Canicule
Dans l’esprit de Pauvres z’héros, Baru revient sur le devant de la scène avec cette spectaculaire adaptation de Canicule de Jean Vautrin, d’une noirceur impitoyable.
Adaptations de romans en BD Baru Région Centre
La Beauce, dans la fournaise d’un été caniculaire. Un Américain en fuite après un hold-up, Jimmy Cobb, s’efforce d’échapper à la gendarmerie lancée sur ses traces. Il vient de dissimuler son butin en l’enterrant à proximité d’une ferme isolée où il trouve refuge, in extremis. Il n’a pas vu qu’un enfant dissimulé dans le blé a assisté à toute la scène. Et ne sait pas encore que la ferme où il se cache est un modèle réduit de l’enfer. Horace le tyran domestique libidineux, sa femme Jessica vibrante de haine, son frère Socrate confit dans l’alcool, Chim l’enfant battu, Ségolène la folle nymphomane, Gusta la vieille au bord de la tombe… chacun des habitants de cet univers rural en vase clos est une bombe en puissance, taraudé jusque dans l’intimité de sa chair par cette canicule à vous rendre fou. Leurs psychoses conjuguées sont les ingrédients d’un mélange instable et hautement explosif, auquel la présence de Cobb et de son argent va servir de catalyseur. Bientôt tout va déraper dans ce monde rance et sclérosé et glisser inexorablement vers une conflagration d’une violence inouïe.
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Date de parution | 24 Avril 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne connais pas le roman de Vautrin, mais en lisant cet album me sont revenus quelques vagues souvenirs de l’adaptation cinématographique, vue il y a bien longtemps. Baru a développé une belle brochette de tarés, dans cette famille rurale dégénérée – le plus équilibré étant paradoxalement le gamin qui se prend pour un mafieux. Les scènes oscillent entre le loufoque, l’absurde et la paillardise, le braqueur en fuite (tentant d’échapper aux flics et à des complices qu’il a tenté d’éliminer) se retrouvant coincé au milieu d’une fange qui va l’engloutir. L’histoire se laisse lire rapidement et agréablement. Je regrette seulement que Baru n’ait pas suffisamment développé l’ensemble, c’est un peu rapide. Et je ne suis pas fan de certains visages (en particulier celui de la fille nymphomane). A emprunter à l’occasion, pour une lecture sans prétention, mais pas inintéressante.
Ca vous parle ce film d’Yves Boisset de 1984 ? Vous savez avec en star américaine un certain… Lee Marvin. A la suite d’un hold-up, Jimmy Cobb court sous un soleil de plomb dans un champ de blé. Il a au bout du bras, le prix de sa liberté d’évadé, de sa trahison… un milliard de centimes. Autour de lui, la traque, impitoyable. Hélicoptères, flics et complices désormais adversaires, tous n'auront qu'un seul but… éliminer l'homme et prendre l'argent. Il n'a d'autre choix que se réfugier dans une ferme perdue de la Beauce. Il enterre prudemment son magot sans s’apercevoir qu’un gamin l’observe attentivement. A peine Jimmy a-t-il tourné les talons, que le minot s’empare de l’argent et le remplace par des cailloux. Le ton est donné. Voilà un beau huit-clos oppressant complétement déjanté avec une belle brochette de culs-terreux. Les nerfs sont à vifs et tout ce beau petit monde veut s’accaparer ce magot. Cette manne tombée du ciel va-t-elle changer de propriétaire ? C’est bien noir, poisseux, sordide, avec de nombreuses scènes de violence au sein de cette poudrière beauceronne paumée dans les champs de blé. Malgré la noirceur du récit, Baru utilise de belles couleurs chaudes et chatoyantes. C’est délicieux. Les tensions sont palpables entre les divers protagonistes. Tu sais que ça va partir en cacahouète. Tu ne peux lâcher l’album avant de connaitre la fin, une apothéose bien sanglante bien sûr. Cela ne pouvait en être autrement. Voilà donc un polar brutal qui décoiffe. Vous finissez la lecture de cet album au bord de l’asphyxie. Que c’est bon et comme dirait notre Jojo national … noir c’est noir, mais attention ici le soleil tape dur ! Très dur !
Je précise que je n’ai pas lu le roman de Vautrin. Bien que je ne sois pas du tout fan du trait de Baru, je reconnais volontiers que les dessins par leur clarté et leur expressivité donnent parfaitement le ton à ce polar sombre et violent. L’intrigue est plutôt classique avec un énième braquage qui tourne mal mais elle se démarque en revanche en se déroulant en pleine campagne, dans une ferme isolée de la Beauce. Ses habitants, une galerie de « bouseux » plutôt cinglés, n’ont pas grand-chose à envier, dans leur misère humaine et intellectuelle aux braqueurs de banque ; leur confrontation va d’ailleurs vite dégénérer… Ça donne pas mal de sel au récit. L’histoire, plutôt solide et bien foutue (c’est Jean Vautrin quand même) est indéniablement agréable à suivre grâce à une narration claire, un scénario de qualité et des personnages parfaitement croqués. Canicule est une valeur sûre du polar sans en être cependant un immanquable.
Soyons clairs d'emblée, nous ne sommes pas chez les Bisounours et cette Bd n'est sans doute pas à mettre entre toutes les mains. Pour moi elle possède un je ne sais quoi qui s'apparente au Délivrance de John Borman. Le côté bouseux, alcooliques congénitaux qui "vivent en vase clos à des années lumières du monde tel qu'il est. Ces braves gens possèdent quelques notions du monde du dehors mais à part ça, il n'y a pas grand chose qui peut les sortir de leur misère, ( à tous niveaux ), crasse. Bien que le titre ne le laisse pas supposer, c'est noir, glauque et la canicule du titre est plus dans les esprits qu'autre chose. Il n'y a qu'à voir les trognes des différents personnages qui sont à mon sens fort bien rendues pour comprendre d'entrée de jeu que nous avons affaire ici à du lourd et que les évènements qui s'enchainent vont très vite tourner au drame. Voilà un thriller qui par son traitement ne peut laisser indifférent, le dessin sec et nerveux de Baru y est pour beaucoup, son univers est très particulier et après "Pauvres Zhéros" c'est avec plaisir que j'ai retrouvé cet auteur. Une lecture rude et âpre mais passionnante.
Assez déçu par ce Baru que j'ai emprunté à la bibliothèque récemment. Ce n'est pas que c'est mauvais loin de là, mais assez ... sans surprises. Provenant de Baru, on s'attend à mieux. Je n'ai pas vu le film original mais j'en ai souvent entendu parler (ça a l'air très bien). Mais l'adaptation de Baru est sans surprises (merde je l'ai déjà dit). Toujours ces couleurs et cette atmosphère typiques de l'auteur. C'est ce qu'il y a de mieux dans cette bd. Il restitue à merveille cette atmosphère (de canicule donc). C'est le point fort de cet album. Après on a malheureusement toujours ces expressions " outrées " et hystériques typiques de l'auteur, avec ces corps presque déformés. Cela ne me gênait pas avant, mais là cela m'a un peu agacé. Après c'est du Baru tout craché (un peu moins fin que certaines bds tout de même, comme Pauvres zhéros ou Sur la route encore par exemple ). Les personnages ne sont pas très fouillés psychologiquement et on ne ressent aucune empathie pour eux. Une bd qui se lit très vite (en 10min c'était fait). 2.5.
Je connais le film, mais je ne l'ai jamais vu et je n'ai pas non plus lu le roman. C'est donc avec une vague idée de l'histoire (il y a un gangster américain...et puis euh....il doit sûrement faire des trucs parce que c'est un gangster !) que j'ai lu cet album. Cette histoire m'a un peu déçu. Elle est certes sympathique, mais je ne la trouve pas mémorable. J'aime bien les histoires remplies de cas sociaux, mais ceux-ci ne sont pas particulièrement intéressants. J'ai aussi un peu l'impression que parfois Baru allait un peu vite dans son adaptation et il y a des scènes dont je n'ai pas compris l'utilité. Par exemple, c'est vraiment utile de voir un homme épier deux lesbiennes en train d'avoir du sexe ? Le dessin de Baru est pas mal, mais je trouve que les couleurs sont un peu trop claires à mon goût. J'imagine que c'est pour montrer aux lecteurs que l'histoire se passe durant une canicule, mais j'avais un peu mal aux yeux.
J'ai attendu que ce one shot soit disponible à ma médiathèque plutôt que de l'acheter et je ne regrette absolument pas mon choix. J'ai nettement préféré l'adaptation cinématographique que celle en bande dessinée du roman de Jean Vautrin que je n'ai pas lu d'ailleurs. C'est sûr que je ne pouvais pas être surpris en lisant cet album car j'ai vu plusieurs fois le film d'Yves Boisset que j'ai adoré. Les acteurs étaient tous excellents, mais j'avais préféré l'interprétation de Jimmy Cobb, le gangster malchanceux, par le très bon Lee Marvin car celle-ci sortait du lot. L'histoire est assez fidèle au film (il faudrait que je lise le roman pour comparer), on retrouve donc un braqueur en cavale qui se réfugie dans une ferme. Malheureusement, il aurait mieux fait de se rendre aux forces de l'ordre car les habitants de celle-ci sont quasiment tous fous à lier et extrêmement dangereux. Cette joyeuse bande de dégénérés va lui faire regretter son escapade dans les champs de blé de la Beauce. C'est la première fois que je lis une œuvre de Baru et j'avoue que je n'apprécie pas trop son style. Je suis persuadé qu'un autre dessinateur au dessin plus réaliste aurait réussi à me faire accrocher un peu plus à cette adaptation. Mais bon je ne dis pas que le dessin est mauvais car j'ai trouvé certains personnages assez bien réussis, en particulier Jimmy Cobb et le jeune garçon qui se fait appeler Aniello Della Crocce . Malgré les critiques que j'ai pu faire, j'ai tout de même pris du plaisir en retrouvant ces personnages détestables et complétement déjantés. Je conseille donc la lecture de ce one shot à ceux qui ne connaissent pas l'adaptation cinématographique car les autres, comme moi, risquent d'être déçus.
Canicule est un titre de Baru qui ne reflète absolument pas mon univers. Il n'y a aucune grâce et c'est plutôt du sordide. Du lourd ! C'est un portrait plutôt malsain de la campagne où se perd un gangster en fuite. On a droit à la nympho, à l'alcoolique, au salopard, au jeune rebelle etc... Bref, toute la brochette de personnages bien campés qui ne nous donnent pas très envie de faire leur connaissance. Oui, il faut aimer s'investir dans le genre. C'est un polar campagnard sans état d'âme tiré d'une adaptation d'un roman de Jean Vautrin. Une lecture assez rapide liée à un scénario plutôt simple dans une avalanche de violence surjouée. Ce n'est pas pour moi mais vraissemblablement pour les fans de l'auteur qui s'est fait un nom.
Dès les premières planches, je me suis dit que l'histoire me rappelait quelque chose. Et puis après de menues recherches, j'ai retrouvé la référence. Canicule, film d'Yves Boisset, avec Jean Carmet, Miou-Miou et Lee Marvin. Un film qui m'avait pas mal impressionné par son déchaînement de violence verbale et physique, mais aussi par la concentration de cas sociaux qu'il recèle. Et l'adaptation par Baru de ce roman de Jean Vautrin me semble tout aussi fidèle. En tous les cas j'y retrouve à peu près tous les éléments : le gamin qui tire son épingle du jeu, l'Américain braqueur qui se retrouve piégé dans cette ferme de Beauce, la nymphomane qui fait peur à tout le monde, et les deux frangins aussi cons l'un que l'autre. Et bien sûr cette chaleur à crever, qui n'arrange les affaires de personne. Baru livre un dessin assez épuré, nerveux, sans doute pour servir ce thriller de la meilleure façon possible. Et le résultat est percutant. Par contre, même si c'est efficace, je n'ai pas trouvé vraiment de profondeur dans cette histoire :) Un petit questionnement cependant ; vu que le roman est sorti dans la collection Rivages/Noir, et que la BD est parue chez Casterman, pourquoi ne pas l'avoir sortie dans la collection idoine ?...
Je partais avec un handicap non négligeable : celui de déjà connaître l’histoire. Pas de surprise, donc, mais le plaisir de retrouver cette belle brochette de dégénérés, amoureusement mis en image par un Baru qui, on le sent, s’est bien amusé à les illustrer. L’histoire est fidèle à mon souvenir : un huis-clos dans lequel un braqueur se retrouve coincé dans une ferme peuplée de cas sociaux. Pas un pour récupérer l’autre ! Le rythme est soutenu, les passages déjantés foisonnent. Dans ce genre d’histoire, il faut parfois savoir faire fi de toute logique. Si vous cherchez un récit policier cohérent, je crains que ceci ne soit pas pour vous. Par contre, si vous chercher un polar noir et déjanté, là !!!! Bon, voilà, à titre personnel, je me suis bien amusé durant ma lecture mais je n’ai pas été surpris. Je n’ai pas non plus été suffisamment sous le charme pour parler d’une totale réussite. Certains passages me sont apparus expédiés, ce qui est immanquable lorsqu’il s’agit d’adapter un roman. Une bonne lecture, sans plus. A emprunter en bibliothèque avant d’envisager l’achat. Un achat que je ne déconseille quand même pas, car Baru a soigné son travail et a réussi à me donner le sentiment qu'il s'est amusé durant la réalisation de cet album.
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