Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag IIb
Allons bon, Jacques Tardi nous reparle de la guerre ! Oui, mais pas la même que d'habitude !!! Et plus encore que des combats, c'est de la captivité dont il est question , celle de son père, retenu prisonnier dans un camp en Allemagne près de la Baltique, entre 1940 et 1945.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Bichromie Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Prisons Tardi [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest
René Tardi veut en découdre avec l'armée nazie. Plutôt antimilitariste, il choisit quand même le métier de soldat pour échapper à la pauvreté et ne pas se morfondre derrière un bureau. Pour les hommes qui survivent à la monumentale raclée de 1940, c'est le voyage en train jusqu'en Allemagne pour être regroupés dans un camp de tri, avant d'être enfermé dans un Stalag.
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Date de parution | 21 Novembre 2012 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
La lecture de ces trois albums est assez exigeante. En effet le texte est très touffu et il vaut mieux connaître le déroulé de WWII en Europe de l'Est pour pouvoir suivre aisément la série. Les deux premiers tomes sont basés sur les notes de captivité de René le père de Jacques. C'est moins vrai pour le T3 où la partie autobiographique du petit Jacques devient de plus en plus présente. C'est d'ailleurs le tome qui m'a le moins accroché. Pour les deux premiers tome j'ai bien aimé l'idée de base du dialogue entre René et son fils Jacques sous forme de questions d'un jeune enfant avide de comprendre et de découvrir son père. Cela donne un bon dynamisme à un récit qui par ailleurs souffre d'une narration visuelle assez figée et répétitive et d'un texte explicatif de l'histoire européenne du moment très détaillé et donc assez lourd. On comprend bien que l'action de René s'inscrit dans un contexte dramatique plus général mais c'est parfois au détriment de la fluidité du récit. Toutefois j'ai beaucoup aimé la partie de la Débâcle. C'est une vue de l'intérieur assez originale et peu visitée par les différents média. J'ai trouvé le récit de René intéressant sur plusieurs points. Il confirme la faiblesse du commandement et de l'anticipation. Mais il contredit l'idée de l'invulnérabilité du matériel allemand dans les blindés. René le souligne: les chars français étaient probablement meilleurs que les Panzer de l'époque. Encore fallait-il les utiliser avec la stratégie adéquat! Le T2 est centré sur la longue marche des KG/PG à travers une Allemagne en déroute. C'est un récit d'une grande crédibilité assez peu rencontré ailleurs. Il faut remarquer que Jacques n'embellit pas toutes les actions de son père ou de ses camarades. La phrase "Papa! C'est dégueulasse !" et la réponse "Je sais" est souvent présente pour rappeler que la guerre... c'est dégueulasse. Le T3 met l'accent sur les peu reluisantes actions de l'après guerre: règlements de comptes, femme tondues, vestes tournées, résistants de la 25eme heure etc. Il est un point que Tardi souligne plusieurs fois , c'est le nombre important de viols commis par toutes les armées; US et Français compris. C'est toujours un sujet très peu visité car encore sensible pour l'image des armées. A travers les 18 ans d'armée de son père ( un paradoxe!) Tardi nous entraîne dans un véritable cours d'histoire détaillé de ces événements dramatiques. Une lecture touffue quelque fois ardue avec une fluidité inégale et un T3 qui s'éloigne du sujet principal ( le Stalag). 4pour T1 un bon3 pour T2 et un petit 3 pour T3.
Je ne lis pas beaucoup de Tardi. C’est un tort. Je devrais. Pour apprécier cette série, il faut la prendre pour ce qu’elle est, ça évitera bien des désillusions. C’est un témoignage, celui du père de l’auteur, qui raconte son quotidien comme prisonnier de guerre (P.G.) puis son retour chaotique en France. Il s’agit donc d’avantage d’une bd documentaire qui relate des faits patiemment consignés puis restitués de manière chronologique. Pour rendre le récit plus vivant, Tardi a eu l’intelligence de se projeter dans le récit de son père afin de lui donner la réplique et le faire parler. Il y expose en parallèle, lorsque cela est opportun, des faits de guerre contemporains mais qui ont été connus que plus tard. C’est un récit dur dont ses propos factuels peuvent présenter un petit côté rébarbatif. Pourtant, ce récit m’a passionné. Je comprends Tardi d’avoir voulu en savoir plus, d’essayer de comprendre par où était passé son papa et ce qu’il avait vécu. Je ne peux m’empêcher de faire l’analogie avec le carnet de notes que j’ai hérité de mon grand-père et qui était P.G. lui aussi. Grâce à ces témoignages, on redécouvre la grande histoire par la petite porte, celle ouverte par sa famille. Un récit instructif et édifiant qui permet d’apprendre des choses qu’aucun manuel scolaire, ni livre d’histoire, n’a relaté car le quotidien des P.G. n’intéresse pas grand monde malheureusement.
J'aurais beaucoup aimé mettre une note supérieure, mais comme le dit le précédent posteur j'ai trouvé que ces deux tomes et particulièrement le second sont vraiment très long. Bien sur le sujet s'y prête et Tardi aurait eu du mal à conter cette histoire, ce retour en quelques planches. Il est cependant vrai que nous évoluons toujours un peu dans le même décor et les longues digressions qui expliquent les évènements se déroulant ailleurs au même moment ralentissent le récit. Pour autant ces deux ouvrages font œuvre de mémoire en même temps qu'ils sont un hommage au père et aux souffrances qu'il a enduré. Il est évident qu'aujourd'hui ce type d'ouvrage devrait être lu par le plus grand nombre, pour ce qu'il dit et nous montre d'une part et d'autre part afin que les jeunes générations nourries aux jeux vidéo, puissent se rendre compte autant que faire se peut, que le monde réel et tel qu'il a été n'est pas rose. Au final un excellent diptyque, peut être un peu long, mais oh combien nécessaire en ces temps compliqués.
Je viens de lire le 2e volume de StalagIIB. Alors que le premier tome m'avait bien plu, celui-ci m'a paru indigeste. Côté dessin, c'est quasi toujours la même colonne de prisonniers en marche, dessinée sous des angles et dans des décors différents. Etalé sur une centaine de pages, c'est lassant. Côté scénario, c'est un défilé sans fin de noms de villages et de kilomètres parcourus, parsemé de commentaires sur le manque de bouffe et sur les ventres qui crient famine. Et pour boucher les trous béants de cette histoire où rien ne se passe, Tardi nous balance de longs et lourds dialogues entre lui et son père, sur les événements historiques qui se passent au même moment en Europe. Si c'est pour lire des trucs du genre, je préférerais carrément un livre spécialisé sur le sujet. Alors que le dialogue père-fils ajoutait quelque chose au premier tome, en regard de ce que cela éclairait sur la personnalité du père et ses rapports avec son fils, dans le 2e tome, le dialogue n'apporte rien (le seul intérêt éventuel est dans le discours moralisateur du fils vis à vis des crimes du père, mais là encore, c'est lourd et sans finesse). Bref, un 2e tome raté d'un Tardi en manque d'inspiration. Et un titre de série mal tapé, puisqu'on n'entend plus parler du StalagIIB dans ce 2e tome.
En utilisant le témoignage de son père comme matériau de base de cet album, Tardi lui rend un évident hommage (c’est aussi un témoignage d’amour filial). Mais, en suivant son père durant la drôle de guerre, puis l’offensive éclair allemande, et enfin pendant les années passées dans le Stalag, ce ne sont pas seulement les traces d’un père aimé qu’il recherche, c’est aussi un certain nombre de thèmes habituels chez lui qu’il illustre. En effet, on retrouve une dénonciation de la guerre (comme il l’a fait ailleurs pour la boucherie de la « Grande guerre »), et pas seulement celle menée par les Nazis et leurs sbires pétainistes. Sont aussi dénoncés les petits arrangements avec leur conscience de certains prisonniers français. Est aussi dénoncée la bête assurance des officiers français et du commandement en général, avec sa préparation et sa stratégie ridicules (lire à ce propos « L’étrange défaite » du grand historien Marc Bloch, écrit peu après la débâcle de 1940, avant que les Nazis ne le fusillent parce que Juif et résistant). Tardi construit cet album hommage à la lucidité et à l’intransigeance de son père en se donnant le rôle de candide, de personnage invisible pour les autres, qui accompagne son père et le questionne sans arrêt. Ce procédé rend plus fluide la lecture d’un album finalement assez épais et assez verbeux (même si chacune des 189 pages ne comprend que 3 bandes). Lecture recommandée donc, ainsi que l’achat. Un album dont le sujet et son traitement sont faits pour en faire un classique, surtout au moment où s’annoncent les commémorations médiatiques du 70ème anniversaire de la fin de cette guerre.
N’ayant que vaguement entendu parler des stalags de la Seconde Guerre mondiale, je suis reconnaissant à Tardi d’avoir produit cet ouvrage racontant un volet de l’Histoire oublié, en France en tout cas, et pour cause. Ces prisonniers étaient ceux d’une France collaborant avec les Nazis (même s’ils s’étaient engagés dans l’armée avant Vichy, même s’ils étaient opposés à Pétain), qui considéraient ces derniers comme de la main d’œuvre gratuite pour travailler aux champs ou dans l’industrie pour le compte du Troisième Reich. Quand l’Allemagne fut vaincue, toute l’attention se porta sur l’horreur de la barbarie nazie et les actes héroïques des vainqueurs, éclipsant ces infortunés, ainsi victimes d’une triple humiliation et revenus des camps dans un grand état de délabrement. On comprend facilement que Tardi ait voulu coller le plus possible à la réalité des faits, soucieux de ne pas trahir le témoignage du père. Et sur ce plan, l’auteur a fait un travail plus qu’honnête, indiquant même les rares fois où il a pris des libertés. Toutefois, ce qui peut être perçu par certains comme une qualité, pourra l’être par d’autres comme un défaut, le récit apparaissant en effet assez monolithique. Il faut dire qu’il ne se passait pas grand-chose dans ces « autres » camps de concentration. Le quotidien était morne dans une région au climat maussade (la Poméranie) et les prisonniers n’avaient la plupart du temps qu’une seule et même obsession : la faim. Chacun tuait le temps comme il le pouvait pour ne pas sombrer dans la folie, cherchant à échapper aux brimades et aux corvées exténuantes. Le trait si caractéristique de Tardi est adapté à ce type de récit, de même que le noir et blanc (et gris !). La couleur aurait paru quelque peu déplacée ici, tant l’atmosphère générale semble glauque dans cet enfer barbelé. J’ai bien aimé la façon dont l’auteur se met en scène aux côtés de son père. Alors que ce dernier revit les événements tout en les racontant, le fiston en culottes courtes, simple observateur, réagit ou questionne le narrateur, s’impatiente parfois même... Cette judicieuse trouvaille permet justement de compenser l’aspect monolithique dont je parlais plus haut, rendant l’histoire plus vivante. Comme toujours chez Tardi, le texte occupe un espace important dans la case, mais les planches sont saisissantes par l’ampleur des détails et la crudité de certaines scènes, parfois assez dures. Si cette BD est un précieux témoignage historique, elle est aussi un formidable hommage au père de l’auteur, ce père cachant ses souffrances et son amertume sous un masque de colère, et avec qui il eut longtemps des rapports compliqués. Si je devais comparer cette production avec « C’était la guerre des tranchées » du même auteur, j’aurais tout de même une nette préférence pour ce dernier, qui m’a beaucoup plus marqué. Cela ne m’empêche évidemment pas d’en recommander la lecture. Un deuxième tome est à paraître, ce qui permettra de savoir s’il y a redondance ou si l’ouvrage global est à placer au rang des chefs d’œuvre de Tardi.
Un autre témoignage de guerre ! J'en ai déjà lu plusieurs, mais comme c'est de Tardi il fallait que je le lise et de plus s'il a souvent parlé de la première guerre mondiale, je pense que c'est la première fois qu'il parle de la seconde. Cet album montre ce qu’a vécu le père de Tardi durant la guerre. Le gros de l'album se situe dans un camp de prisonnier, mais avant il y a plusieurs pages sur la vie du père avant son engagement dans l'armée et les combats qu'il a faits. C'est très instructif et j'ai approfondi des connaissances qui étaient superficielles. Par exemple, je savais la défaite que l'armée français avait subie et maintenant j'ai un témoignage qui montre à quel point l’armée était désorganisée. J’ai bien aimé voir l’évolution du père de Tardi qui au début croit en l’armée et ensuite se rend compte que ses supérieurs étaient incompétents. J'aime le fait que Tardi se représente jeune et parle à son père. Je trouve cela original et cela apporte un peu d'humour qui n'est jamais lourd. Un album intéressant quoique le rythme est parfois un peu lent.
Cet album est un ouvrage historique pur et dur, le genre où le texte prend le dessus sur le dessin. Il raconte la Seconde Guerre Mondiale telle que l'a vécue le père de l'auteur, depuis les années 30 et son engagement dans l'armée jusqu'à 1945, du moins pour ce qui concerne ce seul premier tome. J'ai d'ailleurs été très surpris de voir un "fin de la première partie" en fin d'album alors que le récit a déjà été aussi long et qu'on en est déjà arrivé à la fin de la guerre : je ne sais pas ce dont parlera le suivant. Sans doute la véritable libération et le retour à la vie civile d'après-guerre... Bref, c'est un ouvrage historique soutenu par le dessin de Tardi qui était déjà si adapté à ses récits sur la Première Guerre Mondiale. Je n'ai que moyennement apprécié ce dessin ici. Il y fait preuve de relativement peu d'esthétisme, le trait apparaît très épais avec le grand format de l'album, et les visages de ses personnages se ressemblent un peu tous, avec son trait si spécifique et ses petits tics graphiques. Le récit, pour sa part, est instructif, mais je l'ai aussi trouvé assez indigeste. Pour faire une comparaison avec une oeuvre à la thématique proche, je ne suis pas un grand fan de Maus, mais j'ai trouvé l'oeuvre de Spiegelman nettement plus fluide et agréable à la lecture. J'ai eu aussi un petit peu de mal à me faire à la narration particulière de l'auteur qui se met en scène en spectateur de la vie de son père et qui dialogue avec lui en cours de route, même si je trouve le procédé assez original. Par contre, quand on prend la peine de rentrer dans le récit et qu'on le lit tranquillement (en plusieurs fois peut-être car il est plutôt long), on apprend beaucoup de choses sur les conditions de la drôle de guerre puis de l'emprisonnement dans les camps allemands, la situation des prisonniers de guerre français et leur différence avec celles des autres nationalités, et comment ce petit monde va survivre durant les 5 années de la guerre. Sur le plan historique, c'est une bande dessinée qui vaut vraiment la peine. Maintenant, il ne faut pas s'attendre à une lecture qui coule toute seule et qui fait passer un moment agréable. C'est dense et parfois un peu indigeste à la longue.
Ais-je passé un bon moment de lecture avec cet ouvrage ? Oui et non ! Oui : Pour le côté documentaire indéniablement intéressant, et oui encore pour le travail soigné de reproduction de chars, des constructions, des décors en général. Non pour : Les tronches dessinées des personnages de Tardi que je trouve toujours épouvantablement moches et qui me gâchent la lecture ! Non encore pour le rythme à mon sens trop lent du récit. Il ne tient pas le lecteur en grande tension ! Un écrit manuscrit qui passe bien à la lecture en continu de type roman, à mon sens, n'est pas nécessairement transposable en l'état et avec le même impact en BD sans certaines adaptations. Entre oui et non pour l'achat conseillé, seulement pour le côté documentaire , un petit, très petit Oui.
Il y a des séries dont la lecture vous laisse un sentiment particulier, vous change, titille votre esprit au point que vous y repensez souvent. Ca été le cas pour moi avec cette série, véritable coup de coeur. Pourtant, un peu déçu par Adèle Blanc-Sec du même auteur, qui constituait alors ma seule expérience avec Tardi, je n'attendais pas grand chose de cet album, juste de la curiosité, attisée par les avis favorables du site. Tout d'abord, la couverture est remarquable, d'un rouge pétant, elle saute au yeux, c'est la couleur du sang, tant versé à cette époque qu'elle en a dégoûté la famille Tardi, père et fils, les deux personnages principaux de ce récit biographique. Le rouge est présent par petites touches dans cet ouvrage en noir et blanc, ce qui permet de souligner un détail particulier comme un drapeau nazi dans les rues de Berlin par exemple. J'ai beaucoup aimé la façon dont la narration était menée. L'idée pour l'auteur de se mettre en abyme en tant qu'enfant, aux côtés de son père, tout au long de l'histoire, est fantastique. On sent bien que Jacques Tardi redécouvre son père dans cet ouvrage, et qu'il a eu une relation très particulière avec ce dernier, René, dont le caractère a été changé par des années de détention, puis par l'absence de reconnaissance, voire un certain dédain envers lui après la guerre. La richesse de ce témoignage authentique est inestimable. On apprend que les faits, authentiques, retranscrits dans les années 80 par René Tardi sur des cahiers d'écolier, ont été à peine modifiés. On sent que ce travail, mené en famille, a mûri longtemps, comme un bon vin se bonifie. J'ai donc dévoré cette série, avide que j'étais de savoir ce qui s'était passé dans ces Stalag, au sujet desquels on parle peu, car en effet, de cette guerre, on parle beaucoup des résistants et des camps d'extermination, mais pas de ces camps là, dont les conditions de vie était très rudes elles aussi... J'ai apprécié le fait que l'humour n'était pas totalement absent de cet ouvrage pourtant pas spécialement gai. J'ai beaucoup aimé l'anecdote de "Hello boy (prononcer bois !)", très drôle, preuve supplémentaire s'il en est besoin, que l'humour est un don permettant parfois de s'évader du quotidien le plus morne. Amateur d'histoire, cette lecture m'a donné envie d'en savoir plus sur mon propre grand-père. J'ignorais qu'il avait fait toute la guerre dans l'armée française puis l'armée alliée, et son périple a été hallucinant. Je découvre les témoignages concret de cette époque, son livret militaire, sa croix de la guerre du désert, son sarouel, vestige de la progresion des alliés vers le nord est africain. Cette lecture m'a passionné, changé quelque part, et m'a fait découvrir une facette de ma propre famille que je ne soupçonnais pas. Inoubliable pour moi... (213)
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