Lunes birmanes
Lunes birmanes suit le parcours de différents jeunes issus de minorités ethniques, qui passent de l'enfer des prisons birmanes à l'enfer de la jungle malaisienne.
Asie du sud-est Documentaires Indochine La Lune Mirages
Après s'être engagé dans la lutte politique contre la junte militaire au pouvoir au Myanmar, un jeune homme issu d'une des nombreuses minorités ethniques de cet état d'Asie est enfermé dans une prison sordide perdue en pleine jungle. Victime de l'humidité, de la faim, de la maladie et des coups à répétition distribués avec délectation par ses geôliers, il s'évade et prend le chemin de l'exil. Arrivé en Thaïlande après un périple mouvementé, il déchante très rapidement lorsqu'il est vendu comme esclave à des pêcheurs. Après une nouvelle évasion, il échoue en Malaisie où il rejoint une petite communauté d'immigrés illégaux installée en bordure de Kuala Lumpur. Mais là encore, il est traqué comme un animal par la police locale.
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Date de parution | 06 Juin 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Sans doute un chouia romancé, pour trouver des personnages incarnant l’enfer vécu par les populations de la région, on a en tout cas là un documentaire très complet, édifiant, et extrêmement dur, parfois asphyxiant, tant les violences (psychologiques, verbales et physiques) s’enchainent. Comme le jeune homme que nous suivons, on peine à reprendre son souffle. Voir en particulier lorsqu’il parvient à fuir la Birmanie, et qu’en fait il ne fait que franchir un des cercles de l’enfer ! Certains passages m’ont fait penser au film « La déchirure ». Le dessin, moderne, est efficace et très raccord (colorisation comprise) avec le récit et le ton dominant. C’est sombre, le rouge sang imprègne de nombreuses cases. Certains passages « calmes », comme lorsque apparaissent d’insouciants touristes, font aussi mal. La complaisance des occidentaux (et de leurs compagnies pétrolières – merci Total !!!!) explique en grande partie le maintien en Birmanie d’une dictature imposant à son peuple (et en particulier aux minorités) des souffrances abjectes et une terreur permanente. Une lecture triste, mais recommandable. Ça ne vous remontera pas le moral, mais les œillères sont mauvaises pour la santé du monde.
Une BD horrible, par bien des aspects. Et qui pourtant fait partie de ces lectures qui sont vraiment éclairantes sur ce qu'il se passe dans le monde. Ou sur ce que l'humain est capable de faire subir à d'autres êtres humains. C'est le genre de BD qu'on ne lit qu'en étant prêt au contenu, et avec envie d'en savoir plus. Parce que c'est vraiment violent, dans tous les sens du terme. Violent graphiquement, violence physique et morale, violence envers une population donnée, mais violence de la surprise. Chaque planche semble contenir son lot d'horreur, et ce n'est pas qu'en prison que le pire arrive. La BD est très bien fournie, niveau documentation, et permet de mieux comprendre ce qui s'est passé dans ce pays durant si longtemps. Une barbarie bien moderne mais qui fait froid dans le dos, car c'est ce que d'autres connaissent aujourd'hui dans d'autres parties du monde. Une piqûre de rappel qui fait mouche. Le dessin est très réussi, avec une mise en couleur qui rehausse un trait pas forcément réaliste mais qui retranscrit toute l'horreur et la violence de chaque situation. Encore une fois, je mets en garde : ne lisez que si vous savez à quoi vous attendre. Mais attention, c'est vraiment dur à lire, parce que c'est malheureusement réel. Et que ça fait peur de voir tant de cruauté et de haine.
Le moins que l'on puisse dire est que nous sommes ici dans le style de BD choc, sans aucune concession et qui est un véritable coup de poing. Chacun d’entre nous a bien sur entendu causer de la dictature qui sévit en Birmanie depuis de longues années et les années d'emprisonnement de Aung San Suu Kyi. Tout cela est loin et les médias ne nous montraient pas grand chose des évènements de ce pays. Dans cette histoire à peine romancée et qui tient plus du documentaire , tout est montré, des scènes de torture les plus pénibles aux exactions des militaires de base, plus abrutis qu'autre chose. Attention, rien de complaisant pour autant, mais juste un peuple qui souffre de.., de quoi au fait ? Dire que tout ces tortionnaires ne font qu'obéir aux ordres est plutôt facile et pourtant, ( il faut bien que leurs familles bouffent! ) . Compromission, compromission... Quoi qu'il en soit cette dictature et ses ravages au sein d'un peuple complexe, composé d'une multitude d'ethnies, n'est pas la seule au monde encore aujourd'hui. Le récit est dynamique il nous tient en haleine tout du long, même si quelques pauses sont nécessaire pour intégrer toutes ces horreurs. Le dessin lui n'est pas franchement le sujet, quoiqu'il arrive, il possède quand il le faut suffisamment de force pour ne pas nous faire décrocher. A mon sens une œuvre plus qu'utile qu'il est urgent de découvrir au plus vite.
Je tiens à préciser que c’est la première fois que je poste une œuvre comme celle-ci à la fois époustouflante et remarquable. Mon ambition cachée serait de faire découvrir celle-ci au plus grand nombre de lecteurs. Je suis assez déconcerté du quasi-anonymat qui règne autour de cette série. Elle ne mérite absolument pas d’être oubliée dans un coin car elle se présente d’une qualité indéniable. Il faut lui laisser une chance. C’est pour moi une belle révélation qui prend aux tripes. On ne sortira pas indemne d'une telle lecture. Tout d’abord, une narration assez dynamique nous permet d’entrer directement dans l’histoire d’un petit garçon élevé par son grand-père dans un village reculé de Birmanie. Le graphisme littéralement très expressif nous engloutit littéralement dans une atmosphère tropicale moite et inquiétante. La Birmanie est un très beau pays de par ses paysages et de par la diversité de ses habitants en différentes ethnies. Cependant, ce pays n’a pas eu de chance car la dictature militaire se succède au pouvoir depuis 1962. De 1988 à 2011, la Birmanie a été officiellement dirigée par une junte militaire, considérée comme une des pires dictatures de la planète. Cette œuvre de près de 208 pages est une dénonciation des pratiques utilisées par les militaires pour asseoir leur pouvoir. On va avoir une terrible impression d’impuissance face à la fatalité du sort d’un peuple. Superbement déprimant ! On découvre ainsi que le travail forcé est une pratique courante qui va concerner des milliers de Birmans. La liberté de la presse n’existe pas. Les droits de l’homme sont bafoués. Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant. Les partis d’opposition sont interdits. La population est surveillée et tout opposant au Conseil d’état pour la restauration de la loi et de l’ordre (nom officiel et sans rire de la junte) est emprisonné à vie. En1990 suite à un fort mouvement contestataire de la population, ils organisent des élections libres, remportées à plus de 80 % par la Ligue nationale pour la Démocratie d' Aung San Suu Kyi, fille d'Aung San et accessoirement prix Nobel de la paix. Les élections sont annulées et Aung San Suu Kyi est assignée à résidence ; elle n'a été libérée que le 13 novembre 2010. Bizarrement, les auteurs ont choisi de ne pas trop en parler mais de se concentrer sur les habitants qui vivent un calvaire. J’ai apprécié ce choix loin de toute fainéantise intellectuelle. Je ne pourrais pas dire cette fois-ci que j’ai passé un agréable moment de lecture. Les pires ignominies de ce régime seront montrées via le récit des habitants d’un paisible village d’une province assez lointaine de Rangoon. Le récit ne sera pas drôle et il y aura des moments fort éprouvants. J’ai dû arrêter plusieurs fois ma lecture afin de reprendre mon souffle. Cela se présente certes comme un récit fictionnel mais à la fin de l’ouvrage, il y a des photographies commentées et l’on se rend compte que c’est bien le destin réel de certains protagonistes dont les noms ont été légèrement modifiés. Ainsi, on va voir qu’un petit garçon de 10 ans va mourir d’une balle dans les bras de sa mère et qu’on jettera son corps dans la nature tout en emmenant de force la mère au loin. Bref, des moments insupportables et qui témoignent que ce que se passe dans ce pays est intolérable. On ne peut pas être le chantre de valeurs universelles et ne rien faire… Les mots du grand-père résonnent encore en moi: "La force qui sommeille en toi fera céder toutes les cages. Pense autrement. Pense l'impensable. Pense au souffle qui traverse les barreaux de ta cellule. Observe, imprègne-toi, pénètre l'esprit des hommes les plus vils. Trouve les failles. Creuse-les. Tous les empires s'écroulent un jour s'ils reposent sur des fondations rongées par la vermine. Le soleil rebrillera sur la Birmanie et ce jour-là tu seras un homme libre". C'est plein d'espoir et on pense alors à Nelson Mandela et à son destin. C’est une œuvre extrême dans la violence et dans l’esthétisme qui s’en dégage. J’en suis ressorti totalement secoué. Peu de lecture ont provoqué chez moi ce genre de sentiment. La haine, la colère, la compassion, l’envie de croire à une cause juste… J’ai ressenti cette bande dessinée comme une tentative de réveil de nos consciences. Bref, une déferlante d’émotion qui m’a emporté avec force et conviction. Une œuvre à découvrir absolument !
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