La Chenue

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

"Jamais ne meurt le passé... Il demeure, tapi comme un loup, dans les replis de nos hontes, dans les ténèbres de notre culpabilité. Puis il crève à la surface d'un été"


Champagne-Ardenne Jean-Blaise Djian Secrets de famille...

Qui pourrait se douter en la voyant que la Chenue n’a pas perdu la tête, mais que malgré son vieil âge, un désir puissant de vengeance l’anime ? Son arrière-petite-fille, Caroline, voudrait profiter des plaisirs de son âge dans les bras de Christophe... Comment pourraient-ils savoir que leur insouciance paraît indécente à leurs familles, quand le secret est la vertu la mieux partagée ? Ne vous fiez pas à la douceur du trait de Sébastien Corbet ! Djian nous emmène au petit théâtre des rancœurs, avec cette histoire au suspense particulièrement bien mené, basée sur un texte de Didier Convard. Un divertissement jouissif et glaçant, autant qu’une réflexion sur la famille, ses liens indéfectibles et son poids parfois trop lourd à porter.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Février 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Chenue © Vents d'Ouest 2013
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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L'avatar du posteur bamiléké

Dans la veine des récits glauques se passant dans nos vieux villages (ou villages de vieux ?) comme Intrus à l'Etrange ou Le Voyage d'Abel, "la Chenue" nous propose une belle plongée dans le fumier et le purin. Le scénario de JB Djian issu d'un roman non publié de Didier Convard, est vraiment solide et bien charpenté. Il y a un peu de "L'été Meurtrier" dans ce récit de vengeance au long court. Heureusement Caroline ne finira pas comme Isabelle Adjani mais leurs sensualités se ressemblent et pimentent la série. L'idée de base d'une rivalité genre Montaigu vs Capulet est vieille comme le monde et c'est tout le talent de Djian de proposer des rebondissements qui tiennent le lecteur assoiffé de connaître la suite. D'autant plus que le nombre de personnages ne facilite pas une lisibilité simple. C'est pourquoi j'ai laissé assez vite tomber l'arbre généalogique et ses prénoms pour ne m'attacher qu'au couple Caroline-Christophe autour de qui tout s'agglomère et devient limpide au fil des pages. J'ai particulièrement aimé la description de leur histoire d'amour d'ados de 16 ans. Le personnage de Christophe avec ses hésitations, ses frustrations et ses doutes est particulièrement bien réussi à mes yeux. De vrais ados qui obéissent à leurs parents et ne possèdent pas de facultés physiques ou mentales extraordinaires acquises on ne sait où. Comme pour les deux ouvrages précités, Sebastien Corbet s'applique à rendre l'ambiance du village crédible par son graphisme. Il y a donc un soin particulier aux dessins de vieilles pierres qui font la beauté et la rusticité du paysage. La scène paroxysmique du bal est vraiment bien dans l'ambiance d'une époque où c'était la victime qui avait honte d'une fatalité qu'elle devait supporter. Car en creux, le récit aborde souvent le chemin que les femmes ont eu à parcourir pour pouvoir vivre leur sexualité de façon indépendante et libre. Si les personnages sont (trop ?) nombreux le graphisme aide beaucoup à s'y retrouver. Un roman graphique qui est autant roman que graphique. C'est donc une vraie lecture attentive mais que j'ai trouvé très plaisante.

19/08/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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L'histoire est bonne mais je ne la trouve pas exceptionnelle et j'ai eu un peu de difficulté à rentrer dedans. En effet, il y a tellement de personnages que j'étais parfois un peu confus car je ne me souvenais pas qui était qui et, de plus, je ne suis pas certain d'avoir bien compris les motivations du coupable. Il faut aussi dire que les seuls personnages que j'ai trouvé attachants sont les adolescents. Les autres personnages me laissent totalement indifférent. Le dessin est pas mal pour recréer l'ambiance de campagne. Les couleurs sont superbes.

03/11/2014 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 2/5
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D’après un roman exhumé des tiroirs de Didier Convard par Jean-Blaise Djian, cet album champêtre s’annonçait sous les meilleurs auspices. Las ! Tout avait pourtant si bien commencé… Sans être exceptionnel, le dessin aux pastels chauds était avenant et fleurait bon le terroir, les sous-bois humides et les vieilles demeures sous le lierre. Et puis, plus je m’enfonçais dans le récit, moins je m’y retrouvais, en raison surtout du trop grand nombre de protagonistes. Toute cette profusion de parents sur quatre générations, c’en était trop pour ma mémoire de daurade ! Cela ne fait que compliquer l’intrigue et ne permet pas de creuser vraiment les personnages, à l’exception de deux ou trois plus intéressants, notamment la Verdingante, sorte de sorcière haute en couleur. Si ce n’était pour l’atmosphère intrigante lourde de secrets, je pense que j’aurais pu réellement m’ennuyer. Je n’ai pas davantage été convaincu par la facilité avec laquelle la jeune Caroline, toute futée qu’elle soit, rassemble quasiment à elle seule les pièces de ce puzzle nauséabond. Le dénouement est certes assez inattendu, mais l’effet de surprise est atténué par le poids de la narration.

23/08/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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La lecture de ce récit sur les secrets de famille dans la campagne profonde a été fort divertissante avec un dessin que j’ai fort apprécié. L’originalité vient du fait que cela va se jouer sur deux plans : la génération passée et la génération future dans un même présent. Les flash-back ne seront pas très nombreux. J’avoue avoir quand même eu du mal à comprendre tous les rouages de cette histoire, là où Giraud réussit parfaitement dans la collection Secrets chez Dupuis. Comme dit, il y a tous les ingrédients d’un bon polar à commencer par des lettres anonymes qui menacent la jeune génération. On se rendra compte que c’est plutôt les vieux qui nous pourrissent encore la vie. Dans un village clos, cela ne pardonne pas. Les terres agricoles ont souvent donné lieu à des passions dévastatrices. On n’échappera pas à la règle une fois encore. Rancœur, quand tu nous tiens… Au final, on quitte ce roman avec un léger pincement au cœur car on aurait aimé que cela se termine autrement. Cependant, jusqu’à preuve du contraire, c’est toujours l’auteur qui est aux commandes. En l’occurrence, il s’agit d’une veille nouvelle que Didier Convart avait laissée dans sa cave et que Jean-Blaise Djian va adapter. J’aime de toute façon les histoires qui cachent de terribles secrets de famille entre les silences profonds et malsains et les sous-entendus mystérieux. Le cadre est certes bucolique pour des vacances estivales mais cela fleure bon le purin. Bref, une saga campagnarde d’une violence morale à toute épreuve.

05/04/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Little Miss Giggles

Pas facile de s’aimer pour deux adolescents dont les familles se haïssent depuis des années et ne pensent qu’à une chose : se venger. Mais se venger de quoi ? C’est ce que vont découvrir petit à petit Caroline et Christophe, suite à une histoire de lettres anonymes, en observant et interrogeant les membres de leurs familles. D’après une histoire de Didier Convard, Jean-Blaise Djian nous emmène au cœur de ces rancoeurs, de ces secrets de famille qui ressortent . On entre dans l’histoire avec une grande facilité puis on se laisse porter jusqu’au bout pour en connaître le fin mot. J’ai juste eu un peu de mal au début à m’y retrouver dans la généalogie de ces deux familles, lorsqu’on citait des personnages qu’on n’avait pas vus… mais il est dans quelle famille lui ? Sinon l’histoire est prenante… et les méchants ne sont peut-être pas forcément ceux que l’on croit ! Le dessin de Sébastien Corbet est très agréable, tout en rondeurs. Les visages tout ridés des personnes âgées sont particulièrement réussis. C’est d’ailleurs ce dessin qui m’a attirée en premier vers cette BD, et je ne l’ai pas regretté !

25/02/2013 (modifier)