Le Loup des Mers
Adaptation du roman de Jack London.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adaptations de romans en BD BD à offrir Best-of des 20 ans du site Gobelins, l'École de l'Image Jack London Les prix lecteurs BDTheque 2012 One-shots, le best-of Soleil Vieux gréements
Après un naufrage, Humphrey Van Weyden, un gentleman fluet, est recueilli puis enrôlé de force comme mousse par Loup Larsen, un terrifiant capitaine de goélette, buveur, violent mais très cultivé. Ce capitaine, athée, éprouve peu à peu une sorte d’estime teintée de mépris pour Humphrey, à l’inverse, très religieux. Leurs joutes verbales – pleines d’humour et d’esprit – rythmeront ce passionnant récit d’aventure.
Scénario | |
Oeuvre originale | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 02 Novembre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Embarqué sur un steamer qui effectue chaque jour la traversée de la baie de San Francisco, Humphrey Van Heyden, journaliste au destin tout tracé, se trouve soudain pris dans une brume impénétrable. Le bateau, qui a perdu ses repères, est percuté par un paquebot avant de sombrer corps et biens… ou presque. Van Heyden, croyant sa dernière heure arrivée, s’abandonne à la mer et s’évanouit. A son réveil, quelle n’est pas sa surprise de se trouver à bord goélette pratiquant la chasse au phoque faisant route vers le Japon. C’est alors qu’on découvre l’équipage ! Et là… on comprend que ça ne va pas être facile pour Humphrey. Mais l’équipage, ce n’est rien, comparé à Loup Larsen, le capitaine despotique du navire ! Commence alors un bras de fer terrible entre Humphrey et Loup Larsen. Deux hommes s’affrontent, la force et la violence du capitaine contre la faiblesse de l’écrivain, deux conceptions de la vie et de la mort, de l’immortalité de l’âme, deux visions de l’Homme dans ce qu’il a de meilleur et surtout de pire. Et pourtant... ils sont en commun l'amour des livres et des grands auteurs. La libre adaptation du roman de Jack London est une grande réussite. Décidément, Riff Reb’s est surdoué pour les récits de mer. Le dessin est sublime et la mise en couleurs toute aussi réussie. Un duel passionnant, profond et questionnant. C’est très bien écrit, fluide et puissant.
Le Loup des Mers mériterait de devenir un grand classique de la BD. Pour la seconde fois Riff Reb’s m’embarque complètement dans cette odyssée. Avec A Bord De l’Etoile Matutine, l’auteur propose de transmettre des histoires terriblement puissantes. L’écriture est incroyable. Les mises en scène sont pleines de vie. L’évolution des personnages est un vrai régal. Le Loup est d’un mystère sans fond et le raconteur gagne clairement son lot d’intérêts au fil de l’histoire. L’approche philosophique est concrète, franche. Riff Reb’s continue d'explorer le nihilisme, qui atteint ici son paroxysme. L'idée est personnifiée par un capitaine terrifiant et misanthrope qui se confronte aux moralistes, ceux-là qui n’ont jamais remis en cause ni questionné les valeurs qui les guident. Tout est fait de nuance, les dialogues dégagent des problématiques profondes et je trouve très intelligent d’avoir fait en sorte que le scénario soit une grande histoire faite de « mises en pratiques » philosophiques. Le décor maritime est grandiose, lugubre et mortifère avec ce doux parfum poétique. La bichromie me plonge dans l’ambiance et le dessin laisse sans voix. Même si c'est un one shot, je conseillerais de lire la trilogie maritime selon l'ordre de parution, dans le sens où le premier volet est basée sur l'ambiance générale, tandis que ce second récit se concentre sur la pensée de deux individus, essentiellement. J'ai bien aimé ce système d'entonnoir, on n'en finit pas de découvrir des choses. J’ai un profond respect pour le travail de Riff Rebb’s, qui mérite une place digne dans l’histoire de la bande dessinée. A posséder et à partager.
Qu'est-ce qui fait qu'une lecture est remarquable ? Un certain nombre de critères, sans doute. En l'occurrence, quand une lecture a marqué son lecteur et qu'il y pense toujours après quelques temps, quand il se dit que, quand même, il y a dans cette histoire de la richesse, de la matière et ce même si elle n'est pas forcément facile d'accès, quand, ayant lu ce livre il se dit que oui, il va vouloir le relire, et quand l'ayant emprunté il se dit que oui, il va l'acheter, alors sans doute peut-on considérer que cette lecture a été remarquable. Pourtant je ne savais pas à quoi m'attendre. Les ambiances colorées assez monochromatiques par chapitre m'ont tout de suite plu. Le dessin aussi, fin, précis, soigné, avec des personnages ayant de vraies gueules. Même si j'ai plus loin été un peu déçu quand pour les têtes des personnages il devenait plus doux et moins réaliste, j'ai été époustouflé par les scène marines de toute beauté, avec ce bateau aux prises avec les vagues rageuses. Mais ce qui est le plus marquant pour moi, c'est bien sûr le personnage de Loup Larsen. Terrifiant, détestable, insaisissable. Capitaine despote s'arrogeant le droit de vie, de mort et de souffrance sur son équipage, embarquer sur son navire revient à entrer dans un enfer sur mer. Personnage d'une brutalité sans nom, représenté comme une bête sauvage ou un démon ou encore un titan, manipulateur, il s'avérera pourtant cultivé, presqu'autant que Humphrey Van Weyden. Et ce point est très intéressant, car d'abord perçu comme une brute par nature, Loup Larsen se révèle une brute par choix. Désabusé, nihiliste. On aura donc non seulement une dichotomie sur la civilisation et la domination par la force - la loi de la nature - mais aussi et peut-être surtout sur la moralité ou son absence, l'amoralité. Humphrey et le capitaine semblent d'abord être aussi éloignés l'un de l'autre qu'il est possible de l'être. Pourtant ils seront étroitement liés, et Humphrey sera fortement influencé par le capitaine. Personnage poli, civilisé et pour tout dire intellectuel bourgeois imbu de lui-même, il ne sortira de cette histoire qu'en portant la marque indélébile de ce capitaine. Vous ferez peut-être quelque chose de votre vie finalement ! Déjà vous commencez à marcher par vous-même, lui dit d'ailleurs ce dernier. En refermant ce livre aux ambiances fortes, au discours brutal et implacable, aux idées sombres et violentes, j'ai vraiment eu le sentiment d'une lecture riche et marquante. C'est donc avec grand plaisir que je l'ai choisi pour mon 1000ème avis.
Je suis un grand fan de Jack London, dont je collectionne les écrits (réédités pour mon plus grand plaisir) et dont je me targue d'avoir bientôt lu toute la bibliographie. Mais dans ce fouillis de plus de cinquante livres aussi divers que cohérent, il en est un que je n'ai toujours pas lu : Le loup des mers. La raison est que lorsque cette BD est sortie, je ne l'avais toujours pas lu et je me suis réservé le plaisir de découvrir en avant première l’œuvre qu'en aura tiré Riff Reb's. Vous l'aurez compris à cette note, mais ce livre est exceptionnel. Et la liste des qualités est aussi longue que vous le souhaitez. Le dessin ? Si ce n'est pour vous le point le plus fort, je crois qu'il faut au moins lui laisser sa maestria. Une virtuosité du trait, une noirceur métaphorique, un talent pour représenter le monde maritime ... Il est beau, précis, efficace. C'est dosé à la perfection pour faire ressentir toute l'atmosphère poisseuse d'une goélette de mer, toute la noirceur de ce navire hanté par son capitaine. Rien que le dessin mérite à coup sur qu'on s'y attarde, mais aussi qu'on le relise. Le scénario ? Outre l'adaptation qui a été faite avec brio (Jack London, malgré tout le respect que je lui porte, est souvent un peu daté dans la façon d'écrire), je dois dire que c'est un modèle pour expliquer les passerelles entre BD et livres : la façon de rendre ces écrits, cette voix intérieure qui traverse les pages, tout autant que la coupure en chapitres. Je suis émerveillé de la façon dont il a réussi à retranscrire les idées, les propos et l'histoire, tout en reconnaissant qu'on est pris aux tripes dans cette lecture presque viscérale. L'ambiance ? Le plus gros point fort selon moi. Une ambiance de mer, de philosophie, de mort et de noirceur. L'âme humaine dans ses plus bas niveaux, là où ni dieu ni le philosophe ne peuvent aider. C'est une parenthèse que nous ne connaitrons sans doute jamais, mais qui prend aux tripes par la façon de nous montrer des hommes dans leurs limites les plus absolues. Rien ne sera épargné au(x) héros, et ce pour notre plus grande horreur. Les couleurs ! Une idée superbe : une couleur dominante par chapitre, envahissant toutes les cases et donnant un ton à chaque chapitre, renforçant les idées et les propos. Et justement, finissons par cela : les propos. Les considérations de chaque homme, mais avant tout de Loup Larsen, le capitaine, sont une des raisons supplémentaires d'aimer cette BD. On y retrouve toutes les idées chères à Jack London : la sauvagerie de l'homme, le nihilisme, l'opposition entre la culture et la force, le destin inéluctable de l'homme, le bonheur dans l'accomplissement physique détaché de toute philosophie, les "dandys" contre les travailleurs, la force primitive de la nature contre laquelle l'homme ne peut rien, et l'absurdité de la vie des hommes. Comme un rappel de notre condition, cette BD se fait défenseur d'idées peu développées aujourd'hui, jugées sombres, violentes ou très peu humanistes. Mais force est de reconnaitre la qualité des arguments employés par Loup Larsen, et ce jusqu'à la fin, qui semble ironiquement lui donner raison. Une BD belle, une BD forte, qui fit grande impression à sa sortie, et qui le mérite amplement. Du travail de ce niveau, c'est du chef-d’œuvre. Dois-je préciser que je conseille la lecture ?
Après A bord de l'Etoile Matutine, avant Hommes à la mer, Riff Reb's poursuit ses adaptations des classiques du roman d'aventures maritimes. Cette fois, il met en image un récit de Jack London. Je ne connais pas le roman d'origine, et je suis d'accord pour admettre qu'il s'agit d'une histoire de mer, sans doute brillamment contée, mais comme il y en a bien d'autres. Le coup du capitaine tyrannique et obsessionnel qui poursuit son but sans prêter attention à la détresse de son équipage maltraité, on l'a déjà vu et lu moult fois, de Moby Dick aux Révoltés du Bounty. Comme Churchill l'a (peut-être) résumé en une formule lapidaire : « dans la marine, tout n'est que rhum, sodomie et fouet ». Rien de bien neuf sur le fond donc… Mais ce détail n'a aucune importance. Riff Reb's dépasse et transcende les auteurs qu'il adapte. Quel narrateur ! Il sait extraire la substantifique moelle des romans d'aventures, synthétiser les descriptions interminables des différents gréements et des manœuvres compliquées de la marine à voile qui alourdissent les récits maritimes, n'en garder que les épisodes marquants et les magnifier en quelques cases. Roman initiatique et picaresque, voyage au bout de l'enfer, peinture sociale, hommage aux marins perdus, histoire d'amour et de haine… Tout est là ! Quel illustrateur ! Comme il l'a avait déjà fait dans L'Étoile Matutine, il adopte un style monochrome, un genre de “virage sépia” à l'ancienne qui transforme la moindre case en eau forte. S'il avait vécu au XIXe siècle, à l'époque des grands romans feuilletons illustrés, il eût été un rude concurrent pour Gustave Doré. En somme Riff Reb's se fout de la mode. Il adapte des romans que plus personne ou presque ne lit, il dessine comme les illustrateurs d'avant la photographie… Mais son style n'appartient qu'à lui et ses dessins sont identifiables du premier coup d'œil. Chapeau !
Une histoire de marin, avec tout le cynisme et les injustices que l'on attend avec pourtant une fin qui m'a marqué. La mis en scène, les dessins et la colorisation donnent sur certaines planches les allures de tableau. C'est magnifique et cela donne envie d'aller lire le roman :)
N’ayant pas lu le roman de Jack London, je peux difficilement faire la comparaison, toujours est-il que cette adaptation m’a autant impressionné par le forme que par le fond. Je ne connaissais pas non plus Riff Reb’s (étonnant pseudo) et j’ai beaucoup apprécié son dessin nerveux et racé, qui retranscrit parfaitement la puissance démoniaque de Loup Larsen. Le choix chromatique est très réussi, avec un ton dominant pour chaque chapitre. L’ouvrage bénéficie d’un cadrage et d’un tempo parfaits, et l’auteur utilise avec brio l’ombre et la lumière. C’est juste magnifique à regarder. Pour ce qui est du contenu, j’ai été littéralement emmené à bord de ce bateau, de la même façon que sur des montagnes russes. L’histoire contient moult rebondissements, avec une tension psychologique permanente qui tient évidemment pour beaucoup à la présence du capitaine de la goélette, personnage terrifiant, fascinant, monumental, extraordinaire, cruel, immoral, insaisissable, mystérieux, à la fois détestable et attachant, barbare autodidacte et philosophe forgé par les océans en furie et chevauchant les vagues tel Poséidon, chez qui l’on peut percevoir les failles derrière l’armure du surhomme, notamment par ses migraines particulièrement douloureuses. Le personnage de van Weyden, à la fois acteur et spectateur, bombardé dans un univers cauchemardesque à des années-lumière de son petit confort bourgeois et intellectuel, va quant à lui tenter de survivre, on ne sait comment, à cette aventure en forme de parcours initiatique dont il ressortira marqué à jamais. Gros coup de cœur pour cette BD d’un auteur que je découvre seulement (et qui pourtant n’est pas vraiment un petit nouveau). Cette superbe adaptation m’a par ailleurs donné envie de faire connaissance avec son inspirateur Jack London.
Après A bord de l'Etoile Matutine, Riff Reb’s nous livre ici une nouvelle perle... Il n’est clairement plus possible pour moi de passer à côté des ouvrages de cet auteur, tant il est arrivé à m’envouter avec ces deux adaptations. Calmement, au rythme des vagues et des planches, je me suis laissé bercé par cette aventure. L’histoire, relativement linéaire, trouve toute sa quintessence dans les dialogues qui relient nos « deux héros » mais également dans les rapports humains qui lient les marins. C’est doux et puissant à la fois, triste et heureux, calme et mouvementé. Certaines questions sont posées et, au fil des planches, le lecteur est interpellé. Les pages défilent, sans que l’on s’en rende compte. Enrobez cela avec un trait tout simplement exceptionnel et de magnifiques couleurs et vous obtenez un chef d’œuvre, tout simplement. Encore meilleur que A bord de l'Etoile Matutine, cet album est génial et je vous invite franchement à embarquer pour ce voyage. Il s’agit pour moi de ma meilleure lecture de 2012 !
Ouchhh !!! LA bonne grosse baffe façon coup de bôme derrière la nuque de ce début d'année ! C'est avec cette adaptation du roman de Jack London que je découvre le travail et le talent de Riff Reb's. Pfiouuuuu quelle bordée de chocs ! Ça commence par celui de deux navires ; ça se poursuit par celui des origines sociales ; viennent ensuite les coups physiques et psychologiques... Choc des cultures quand tu nous tiens ! Jack London n'a pas son pareil pour nous concocter des récits où l'aventure humaine n'est pas un vain mot, surtout quand elle est confrontée aux éléments et à des personnages hors du commun. Et ce capitaine n'a ici pas usurpé son surnom de Loup des Mers... Sans connaître le roman, je rend grâce au travail de Riff Reb's qui a su faire passer la qualité d'écriture de London dans son adaptation. Car si il y a bien un truc que je déteste, c'est le massacre littéraire auquel on assiste parfois dans ce genre d'exercice. Là, on sent la plume de London mais sans lourdeur, même quand il s'agit de la voix off du personnage principal. Et Reb's a du talent à revendre ! Sa narration est d'une grande fluidité et son découpage en chapitre (suit-il celui de London ?) pose un rythme et les temps forts du récit de façon remarquable. Graphiquement, c'est qu'du bonheur pour les yeux ! Son style graphique assez atypique est d'une immense expressivité, surtout pour rendre les expressions de ses personnages. Son trait dynamique insuffle la vie et les tourments des personnages qui composent cette petite odyssée britannique de la fin du XIXe. C'est tout simplement bluffant. Ajoutez à cela une colorisation sobre mais tout aussi efficace et qui sait mettre en valeur l'intensité des événements et drames qui jalonnent cette aventure, et vous avez une petite merveille entre les mains. A lire et relire sans retenue !
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site