Abaddon (The Abaddon)
Quand on rentre dans cet appartement, on n'en sort pas.
Auteurs israeliens Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants
Ter est un jeune homme qui cherche un logement. Il arrive dans cet appartement, déjà occupé par quatre colocataires. Le cadre et l'accueil lui plaisent, il décide de rester. Mais très vite il se rend compte que les occupants sont très bizarres... Pourra-t-il sortir ?
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Date de parution | 25 Avril 2013 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Que voilà une histoire étrange et prenante ! une intrigue qui ne livre pas toutes ses clés. Mais l’absence de véritable chute ou « porte de sortie » n’est ici pas frustrante. Au contraire, je trouve que cela participe du malaise, de l’ambiance étouffante qui domine. Une histoire d’ambiance plus qu’une intrigue « carrée ». Dans un huis-clos oppressant, nous découvrons, avec un personnage coincé là par hasard, quelques pièces d’un immeuble étrange, et quelques locataires qui semblent à la fois prisonniers et consentants. Ou plutôt ils ne semblent pas se poser de questions quant à leur liberté de mouvement. Quelques passages dégagent un humour noir, mais c’est bien une sorte de thriller fantastique, fortement imprégné d’allégories qui domine (les très nombreuses références à l’oppression vécue par le héros à l’armée – bizarrement américaine, et pas israélienne ! – mais aussi les frustrations sexuelles, etc.). Une lecture inclassable, certes, et qui peut rebuter. Mais j’ai trouvé agréable de suivre Ter, qui semble le seul à s’agiter pour sortir de la nasse, au milieu de personnages tout aussi étranges et apathiques que le décor. Et le dessin, semi caricatural, qui joue sur des tons sombres, une palette de couleurs peu développée, ajoute au mystère qui entoure l’intrigue. Une œuvre originale à découvrir.
Belle mécanique pour cette intégrale qui réussit le tour de force de nous maintenir dans un état de tension au fil des pages mais qui aboutit à un sentiment de satisfaction une fois la lecture terminée. La qualité de cette aventure vient sans doute du grand nombre d'interprétations que l'on peut projeter dessus. Une image du purgatoire si on est imprégné de culture chrétienne, une démarche psychanalytique (cf l'adresse de Roland Topor, : "... Même les paranoïaques ont de vrais ennemis.¨) , un catalogue de micro-sociétés (la colocation, le couple, le harem, le duo maître/valet, les compagnons de beuverie...), une ode au chocolat pour les gourmands, une histoire de zombies, l'imaginaire d'un militaire frustré, un simple cauchemar, un mauvais trip...Et je pense que je n'ai pas ouvert toutes les portes ! L'étrangeté qui nait de cette polysémie est renforcée par l'image très systématique en deux couleurs complémentaires. Comme dans l'Alcazar de Luminet, avec son orange et bleu, mais ici le dispositif est différent, ce n'est pas la couleur chaude qui fait la lumière et la froide qui assure l'ombre, on a un rouge rosissant qui dessine tous les contours, les personnages restent sur fond blanc et un vert bleuissant assure le décor. Les personnages tout pâles semblent donc flotter et nous mettent sur la piste des fantômes dans une première étapes, les autre interprétations apparaissent au fur et à mesure des tentatives d'évasion et des rêves du héros. Mon seul bémol : c'est un format à l'italienne très épais (236 pages) qui va sans doute mal vieillir et n'est pas très pratique pour lire au lit. Ensuite il ne faut pas offrir cette intégrale à Adèle Haenel, elle la trouvera raciste et sexiste parce qu'effectivement il n'y a pas de personne racisée et le rôle des femmes est essentiellement fondé sur leur plastique ou leur sexualité. Je me disais que ça devait venir de l'âge de l'auteur que j'imaginais septuagénaire, mais pas du tout ! En revanche la première parution date de 2013 (l'auteur avait donc 32 ans à l'époque, mais il s'est retrouvé militaire à 17 ans, donc pas le meilleur endroit pour apprendre la nuance et l'humanité...) On n'est pas au niveau d'Alfred Hitchcock qui n'hésite pas à torturer son actrice jusqu'à détruire sa vie pour réaliser son film "Les oiseaux", ici ce ne sont que des dessins... Désolée Adèle, tout le monde ne peut pas avancer au même rythme ... Ne pas offrir non plus cet opus à une personne claustrophobe, c'est quand même assez flippant, cet immeuble sans fenêtre où les portent ne s'ouvrent pas ! Pour les autres : procurez vous cette intégrale parce que lire les chapitres séparément doit être extrêmement frustrant, voire pas intéressant du tout.
Une très étrange histoire ou au même titre que le personnage principal, Ter, nous plongeons avec lui pour ce qui est un petit bijou de mise en abyme. Kafka et Ubu sont convoqués pour emmener notre "héros" qui s'englue peu à peu dans un monde où les portes mènent vers un inconscient ubuesque. S'il faut trouver une explication à cette histoire (eh oui pauvre lecteur tu voudrais bien comprendre, avoir des réponses, mais que nenni), alors qu'au détour d'une case il semble qu'enfin les choses aillent s'éclaircir l'auteur brouille à nouveau les pistes nous laissant sur le bord de la route. Pour ma part j'ai assez vite pensé que Ter avec son bandage sur le crâne avait été trépané suite à une blessure reçut pendant cette guerre évoquée par flashbacks, ce qui peut provoquer quelques séquelles. En fait tous les habitants de cet immeuble, ont un gros pète au casque. Parabole sur la vacuité de l'existence ou de nos sociétés, quoi qu'il en soit il faut saluer ici le travail de l'auteur Koren Shadmi que je découvre à cette occasion. Scénariste, dessinateur, mais aussi coloriste qui avec des tons pastel assez ternes qui renforcent l'ambiance claustrophobique. A mon sens un BD essentielle, je l'ai lu dans l'intégrale et c'est un prêt, mais je pense qu'elle est indispensable dans toute bonne bibliothèque qui se respecte aussi je vais en faire l'achat. N'hésitez pas à faire de même.
Les éditions Ici Même ont eu la bonne idée de publier une intégrale de cette série (sortie initialement en 2013) en deux tomes de Koren Shamdi, auteur que j'avais découvert avec son autre excellent album Le Voyageur. On y retrouve son goût pour les colorisations pastels et son intérêt pour les histoires sombres qui semblent caractériser ses œuvres. "Abaddon"... Rien que le titre interpelle... Le nom Abaddon signifie en hébreu « destruction » ou « abîme ». Ce nom est aussi utilisé pour désigner l'ange exterminateur de l'abîme dans l'Apocalypse de saint Jean. Tout un programme ! Sauf qu'ici, si tout commence plutôt bien pour Ter, notre protagoniste, la suite tourne vite au cauchemar ! Ter vient pour visiter un appartement en collocation ; le courant passe plutôt rapidement avec les quatre autres locataires et s'installe dans la foulée. Il y a Shel la rondouillarde sympathique et son chat, Bet la pulpeuse qui lui fait la visite, Vic l'armoire à glace et enfin l'étrange Nor, amoureux de Bet... Mais cet appartement aux premiers abords idyllique va rapidement se révéler plus anxiogène que prévu. "L'enfer c'est les autres" disait Sarthe, et les relations entre les colocataires dégénèrent rapidement, surtout que Ter réalise qu'il est en fait enfermé dans cet appartement avec ces étranges personnages... Ses tentatives pour s'évader se vouent les unes après les autres à l'échec et même s'il parvient à sortir de ce dernier c'est pour mieux réaliser dans quel labyrinthe clos il évolue... Koren Shamdi, nous propose avec cet album un récit étrange et anxiogène qui flirte avec la folie. On ne sait jamais trop si c'est dans la réalité ou dans un cauchemar que Ter évolue ou si c'est sa folie qui le guide. En tout cas l'abîme est profonde... Le lecteur se laisse embarquer dans cette chute sans fin, tâtonnant et s'interrogeant tout autant que lui. Déjà que sa mémoire lui joue des tours, ce n'est pas nous qui allons l'aider... L'angoisse est palpable, Koren Shamdi jouant à merveille avec une palette de couleurs accentuées dans les verts et les rouges renforçant cette impression. Et tel Sisyphe aux enfers, notre Ter n'est pas au bout de ses peines... Voilà donc un album prenant et surprenant qui au delà du bel objet que propose son format à l'italienne et du cachet de son graphisme singulier, nous entraîne dans les méandres d'un huis clos infernal et machiavélique.
C'est un récit très étrange avec une atmosphère très claustrophobique. Il faut dire que cela avait commencé assez normalement avec un homme cherchant à louer un appartement avec 4 autres colocataires. Cependant, cela prend une tout autre tournure à partir du moment où il veut fuir une certaine folie s'emparant insidieusement des personnages. Je n'aime pas trop les chats mais je n'ai pas du tout aimé le sort réservé à ce pauvre chaton. La censure et Brigitte Bardot ne sont pas loin. Le premier tome aurait pu se suffire à lui-même, c'est certain. Cependant, le second tome va apporter des réponses à toutes les questions lancinantes à commencer par l'identité de notre héros. J'ai beaucoup aimé ce récit d'ambiance avec ces mystères ainsi que cette perte de repères.
Abaddon est une histoire dérangeante : un homme se réveille dans un appartement sans mémoire. Qui est-il ? Comment est-il arrivé là ? Qui sont ses colocataires ? Où est cet immeuble ? De nombreuses questions auxquelles notre "héros" va essayer de répondre. Nous le suivons dans sa quête initiatique et découvrons peu à peu un univers cauchemardesque. L'ambiance est glauque et on est pris à la gorge par les couleurs et par un sentiment d’écœurement. Et plus les pages défilent et plus ce sentiment s'ancre dans le lecteur jusqu'au final poignant et sordide. Un album qui ne laissera pas indifférent et qui fait froid dans le dos. Une vision cauchemardesque et dantesque, enfer, purgatoire ou descente dans la folie la plus pure... Un album que je conseille, mais âmes sensibles s'abstenir. On aime par ailleurs le format italien qui dessert bien l'histoire.
Très étrange cette histoire... Nous sommes dans la peau de Ter, un jeune homme au passé tourmenté qui se retrouve prisonnier d'un appartement, avec quatre autres personnes au comportement étrange. Il se passe des choses atroces, mais elles n'ont pas d'importance. Aucun sortie vers l'extérieur, et pourtant il va bien falloir qu'il sorte de là... Nous sommes dans un récit kafkaïen, à l'ambiance dans laquelle règne un malaise sourd. Le dessin participe aussi à cette atmosphère ; semi-réaliste, et pourtant très précis dans ses contours, les couleurs, pastel, concourent à cette impression générale. On est désorienté avec ces matières qui sortent des tuyaux, ce frigo qui se remplit tout seul, ces cris étranges qui sortent de nulle part. Grotesque, macabre, inquiétant. Ce récit ne s'achève pas avec ce premier tome, il s'agit plutôt d'une césure. Pourtant il pourrait se suffire à lui-même, et laisser le lecteur avec de nombreuses interrogations. Lesquelles trouvent en partie leurs réponses dans le deuxième tome. Celui-ci propose une atmosphère semblable, entre onirisme et récit à tiroirs. A lire, forcément !
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