Jacques Le Gall
Jacques, jeune boy scout, plein de ressources et de bonne volonté, a le talent pour se fourrer dans des situations incroyables... et aussi pour s'en sortir in extremis.
Charlier Journal Spirou Les BDs à papa Les Roux ! Pilote
L'Oeil de Kali : Rentrant des vacances, Jacques recoit une lettre de son vieil oncle. Il le retrouve mourrant et apprend, à son chevet, que ce dernier est sur la piste d'une énorme pierre précieuse. Le problème, c'est que cette dernière est convoitée par une secte d'hindou assassins, pour qui la retrouver serait le signal de meutres inombrables. Police, secte, gangsters, Jacques se retrouve en Inde avec beaucoup de monde sur le dos. Les Naufrageurs : Jacques décide de passer des vacances sur une île deserte. Mais voilà qu'un cargo choisit de couler juste en face. Et que des hommes tentent de tuer le jeune garçon, unique témoin de ce drame.
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Date de parution | Janvier 1980 |
Statut histoire | Une histoire par tome (ou pour deux tomes) 3 tomes parus |
Les avis
2.5 J'ai lu les albums parus dans la collection Pêchés de Jeunesse, qui apparemment ne sont pas les meilleures histoires si je me fie aux avis ci-dessous. Je devrais peut-être lire le reste, mais la qualité des histoires que j'ai lues me motive pas trop. C'est de l'aventure réaliste à l'ancienne comme savait le faire Charlier. On retrouve les tics du genre (plein de textes, des rebondissements à chaque page pour donner envie au lecteur de lire la suite la semaine prochaine) et cela a un certain charme, même si c'est clair que les jeunes de nos jours vont peu aimer. J'ai trouvé que c'était bien fait, même si le côté exotique ne m'a pas trop captivé, vu que c'est surtout une suite de clichés et les scènes en France sont effectivement bien meilleures. En fait, il y a pas grand chose qui m'a captivé dans ces trois albums. Je les ai lus, ça m'a pas ennuyé, mais j'ai juste pas envie de les relire un jour. Pour les amateurs de BD rétro.
Charlier et Mitacq ont d'abord et surtout commis, à partir de 1955, La Patrouille des Castors pour le magasine Spirou, une bande dessinée scoute pour enfants sages, qui fleure bon les années 1950… Puis les deux auteurs ont voulu produire des aventures un peu plus sombres, et surtout plus adolescentes, ce que ne permettaient pas les gentils scouts, même s'ils vieillissaient en devenant des pionniers (à partir du tome 15). Les deux auteurs ont donc profité de la naissance de Pilote (en 1959) pour créer, en parallèle, le personnage de Jacques Le Gall, sorte de grand pionnier rouquin et solitaire, jeune adulte adepte des longues randonnées pédestres en short, pataugas et sac à dos, toujours prêt à rendre service à son prochain, et à se plonger dans les ennuis par amour de la vérité et de la justice. Entre 1959 et 1966, il ne vivra que 6 aventures, mais elles dépassent en exotisme et en intensité celles des jeunes gens de la patrouille des Castors. Les deux auteurs sont alors au sommet de leur art. Mitacq, qui maîtrise à la perfection le style réaliste qu'il a développé dans La Patrouille des Castors, se livre dans les aventures de Jacques le Gall à un grand numéro, en particulier dans les trois albums qui sont réalisés au lavis, parce que la rédaction de Pilote estime que cette série “mineure” – par rapport à Astérix, Tanguy et Laverdure et Barbe-Rouge, excusez du peu… – ne vaut pas sa mise en couleurs ; du coup, le dessin est magnifique et chacune des planches est un petit chef d'œuvre. Mais si le style graphique de la série est si délié, c'est parce que, débordé par la nécessité de mener de front deux séries paraissant en épisodes à un rythme soutenu, son dessinateur officiel fait régulièrement appel à son ami René Follet, génial et discret illustrateur qui n'a alors que quelques épisodes des Belles Histoire de l'Oncle Paul à son actif, afin d'en réaliser les crayonnés. Jacques Le Gall y gagne un dynamisme et une élégance auxquels le trait un peu rigide de Mitacq n'aurait jamais pu prétendre. La griffe de Follet se reconnaît particulièrement dans les deux derniers épisodes, Le Secret des Templiers et Les naufrageurs qui portent très nettement la marque de ce grand monsieur. À cette époque, Jean-Michel Charlier est au mieux de sa forme. Il anime une bonne dizaine de séries en parallèle tout en coprésidant la naissance de Pilote. Pour Jacques le Gall, il fournit quelques uns des meilleurs scénarii de sa longue et prolifique carrière. Malheureusement, surchargé de travail et accaparé par ses nombreuses obligations, il ne parvient pas à suivre le rythme stakhanoviste de ses dessinateurs et les aventures de Jacques Le Gall cessent au bout de six albums. Il faut aussi admettre que ces histoires ne sont pas toutes du même niveau. La publication en album des aventures de Jacques Le Gall a été très tardive. Ils ont d'abord été repris en épisodes dans Le journal de Spirou à la fin des années 1970, puis publiés en album dans deux collections différentes et dans le désordre au début des années 1980, avant d'être présentés dans les volumes n°13 et 14 de la collection tout Mitacq à la fin des années 1990. L'habitude semble prise de séparer les trois épisodes en couleur des trois épisodes au lavis, sans respect pour la chronologie de parution initiale. Pour clarifier, je rétablis cet ordre chronologique. 1959 • Jacques Le Gall contre l’ombre C'est l'album qui voit apparaître le personnage, d'apparence encore très juvénile. Jacques le Gall, perdu dans une sombre forêt par une nuit d'orage, découvre par hasard les activités crapuleuses d'un gang de trafiquants qui utilisent les ruines d'un château médiéval pour cacher leurs méfaits. L'histoire est classique et très datée, mais les ambiances de forêts pluvieuse, de ruines gothiques et de souterrains humides sont magnifiées par le lavis. 1961 • Le Lac de l’épouvante Alors qu'il randonne dans les Alpes autrichiennes, Jacques Le Gall entre par hasard en possession d'une carte qui indique l'emplacement d'un trésor nazi. En pleine Guerre froide, agents secrets et anciens SS se mettent à ses trousses. Encore une histoire au lavis, avec des ambiances angoissantes, tant dans la nature grandiose et sauvage que dans Berlin à l'époque à le Mur est érigé. Magistral ! 1962-63 • L'œil de Kali suivi de La déesse noire Héritier d'un fabuleux joyau, Jacques Le Gall se lance à la recherche du temple perdu de la déesse Kali. C'est déjà un défi, mais l'odyssée devient franchement périlleuse lorsqu'il s'agit de parcourir les Indes avec à ses trousses les forces de police, les étrangleurs thugs et des truands avides. Ce sont deux albums en couleur, bien réalisés, mais qui accumulent les clichés sur les Indes (cobras, éléphants, tigres, fakirs et autres maharadjas…) et constituent un récit très classique de “course-poursuite au trésor” (voir Tiger Joe, écrit aussi par Charlier, pour la version africaine, avec l'ivoire comme MacGuffin à la place des émeraudes). 1965 • Le Secret des Templiers Le meilleur album de la série. À mon sens, c'est même l'un des meilleurs albums de la BD franço-belge classique. Alors qu'il est perdu la nuit sous la pluie (d'accord, Charlier ne se foule pas en matière d'entrée en matière… mais quand on aime la rando…), Jacques Le Gall sauve la vie d'un homme qui recherche le trésor disparu des templiers. Il décide de l'aider dans sa quête, mais les templiers, qui n'ont pas tous disparu sous Philippe le Bel, ne sont pas d'accord du tout… Dernier retour au lavis, le résultat est somptueux. On est à l'apogée de la bande dessinée classique, avant mai 68, quand on avait le droit de prendre au sérieux les récits d'aventure sans relativisme ni ironie. Et bon sang que c'est bon ! 1966 • Les Naufrageurs Alors qu'il séjourne sur une île déserte de Méditerranée, Jacques Le Gall est témoin d'une baraterie. Il se lance aux trousses des truands, aidé par un jeune Africain dont le père a disparu. Un album en couleurs, dont les rebondissements, un peu trop rocambolesques ne convainquent guère malgré un rythme narratif soutenu. Mais c'est aussi l'album dans lequel le trait de René Follet est le plus évident. En résumé, les meilleurs albums sont ceux qui se déroulent dans une atmosphère glauque et grisâtre, sous la pluie et en en Europe continentale. Je conseille particulièrement la vieille édition en grand format, intitulée Premières aventures. Les vrais amateurs de bande dessinée classique devraient être comblés ! Personnellement, je ne vois pas pourquoi la nostalgie devrait être une maladie honteuse. Si vous préférez les œuvres plus modernes, fuyez… mais vous ne savez pas ce que vous perdez…
Déja connu pour ses histoires de scouts avec La Patrouille des Castors dans Spirou, sur textes de J.M. Charlier, Michel Tacq dit Mitacq lance dans le n°1 de Pilote en 1959 (aux côtés d'Astérix, Tanguy et Laverdure et Barbe-Rouge) le jeune Jacques Le Gall, scout solitaire, dans des aventures passionnantes encore dues à l'incontournable Charlier, mais qui seront de courte durée; arrêtée en 1967 pour d'obscures raisons éditoriales, plus sûrement parce que Charlier était débordé, cette bande captivante n'a connu que 6 épisodes, dont le meilleur est sans doute "le Secret des Templiers". C'est avec cet épisode que j'ai découvert la bande qui m'a immédiatement plu, ce qui m'incita une fois devenu adulte à aller découvrir ce château de Gisors et ses souterrains. Ma note est donc partagée, car elle s'appuie sur la nostalgie; nostalgie d'une époque où la BD était aventureuse et très "chouette", car il faut bien reconnaître que la série a peut-être un peu vieilli surtout par son graphisme, un dessin classique typique d'une époque qui donne cependant un charme rétro. Enfin, je garde une certaine affection pour cette bande qui a enchanté mon adolescence avec ses scénarios aux trames angoissantes, exotiques et parfois fantastiques, et son personnage attachant; j'en conseille même l'achat.
Avis partagé pour cet aventurier en culottes courtes (re)découvert au travers de l’intégrale consacrée à son papa, le talentueux Mitacq. Avant tout, la série souffre de sa structure très hachée. Certaines aventures paraissaient en magazine à raison d’une planche par semaine. Par conséquent, chaque page se termine par un petit suspense parfois forcé. Cette structure limite les possibilités quant à l’instauration d’un climat ou d’une ambiance prenante, le suspense de fin page étant élucidé dès la première case de la planche suivante, le reste de la planche étant consacré à la création d’un nouveau mini suspense. Une structure « en montagnes russes » qui constitue à mes yeux le gros point faible de la série. Le personnage de Jacques Le Gall, par contre, est assez sympathique et dispose d’un certains charisme. Ce grand adolescent dans l’esprit scout évite le piège d’un trop jeune âge en ne faisant pas partie du mouvement cher à Baden Powell, mais conserve un goût pour l’aventure, le camping et les grandes randonnées, qui le maintiennent dans la lignée de « La Patrouille des Castors ». Les premières aventures (proposées dans le second tome que l’intégrale consacre au héros) sont réalisées en noir et blanc … et sont, à mes yeux, d’une très belle qualité graphique. J’en regrette même le passage à la couleur des aventures plus récentes. Une autre raison qui m’aura finalement fait préférer les premières aventures aux dernières vient de leur univers (français et campagnard dans le premier cas, et exotique dans le second). J’ai souvent mieux accroché à des histoires se déroulant dans un univers qui m’est familier, et c’est encore le cas présentement. En résumé : des scénarios très moyens et décousus, un très beau graphisme, un style démodé et un héros attachant. Entre le « bof » et le « pas mal » …
Jacques Le Gall s'apparente véritablement à un scout de La Patrouille des Castors qui aurait un peu grandi et vivrait désormais des aventures seul. Adepte de camping, de débrouillardise et doté d'un coeur franc et généreux, il incarne les bonnes valeurs chrétiennes de manière un peu trop désuète de nos jours. On imagine mal un tel personnage ne pas passer pour un saint ou un ringard un peu masochiste de nos jours. Mais si l'on se replace dans le concept de l'époque de cette bande dessinée, les aventures de Jacques Le Gall sont de bonne facture. A l'instar du dessin de Mitacq, les scénarios sont très réalistes, avec beaucoup de péripéties et une bonne part d'exotisme mais le tout restant dans le domaine du plausible et très peu de facilités scénaristiques, si l'on excepte quelques clichés assez présents. La narration est un peu empesée et parfois bavarde mais cela se laisse lire et reste fluide la plupart du temps. C'est du bon travail mais ces aventures réalistes ne sont pas du genre qui me passionne. Elles ne me font pas rêver et présentent régulièrement quelques airs de déjà-vu. Leur lecture n'a donc rien d'indispensable à mes yeux.
Du pur Charlier que cette série mettant en scène un randonneur qui réussit toujours à se trouver impliqué dans les situations les plus rocambolesques. Soyons honnêtes, les trois premières grandes histoires de Jacques LeGall se démarquent uniquement de la production classique de séries destinées à la jeunesse par le savoir-faire de son scénariste et de son dessinateur, Mitacq, qui font un travail de grande qualité. Cependant, difficile de marcher à fond dans ces intrigues avec cet adolescent qui se trouve emporter vers de lointains horizons (comme les Indes) pour vivre d'extraordinaires aventures. Jean-Michel Charlier se plaignait que La Patrouille des Castors mettait en scène des héros trop jeunes pour ce qu'il souhaitait écrire, il se heurte au même problème avec ce héros. Mitacq illustre ces récits classiques et bien sages d'un trait lui-même élaboré, mais manquant d'élan. Vraiment, tout cela semble gentil voire un peu facile pour des auteurs de cette trempe. Viennent trois autres récits, réalisés ceux-là au lavis, ce qui donne un trait original de la part de Mitacq, ainsi que de belles recherches plastiques, le lavis permettant de suggérer les volumes avec des dégradés de gris. Le nombre de pages explose : 65, 68 planches ! Charlier se lâche, il se libère du format pour un album classique et ajoute de la complexité à ses intrigues. Fini les voyages exotiques ! Jacques LeGall se voit confronter à des trafiquants, d'anciens SS, des survivants des Templiers... Ces histoires, tout en étant un concentré d'action et de rebondissements, trouvent leur style, plus réaliste, les intrigues paraissent plus crédibles. Le scénariste mêle des faits-divers ou de véritables morceaux d'Histoire pour emporter son lecteur dans ces aventures. Il livre un travail passionnant, la touche Charlier est là, le rythme est infernal, fondé sur l'intelligence de la construction et des dialogues, la lecture est constamment instructive. Mitacq n'est pas en reste, et il maîtrise parfaitement son nouveau matériau pour compléter le mystère des intrigues. Il faut avoir vu ses ambiances de nuit, ses reconstitutions de ruines menaçantes, ses paysages parfaitement mis en relief ... Le dessinateur ne se laisse pas aller à la facilité, ne néglige aucun détail et réussit parfaitement son style réaliste. Bref, une série divisé en deux périodes : celle des albums couleurs, de bonne tenue mais un peu trop sage, et celle des histoires réalisées au lavis, de vraies réussites par deux auteurs au mieux de leur forme. Le temps n'a pas trop marqué ces récits qui plairont à bien plus de lecteurs que les simples nostalgiques. Les aventures de Jacques LeGall ont été rééditées dans deux superbes intégrales, complétées par des textes remettant ces oeuvres dans leur contexte et dans la carrière de ses auteurs. C'est une belle réussite éditoriale qui permet de découvrir ce travail méconnu de Mitacq et Charlier qui mérite largement le détour.
Jacques Le Gall ?... Une bien chouette série concoctée par deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier aux scénarios, Mitacq (La Patrouille des Castors) au dessin. Le Gall ?... Il me fait penser à Mouche, le rouquin des "Castors" qui aurait grandi et pris de l'assurance. C'est en 1959 que Le Gall fait son apparition, dans l'hebdo Pilote n°1 du 29 Octobre 1959. Il y termine sa carrière dans le n° 390 du 13 Avril 1967. J'avoue que j'aime vraiment bien. C'est vrai qu'il ne faut pas trop chercher matière à réflexion dans les histoires ; Charlier balançant ici de sacrés scénarios qui mêlent aventure, tension dramatique, explosivité. C'est vraiment rocambolesque, on n'y croit pas une seconde... mais c'est bien attachant. Les premières histoires bénéficient -et c'est le verbe- d'un magnifique "noir et blanc" très esthétique ; les différentes planches étant réalisées au lavis. Contrastes, profondeur, "faux relief" attirent l'oeil, le font apprécier le travail d'artiste. Surchargé de travail, Mitacq confiera ensuite le graphisme à René Follet ; lequel poursuit la série dans une belle continuité. Jacques le Gall ?... Une belle série qui aurait dû continuer, mais qui s'arrête suite au décès de Charlier en 1989 ; lequel -chose rare- n'en avait écrit aucun scénario d'avance. Les albums : 4 aventures seront éditées. Des rééditions suivront, sous d'autres couvertures et titres différents. On trouve encore les E.O., mais vraiment occasionnellement. Une bonne "intégrale" en deux tomes permet d'apprécier -en une sorte de deuxième jeunesse- les aventures de ce jeune "baroudeur".
Les histoires sont bien faites, peut-être un peu trop compliquées, les illustrations sont de bonne qualité. Le résultat est distrayant, sans plus. Jacques LeGall se retrouve toujours dans des situations inextricables : mordu par trois serpents venimeux, au fond de la jungle, poursuivis par des assassins, il trouve encore le moyen pour tomber au fond d'un trou. Mais ne vous inquietez pas, plus fort qu'Indiana Jones, le voilà déjà sur pied, prêt à aller secourir qui a besoin de lui. Forcément, ça détruit un peu le suspence, un héros comme ça. Mais bon, ça se laisse quand même lire une fois et oublier ensuite.
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