Whaligoë
Petite plongée dans le bien étrange village de Whaligoë, au coeur de l’Écosse profonde.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Écosse Iles Britanniques La BD au féminin Petits villages perdus Yann
En 1815 à Whaligoë, petite bourgade nichée au coeur de l’Écosse profonde, deux des adolescents du village bravent les interdits en s’embrassant secrètement sur le site sacré des Craighorns, conformément à un vieux rituel gaëlique, pour matérialiser leur engagement l’un envers l’autre pour l’éternité. Douze ans plus tard, en chemin vers le nord, un écrivain en panne d’inspiration, Sir Douglas Dogson, et sa maîtresse toxicomane Speranza font halte par hasard à Whaligoë. Le couple bat de l’aile et Lord Douglas caresse l’idée du suicide lorsqu’il entrevoit, dans le cimetière qui jouxte l’auberge, une jeune fille spectrale qui s’allonge sur les tombes…
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Date de parution | 06 Février 2013 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
J’ai bien aimé ce diptyque romantique qui nous offre un cadre assez intéressant que celui de l’Ecosse du XIXème siècle après la défaite de Napoléon à Waterloo. On va s’arrêter à un petit village au bord de la côte. Cela sera presque un huis-clos limité à ce champ géographique qu’est Whaligoë. Tout d’abord, j’ai aimé la qualité des dialogues avec un langage plus soutenu qu’à l’habituel. Il y a des joutes verbales qui valent le détour (un peu comme dans Game of Thrones pour ceux qui aiment la série). Cela fait du bien de lire du bon français mais sans tomber dans le verbiage non plus. J’ai aimé cette mise en scène. J’ai également apprécié la qualité de l’aspect graphique. Le dessin est précis. Pour autant, j’avoue que la grosse faiblesse se situe dans l’intrigue concernant cette fameuse usurpation d’identité. J’avoue ne pas avoir tout compris entre la sœur et la petite amie. Il manque manifestement de la clarté pour bien tout saisir. Un diptyque qui reste assez envoutant avec des personnages plus intéressants car avec une certaine consistance psychologique.
Le prologue plante bien le décor, on entraperçoit une Ecosse sauvage et rude, mais plus que tout, les auteurs distillent une atmosphère bien rendue grâce à un découpage et des cadrages adéquats, et un dessin rugueux qui favorise les personnages plus que les décors, qui eux sont assez vite dessinés et suggérés. Ce dessin ressemble un peu au style de Pierre Alary sur Silas Corey. J'avais remarqué déjà que Yann était doué pour le dialogue subtil et pénétrant, cette impression est confirmée ici par la richesse du dialogue ; j'ai particulièrement apprécié les joutes oratoires entre Douglas et Speranza qui reflètent le persiflage vénéneux des salons londoniens de cette époque romantique en Angleterre (on est en 1815), leurs répliques sont tranchantes comme des rasoirs. Le caractère pédant du dandy et de sa compagne sont à cet égard, très justement campés. De même que le duel m'a fait penser un peu à celui de Cyrano de Bergerac (de Rostand), lorsque Douglas débite les passages d'un roman tout en rossant le hobereau local. Si on regarde de près ce diptyque, on constate que le scénario est en réalité très simple et ne va guère chercher loin, il n'y a pas d'action, il ne s'y passe rien de spectaculaire, mais il se passe quelque chose à chaque planche, c'est l'errance d'un couple en fuite lassé de la vie et un peu décati, immobilisé dans le fin fond de l'Ecosse, un huis-clos dans un village très rustique au milieu des landes tourbeuses et des coqs de bruyère, mais chacun des 2 protagonistes vont se révéler, car leur passage va laisser des traces et une triste affaire va se dénouer. Un bon récit, sombre, au romantisme noir.
Et bien oui un franchement bien pour ce diptyque. La raison principale en est qu'il arrive à instaurer une ambiance et est finalement plus malin qu'une lecture superficielle pourrait laisser paraître. L'ambiance d'abord, est ce parce que je suis sensible aux paysages parmi lesquels nous évoluons ? Ça sent la tourbe, les embruns, une lande à perte de vue, un paysage qui peut sembler monotone mais pour qui veut se donner la peine, est toujours en mouvement et dont les lumières ne sont jamais les mêmes. Hormis cet aspect des choses, très légendes celtiques, c'est la qualité des dialogues qui m'a fait apprécier cette histoire. Entre cet homme qui jette ses derniers feux de dandysme élevé au rang d'art et sa muse les réparties souvent cruelles font mouche et c'est un régal de voir ces deux là se balancer quelques désagréables vérités à la figure. Les personnages sont donc charismatiques en diable, possèdent de la profondeur sous des dehors de superficialité et l'intrigue se laisse lire avec bonheur. Quelques allusions enracinent le récit dans son époque (Oscar Wilde n'est jamais loin). Bref un bonne découverte que ce "Whaligoë" qui fait plus que se laisser lire!
Le premier tome est sympathique, mais pour le moment je ne conseille pas l'achat car j'attends de voir la suite pour savoir si cette série est mémorable ou non car pour l'instant je trouve qu'elle ne décolle pas du lot. Cela doit être parce que ce tome me semble surtout introduire les personnages principaux. Il ne se passe que deux ou trois trucs surnaturels et le reste du temps le scénario m'a pas réussi à me passionner. J'ai surtout aimé cet album à cause de son superbe dessin et aussi parce que la narration est très fluide donc je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. Je trouve juste dommage qu'aucun des personnages ne m'a semblé intéressant alors que habituellement j'aime bien les personnages dans les récits de Yann.
Whaligoë est un album doublement (et même triplement !) trompeur et ce malentendu est d'ailleurs déjà annoncé par sa (belle) couverture qui les réunit tous les trois, à la fois sur le plan graphique que sur le contenu de l'histoire et du genre auquel on pourrait l'associer a priori. A voir cette silhouette éthérée et fantômatique de femme délicatement déployée comme un nénuphar et baignée par la clarté lunaire, on pourrait se croire en présence d'un album teinté d'une douce et mélancolique poésie qui mène au fantastique. Cette première impression est vite contredite par un contexte (l'Ecosse et ses habitants aussi rugueux que ses paysages) lourd, menacant et rustre. Yann exprime à nouveau sa mysanthropie, son goût pour le cynisme, la brutalité (voire la cruauté) et les répliques vipérines auxquels se livrent aussi bien le couple d'aristocrates décadents que les gens du cru. On ne peut s'empêcher de penser aux deux autres séries que Yann à signées sous le nom de Balac (Sambre et Le Sang des Porphyres), tant pour l'ambiance d'un romantisme plus pesant que Lamartinien que par un scénario qui semble nous mener encore vers des secrets de famille, même si ce premier tome livre peu d'informations encore à ce sujet. Ensuite, même si le début semble nous diriger vers une histoire surnaturelle en convoquant à la fois rituel païen, références au roman gothique et surtout à Edgar Poe et une apparition apparement spectrale hantant un cimetière (mais qui laisse pourtant des empreintes de pas, voilà qui est curieux pour un fantôme !), on se met à douter un peu de son appartenance à ce genre après la lecture ou en tout cas celui-ci est aussi fuyant que son spectre. Du fantastique, ce premier tome en retient surtout une ambiance mais l'histoire proprement dite me fait pour l'instant plutôt penser à l'Auberge Rouge, avec ce couple du "beau monde" coincé dans ce village paumé et ses habitants inquiétants et brutaux. Enfin, le dessin de Virginie Augustin est ici aussi différent de ce qu'elle avait fait sur Alim le Tanneur, méconnaissable même. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur car le résultat est à nouveau de bonne tenue et convient bien à l'histoire mais le style est moins délicat, plus rugueux, avec un encrage plus marqué. Là encore, on s'éloigne de l'illustration de la couverture. Alors, si on met de côté toutes ces trompeuses apparences et ma petite déception à ce sujet car je m'attendais à quelque chose de plus délicat et poétique (même de la part de Yann...), ce Whaligoë est assez savoureux dans son ton constamment sarcastique, servi par des dialogues piquants et spirituels à la Oscar Wilde, des personnages qui bien que peu sympathiques charment malgré tout par leurs fortes personnalités, le contraste amusant entre le pédantisme du couple d'aristos et les gens du terroir (L'Auberge Rouge à nouveau !) et enfin l'atmosphère oppressante et "fantastique" chargée de mystères et de passions coupables. La fin du tome laisse présager une suite, que je lirai avec plaisir, plus "musclée" et mouvementée, qui devrait nous en apprendre plus sur l'apparition. Ma note serait plutôt de 3,5.
C’est le nom de Virginie Augustin figurant en grand sur la couverture de ce premier tome de "Whaligoë" qui m’a fait motiver sa lecture. Virginie Augustin est une auteure que j’apprécie beaucoup suite au feuilletage de sa première série Alim le tanneur où son coup de patte tout en rondeur et sa mise en couleurs aux tons pastel m’avaient enthousiasmé. Cependant, depuis Le Voyage aux Ombres, album qu’elle a réalisé après Alim le tanneur, Virginie Augustin a évolué son style pour privilégier un coup de patte acéré, nerveux… et ce n’est pas plus mal car il s’adapte bien aux scénarii de ses nouveaux albums comme c’est le cas pour "Whaligoë". "Whaligoë" se situe dans un village anglais du début du XIXème siècle, un couple aristocrate endetté dont le mari est poète fait une halte dans ce bled perdu afin que monsieur y retrouve son inspiration. Dès leur arrivée, ils vont être confrontés à l’hostilité de la population et à des événements étranges. Comme je l’écrivais ci-dessus, le « nouveau » trait de Virginie Augustin s’accorde très bien à l’ambiance malsaine et fantastique qui règne dans cette histoire, l’atmosphère victorienne et maussade y est rehaussée par une mise en couleurs aux tons ternes. Vraiment, je me suis retrouvé dans un album qui a fait l’objet d’un beau travail graphique. Seuls, les visages de nos protagonistes me sont apparus trop difformes d’une case à l’autre. Les décors sont fouillés et le découpage m’a semblé exempt de tout reproche. Quant à l’histoire, j’ai eu un peu plus de mal à m’y accrocher essentiellement parce qu’il y a des phénomènes surnaturels qui y apparaissent. Ces séquences ne prolifèrent pas dans ce premier tome (et c’est tant mieux ainsi parce que je n’aime pas habituellement les récits fantastiques) mais son dénouement me fait craindre une embolie de ces scènes dans le prochain album qui clôturera cette mini-série… donc, je reste prudent sur mon conseil d’achat surtout pour les lecteurs qui détestent le genre ésotérique. Pour le reste, j’avoue que c’est l’atmosphère malsaine y régnant qui m’a fait poursuivre cette lecture jusqu’à son terme. Il est un peu dommage qu’on n’en sache pas davantage sur les évènements qui se déclenchent dans ce tome, ce qui me donne l’impression d’avoir feuilleté une longue introduction d’un récit. J’attends la suite de ce premier tome pour me prononcer sur un avis favorable ou non de "Whaligoë" car trop peu d’éléments y sont dévoilés. Cependant, je reconnais avoir passé un bon moment de lecture grâce à l’atmosphère qui y règne et au coup de patte de Virginie Augustin qui s’accorde très bien à ce récit. Wait and see…
Quel plaisir de retrouver le dessin de Virginie Augustin. Son trait diffère un peu par rapport à Alim le tanneur. Il est ici moins cartoon, les visages sont moins « arrondis » par exemple. Pour coller à ce récit dont l’ambiance est plus réaliste, elle a adapté son style. Le résultat est là et les planches sont belles. L’action se situe l’année de Waterloo dans un petit village anglais, dont le quotidien monotone est perturbé par l’arrivée d’un couple de Londoniens qui semble bien pressé de fuir la capitale anglaise. C’est en fait un écrivain en mal d’inspiration qui cherche à s’éloigner du tumulte londonien suite à un petit scandale dont il est l’acteur principal. Et ils vont faire d’étranges rencontres dans ce village… Cette histoire est plutôt agréable à lire, même si elle n’est pas la plus originale qui soit. Il règne une ambiance mystérieuse qui est assez bien rendue. Un ou deux petits évènements curieux par ci par là, les différents personnages sont ambigus et plusieurs semblent avoir des choses à cacher. On se laisse plutôt bien prendre par tout ça… On ajoute un soupçon de fantastique une nuit d’orage et on obtient un premier tome assez sympathique. Pas mal pour le moment, mais attendons la suite pour voir si quelques révélations surprenantes viennent pimenter un peu cette intrigue.
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