La Fille du professeur
1997 : Prix René Goscinny. Angoulême 1998 : Alph'art coup de coeur. Comment épouser Liliane, la fille du professeur, quand on est perdu dans Londres à la fin du XIXème siècle, et momifié depuis 3000 ans?
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Angleterre Angoulême : récapitulatif des séries primées Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Emmanuel Guibert Ere Victorienne Expresso Iles Britanniques Les momies Londres Prix René Goscinny Sfar
Comment épouser Liliane, la fille du professeur, quand on est perdu dans Londres à la fin du XIXème siècle, et momifié depuis 3000 ans? Et pourtant Imhopet IV est prêt à tout pour fuir avec elle vers le Nil. Bien avant Le Capitaine Ecarlate, Le Réducteur de vitesse et la collection "Poisson pilote" de Dargaud, "La fille de professeur" marquait en 1997 l'arrivée des auteurs de la nouvelle génération "indépendante" chez les gros éditeurs. Alph'art coup de coeur 98 et prix Goscinny !
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Date de parution | Octobre 1997 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai été étonné et séduit par les propositions scénaristiques et graphiques des auteurs. Pour le moment je reste rarement insensible au travail de Sfar. Il arrive que je n'aime pas mais je lui trouve souvent une originalité créatrice vraiment intéressante. C'est le cas pour la fille du professeur. "Rationalistes doctrinaires passez votre chemin ! " semblent dire deux auteurs facétieux. Sfar se moque avec un humour parfois noir et souvent très pince sans rire d'un modèle sociétal guindé, sclérosé voire momifié dans ses traditions. J'ai eu l'impression de retrouver une pointe d'humour à la Jim Henson ou à la Monty Python assez corrosive sous son aspect aristocratique. Je me rends compte que la série a été reclassifier en "conte" après avoir été classée en "humour". Personnellement je ne suis pas convaincu par ce changement. Sfar travaille sur un humour qui ne correspond pas à nos habitudes mais c'est cet humour très british détourné qui fait tout le sel de l'album. Mais cela prouve aussi qu'il est très difficile de mettre cette série dans une case bien établie. Cela en fait une partie de son charme car elle a un extraordinaire pouvoir de surprendre. Je suis élogieux sur le scénario qui a reçu un prix mais il est légitime d'admirer le graphisme qui a aussi été récompensé. Je ne sais pas si Guibert pouvait mieux illustrer l'originalité du récit que par la singularité du dessin qu'il nous propose. Chaque case n'est qu'élégance, mouvement, création et découverte. Les dégradés, la variation des teintes dominantes ou les éclairages, tout nous entraine dans une féérie sensuelle. C'est expressif dans les gestuelles et dans les ambiances de ce Londres Victorien. Une oeuvre singulière qui porte un message de création artistique mais aussi un message de critique sociétale.
Avec un devise telle que "Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière", une BD telle que celle-ci ne pouvait que me plaire ! D'autant qu'à un scénario des plus original et absurde concocté par Joann Sfar, répond une mise en image d'Emmanuel Guibert des plus époustouflante ! C'est beau, léger, aérien ! Un vrai petit bijou emprunt de poésie, d'humour et d'absurde que n'aurait pas renié un Ionesco. Alors si comme moi vous aimez vous faire surprendre, n'hésitez plus, cet OVNI de la BD est pour vous !
C’est avec beaucoup de questions que je me suis plongé dans ce one-shot de Joann Sfar et Emmanuel Guibert. En effet, «La fille du professeur» m’avait attiré par sa couverture étrange et son titre peu significatif, qui rajoutait une touche d’intrigue… à quoi s’attendre? Dès la première page, j’ai été séduit par l’histoire rocambolesque et le romantisme étrange de cet album, où j’ai reconnu le scénario de Joann Sfar. Dans cette bd où est contée l’histoire d’amour entre une momie et la fille d’un archéologue, l’auteur a le pouvoir de nous montrer ces hommes embaumés sans malédictions, prophéties ou scarabées à profusion, mais comme des êtres humains normaux. Le personnage principal, Imhotep IV, est un pharaon égyptien devenu gentleman anglais ; à travers péripéties où se croisent antiquaires intéressés et reine d’Angleterre, nous découvrons enfin les momies sous un nouveau jour. Et le dessin de Guibert se fond pleinement dans cette histoire des années 20. Son coup de crayon se contente de caresser les formes des corps, qu’il dessine tout en rondeurs. Son coup de pinceau manie admirablement une très belle couleur vieillotte et de superbes teints gris-bleus. Les décors oscillent entre flous et noir et blanc, mais toujours dans l’harmonie la plus complète. On croise même dans certaines cases voire dans des pages complètes, de belles bichromies de vert, jaune, bleu ou rouge, toujours justement choisies selon la scène.
Ca ne se lit pas, ça se dévore. En partie à cause du dessin magnifique de Guibert très fort et juste avec ses pinceaux. Et puis le scénario de Sfar, fidèle à lui-même, ne gâte rien : décalage, fantastique, humour, sensibilité. L'alliance de ces deux auteurs nous produit ici une sorte de conte divertissant à la lecture duquel je ne peux m'empêcher de penser à Peter Pan.
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