La Main Verte et autres récits
Angoulême 2020 : Prix du Patrimoine Les "aventures" pychédeliques d'un corbeau depressif et d'une demoiselle à moitié nue passant à travers les murs.
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Récit onirique d'un corbeau mélancolique et d'une jeune fille rêveuse, La Main verte est paru pour la première fois dans le magazine Métal Hurlant en 1977 avant d'être édité l'année suivante aux Humanoïdes associés. Cette histoire fantasmagorique aux couleurs psychédéliques nous entraîne dans un univers surréaliste où les plantes parlent toute seule et les maîtres d'hôtel font des mots croisés.
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Date de parution | Janvier 1978 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Malgré les notes basses, je voulais lire cet album parce que je n'ai pas trop lu de livres primés à Angoulême cette année et que je connais peu les bandes dessinés parues chez Métal Hurlant en dehors de quelques auteurs comme Chaland ou Moebius. C'était donc l'occasion pour moi d'agrandir ma culture BD. Au vu de ma note, je pense que vous avez deviné que j'ai pas trop accroché. La plupart des récits, surtout le premier qui est le plus long et donne son titre à l'album, ne m'ont pas particulièrement touché. La Main verte m'a semblé être le genre de récits d'expérimentations qui avaient la cote dans les années 70 et qui me laissent indifférent. Je n'ai rien contre les histoires étranges lorsqu'elles me touchent comme la poésie de Fred, mais ici c'est de l'underground où il ne faut rien comprendre à ce qui arrive à cette femme qui a pour mari un corbeau. Les histoires courtes suivantes sont parfois un peu mieux, mais trop courtes pour être mémorables. Bref, je me suis vite ennuyé. Dommage parce que j'aime bien le style étrange de la dessinatrice. J'aimais bien lorsque c'était en couleurs même si les couleurs psychédéliques risquent de faire fuir quelques lecteurs pas fans de ce style de couleurs. Une curiosité qui appartient à une époque révolue.
Nicole Claveloux, pour moi, ça a été longtemps la dessinatrice de Grabote dans Okapi, une série assez indéfinissable mettant en scène une héroïne volontairement détestable dans des planches au trait étrange et hésitant. L'ayant malgré tout assimilé à une autrice pour la jeunesse, j'ai été surpris de la découvrir ici dans des récits bien plus adultes, tout à fait dans l'ambiance de Métal Hurlant où ils ont été majoritairement publiés. Le récit principal de ce recueil est La Main Verte lui-même. C'est un récit bizarre, en partie onirique voire même psychanalytique, qui tient en grande partie de l'improvisation à mes yeux. Cela commence dans un appartement sombre où vivent une jeune femme et un gros oiseau neurasthénique. Quand la femme amène une plante pour égayer un peu ce logement déprimant, l'oiseau y voit un rival et empoisonne le végétal. Face aux reproches de la femme, il la pousse à travers le mur et elle commence une errance de lieux en lieux et de rencontres en rencontres... Ce type de récit absurde me rappelle un peu ceux de Fred, comme dans Magic Palace Hotel, sauf que là où ce dernier laissait transparaitre poésie et une touche d'optimisme un peu fou, la Main Verte est dotée d'une ambiance plus sombre et désagréable à mon goût. De plus, le récit est trop décousu, sans réelle logique interne, et je n'y ai clairement pas accroché. S'ensuivent divers récits courts. Deux parodies de conte de fées tout d'abord, sympathiques mais sans plus. Puis deux pages d'hommage à la Quête onirique de Kadath de Lovecraft que j'ai bien aimées car la réprésentation graphique du monde du Rêve y est assez proche de celle que je m'en fais, mais l'hommage est beaucoup trop court, c'est frustrant. Les pages suivantes sont une sorte de SF absurde façon Moebius, pas très marquante. Puis une histoire de prince charmant globalement humoristique mais sans grande surprise. Et enfin l'album se termine par un autre récit absurde, légèrement Kafkaien et en partie humoristique. Mais là encore, je n'ai pas accroché. Concrètement, il faut donc croire que l'univers imaginaire de Nicole Claveloux ne me parle pas. Son graphisme, en revanche, est doté d'une certaine personnalité et me séduit en partie, mais je le trouve généralement trop sombre à mon goût malgré tout.
Issue du milieu underground, Nicole Claveloux est une autrice remarquable et dont Cornélius propose enfin une réédition complète de ce récit en 5 épisodes prépubliés à la fin des années 70 dans le cultissime univers de Métal Hurlant dirigé par Dionnet. Fan de Moebius auquel elle emprunte sa poésie sous acides, Nicole Claveloux développe ici une histoire d'émancipation féminine en avance sur son époque à laquelle il sera difficile d'adhérer peut-être aujourd'hui tant certains thèmes ont hélas mal vieilli. La Main Verte raconte en effet beaucoup de la solitude au sein même d'un couple. La femme dont on ne connaîtra jamais le prénom ainsi que les autres protagonistes par ailleurs se prend d'affection pour une jolie plante en pot qu'elle s'empresse de ramener au foyer familial. Son compagnon, un corbeau oisif et déprimé (ressemblant à s'y méprendre effectivement au protagoniste de L'Histoire du Corbac aux Baskets de Fred) commence à voir cette plante comme un rival amoureux et tenter de l'éliminer. Très affecté par ce conflit vaudevillesque, la demoiselle va demander sa mutation et s'éloigner du "cocon familial" pour évoluer dans un musée atypique... Le dessin de Nicole Claveloux est à la fois très atypique et particulier. Il ne laissera personne indifférent dans un sens comme dans un autre. La colorisation réalisée à l'aquarelle est audacieuse mais psychédélique. De teintes violacées ou verdâtres, l'ambiance est assez réussie et on se perd assez rapidement dans ce monde froid et distant. Edith Zha propose une vision de la solitude au sein d'un couple assez original. On passe d'un protagoniste à un autre tout en basculant vers des ambiances différentes. C'est vraiment barré et parfois hermétique. Le présent ouvrage (édition Cornélius de 2019) propose également d'autres petites histoires en noir et blanc mettant le talent graphique de Nicole Graveloux à l'honneur. C'est souvent drôle mais toujours aussi grinçant. Dans un registre équivalent, j'avais beaucoup plus apprécié L'Homme au landau de Jacques Lob que je relirais avec beaucoup plus de plaisir que le présent ouvrage mais l'effort éditorial est à souligner car on parle ici d'une époque révolue mais ô combien riche en idées novatrices. La mélancolie n'a surement pas été aussi bien racontée qu'ici mais l'ensemble a malgré tout pris un sacré coup de vieux.
Une bd introuvable, très démodée mais très psychédélique. Dans leur genre les dessins sont magnifiques, complètement fous mais en même temps assez moches voire horribles. Ces 3 chapitres d'une même histoire sont assez difficiles à raconter car il n'y a pas vraiment de sens : c'est du surréalisme avec des champignons hallucinogènes. Un corbeau (type le corbac aux baskets de Fred) déprime dans son salon en regardant par la fenêtre. La pièce est constamment baignée par des couleurs crépusculaires vertes roses oranges et noires. Nicole Claveloux a sûrement mangé énormément de LSD dans sa jeunesse. Pendant ce temps sa femme va et vient dedans et dehors et même en haut et en bas à travers les murs. Pour rendre visite à son voisin qui déprime aussi. Ah oui il y a également une plante verte qui parle, source de conflits pour ce couple incongru. Puis l’héroïne s'évade à travers champs et marées et arrive dans un restaurant, dans un parc puis dans une sorte de château la nuit où il y a des statues et des pièces ensablées et une danseuse indienne ... Bon je vais m'arrêter là car nous sommes vraiment dans le domaine du rêve ou de la drogue. Ça ne plairas pas à grand monde je pense en raison je le répète du graphisme trèèèèès daté plus proche de l'illustration psychédélique pour enfants. D'ailleurs je vous conseille de jeter un oeil sur l'oeuvre complète de Nicole Claveloux. En dehors de certaines bds pour enfants (assez moches il est vrai) elle s'est illustrée dans l'illustration érotique de contes (La belle et la Bête, Blanche Neige). C'est très délicat, féerique mais très cru et limite malsain. S'il y a des amateurs ...
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