Les Pieds dans le Béton

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)

De nos jours, à Bruxelles, les retrouvailles de deux amis d’enfance dont les chemins ont pris des directions bien différentes.


Auteurs allemands Bruxelles - Brussels Les petits éditeurs indépendants Punk

Deux amis d'enfance, Martin et Thomas, se retrouvent à Bruxelles après s'être perdus de vue pendant des années. Aujourd'hui, tout les oppose et pourtant, ils se sentent dans la même impasse : Martin le punk mène une vie de paria sans avenir, Thomas le petit-bourgeois s'ennuie dans sa vie rangée sans relief. Les souvenirs de leur adolescence rebelle à Berlin les percutent de plein fouet.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Mars 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Pieds dans le Béton © Sarbacane 2013
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)
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07/03/2013 | iannick
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album qui se lit plutôt assez vite. C’est dynamique et fluide, il n’y a pas beaucoup de texte, et « l’intrigue » elle-même n’est pas d’une grande complexité. Mais c’est le genre d’histoire sur laquelle on peut souhaiter revenir. Alternant passages du temps de l’enfance et passages plus contemporains, lorsque les deux hommes sont devenus des adultes au « milieu » de leur vie, l’histoire nous permet de suivre l’amitié, les retrouvailles entre deux enfants/hommes, qui se retrouvent à un moment charnière de leur vie. On a l’impression que l’un brûle dès le départ sa vie par les deux bouts, dans un nihilisme destructeur qui s’explique par un contexte familial assez lourd, tandis que l’autre, bien plus « rangé », prend conscience d’une certaine inanité de sa vie, qu’il n’en voie plus le sens, qu’il la perd. C’est souvent très noir, mais toujours entrecoupé de moments d’amitié forte, des poussées de fièvre pleines de vie, comme si les deux hommes avaient fini par comprendre que tout devait se jouer, se prendre à l’instant, sans penser au passé ou aux lendemains. Le « no futur » martelé par ces jeunes gens dans leur période punk (dont l’un n’est jamais sorti) n’est pas forcément aussi nihiliste que pressenti, il peut aussi parfois s’entendre comme un appel à l’hédonisme immédiat, quand bien même celui-ci manquerait d’une maturité raisonnante. Une lecture que j’ai vraiment appréciée. Note réelle 3,5/5.

04/06/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 2/5
L'avatar du posteur Yann135

Mouais ! je ne suis pas vraiment convaincu. C’est ni chaud ni froid. C’est tiède. Rien de bien exaltant dans cette histoire pour faire palpiter mon petit cœur. Deux anciens copains se retrouvent accidentellement à la gare de Bruxelles. Les années ont passé. Tout les oppose, pourtant ils sont tout les deux dans un cul-de-sac sociétal et ils ne savent pas comment s’en sortir. Martin l’ancien punk est devenu un SDF asocial et Thomas le petit bourgeois traine son mal-être dans une existence morne et insipide. Leur passé d’ado insoumis et révolté va ressurgir. Pan dans ta face ! De nombreux flashbacks au programme donc pour mieux appréhender la vie de ces deux garçons. Les amitiés d’hier peuvent-elles resusciter dans un contexte complément différent ? C’est original dans sa conception mais cela manque de mouvements. Le rythme est lent. Nicolas Wouters a sans doute voulu mettre un peu d’émotions et de poésie afin de secouer un peu le lecteur. Me concernant cela n’a pas trop bien marché. Le graphisme de Mikaël Ross n’est pas ma tasse de thé. Des dessins ou plutôt des aquarelles colorisées avec des tons bleus ou rouges. Je suis resté sur ma faim. C’est une BD qui se lit vite. Trop vite peut être. Pas trop de texte. Pas d’émois particuliers ressentis. Un album que je vais sans doute vite oublier.

31/01/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai été touché par cette histoire d’amitié. Une amitié teintée de fascination et d’une certaine forme de jalousie, d’envie. J’ai senti combien chacun des deux protagonistes enviait quelque part la vie de l’autre, la fantasmant, y voyant quelque chose de mieux que sa propre vie. Thomas, bien dans la norme, fils de parents aisés, qui se voudrait rebelle, punk d’un côté. Martin, fils d’une famille plus complexe, dont le frère handicapé accapare l’attention de sa mère, emporté dans une spirale d’autodestruction dont il sait l’issue fatale de l’autre. Deux personnes que tout oppose sinon cette fascination qu’ils ont l’un pour l’autre, ciment d’une amitié profonde… qu’un des deux trahira pourtant. J’ai aimé la construction en multiples flash-backs. J’ai aimé les dialogues, bruts et naturels, où l’on peut lire au-delà des mots, dans lesquels les silences peuvent être bien plus parlants que tout le reste. J’ai aimé le dessin, brut lui aussi et la colorisation qui crée bien plus une ambiance générale sur les planches qu’elle ne met en avant tel ou tel élément. Je n’ai pas vu dans cet album une histoire punk mais bien une histoire d’êtres en quête d’eux-mêmes. Le mouvement punk étant ici utilisé pour cristalliser l’idée de ce personnage de Martin, personnage autodestructeur au possible, prêt à tout pour attirer l’attention et pour oublier l’échec qu’est sa vie à ses yeux. Un mouvement punk qui, par son absence de vision d’avenir, fascine également Thomas, y voyant un moyen de se dérober aux échéances d’une vie monotone. Non ! Franchement, j’ai bien aimé ce portrait croisé de deux personnages qui rêvent d’être quelqu’un d’autre et qui voient en leur meilleur ami un modèle qui les effraie et les fascine à la fois.

12/06/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Amoureux de la musique et des grands groupes des années 70, j'avoue que je suis passé complètement à côté du mouvement punk. Si je peux comprendre certaines des aspirations de ce mouvement en réaction à certains diktats de la société, l'aspect auto destructeur du truc ne m'a jamais attiré. Certaines musiques dégageaient une énergie salvatrice au sortir du disco, au moment ou Joe Cocker se mettait à faire de la soupe, un comble pour un type qui avait joué à Woodstock. Bref l'univers du punk n'est pas mon truc. Pour autant je trouve que cette BD possède des qualités en décrivant bien ce que je suppose être une certaine réalité. Le choc est d'autant plus évident quand les deux héros que tout oppose se rencontrent, entre ces deux là pas grand chose qui peut les relier si ce n'est de vieux souvenirs qui remontent à l'enfance. La BD fonctionne bien grâce aux flashbacks judicieusement insérés dans le récit. Le dessin à l'aquarelle est puissant avec un trait plein de rage qui s'adapte parfaitement au récit. Pour autant, je n'ai pas vibré comme les autres posteurs, sans doute est ce lié au sujet et au milieu qu'il décrit. Pas d'achat conseillé mais une lecture en emprunt est possible comme témoignage d'une époque.

20/02/2017 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
L'avatar du posteur karibou79

Un récit puissant comme un cri de punk à la manière de l'uppercut que m'a filé L'Enragé. Très bonne narration avec des flash-backs superbement bien placés. Et puis comme tout le monde l'a signalé, quel graphisme. De l'aquarelle pour de l'énergie pur, il fallait oser mais le pari est gagné haut la main. On ressent l'ambiance crasse des concerts, les excès de fureur... J'espère que Mr Ross continuera à illustrer d'autres BD.

21/06/2016 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

Deux amis d’enfance se retrouvent par hasard en gare de Bruxelles. Perdus de vue depuis qu’ils sont adultes, ils n’ont rien en commun : l’un est un punk vivant dans la rue et l’autre est un cadre fuyant son foyer. Tous les deux traversent une mauvaise passe et cette rencontre inattendue va les confronter brutalement à leur passé, leur situation et leurs choix. L’album est hyper immersif ; on est littéralement happé par la fureur de vivre de ses deux amis que tout oppose. La narration est fluide et jongle habilement entre flashbacks et scènes d’une grande intensité. Difficile de lâcher la BD. La fin est peut-être un brin convenue mais qu’importe tant le récit est bon. Juste un petit mot sur les dessins : ils sont très bons et surtout incroyablement expressifs. Superbe album que je recommande vivement.

08/12/2015 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Au même titre que de prendre un acide au festival de Montrey en 1967 devant les Jefferson Airplane, trainer avec des keupons dans Berlin Est pendant les 80's, et écouter du Crass dans des squats fait partie de mes fantasmes liés à ma culture musicale (fantasmes certes glauques et sûrement peu corrects historiquement parlant, mais bon, ce n'est pas comme si j'allais les assouvir ces fantasmes). C'est pourquoi "Les pieds dans le béton" m'a attiré dès sa sortie. De par sa thématique donc (car oui, j'ai écouté massivement, et écoute toujours un peu de musique punk), mais aussi par son graphisme. Sans encrage et au crayonné apparent, cette succession de lavis rouge et bleu est un délice pour les yeux. Le graphisme parait assez doux, mais arrive à sublimer les nombreux passages intenses et/ou de violences. J'adore ce style très dynamique, semi réaliste, assez épuré mais fourmillant de nuances grâce à l'aquarelle : en plus de servir admirablement bien le récit, les planches sont un régal pour les yeux. Le scénario donc est assez puissant. Dans le postulat, il ressemble un peu à l'excellent film Le Grand soir (avec Dupontel et Poelvoorde) ; deux amis d'enfance se retrouvent par hasard, l'un est depuis toujours un sdf-punk vivant complétement en marge de la société, alors que le second a essayé de s’adapter, pensait avoir réussi, avec son emploi de cadre, mais pète finalement un plomb et part de chez lui. Ce récit est entrecoupé de certains de leurs souvenirs communs. Cette histoire est poignante, avec des passages d'une grande intensité (le concert, la fin), mais des fois aussi d'une grande tristesse et violence. Mon premier coup de cœur pour une BD sortie en 2013 : voici une histoire excellente qui ravira, je pense, quasiment tout le monde, que l'on apprécie les cris dans les micros, les riffs de guitares en power chords, les rythme BBB (de batterie, binaires et bourrins), les "OI ! OI ! OI!", les chiens, la bière, les rangers, les anti-fafs, le crack, les perfectos, les crêtes dégueulasses ou non.

11/04/2013 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
L'avatar du posteur iannick

En feuilletant rapidement cette bande dessinée « Les pieds dans le béton » sur les étals d’un libraire, je fus tout de suite happé par le dessin de Mikaël Ross, c’est d’ailleurs ça qui m’a motivé sa lecture en plus de l’excellente qualité de la maquette (comme toujours chez les éditions Sarbacane). « Les Pieds dans le béton » nous présente un récit sur l’amitié entre deux hommes bien différents l’un de l’autre. Thomas est un bobo, euh, à vrai dire, c’était un bobo jusqu’au jour où sa femme et son boulot décident de le plaquer. Martin, lui, c’est un punk et il l’a toujours été ! Tous les deux ont la quarantaine, ils étaient de supers amis et ils se revoient par hasard sur les quais de la gare de Bruxelles avec Thomas qui était en train de « fuir » son quotidien vers une destination choisie au hasard. Ce qui m’a frappé dans cette bande dessinée, c’est bien entendu le trait de Mikaël Ross d’un dynamique incroyable et d’une beauté qui retient littéralement le lecteur ! Ce sont aussi les séquences crues du monde des punks qui m’est pratiquement inconnu. Et ce n’est pas cet ouvrage qui me fera changer d’avis sur les punks tant je ne les aime pas car cette histoire n’est d’ailleurs pas tendre envers eux. Cependant, il est utile de préciser qu’au delà de la démonstration de ce milieu protestataire, c’est bien la rencontre entre deux anciens amis qui nous est contée dans cet album. Ces retrouvailles sont une occasion pour ces deux êtres de faire un bilan de leurs vies, l’un veut retrouver du piment dans son morne quotidien et cette soif de vivre tandis que l’autre qui est devenu de nos jours un SDF rejeté complètement par la société semble se demander inconsciemment vers où il va… Et on se retrouve donc en train de lire une bande dessinée assez difficile à appréhender et à cerner car les auteurs « jouent » beaucoup avec leurs personnages, on ne sait pas trop ce qu’ils veulent nous montrer, on ne sait pas non plus vers où ils veulent nous emmener… et c’est ça qui m’est apparu assez rebutant en terminant ma lecture de cet album, je me suis retrouvé comme frustré par ce que j’ai lu et et interrogatif sur les motivations réelles de ces deux personnages (et encore, je me demande s’ils ont vraiment des projets ces deux gus !). Bref, je me suis senti perdu par les escapades de Martin et de Thomas… comme les deux (anti)héros ! C’est très fort de la part des deux auteurs ! Très fort de nous interpeller de notre désir de retrouver la liberté à travers les errements de Thomas et sur les impacts que peuvent nous infliger les rancoeurs nées d’un manque d’amour de la part de ses proches dans sa jeunesse comme Martin semble avoir été une victime. Et, cette question lancinante : lequel des deux a réussi sa vie ? Et, on se retrouve comme des cons à se demander, comme Nicolas Wouters et Mikaël Ross, si notre société actuelle peut (encore ?) nous donner toutes les clés et tous les moyens pour vivre pleinement et tranquillement notre désir de liberté. A vous de voir si ce genre de bande dessinée est votre tasse de thé mais, croyez-moi, ça serait bête de passer à côté de cette lecture qui m’a gravement « secoué » !

07/03/2013 (modifier)