Notre seul ami commun
Etrange histoire contemporaine...
Animalier Les canards Les meilleures séries terminées en 2013 Les petits éditeurs indépendants Maladies et épidémies
Trois personnages se croisent au fil d’une histoire d’amitié, dans un monde proche du nôtre où les protagonistes ont le corps d’un chien, d’un drôle de canard et d’un cochon. Les destins se croisent et avec eux le dessin change. On suit les personnages dans leurs univers respectifs jusqu’à ce qu’ils finissent par se rencontrer, avec des conséquences parfois tragiques. (texte : Ankama)
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Date de parution | 14 Mars 2013 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
J'adore le style ! que ce soit le dessin, la colorisation, la mise en page ou les dialogues, tout y est original et distinctif, ce qui la fait vraiment sortir du lot. Bon, l'histoire en elle-même ne m'a pas vraiment captivé. Bien que ce soit une autobiographie sur le thème du deuil, je m'attendais à autre chose, étant donné le style visuel assez décalé. En fin de compte, le réalisme de l'histoire était un peu trop présent à mon goût, et j'ai réalisé que je n'avais peut-être pas choisi le bon moment pour lire cette BD. Malgré l'originalité de la double histoire qui finit par se croiser et des rêveries, scènes intéressantes, j'attendais surtout de terminer rapidement ma lecture, sachant que je ne reviendrais probablement pas sur ma lecture. Cela dit, ça se lit vite et j'ai donc pu tout lire d'une traite sans grande difficulté.
Boris Mirroir est un auteur touche à tout (dessin, scénario, colorisation) sur divers projets et sous divers pseudos. J’aime assez ce qu’il fait, c’est souvent original. Et c’est vraiment le cas ici. L’utilisation de personnages animaliers, avec très peu de paroles, un jeu sur les couleurs intéressant, on sort quelque peu des sentiers battus, alors même que le sujet, au fond, ressort du roman graphique classique. Je ne sais pas jusqu’où tout ce qui est développé dans ces chapitres est autobiographique – cela semble le cas pour l’essentiel –, mais on peut se dire que l’auteur a cherché ici à exorciser certaines douleurs (il s’est pris quelques baffes dans la gueule !). J’ai lu la série dans l’intégrale, d’une traite. L’album est joli. Épais, mais vite lu (peu de texte, une narration à l’économie, mais bien fichue, dynamique et captivante). C’est une lecture recommandée. Note réelle 3,5/5.
Au risque de faire avoir une crise cardiaque à notre Jetjet national, je ne mets que 3 étoiles à cette série. Le premier mot qui me vient à l'esprit pour la qualifier, c'est "ORIGINALITÉ". C'est un sacré pari, risqué, que l'auteur et l'éditeur ont tenté. Tout vient bousculer les codes: le fait de raconter une autobiographie avec des animaux anthropomorphes, la colorisation, la dualité entre la vie réelle et le jeu vidéo, la mise en pages avec le chassé-croisé entre l'histoire de Boris, de Mouss' et de celle du cochon garagiste, le début de chaque chapitre, symbolisé par un objet du quotidien dont il est donné la définition, la façon d'imager les sentiments de l'auteur-personnage principal, par des dessins au style surréaliste. Il y a quelque chose de Kafkaïen là-dedans. Pour l'histoire en elle-même, il semble qu'elle soit authentique, je me demande si la chute l'est vraiment. Si c'est c'est le cas, c'en est une sacrée, et on peut dire que Boris Mirroir a en effet pris de gros coups au moral... Ma note reste positive, principalement pour le risque pris. J'ai lu cette série avec un certain plaisir, plutôt avec curiosité en fait. Je ne sais pas si je la relirai, par contre.
C'est la première fois que je lis du Boris Mirroir. Comme quoi, il y a toujours des auteurs qui restent à découvrir. J'avoue que je m'attendais à tout autre chose. Le style fait résolument dans le comics avec un dessin totalement épuré. Il y a également une simplicité apparente dans les situations et un rythme assez lent comme pour installer les personnages dans leur quotidien. Au début, j'ai été assez circonspect puis au fur et à mesure de ma lecture, j'ai été gagné par l'émotion du dessin et du récit. Il faut dire que le crabe peut nous dévorer assez facilement. Perdre des êtres chers est une dure épreuve. Tomber en dépression suite à cela en est une autre. J'avoue avoir été bluffé par la fin de ce récit où l'on découvre le rôle du cochon qui était apparu en filigrane lors de petit intermèdes entre les chapitres du récit de nos trois protagonistes principaux qui vont se lier d'amitié. Il y a un humour parfois trop grinçant et quelques redondances. La sobriété sera de mise. Au final, c'est tout de même une bonne découverte.
Voici un ovni dans le petit monde de la bd. BenGrrr, je le connaissais comme coloriste, je le découvre maintenant comme dessinateur (même si j’avais déjà lu Zzzwük - Celui qui ressemble à un lapin sans pour autant en faire le rapprochement des pseudos à l’époque). Il propose un récit autobiographique dont le premier volume m’a laissé perplexe même si le final était fort émotionnellement. Sans les avis enthousiastes de mes prédécesseurs, j’aurais certainement arrêté ma lecture prématurément. Il est vrai que ce triptyque ne prend toute sa dimension que si lu dans son intégralité. J’ai beaucoup apprécié la narration et la mise en page. L’auteur s’accorde pas mal de libertés (absence récurrente de bras pour Boris) et le souci du détail est très présent. Le symbolisme dont parle Spooky (composition des couvertures, choix des titres) est poussé très en avant. Ainsi, chaque chapitre est précédé par une définition d’un objet a priori anodin mais qui a une réelle signification pour le chapitre en question. Voilà un récit en marge des productions actuelles, riche en significations et émotions, qui porte un regard très personnel sur ses relations avec la vie, la mort, l’amitié. Et si tout était lié ? … Une lecture déprimante mais intéressante qui a été, j’imagine, un bel exutoire pour l’auteur.
Il y a des choses qui vous prennent à la gorge et ne vous quittent plus pendant longtemps, cela fait partie du quotidien à tous, de notre quotidien. Boris Mirroir, un auteur que je ne connaissais pas a souhaité exorciser le sien en couchant de façon pudique mais sans fards non pas son mal être mais son vécu, « son » histoire. Ce n’est jamais larmoyant ni pathétique, c’est tout simplement une tranche de vie terriblement humaine, banale et cruelle à la fois que je ne peux qu’être touché par l’humanité que l’on rencontre au travers des trois tomes de « notre seul ami commun » dont chaque partie foutrement bien chapitrée (les couvertures ainsi que les sous-titres ont leur importance…) se développe à l’aide d’une narration sans paroles ou presque mais avec une mise en scène incroyablement expressive. Si Boris utilise un univers coloré et presque muet avec ce peuple animalier vivant les affres d’un quotidien à peine romancé, c’est pour mieux ouvrir la perception du lecteur à l’univers d’un jeune étudiant introverti préférant se réfugier dans l’alcool et les jeux video afin de s’exprimer et de surmonter la maladie de sa mère. Au hasard d’une lecture limpide et agréable se tisse un drame d’une banalité sans égal mais pourtant bien réaliste. Boris rencontre l’amour charnel, trouve en Mouss un ami qui lui pardonnera tous ses excès, s’amuse, vit mais ne se lamente jamais… Il me faut remonter jusqu’au chef d’œuvre de Darren Aronofsky, « Requiem for a Dream » pour retrouver un récit aussi poignant sur l’incommunicabilité des sentiments et le fossé qu’il engendre. Mieux, « Notre seul ami commun » se débarrasse de tout débordement trash ou malsain par des cases poétiques et des dessins expressifs pour finalement mieux coller à la réalité… Le découpage est à ce titre exemplaire, qu’il s’agisse des différents chapitres avec lexique d’un objet, de ces prologues colorés façon aquarelle ou de l’histoire parallèle du cochon dépanneur dont les seules dernières pages de la conclusion ne laissent aucun doute sur les destins croisés des différents protagonistes… Les diverses références musicales (album Substance de Joy Division), jeux video (Super Nes permettant de « dater » le récit) ou cinéma (j’ai cru reconnaitre des dialogues anglais de Fight Club) ne laissent aucun doute sur l’uppercut que cette œuvre nécessaire et purement indispensable a opéré sur moi. Merci à Spooky d’avoir fait la lumière sur ce récit sorti de nulle part et surtout à l’auteur d’avoir couché une œuvre aussi intime qui réussit pleinement le challenge de distraire autant que d’émouvoir. Un trésor caché que je ne peux que vous inviter à vous imprégner… Tout simplement indispensable et nécessaire.
Boris Mirroir, alias la Tête X de chez Ottoprod ou encore Bengrrr (coloriste pour James) replonge dans plusieurs épisodes douloureux de sa jeunesse avec ce triptyque. En partie romancé, animé par des personnages à têtes d'animaux, c'est une lecture symbolique et fantasmée de l'époque où le jeune homme perdit sa mère, victime d'une longue maladie, comme on dit. Boris sort de l'adolescence, boit des bières, joue aux jeux video, va vivre le stade terminal de la maladie de sa mère, essayer d'obtenir son diplôme des Beaux-Arts... Il va faire des rencontres, déterminantes ou pas... Bref, un parcours initiatique, avec ses moments heureux et ses moments tragiques. Le récit est en partie muet, Boris traverse cet épisode dans un état second semble-t-il, et il y aurait sans doute beaucoup à dire sur l'aspect psychanalytique des images. La construction est elle aussi particulière, c'est un gaufrier en 3x2 cases, dont l'auteur sort parfois, et notablement à la fin du premier tome. Le style est assez simplifié, épuré, ce qui n'empêche pas Boris de mettre des détails un peu partout. Ses ambiances sont différenciées, apportant un support supplémentaire aux émotions. Le récit est construit autour de trois personnages, dont deux se rencontrent dès ce premier tome, alors que le troisième apparaît de façon intermittente, avant de croiser la route des deux autres, séparément, dans le troisième. Dans le second tome il y a nettement plus d'émotion. En même temps que Boris essaie de construire sa vie de jeune homme, sa vie familiale bascule et son quotidien est immédiatement bouleversé. J'ai trouvé ce second tome plus prenant que le premier, et même si je l'ai lu plus vite, car imprégné de la technique de Boris Mirroir, je n'en ai pas moins apprécié sa lecture, qui me permet de réhausser ma note d'un cran. Le troisième est du même tonneau, là encore ça bascule, entre épisodes heureux et dramatiques. J'imagine que Boris a dû avoir beaucoup de mal à réaliser ces pages, même si cela a peut-être revêtu une forme de catharsis, près de 20 ans après les évènements. Et ce troisième tome se termine... d'une façon brute, si j'ose dire. De quoi finir sa lecture plutôt secoué... On comprend dans le second tome (et encore plus dans le troisième) qui est ce seul ami commun dont parle le titre, ce personnage qui intervient de façon ponctuelle, rappelant à Boris l'ironie de la vie, les coïncidences malheureuses et sa propre mortalité. C'est émouvant, l'auteur réussit à faire passer beaucoup d'émotion dans un récit presque muet. L'ensemble n'est franchement pas rigolo, ne lisez pas ça un jour de pluie. Mais la posture adoptée, une histoire en partie allusive et elliptique, permet à l'auteur, du moins on l'espère, d'évacuer ces traumatismes, et d'enfin entrer dans son âge d'homme. Un petit mot sur les couvertures, qui ont leur importance. On y voit Boris dans la même attitude, dans l'attente -probablement entre anxiété et trouille mortelle-, tenant dans sa main une boisson, dont l'évolution n'est pas innocente : bière, whisky, café. Sur la troisième couverture, Boris n'a plus sa sempiternelle clope au bec. Les titres ne sont pas anodins non plus, ils indiquent, avec l'image symbolique d'un animal, le signe sous lequel est placée la période considérée. Gros travail sur le symbolisme donc. Un triptyque que je n'oublierai pas de sitôt.
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