Jack Joseph - Soudeur sous-marin (The Underwater Welder)
Jeff Lemire revient avec un nouveau roman graphique intimiste dans la lignée d’Essex County, sélectionné dans son pays comme « l’un des romans canadiens essentiel de la décennie » ! Imaginez un homme prénommé Jack. Profession : soudeur sous-marin. Au fond de l’océan, là où même la lumière d’un chalumeau est avalée par les ténèbres, se trouve une porte. Une porte qui enferme de sombres souvenirs…
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En qualité de soudeur sous-marin sur une plateforme pétrolière au large de la Nouvelle-Écosse, Jack Joseph a l’habitude de travailler sous grande pression sous marine. Mais personne ne l’a préparé à une autre forme de pression qui l’attend, celle de devenir prochainement père de famille. Plus ce moment s’approche, plus il semble vouloir s’isoler au fin fond de l’océan. C’est alors qu’il fait une rencontre sous-marine incroyable qui va révéler des souvenirs enfouis. Un plongeur inconnu lui fait retrouver une montre ancienne, avant de disparaître mystérieusement. Cette montre avait été offerte par le propre père de Jack, alors que celui-ci était un enfant. Fâché contre son père, alcoolique notoire, Jack avait jeté la montre dans l’océan. Peu de temps après, son père disparaissait à tout jamais. Rongé par une culpabilité enfouie, Jack Joseph revisite son histoire pour enfin comprendre ce qui s’était passé... Texte : Editeur.
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Date de parution | 06 Juin 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Deuxième BD de Lemire que je lis et je suis dans une bonne impression globale. D'ailleurs je note déjà quelques similitudes dans les BD, notamment le sujet central avec le rapport père-enfant. L'histoire est ici bien centrée sur son personnage et ses tourments liés à la plongée et à la disparition du père. L'histoire comporte une légère part de fantastique, mais qui semble bien métaphorique. J'ai personnellement vu l'histoire comme une métaphore de la lâcheté des pères avec la naissance. C'est comme ça que j'ai compris le personnage principal qui abandonne tout et tente de s'enfuir lorsque sa femme va accoucher, refusant la réalité pour plonger dans ses rêves et souvenirs, là où il est seul. C'est une théorie personnelle, qui est sans doute liée à la façon dont j'ai vu la paternité chez plusieurs personnes. La BD est servie par le dessin que je reconnais désormais, avec une utilisation de la pleine page pour des cases et une utilisation du temps franchement bien mené. Le rythme est lent, mais maitrisé. Il manipule l'étirement du temps entre les cases et les moments de plongée silencieux pour donner une ambiance pesante qui va avec le ton du récit. En tout cas, on sent le travail derrière. Une BD grave et sérieuse, qui m'a semblé surtout jouer d'une métaphore précise pour développer un propos sur la façon d'être père et les angoisses qui arrivent à ce moment. C'est une BD assez prenante, je recommande !
Plonger sous les eaux - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Elle est parue d'un seul tenant, sans prépublication, publiée pour la première fois en 2012. Elle a été réalisée par Jeff Lemire qui a tout fait : scénario, dessins, encrage, nuances de gris. Il commence par une introduction de Damon Lindelof, comparant cette bande dessinée aux meilleurs épisodes de la série originelle Twilight Zone. le tome se termine avec 16 pages d'étude graphique, avec de brèves annotations de l'auteur. Peter Joseph a garé son pick-up face à l'océan. Une légère bruine tombe et il s'allume une clope à l'abri dans son véhicule. Il allume la radio qui diffuse une chanson sur le thème d'Halloween. Il fume tranquillement sa cigarette, puis éteint la radio. Il sort à l'extérieur et prend sa tenue de plongeur sous-marin. Il descend une bière, et revêt sa combinaison, en finissant par les palmes, puis par le masque. Il avance d'un pas professionnel vers l'océan et s'y enfonce très calmement. Des années plus tard, Jack Joseph, son fils, est en train de se raser avec un rasoir mécanique, et il se coupe un tout petit peu : une goutte de sang tombe dans le lavabo. Il regarde l'heure : 06h25. Il s'essuie le visage et va regarder Susan sa femme enceinte, encore endormie. Elle se réveille, lui demande l'heure, et s'il va bien. Il répond qu'il a eu une bizarre sensation de déjà-vu. Un peu plus tard, ils prennent leur petit déjeuner dans un diner désert. Ils papotent tranquillement à propos d'Halloween qui approche et des souvenirs qui remontent chez Jack, du mois qu'il reste avant le terme de Susan, le fait qu'il repart pour une campagne de soudure sous-marine de quinze jours sur la plateforme offshore, le manque d'amie de Susan à part peut-être Marlene la sage-femme. Finalement l'heure est venue que Susan l'accompagne sur la jetée où l'attend le bateau qui va l'emmener en mer à une demi-heure de là. Il l'embrasse et touche son ventre car elle lui indique qu'il est en train de donner des coups de pied. Il sourit en constatant qu'elle est persuadée qu'il s'agit d'un garçon. Jack Joseph confie son sac de marin à Trapper le pilote du bateau qui l'emmène. Puis il monte à bord. Ils ont vite fait de rejoindre la plateforme sur une mer étale. Il dépose ses affaires sur la plateforme et il se met direct à enfiler sa combinaison pour aller se mettre au travail. Son collègue trouve qu'il pourrait prendre un peu plus de temps. Il plonge et descend vers le pied de la plateforme. Il se met au travail pour refaire les soudures qui ont besoin d'être refaites. le travail avance bien, avec des soudures bien droites. Il a l'impression qu'un autre plongeur passe fugitivement derrière à dix ou vingt mètres derrière. Il le signale à son collègue sur la plateforme, mais la communication est très mauvaise. Il a l'impression d'entendre une voix qui lui dit qu'il est temps. Il décide de se mettre à la recherche de la voix, et il aperçoit une montre à gousset sur le fond marin. Sur le bateau, Trapper appelle la plateforme à l'aide, indiquant que le plongeur a un problème. Si le lecteur est familier des œuvres de Jeff Lemire, il n'est pas très surpris par la situation qu'il découvre : une région isolée du Canada, ici la Nouvelle Écosse, un trentenaire un peu désorienté, une relation au père non résolue, avec une narration visuelle aérée et des dessins parfois esquissés. S'il ne le connaît pas, il découvre vite la voix d'auteur de ce créateur. Il habille une partie de ses planches de lavis de gris, donnant la sensation de peintures, apportant ainsi une sensation de texture, de chatoiement lumineux, même quand il s'agit de quelques coups de pinceau grossiers. L'usage de ces nuances de gris marque les scènes du passé et les séquences oniriques, les habillant et transformant l'impression donnée par la planche, qui passe d'esquisses à une planche finie. Effectivement, les traits encrés donnent l'impression d'esquisses, à peine reprises, maladroites par endroit : un trait souvent mal assuré, un contour irrégulier, des visages très marqués par les rides et les plis, des vêtements toujours froissés, des décors pas bien solides, des anatomies malmenées, des visages déformés par des émotions soutenues ou au contraire ingénues. Pour un peu, le lecteur pourrait avoir l'impression d'un film fauché, avec des acteurs pas très sûrs d'eux. Pourtant le charme opère vite. Les personnages semblent très ordinaires, simples, un peu usés par la vie, mais encore vaillants avec un réel entrain, parfois un peu désemparés, parfois un peu énervés, mais rien de vraiment grave. Ils sont en paix avec leur environnement, avec leur petite vie dans un bled paumé, sans beaucoup d'activité, voire aucune. le lecteur ne les prend pas en pitié, il ne les envie pas non plus, en revanche il éprouve une forte empathie pour eux. Il se sent proche d'eux, du fait de cette simplicité. Il n'y a pas d'inquiétude particulière sur l'état du monde, sur le sens de la vie. Dans le même temps, il est apparent que Jack Joseph subit un conflit intérieur qu'il ne sait pas nommer, dont la nature et la source lui échappent. L'artiste utilise une approche naturaliste, dépourvue d'apprêt. Il en va de même pour les principaux environnements. le lecteur a presque du mal à croire qu'un artiste qui semble aussi limité sur le plan technique parvienne à donner corps à ce village en bord de mer, à l'ambiance marine et isolée. C'est vrai que Lemire n'est pas à l'aise quand il représente une voiture ou un pickup : ils semblent être en carton. Pour le reste, c'est une autre histoire. Les décors sont représentés avec la même sensibilité naturaliste que les personnages, avec des contours tout aussi irréguliers. Pourtant les trois pontons de bois semblent très réels, très authentiques. Les quelques maisons sont disséminées sur le talus qui fait face à l'océan, construites comme bon il semblait aux habitants, avec une voirie très basique, un village de fortune, mais aussi un village plausible et d'un réalisme criant. Il en va ainsi des autres endroits : l'intérieur du diner, la plateforme offshore dans une vue d'ensemble, le pavillon bon marché de Susan & Jack, les conduits et les poutrelles de la station offshore, l'échoppe rudimentaire de Peter Joseph, etc. Dans les pages en fin de tome, Lemire explique qu'il a passé beaucoup de temps pour concevoir ce village, et le lecteur en a droit à une vue du ciel dans un dessin en double page. En fait, l'artiste sait restituer la nature des choses et des êtres. S'il a encore un doute, il suffit au lecteur de regarder les objets récupérés par Peter Joseph au cours d'une de ses plongées pour prendre conscience qu'il les reconnaît tous sans aucune difficulté, que l'apparence mal assurée des traits contribuent à transcrire la corrosion et les saletés dues à un long séjour dans l'océan, et qu'il n'y a nul besoin d'un degré de précision visuelle supplémentaire. La narration visuelle coule également de source, l'auteur tirant profit du fait qu'il réalise cette histoire de manière autonome, sans aide extérieure, pour une cohérence parfaite, et la mise en place d'un rythme posé, sans être contemplatif. Il choisit à sa guise la durée de chaque séquence, la répartition des informations entre dialogues et dessins, privilégiant systématiquement les seconds, y compris au cours de séquences muettes. le lecteur comprend ce qui a amené Lindelof à associer cette histoire à un épisode de la Quatrième Dimension : ce n'est pas que l'intrigue, c'est aussi ce ressenti unique de petite ville abandonnée quand Jack Joseph en parcourt les rues en voiture, sans rencontrer âme qui vive. le coeur du récit réside dans ce malaise diffus que ressent Jack Joseph, qui le pousse à travailler pour ne pas avoir à penser, qui l'empêche d'apprécier la compagnie de son épouse, qui ne lui permet pas d'envisager sereinement la naissance de son enfant, de se projeter dans cette situation d'avenir. L'auteur entremêle la vie au présent de Jack Joseph avec des souvenirs qui remontent par association d'idées, sans volonté consciente. le lecteur découvre donc petit à petit ce qui est arrivé au père de Jack, l'importance de la montre de gousset, ce qui génère ce malaise. Il n'y a pas de révélation fracassante, mais une prise de conscience graduelle. Lemire met en jeu avec sensibilité, le refoulement d'un souvenir traumatisant, et la culpabilité enfantine, en montrant, sans jamais recourir à un jargon psychologique, avec une délicatesse touchante. Encore un récit de Jeff Lemire sur une thématique qui revient très souvent dans son œuvre, et qu'il développera avec plus de sophistication dans ses bandes dessinées suivantes comme dans Royal City (2017/2018). Oui, c'est vrai, mais ça n'enlève rien à la poésie qui se dégage des dessins à la fois naïfs et très justes, ni à la sympathie que le lecteur éprouve pour Jack Joseph et ses valeurs. En outre, Jeff Lemire n'a rien d'un auteur naïf : il sait manier des éléments métaphoriques comme la montre symbolisant le temps passé, ou comme l'eau et la plongée, évoquant ce qui existe sous la surface, et la nécessité pour Jack de plonger en lui-même pour découvrir ce qui le meut et l'émeut.
C’est un album épais, mais qui se laisse lire, agréablement (malgré le sujet souvent lourd, noir), et rapidement (il y a peu de texte finalement). Par petites touches, et avec de nombreux flash-backs, nous apprenons à mieux connaitre Jack Joseph, à comprendre le poids qui l’oppresse et l’empêche de vivre normalement, l’empêche de partager le bonheur simple offert par sa femme, et l’enfant de lui qu’elle porte : c’est que Jack n’a pas encore fait le deuil de son père, des relations tendues entre ses parents. Il revit sans fin certains moments passés avec ce père qui n’arrivait pas à lui montrer ses sentiments, qui se bousillait la vie. Il replonge (au propre comme au figuré) pour le retrouver, lui qui s’est noyé. Et pendant ce temps, à force de vivre dans le passé, à force de se laisser bouffer par ses regrets, sa quête sans fin ni espoir, il prend le risque de tout perdre, sa femme n’a plus la patience d’attendre un hypothétique réveil. Et c’est en lâchant le passé, en cessant de ne regarder que ce père mort et ce passé envahissant, que Jack finit par penser à l’avenir, et donc investir le présent, dans une prise de conscience qui peut paraitre brutale et trop « facile », mais qui a sur lui et le lecteur la force d’une remontée à la surface après une longue apnée. Le trait à la fois nerveux et simple de Lemire, les pages aérées (plusieurs pages muettes) apportent l’oxygène qui manque parfois à la lecture de cette histoire, qui alterne entre oppression et libération, comme les battements du cœur qui signalent la présence de la vie. Note réelle 3,5/5.
Ce récit parlera sans doute plus à un père en devenir (et angoissé à cette idée, si on veut peaufiner le tableau) qu’aux autres. Pourtant, je l’ai beaucoup aimé, y retrouvant tout ce que j’aime chez son auteur : une grande humanité dans ses personnages, touchants par leur fragilité et leurs imperfections. Jeff Lemire est un des auteurs qui maitrisent le mieux ce type de personnage qui se veut plus fort que les épreuves qu’il traverse mais qui s’écroule d’un bloc au moment le moins adéquat. Cette réussite vient autant de son dessin (le trait semble fragile, mal assuré, et pourtant il dégage une grande émotion dans les visages) que de son découpage (souvent lent et propice à l’émergence de détails qui permettent de suivre l’évolution d’un personnage ou d’une séquence) ou de sa narration (beaucoup d’introspection avec cet art d’en dire autant au travers de silences qu’au travers de dialogues forts). L’élément fantastique (comme souvent chez Lemire, voir son excellent « Royal City ») sert de catalyseur. Il n’est pas là pour l’esbroufe ou pour dynamiter le récit, mais bien pour placer ses personnages au pied du mur, pour les forcer à avancer. Le résultat est que plutôt que de tomber dans un récit fantastique artificiel, l’intrigue demeure dans le style « roman graphique » ou « récit de vie » mais avec cette originalité qui le sort des récits classiques du genre. On peut de ce point de vue comparer ce « Jack Joseph, soudeur sous-marin » au « Quartier lointain » de Jirô Taniguchi. Une très belle lecture.
Lorsqu’on est plongeur soudeur pour une plate-forme pétrolière de la Nouvelle-Ecosse au Canada, c’est plutôt un métier dangereux car la mer ne pardonne pas la moindre erreur. On entre en effet dans le quotidien de ce futur père de famille qui semble la délaisser pour poursuivre une obsession. Il semble difficile de construire une famille équilibrée quand on a soi-même des problèmes psychiques de construction d’identité. Il faut dire que le père de notre Jack Joseph s’est noyé lorsqu’il avait 10 ans et depuis, il vît avec ce souvenir traumatisant. C’est donc une exploration de son intérieur que l’on va vivre à cette lecture. Quand on perd un être cher, cela laisse malheureusement des traces, des souvenirs, des cicatrices morales qui ne se referment jamais. Il faut affronter ses peurs pour parvenir à s’en sortir d’autant que les faits se sont produits durant la nuit d’Halloween. L’ombre du fantôme de son père plane. Et puis, il y a la culpabilité et l’affreuse vérité. C’est un album typiquement introspectif mais qui fait du bien. On n’est pas dans l’action et les effets spéciaux mais dans une véritable dimension humaine. C’est le genre de lecture que j’affectionne d’autant que l’auteur a fait des efforts pour bâtir une véritable intrigue qui se tient. Bref, c’est profond et c’est le cas de le dire avec ce soudeur sous-marinier.
3.5 Un très bon roman graphique. L'auteur utilise des thèmes déjà vu comme une blessure ancienne qui hante le héros (ici, son père a disparu lorsqu'il était enfant) et l'angoisse d'être père et il les utilise de manière intéressante. Le personnage principal est attachant et j'ai bien aimé le voir fouiller ses souvenirs. L'auteur distille bien les souvenirs du héros jusqu'à ce qu'il se rend compte de ce qu'il s'est réellement passé. La narration est fluide et l'album se lit très vite pour un album de plus de 200 pages je trouve (il faut dire que plusieurs pages n'ont qu'un grand dessin). À lire si on aime les romans graphiques !
Jack joseph, ou l’angoisse de paternité. Mis en exergue par les très bons contributeurs de ces lieux, l’album mérite du temps. Si le propos nous place près de la mer, dans un village vivant pour une activité industrielle comme tant d’autres, l’auteur souhaite nous faire partager le questionnement d’un homme. Ici c’est l’offshore qui fait décor, c’est le surmoi qui fait sujet. Que se passe-t-il pour un futur père ? L’auteur nous propose une sorte de témoignage de cette étape particulière où l’homme prend conscience qu’il va prendre un rôle responsable vis-à-vis d’un tiers. A ce stade, chacun réagira à sa manière, très probablement en fonction de ce qui l’a lui-même construit et donc de ses géniteurs. Notre Héros se révèle dans une intimité peu élogieuse, il sort du cadre attendu par la société à savoir celui qui assure et assume, celui qui est fort, celui qui devient responsable. Même sa tendre épouse devient étrangère, elle aussi est en attente, mais qu’ont-ils tous ? Notre héros se sent incapable de répondre aux attentes multiples, il fuit. Fort heureusement, il ne cherche pas la fuite pour elle-même mais pour résoudre cette part d’inconnu et de stress qui se cache au fond de lui. Le récit nous présente presque les cheminements d’une thérapie psychologique qui remontent jusqu’au manque, jusqu’à la faute et jusqu’au but ultime : assumer ses faiblesses. Le dessin se fait très dur, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce récit à cause des traits. Contrairement aux autres, je n’ai pas du tout trouvé le dessin joli, j’ai fini par m’y habituer. Parfois, certaines planches qui se situent entre rêve et réalité trouvent dans cette réalisation aux traités épais un bon vecteur narratif, mais le charme ne dure jamais longtemps. En revanche le découpage très recherché me semble tout à fait magnifique dans la lecture de ce roman graphique, les vues, les séquences montrent une belle maîtrise technique hélas non aboutie par le trait lui-même. J’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce récit intéressant et hors normes, je resterais sur la catégorie bonne BD et non très bonne (donc 3 avec achat comme d’hab ici) car il me manque de la poésie graphique dans le trait. Dommage car le découpage m’a semblé parfaitement maitrisé et intéressant. J'ai envie de dire qu'il s'agit d'un très bon scénario détaillé à donner maintenant à un dessinateur... A découvrir tout de même.
Mon avis est plus mitigé que celui des posteurs précédents. J'ai accroché à cette histoire par morceaux, puis décroché dans d'autres. C'est vrai que j'avais quelques craintes en attaquant l'histoire d'un plongeur soudeur, c'est pas très sexy comme thème. Mais le début est plutôt pas mal et je suis assez bien rentré dans l'album. Tout tourne autour de la recherche de ce père inconnu parti trop tôt. La blessure du héros n'est pas refermée et quoi qu'il fasse c'est en lien avec ce vieux démon qui le hante. Et c'est assez inégal pour moi. Par moments ça m'a parlé, Jack m'a touché avec ses souvenirs d'enfance notamment. D'autres fois, il m'a plutôt énervé, comme lorsque son habitude me semblait totalement dénuée de bon sens. Sa façon d'abandonner sa femme sur le point d'accoucher me parait illogique. Et puis il y a des passages oniriques, la ville est déserte on ne sait plus si il rêve ou si il est mort, il erre tout seul. Ca non plus ça ne m'a pas touché. Au final une BD pas désagréable mais j'ai lu des albums bien plus marquants sur le même thème.
Cet album n’éveillait pas en moi d’intérêt particulier. L’histoire d’un plongeur-soudeur, il y a plus passionnant comme sujet, non ? Mais ma curiosité fut titillée après qu’elveen ait lu le livre. Et je me suis rendu compte que je me trompais lourdement. Ce métier spécifique des plateformes pétrolières n’est pas le centre du récit (même s’il joue un rôle symbolique essentiel). L’objet est ailleurs, enfoui dans l’angoisse d’une paternité imminente qui ravive un manque, celui d’un père disparu trop tôt dans des conditions obscures. Ce récit d'un futur père qui semble fuir ses responsabilités est à la fois touchant et prenant. Le milieu sous-marin représente idéalement les moments de solitude où Jack se replie sur lui-même. Des flashbacks lui permettront de revivre ses jeunes années à la recherche d’explications sur la disparition de son père … pour faire table rase du passé et prendre un nouveau départ? Je vous laisse le découvrir. Le final, très symbolique, m’a aussi beaucoup plu. A recommander.
Suite à l’avis d’Alix, j’attendais la sortie de cet album avec impatience. À sa sortie, le prix a été difficile à avaler… mais je l’ai quand même acheté, et je ne le regrette pas ! L’histoire de Jack Joseph est à la fois bien construite et bien dessinée. Tout le récit tourne autour de ce personnage, futur père pas très investi, qui va devoir affronter son passé afin de pouvoir s’engager dans l’avenir. Selon moi, la quête du père est centrale, bien qu’elle ne soit longtemps pas consciente. L’auteur arrive à engendrer une bonne empathie pour son personnage que, personnellement, j’avais parfois du mal à comprendre, mais toujours envie de soutenir. Et le développement de l’histoire nous rappelle que les actes présents sont souvent conditionnés par les événements passés. Plus on connaît Jackie, mieux on comprend son comportement présent, et plus on a envie de le voir heureux. Le tout est servi, et je dirais même très bien servi, par le dessin en noir et blanc de Jeff Lemire. Je trouve qu’on sent que la même personne a réalisé le scénario et le dessin. Hormis les "gueules" féminines, je trouve ce dessin fort agréable. Mais ce que j’ai vraiment trouvé magnifique, c’est le travail de découpage et les cadrages. Le dessin, tout en étant très beau en soi, est surtout au service du scénario et le transcende. Les pleines pages et doubles-pages sont aussi très belles, et jamais gratuites. Bref, c’est une lecture que je vous conseille chaleureusement. Et merci à Alix qui m’a donné envie de découvrir cette BD.
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