Au vent mauvais
Quand tous les espoirs s’effondrent, autant tout recommencer à zéro. Pour Abel Merian, son nouveau départ dans la vie prend la forme d’un voyage en Italie à la rencontre d’une mystérieuse inconnue. Rascal et Thierry Murat signent un road-comics mélancolique, désabusé, aux effluves d’enfance, que ne renierait sans doute pas Wim Wenders…
Road movie
À sa sortie de prison, au bout de sept ans, Abel Mérian n’a pour tout bagage que le célèbre sac à carreaux Tati et les fringues qu’il a sur le dos. Personne n’est là pour l’attendre. Il n’est cependant pas très inquiet, son butin l’attend, planqué dans une vieille usine. Cet argent gagné sans effort, si ce n’est à la sueur de la peur, devrait lui permettre de se la couler douce pendant un bon bout de temps. Mais lorsqu’il retourne en lointaine banlieue pour le récupérer, il découvre que l’usine a été transformée en musée d’art moderne, et que son magot a certainement été coulé dans le béton. À sa sortie de prison, au bout de sept ans, Abel Mérian n’a pour tout bagage que le célèbre sac à carreaux Tati et les fringues qu’il a sur le dos. Personne n’est là pour l’attendre. Il n’est cependant pas très inquiet, son butin l’attend, planqué dans une vieille usine. Cet argent gagné sans effort, si ce n’est à la sueur de la peur, devrait lui permettre de se la couler douce pendant un bon bout de temps. Mais lorsqu’il retourne en lointaine banlieue pour le récupérer, il découvre que l’usine a été transformée en musée d’art moderne, et que son magot a certainement été coulé dans le béton. Texte : Editeur.
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Date de parution | 07 Mars 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cet album se lit relativement vite, car il y a très peu de textes (le plus souvent placés hors des cases), mais aussi parce que l’intrigue est assez linéaire. C’est une sorte de road-movie lancinant, qui débute par une sortie de prison, pour finir (ou ne pas finir d’ailleurs !) dans une sorte de brouillard, le personnage principal voyageant, errant, porté par le vent ou le hasard, vers on ne sait trop quoi. Le sait-il lui-même ? Même s’il cherche au départ à rejoindre une femme inconnue, suite à un concours de circonstances. Le rythme est nonchalant, l’ambiance très noire et ironique (il y a quelque chose de Manchette dans l’atmosphère développée dans cette histoire). Toujours est-il que sur un canevas qui pourrait paraître un peu léger, j’ai trouvé que l’ensemble était intéressant. J’ai bien aimé cette lecture, où l’histoire ne livre pas tout, où il faut accepter de garder certaines frustrations (que devient le héros ? Que devient l’enfant qu’il a croisé ? etc.). Une œuvre d’ambiance, sans esbroufe, noire, mais qui possède d’indéniables qualités. Note réelle 3,5/5.
Il y a des gens qui n'ont malheureusement pas de chance dans la vie. Au vent mauvais décrit précisément le parcours d'un homme qui aurait pu reprendre un nouveau départ dans sa vie mais qui semble être rattrapé par des événements funestes au gré des rencontres. Il y a tout d'abord la compagnie de ce chien Lucky qui ne porte pas bien son nom car il décédera paisiblement dans son sommeil. La mort de ce pauvre animal m'a un peu arraché le coeur. Bon, il sera remplacé par un garçon en fugue par la suite de ce road-movie. A noter une narration omniprésente qui pèse un peu mais qui trouve les mots justes. Au vent mauvais chantait le regretté Serge Gainsbourg. Il avait raison. Une oeuvre bien pessimiste, triste et froide. Je ne la conseille pas à l'achat à cause de cela mais elle est intrinsèquement bien réalisé et mérite un détour.
Que voilà un récit très littéraire ! Pourtant, on ne peut pas dire que la lecture soit copieuse, mais la narration et la calligraphie choisie font de cet objet une œuvre proche du récit illustré. Très bien illustré d’ailleurs, selon moi. Tout en ambiance, en un trait qui dévoile plus qu’il ne montre, en ombres qui ne cachent rien. Le ton est doux amer, le personnage central n’est pas exempt de défauts (loin s’en faut) mais il nous est rendu attachant par cette narration à la première personne, par la manière qu’il a de se dévoiler à nos yeux, par son humour cynique aussi. Et c’est ce personnage qui porte le récit à bout de bras ! L’intrigue est en effet des plus minces (on a droit à un road-movie dans lequel le personnage central traverse la France et l’Italie pour rapporter un gsm à une inconnue) mais le portrait qui se dessine au fil des planches est tellement touchant que j’aurais eu du mal à ne pas accompagner Abel Merian jusqu’au terme de son voyage. Un album qui m’a donc vraiment bien plu. Entre le pas mal enthousiaste et un franchement bien peut-être un peu flatteur.
Cette histoire d'ex-taulard qui s'embarque dans une aventure totalement hasardeuse ne m'a pas semblé, de prime abord, très originale. Certes, les auteurs essayent d'y mettre une petite part d'inconnu, un soupçon de road movie et une pincée de rebelle attitude... Bon, ça marche moyennement, la voix off me donnant une impression -irréelle- d'impersonnalisation. Je me suis senti en quelque sorte exclus du récit, raconté uniquement depuis l'esprit du héros... Je ne suis pas fan du dessin de Thierry Murat. Pas assez précis, trop "brut", je ne suis pas sûr qu'il est suffisamment expressif. Cependant ça se laisse lire sans difficulté, un peu vite peut-être. Je n'ai pas été enthousiasmé plus que ça par ma lecture de "Au vent mauvais"...
« Au vent mauvais » est un road-movie pure souche, véritable fuite en avant d’un gars qui sort juste de prison, et qui se retrouve embarqué dans une quête improbable : ramener le téléphone portable perdu d’une femme qu’il ne connait pas partie pour l’Italie. La lecture est paisible et lascive, le texte en « voix off » se fait discret au profit de grandes vignettes ressemblant un peu à des photos retouchées. Abel nous parle de son enfance, fait des rencontres au gré du hasard, et partage avec nous ce sentiment de liberté retrouvé, sentiment exaltant pour le lecteur. La fin est inattendue, et pour tout dire un peu bizarre, mais après tout pourquoi pas… Un chouette moment de lecture, à la fois mélancolique et revigorant.
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