Clichés de Bosnie
En 2004, Aurélien Ducoudray a suivi un convoi humanitaire qui se rendait en Bosnie. Bien des années après la fin de la guerre civile, il découvre une population démunie, qui se remet tant bien que mal de ce conflit, loin du regard des médias… En se mettant en scène, il signe un récit intime, souvent drôle, et bouleversant sur un drame qui a marqué la fin du XXe siècle.
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En 2004, Aurélien Ducoudray, photographe de presse dans un petit quotidien de province, décide d’accompagner un convoi humanitaire se rendant en Bosnie, en dépit du désintérêt manifeste de son rédacteur en chef. Ce livre, qui démarre sur le ton de la comédie, tant les protagonistes semblent être des « branquignols » raconte ce voyage, fait le portrait des volontaires du convoi et la découverte d’un pays encore blessé par la guerre fratricide qu’il a connu auparavant. L’ouvrage nous fera passer du rire aux larmes, car à la cocasserie de nombreuses situations s’oppose la dure réalité de ce pays dont la guerre a marqué la fin du XXe siècle. En complément du roman graphique, Aurélien Ducoudray propose les photos réalisées sur place et restées inédites, ainsi que quelques croquis pris sur place par François Ravard quelques années plus tard. Texte : Editeur.
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Date de parution | 06 Juin 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
En 2013, Ducoudray racontait son voyage humanitaire qu'il a fait en Bosnie en 2004 et moi je lis l'album en 2023. Il y a donc eu une longue période qui s'est déroulé depuis le voyage du scénariste et j'espère que la situation s'est améliorée ! Si on a déjà lu sur le sujet de la guerre civile qui s'est déroulé dans l'ex-Yougoslavie (notamment via le travail de Joe Sacco que je recommande fortement), on n’apprend rien de bien nouveau, mais cela reste plaisant à lire. Il y a un bon mélange entre l'humour et le drame. Le point fort est qu'on suit le voyage d'un convoi humanitaire et on va voir comment les choses se passent. C'est intéressant de voir qu'il peut y avoir des frictions dans un groupe humanitaire (la meilleur partie est lorsque le médecin un peu cynique donne son opinion sur l'aide humanitaire) et que c'est vraiment un travail difficile. Il y a tout de même quelques longueurs, surtout au début. Sinon, le dessin est dynamique et expressif comme je l'aime.
Clichés de Bosnie fait partie d'un genre que j'affectionne: la bd documentaire qui nous permet de découvrir des pays ravagés par la guerre. Nous avons eu un grave conflit en plein coeur de l'Europe dans les années 90 causant la mort de plus de 100000 personnes. Si seulement ces pays avaient connu le destin de s'unir à l'Union Européenne qui nous a protégé de la guerre depuis plus de 70 ans. Non, ils ont connu le communisme et l'assimilation forcée sous un Etat fédéral. J'ai bien aimé les moments un peu poignants de cette bd durant la campagne de cette mission humanitaire en Bosnie. Les personnages sont plus vivants que nature. Les photographies à la fin le prouvent. Le titre est à double sens. A la fois, il indique qu'il faut combattre les clichés sur ce pays. Par ailleurs, l'auteur est un photographe professionnel qui doit prendre des clichés. L'ambiance est assez festive ce qui nous fait un peu de bien car le sujet est grave avec la découverte de ces charniers et de cette misère humaine. Bref, les scènes comiques alternent avec les passages difficiles. C'est bien réalisé.
J’ai lu beaucoup de récits sur la guerre de Bosnie, notamment ceux relatés par Joe Sacco et dernièrement par Gani Jakupi (« La Dernière image »). Et là, je me demandais ce que j’avais apprendre de plus sur ce conflit en lisant « Clichés de Bosnie ». J’ai trouvé beaucoup de similitudes en feuilletant cette bande dessinée avec « Clichés Beyrouth 1990 » des frères Ricard. On se retrouve en compagnie d’un auteur qui va découvrir un pays ravagé par la guerre, il va se rendre dans cette contrée par l’intermédiaire d’une association ayant pour rôle d’aider les sinistrés. Dans le cas d’Aurélien Ducoudray, ça se passe en 2004, soit environ 10 ans après les faits… On ne peut pas dire que c’est jolijoli l’état dans lequel était ce pays : délabré, soumis par la corruption, en train de panser tant bien que mal ses plaies. Tout en y racontant le quotidien des habitants qu’il a rencontrés, Aurélien Ducoudray nous explique également comment le conflit s’est déroulé : on y voit alors de temps en temps des cartes schématiques qui nous permettent d’appréhender ce qui s’est passé même si elles se révèlent incomplètes pour un connaisseur. Quant au récit proprement dit, l’auteur nous explique ce qu’il a vu tantôt d’un ton grave tantôt d’un ton assez humoristique (heureusement, ça reste assez discret et c’est exempt de lourdeur), il y rencontre pas mal de locaux mais de nombreuses scènes se passent avec ses compagnons de l’association. Alors, ai-je appris beaucoup de choses sur l’état de ce pays ? A vrai dire, je ne le pense pas autant donné que le récit d’Aurélien Ducoudray se passe en 2004, c’était il y a 10 ans environ… déjà.. et je suis certain que la situation a favorablement évolué là-bas depuis. Bref, ce que je veux dire par-là, c’est qu’à mon avis cette histoire aurait été intéressante si elle avait été publiée en 2005 ou 2006 par exemple. Pour le reste, je ne suis pas convaincu que le graphisme de François Ravard soit le mieux adapté pour le scénario d’Aurélien Ducoudray mais l’ensemble se révèle tout de même plaisant à contempler : les personnages sont facilement identifiables et les décors sont assez détaillés. Même si certaines scènes sont assez poignantes, même si le tout donne une bande dessinée agréable à feuilleter, je suis resté sur ma faim. Cette sensation est due parce que ce récit se déroule en 2004 alors qu’on est en 2013, soit presque 10 ans après qu’Aurélien Ducoudray ait été dans ce pays et je suis pratiquement sûr que la situation a bien changé depuis. Si l’album avait sorti 2 ans après le séjour de l’auteur, j’aurais été enthousiaste à découvrir sa bande dessinée. Paru en 2013, pour moi, ce n’est plus vraiment le cas d’autant plus que de nombreux récits de ce conflit ont été publiés depuis…
Futuropolis semble avoir renoué avec sa ligne éditoriale principale, celle qui a fait sa réputation. Clichés de Bosnie s'inscrit en plein dans cette ligne, nous proposant un reportage où, encore une fois, le narrateur décide de ne pas s'effacer devant son histoire, mais au contraire d'y jouer un rôle, de nous livrer sa vision, ses sentiments. C'est ce qui en fait l'authenticité. La guerre de Bosnie s'est déroulée à deux heures d'avion de la France à peine, il y a déjà 20 ans, mais les cicatrices, comme pour tout conflit, mettront du temps à guérir. Presque quinze ans après le conflit, Aurélien Ducoudray découvre donc ce pays ravagé, déchiré, mais toujours debout. Au-delà des clichés, au-delà des clivages, c'est un portrait sans fard, où on passe du rire aux larmes, en passant par la stupéfaction, la colère, la tristesse... On pensait avoir tout dit, tout lu, tout vu sur cette guerre, mais il y a encore des choses incroyables... Le passage qui m'a le plus ébranlé est celui où Aurélien rencontre Racim, la gardien du Tunnel de Tuzla. Une horreur sans nom, que les auteurs nous permettent de deviner, car ils ont choisi de ne pas trop en montrer... Au côté de Ducoudray François Ravard propose son style fin, alerte, acéré, qui lui permet d'être à l'aise dans tous les compartiments du réel. A noter que ce gros album de plus de 200 pages est complété par les photos et les commentaires afférents de Ducoudray. On n'oubliera pas...
Il existe déjà pas mal de BD sur la guerre en Bosnie (voir notre thème) mais Aurélien Ducoudray et François Ravard apportent leur pierre à l’édifice, et quelle pierre ! Aurélien a suivi un convoi humanitaire en 2004 et nous raconte son expérience. La guerre était certes terminée depuis des années, mais les séquelles étaient toujours présentes : pays en ruine, familles toujours déplacées et traumatisées, dépouilles disparues à jamais ou non identifiées… L’auteur en profite pour nous faire une petite piqure de rappel historique, et nous présente les faits et l’engrenage terrible que l’ONU ne parvint jamais à enrayer. Le ton est pourtant léger, « l’ouvrage nous fera passer du rire aux larmes » comme l’explique le résumé de l’éditeur. A ce titre les passages durs laissent souvent place à des scènes humoristiques dignes des histoires de Nicolas Wild (Kaboul Disco, Ainsi se tut Zarathoustra). Le dessin tout en rondeur, presque cartoon, accentue d’ailleurs ce fait, même si je l’ai trouvé un peu déstabilisant en début de lecture. Une BD poignante et drôle, instructive et divertissante… en un mot, une réussite !
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