. La petite boutique familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable, la joie de vivre, en la personne d'Alan, fils cadet et éternel optimiste.
Adaptations de romans en BD Jean Teulé La BD au féminin Suicide
Depuis dix générations, la célèbre maison Tuvache vend des kits suicide pour clients désespérés. La petite boutique familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable, la joie de vivre, en la personne d'Alan, fils cadet et éternel optimiste. Pas facile de trouver sa place en famille ! Et puis, c'est mauvais pour les affaires !
Scénario | |
Oeuvre originale | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 05 Septembre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Plusieurs points forts et plusieurs points faibles à cet album. Au rayon des réussites, tout d'abord, le dessin. Pour moi cest l'atout principal de la bd. Domitille Collardey a un bien joli coup de crayon. C'est envoûtant, poétique. J'ai adoré contempler certaines planches. L'utilisation de la couleur (gris noir pour la tristesse et couleurs vives pour la joie) est efficace, même si pas très surprenante. Et autant j'ai trouvé que ça rendait bien au début, autant j'ai trouvé ca moins beau vers la fin. Un autre point positif est le scénario de base. Cette espèce de renversement de notre société (l'enfant heureux est rejeté, il faut être triste) est intéressant et intriguant. C'est tout ce qui fait le sel du récit et qui m'a permis d'apprécier ma lecture. Néanmoins, il y a quelques aspects que j'ai moins appréciés. L'enchaînement de la narration m'a vraiment dérangé : c'est trop rapide, les personnages changent de caractère rapidement, sans que l'on sache véritablement pourquoi on qu'on l'ai vu venir. Cela manque un peu de cohérence parfois. Ensuite, la naïveté du héros, m'a agacé, de ses "bigs bisous" à ses dessins. On ne sait pas ce qu'il pense, et même la fin ne réussit pas à lui donner plus de profondeur. Je pense que s'il avait été un peu plus travaillé, cela aurait été bénéfique au récit. Enfin, la fin m'a un peu déçu, même la dernière case, que rien ne laisse suggérer. Au final je ne conseille pas forcément l'achat, même si perso je l'ai chez moi, principalement à cause du dessin que j'aime vraiment beaucoup.
Cette BD me faisait de l’œil depuis longtemps et je dois dire que sa lecture m'a un brin déçu. Finalement rien que de très politiquement correct, rien d'iconoclaste. Comme le dit Sejy dans son avis nous étions en droit d'attendre quelque chose de plus percutant qui irait titiller le sens des convenances sur un sujet encore tabou dans notre société. Je ne suis pas très convaincu par l'utilisation des couleurs, c'est d'une telle évidence que ça a l'air de nous prendre pour des gogos. Couleurs chaudes pour la joie et grisâtres pour la tristesse ou plutôt une sorte de componction de bon aloi affichée par les propriétaires du magasin. Petit clin d’œil à ce sujet avec le nom du père Mishima, suicidé notoire, d'ailleurs le gag est poussé à son paroxysme puisque dans les dernières cases nous le verrons affublé d'un kimono et d'un sabre !! Ouais, je reste extrêmement dubitatif quant à l’intérêt d'une telle histoire et notamment son traitement. La morale est-elle de nous dire que la joie est plus forte que la tristesse ? OK ! Mais autant de pages trop gentilles pour en arriver là, bof.
L’idée de départ et la mise en page sont les points forts de cet album. Le dessin en lui-même est parfois maladroit mais ce côté naïf cadre bien avec la thématique proche de l’absurde du récit. Les différents personnages présentent tous un caractère bien particulier mais c’est surtout cet univers profondément teinté d’humour noir qui m’a plu. La fin du récit m’a moins convaincu… jusqu’à une dernière case que j’ai trouvé très subtile et très forte. Je ne crierai pas au génie mais, dans l’ensemble, cet album s’est révélé plaisant à lire. A choisir, je pense cependant que je privilégierais le roman original, qui peut se permettre de mieux développer certaines idées. Ici, il s’agit d’un bon emprunt de bibliothèque.
Adaptation d’un roman de Jean Teulé, j’ai été plutôt séduit par cette bédé (et du coup je trouve les commentaires précédents assez sévères). En ce qui me concerne, je n’ai pas lu le roman, mais j’ai pris un certain plaisir à cette lecture. Je me contenterai donc de juger le produit fini tel quel, comme s’il s’agissait d’une œuvre originale… et « originale », elle l’est sans aucun doute... Créer un univers en huis-clos (tout se passe dans le magasin) où le désespoir s’impose en norme est une excellente idée de départ permettant à un humour noir et pince-sans-rire de donner toute sa mesure, sans tomber pour autant dans la méchanceté. Les dialogues, d’une extrême drôlerie, m’ont fait pouffer à plusieurs reprises. Certes, on peut arguer que le style de dessin manque de caractère et n’est pas transcendant, que ça fait déjà-vu, mais il n’est néanmoins pas déplaisant et reste adapté pour ce type de récit à caractère littéraire. On peut arguer aussi que certains passages manquent parfois de rythme, mais ça se lit quand même très bien. La petite trouvaille graphique, certes facile, qui pouvait difficilement apparaître dans le roman consiste à avoir mis des couleurs vives sur le personnage joyeux d’Alan, cerné par des tons sombres et tristes. Les couleurs en question prennent de plus en plus d’ampleur au fil du récit, tandis que le jeune garçon « contamine » tous les membres de sa famille par sa bonne humeur. Le titre pourrait rebuter ou ceux qui refusent de voir en eux leur côté sombre, mais en ce qui me concerne, il me semble que cette histoire devrait logiquement avoir sur la plupart d’entre nous l’effet d’une potion euphorisante. On peut y voir aussi une parabole sur notre époque morose et ennuyeuse, destinée à recadrer le grincheux désabusé qui sommeille en nous.
Un peu décevant cet album... C'est vrai qu'au-delà de la faconde de Jean Teulé, scrupuleusement (enfin il me semble) retranscrite par Olivier Ka, j'ai trouvé cet album bien mou par rapport à son sujet. J'aurais aimé quelque chose de plus grinçant, de plus noir ; là, c'est presque insipide. Les personnages n'ont pas d'épaisseur, on s'ennuie assez vite. Pourtant Domitille Collardey fait du bon boulot, son découpage est clair, par contre le jeu sur les couleurs aurait pu être un peu plus contrasté. Déjà presque oublié, hélas.
2.5 Bon, l'histoire se laisse lire parce que j'aime beaucoup le dessin, le découpage est bon et que la fin est assez mémorable. Sauf que justement il n'y a que la dernière page qui soit mémorable et le reste est oubliable. Les personnages ne sont pas vraiment attachants et pourtant j'aurais aimé avoir de la compassion pour ces déprimés, mais je trouve qu'ils manquent vraiment de personnalité. De plus, il ne se passe pas grand chose de vraiment captivant durant l'album et le rythme est parfois un peu trop long. On aurait très bien pu couper la moitié de l'album et il n'y aurait aucun réel changement dans le scénario.
Tout comme je n’aime pas la mayonnaise allégée, le fromage sans matière grasse, tout comme je déteste la bière sans alcool, le beurre qui t’épargne du cholestérol ou les bombecs qui filent pas de carie, j’ai tendance à avaler de travers un humour gris clair certifié sans agent corrosif quand on m’appâte à la gourmandise glauque option burlesque. Avec son idée de départ originale et son titre à grincer des dents, « Le magasin des suicides » éveillait les promesses d’impertinence cynique entre tragique et grotesque. Pensez donc ! Une famille faisant bizness de la mort, dans une société dystopique où pullulent les dépressifs chroniques. Des candidats à l’autodézingage, impatients de se libérer de leurs noeuds gordiens existentiels, les passant au fil du rasoir, à la lame du seppuku ou se glissant de plus coulants autour du kiki. La garantie d’un potentiel client inépuisable pour qui vend les accessoires adéquats. Mais quel malheur quand déboule le dernier né, un bambin joyeux qui risque de foutre la pagaille, et accessoirement propager le bonheur, dans un magasin réputé où le respect et la fidélité du client imposent grisaille, mal-être et morosité permanents. Alléchant menu ! Mais au moment de l’addition, un constat : choisis ta recette camarade ! Il y avait matière à beaucoup mieux et moultes approches imaginables : verser franchement dans l’absurdus delirium estampillé Monty Python, le funeste gothico-drôlatique d’un Adams family, adopter l’esthétisme et la poésie morbides façon Burton ou encore emprunter le chemin d’idées noires sulfurées à la mode Frankin. Un saupoudré édulcoré de tout ça ne pouvait que composer les arpèges boiteux d’un requiem cocasse manqué. Des personnages désespérément lisses (mais caractérisez moi ces gus, bordel !) dans un fond laissant la part belle à un blabla creux pour justifier que machin est anorexique, que truc est mal dans sa peau ou bidule a la joie de vivre (regardez, z’ai fait de zolis dessins colorés !), mais également dans la forme où le trait radin dépouille les expressions, abandonnant les personnalités à trois coups de pinceau aux codes chromatiques sacrément "originaux" (gris, brun = – couleurs flamboyantes = ). Un sel absent dans le contraste négligé et facile de protagonistes décidément fadasses auquel s’ajoute l’impression d’être pris pour une quiche tant on est constamment abreuvé d’explicatifs, alors qu’une modeste allusion par-ci, un regard réussi, un silence par là seraient plus convaincants Le raté serait sans appel si quelques parlottes béhavioristes, gadgets et autres méthodes sur l’autozigouillage extorquant un ou deux déridages des commissures de lèvres, une mise en cases bougrement inspirée (point fort incontestable), ce dessin sobre, agréable, nonobstant son cruel manque d’expressivité, et la fin bien sentie ne sauvegardaient le reste des meubles dans cette bande dessinée qui faillit ressembler à un simple catalogue, un empilement d’idées (faussement ?) pittoresques, énumérant, à trop grand renfort de conjectures, les cent et une façons de passer l’arme à gauche. Désabusé et même pas mort… de rire. Ce sera deux Prozac pour moi !
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site