Aliénor - La Légende noire
1137. Aliénor, duchesse d'Aquitaine, âgée d'une quinzaine d'années, devient reine de France. Humiliée en public par sa belle-mère, traitée comme une enfant par le conseiller du roi, tenue à l'écart des affaires du royaume, la jeune femme fait le serment de prendre la place qui lui revient. Femme politique, intrigante, amoureuse perfide ou sublime, elle décidera du cours de l'Histoire.
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Avril 1137, abbaye de Saint-Denis. Louis apprend par Suger que son père, le duc d’Aquitaine, est mort. Devant renoncer à sa vocation et sur les conseils du moine, Louis décide de se marier à Aliénor d’Aquitaine, fille et héritière de Guillaume X, dernier duc d’Aquitaine et de Poitou. Le mariage entre Louis VII et Aliénor a lieu en 1137. En conséquence, celle-ci apporte en dot le duché de Guyenne, la Gascogne, la Saintonge et le Poitou, en plus de devenir reine de France peu après. Le royaume s’est élargi et Louis VII doit désormais gouverner. Seulement voilà : personne ne connait vraiment la nouvelle reine. Belle et jeune, mais de réputation sulfureuse, Aliénor suscite l’agacement de sa belle-mère Adélaïde, à peine arrivée sur le trône. Accusée de batifoler et de s’enfoncer dans le divertissement plutôt que de s’occuper des affaires du royaume, Aliénor finit par être humiliée en public par Adélaïde et se voit rappelée à l’ordre comme une enfant par Suger. Plus tard, c’est Louis VII qui exige le respect, lorsque Aliénor se fait conter fleurette sous ses yeux… Après tant de vexations, Aliénor décide de reprendre les rênes de son existence pour devenir la seule vraie et légitime reine, fusse-t-il user de stratégie et de malice féminine…
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Date de parution | 04 Avril 2012 |
Statut histoire | Série terminée (cycles de trois tomes) 6 tomes parus |
Les avis
Des rares femmes qui ont émergé de l’Histoire – écrite par et pour des hommes ! – Aliénor est sans doute l’une de celles qui a le plus marqué de son empreinte son époque. En retrait sans doute (mais pas que), mais toujours au cœur du pouvoir, de ses centres de décisions. Qui plus est dans ce cœur du moyen-âge qui m’intéresse au plus haut point. C’est dire si j’attendais beaucoup de cette série. C’est dire aussi si j’ai été satisfait de voir que cette histoire ne serait pas traitée en un one-shot trop condensé, réduit à empiler des dates dans une vision didactique sèche, comme sur d’autres séries du même genre. 3 albums prévus au départ, puis les auteurs ont décidé d’étirer le tout en faisant deux triptyques (il faut dire qu’elle a été deux fois reine, dans les deux grands royaumes de l’époque). Du coup, c’est l’effet inverse que je craignais un peu, à savoir un délayage malheureux, un remplissage risquant de faire perdre crédibilité (trop « d’inventions » pour boucher les trous laissés par nos connaissances) et rythme au récit. Je dois dire que les auteurs évitent ces deux écueils (même si le second menace dans le second cycle), même s’il faut d’emblée admettre qu’ils ont fait un choix clair (et en partie discutable), à savoir celui d’une vision très noire et machiavélique – dès son plus jeune âge ! – de cette femme. C’est là qu’ils prennent sans doute trop de libertés, ainsi qu’avec le personnage inventé de Vincent, opportunément omniprésent (trop je pense). Mais bon, pour le reste, c’est clairement très documenté, et cela permet au récit d’être dynamique, on ne s’ennuie pas du tout. Quant au dessin, je l’ai trouvé à mon goût. Les quelques menus défauts s’estompent rapidement, j’ai trouvé qu’il s’améliorait au fur et à mesure. Claire, dynamique, efficace, le résultat est bon. La colorisation des deux préposés est aussi globalement réussie – même si le rendu de certains visages est parfois trop lisse, en particulier dans le second cycle, moins réussi dans ce domaine. Je dois dire que c’est aussi au niveau du récit que j’ai trouvé le second triptyque un chouia moins réussi. Peut-être par ce que le scénario doit improviser davantage par rapport à des connaissances historiques moins sûres. Sans doute aussi parce qu’il délaye une période plus resserrée, je ne sais pas (ce triptyque aurait pu être condensé et réduit d’un album). Et puis, sur la fin, c’est un peu rapide, même s’il est amusant de voir réunis Robin de Locksley et Guillaume le Maréchal au chevet d’Aliénor mourante. Malgré quelques bémols, c’est en tout cas une fresque historique captivante, au service d’une femme au destin peu commun. Une lecture recommandée à tous les amateurs de la période.
Sans être aussi fanatique qu'Agecanonix, je dois dire que moi aussi j'ai pas mal entendu parler d'Aliénor, duchesse de ma région d'origine. La lecture de cette série est donc l'occasion de fixer un peu plus les vagues connaissances que j'avais, avec tout le sérieux que Marya Smirnoff (directrice de la collection des reines de Sang) insuffle dans les ouvrages qu'elle dirige. Les noms d'Arnaud Delalande et Simona Mogavino sont aussi des gages de sérieux et de qualité. Et je n'ai pas été déçu. les personnages sont vraiment intéressants, on a un peu de mal parfois à discerner le fond de leurs intentions (en particulier Aliénor, bien sûr), mais cela fait tout leur sel. Et bonne nouvelle, la trilogie initialement prévue a été prolongée pour pouvoir mieux suivre la vie tellement riche de cette reine... Au dessin j'ai été plutôt séduit par le travail de Gomez, même si je n'était pas trop convaincu par les visages de ses personnages au début. Ce défaut s'efface par la suite. Du super boulot donc, et je vais lire la suite très vite.
Voila notre grande reine! Reine de cette province où je vis et que je connais donc bien, en plus d'être passionné par le Moyen Age ; son image est évoquée un peu partout à Bordeaux et en Gironde (un peu moins dans les autres départements de la province, mais évoquée aussi à Poitiers et à La Rochelle). Son nom est donné à beaucoup d'endroits bordelais qui se flattent d'accoler son nom à leurs établissements, et son souvenir subsiste dans ce palais de l'Ombrière situé jadis dans le Vieux Bordeaux, aujourd'hui démoli. Aussi, quand j'ai vu cet album, vous pensez bien que j'ai accouru ; le résultat est toutefois mitigé. Ce portrait montre une reine plus complexe et plus autoritaire que celle que l'on connaît, mais le caractère d'Aliénor est conforme à ce que j'ai lu dans des bio sérieuses, comme son goût pour la poésie, les trouvères, sa dot considérable, sa prétendue beauté, son insouciance de jeunesse... De ce côté, les faits historiques sont respectés. Mais là où j'ai bondi un peu au début, c'est avec l'aspect sombre d'Aliénor montré ici, ça peut paraître excessif. Certes, les rouages d'une cour royale au XIIème siècle, avec ses manigances sont bien décrits, mais les scénaristes emportés par leur fougue, et pour pimenter leur récit, font d'Aliénor une reine manipulatrice de façon trop appuyée. On sait qu'elle avait peut-être un peu d'influence sur Louis encore faible époux et roi trop monacal, mais pas au point de fomenter assassinats et complots tels qu'ils sont montrés ici, surtout à cet âge-là. Aliénor était plus intéressée par les arts que par la politique ; c'est plus âgée, après 15 ans de mariage avec son second époux Henri II Plantagenêt (mariage qui sera aussi désastreux que le précédent avec Louis), qu'elle s'est révélée dure en politique, notamment en soutenant la révolte de ses fils contre Henri (surtout Richard, son préféré, qui deviendra le roi que l'on connaît). Après toutes ces vicissitudes, Aliénor est morte à l'âge de 82 ans, après avoir eu 11 enfants et peu de bonheur dans sa vie de femme. D'autre part, certains personnages sont montrés sous des visages négatifs, comme Suger qui était un conseiller très respecté par Louis craignant toujours de contrarier l'Eglise ; le traitement dans le tome 1 est assez discutable. Quant à Marcabru (qu'on nomme aussi Marcabrun), il n'est pas sûr qu'il ait été vraiment renvoyé de la cour, Aliénor aimait trop ses trouvères, car la cour d'Aquitaine était bien plus gaie que celle de France, ça lui rappelait donc sa province. Mis à part ces réserves qui empêchent le coup de coeur, et que je peux comprendre pour alimenter une Bd, c'est plutôt bon, il y a peu d'action, beaucoup de dialogues, mais comme pour Isabelle la Louve de France, l'ensemble est passionnant, le dessin est très beau, malgré quelques erreurs documentaires (la courbe de la Garonne n'est pas si prononcée). Bon en définitive, un tome 1 plutôt contestable, un tome 2 qui conforte une légende tenace d'une reine de moeurs légères, cédant volontiers à des désirs et dont la volonté devait être satisfaite, puis un tome 3 qui comme le précisent les auteurs en début d'album, cherche à remplir les zones d'ombre de l'Histoire sur cette image de femme cultivant un certain art de vivre et de vivre librement. A l'occasion de la sortie de ce tome 3, j'ai relu des passages dans des bio sérieuses sur Aliénor, et de nombreux faits exposés ici sont vrais, en fait les auteurs ne brodent pas tant que ça dans leur vision de cette reine controversée. Leur travail est louable car ils usent de certaines libertés pour étoffer le personnage, mais surtout ils ne sont pas trop didactiques, donc trop ennuyeux dans ce portrait dont le tome 3 sera sans doute le plus pesant car le plus tourné vers la politique, tout en insistant sur la rupture avec Louis. Ils n'évitent pas une erreur importante cependant (en 1148, Henri Plantagenêt n'est pas encore roi d'Angleterre, il le sera en 1154). A l'issue de ce cycle de 3 albums, j'étais anxieux de savoir s'il y aurait une suite car le parcours d'Aliénor était loin d'être terminé, elle fut 2 fois reine, il restait à conter tout l'épisode Plantagenêt, ce que les auteurs décident de faire à partir de ce tome 4. C'est un album très intéressant dans la mesure où il se situe comme un tome de transition, préparant la rupture totale entre Aliénor et Louis VII, on y voit les événements qui font suite au précédent album lorsque le torchon commence à brûler entre les 2 époux royaux : la venue à Paris de Geoffroy Plantagenêt comte d'Anjou et de son fils Henry, jeune et beau duc de Normandie, tous deux rendent l'hommage à leur suzerain tandis qu'Aliénor observe Henry et réciproquement, ces deux-là ne vont pas tarder à tomber dans les bras l'un de l'autre ; on assiste au fameux concile de Beaugency qui annule le mariage entre Louis et sa reine, pour cause de consanguinité, puis Henry hérite du comté de son père et épouse Aliénor moins de 2 mois après...tout ceci est réel, les auteurs collent de près à l'Histoire et ne font plus d'erreurs, ce qui promet pour la suite.. de même que le dessin de Gomez est de plus en plus somptueux. Ma note reste inchangée pour l'instant mais gagne enfin le coup de coeur.
Avantage de cette BD : faire découvrir. Oui sans doute tout n'est-il pas véridique; les auteurs, par souci scénaristique ou autre se sont un peu emballés dans certains aspects de la vie d'Aliénor. Personnellement j'avais entendu causer de la dame sans être de sa région (moi c'est plutôt Anne de Bretagne). Mais tout comme Isabelle la louve de France, voilà une BD qui au delà d'un aspect pédagogique certain n'est jamais prise de tête. En même temps quelle vie! Le scénario est clair et rien n'empêche d'aller approfondir si on le souhaite. Beau dessin. Allez, un seul regret, cette série s'arrête alors que la vie de la dame n'est pas finie. J'aurais aimé voir Henri II Plantagenêt et surtout son fiston. Majoration après parution du tome 4 Ça y est le tome 4 est paru! Franchement c'est vraiment bien. Comment dire les choses; nous avons là tous les ingrédients d'une grande saga d'aventure; aventure de sang, de mort, de pouvoir, oh combien, de traîtrise, de renoncements à des idéaux personnels qui confrontés à la réalité des choses se fracassent dans les larmes. Il y a dans la vie d'Aliénor tous les ingrédients pour en faire une fresque, un film qui reléguerait bien loin certaines sottises vues par ailleurs. En fait pour bien apprécier ce récit il faut se remettre à l'esprit deux choses importantes: d'une part l'époque, les hommes de ce temps n'étaient pas pires ni meilleurs qu'aujourd'hui mais disons que le contexte ne leur avait pas encore apporté ce vernis, dit de civilisation, qui de nos jours rend les choses plus feutrées, moins évidentes aux yeux du petit peuple; d'autre part l'âge de la dame en question; il fallait être superbement couillue, si je puis me permettre l'expression, pour agir comme elle l'a fait, dans ce monde d'homme où la place de la femme était ce que l'on connait. J'imagine que d'autres l'ont dit avant moi, mais la vie d'Aliénor d'Aquitaine, reine de France, est un véritable roman. Le grand défi de cette série était de nous la montrer sans fard, avec ses doutes, ses interrogations, cette envie de vivre, de résister à une voie toute tracée que certains auraient voulu lui voir prendre. Alors place à la BD, il y a maintenant un petit bout de temps en attaquant cette série j'avais peur de tomber sur un truc genre hagiographie pesante et chiante me déroulant une série de dates et m'expliquant que la dame avait largement contribué à la grandeur de la France. Bref du chiant bien lourdingue. Joie, bonheur rien de tout cela, pour ceux qui ont lu les premiers tomes ils savent de quoi il retourne, donc je m'adresserais plutôt aux nouveaux. Le dessin dans un style réaliste et superbement colorisé est une magnifique reconstitution des architectures de l'époque mais aussi des armes, des costumes, tout est nickel, je serais même tenté de dire qu’Aliénor est véritablement canon, l'était elle autant? Quoiqu'il en soit cette série ne s'adresse en aucun cas aux seuls amoureux de l'histoire, comme je l'ai dit plus haut, il faut découvrir l'ensemble comme une geste, un véritable roman. Mes doutes quant à un arrêt de la série sont levés et nul doute que la période anglaise d’Aliénor, celle où elle devient une véritable reine de sang par amour pour ses fils, saura combler toutes mes attentes. Encore un tome ou deux et cette série aura sa place dans les immanquables du thème histoire.
Il est toujours plaisant de pouvoir s'enrichir de l’Histoire avec un grand H, en même temps que l'on se divertit à lire une BD. Sauf qu'il serait bon, je crois, que les auteurs signalent ce qui est roman et ce qui ne le serait pas. Et dévoilent la trame historique réelle et sur base de quelles sources, le cas échéant, ils se seraient appuyés. Cela ne doit pas être nécessairement long, mais baliserait un peu mieux la lecture afin de connaître et réaliser ce qui serait historique ou ne le serait pas. Bref, de pouvoir séparer à la lecture, l'avéré du flan. Car je doute assez fort que l'on puisse être aussi précis qu'une télé réalité pour une biographie d'une personne née il y a près de 900 ans .... Autrement, cette BD (2 tomes à ce jour) est sympatrique à lire avec un dessin qui ne dépareille pas. Mais en l'état , ainsi présentée sans autres explications historiques pour une BD qui se revendique telle, je ne puis mettre plus de 3*.
J'ai trouvé ce titre moins intéressant que Isabelle la Louve de France. Certes, le personnage d'Aliénor est un peu intéressant, mais je n'ai jamais été passionné par l'histoire. J'ai aussi certaines difficultés à comprendre l'intrigue et j'ai dû relire certaines scènes pour comprendre les motivations des personnages. Je n'ai pas non plus aimé le dessin. Les personnages ont des visages figés que je déteste et aussi certaines cases sont un peu trop surchargées. D'ailleurs, je trouve aussi qu'il y avait trop de textes parfois. Cela ne me dérange pas lorsque les textes sont bien écrits (Achille Talon est une de mes séries favorites après tout), mais là je trouvais que ici cela ne faisait qu'alourdir un récit que j'avais envie d'aimer, mais finalement je trouve que c'est moyen sans plus.
Aliénor, la légende noire est le premier titre d’une série qui sera composée en 3 volumes dans une collection destinée à présenter les reines de sang qu’a connu la France au cours de son histoire. Avec Aliénor d’Aquitaine, on va remonter jusque dans les années 1140 soit en plein Moyen-Age, à une époque où les régions et autres duchés avaient encore une belle autonomie. J’avoue bien volontiers avoir été conquis par cette collection après avoir lu Isabelle la Louve de France. Ici, le style est différent mais l’histoire n’en demeure pas moins passionnante. On entre véritablement dans les intrigues du pouvoir. On va nous présenter une femme qui aime le pouvoir et qui sera prêt à sacrifier la vie de ses sujets par orgueil. Je dois dire que je ne la plains pas quand je vois le roi Louis VII qui visiblement était mieux destiné à jouer au moinillon. Certains des faits rapportés paraissent difficile à croire. Cependant, après vérification en lisant la biographie de cette reine hors norme, ils paraissent bien correspondre à la réalité. Elle a eu une très grande influence sur le roi en faisant ainsi son jouet. On retrouve des personnages ayant réellement existé comme par exemple le troubadour Marcabru qui est renvoyé de la cour pour avoir chanté son amour pour la reine. Il y a également l’abbé Suger qui est intervenu à Poitiers pour sauver les enfants pris en otage par le roi. On verra que cet abbé homme d’état a joué un grand rôle. En conclusion, c’est une série qui met en évidence une grande reine peu connue du grand public. Et pourtant, n’est-ce pas elle qui donné naissance au fameux Richard Cœur de Lion ? Eh oui, après avoir épousé le roi de France, elle épousera le futur roi d’Angleterre ce qui ne manquera pas de mettre le feu aux poudres dans le conflit qui oppose les deux pays depuis 100 ans. Une lecture où l'on se régale.
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